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Georges Colson « Le tourisme mérite un ministre à part entière ! »

Un entretien avec le président du SNAV


La profession d'agent de voyages amorce un grand virage. Rien ne sera plus comme avant. Qu'en pense le président du SNAV ? En cette rentrée marquée par quelques déclarations discordantes, nous avons demandé à Georges Colson de nous dévoiler les grandes lignes de sa feuille de route. Il en a profité pour décocher quelques piques ici et là.


Rédigé par Propos recueillis par Michèle SANI le Jeudi 4 Septembre 2008

« Notre réflexion porte notamment sur la licence : le Gouvernement va-t-il maintenir, modifier ou supprimer purement et simplement la licence d'agent de voyage ?  »
« Notre réflexion porte notamment sur la licence : le Gouvernement va-t-il maintenir, modifier ou supprimer purement et simplement la licence d'agent de voyage ? »
TourMaG.com - Les producteurs et les distributeurs, tous détenteurs d'une même licence et exerçant leur métier avec une même réglementation semblent tenir des propos discordants. Le moment n'est-il pas mal choisi et que pourrait faire aujourd'hui le SNAV pour rassembler tous les acteurs de la profession sous sa bannière ?

Georges Colson :
« Il est normal qu'en période de crise les différents acteurs de l'industrie du tourisme s'interrogent sur la pérennité de leurs entreprises. Toute la communication française se polarise sur la baisse du pouvoir d'achat et l'on peut s'en inquiéter.

Dans l'histoire de notre profession ce n'est pas la première fois que nous vivons cette situation et cela se traduit souvent par des propos critiques, parfois agressifs.

Cependant alors que nous nous engageons de façon irréversible vers un changement législatif de nos métiers, l'union devrait être la motivation de tous. Ce serait aussi l'intérêt de tous. »


T.M.com - Que répondez vous aux critiques dont vous avez fait l'objet ?

G.C. :
« Les vacances m'ont permis de prendre du recul et de ne pas alimenter la cacophonie générale dans la quelle s'est terminé le premier semestre 2008, à propos notamment des surcharges carburant, des hausses et des taxes.

Vous savez, quand les affaires sont difficiles il faut un bouc émissaire. Le SNAV en est un tout trouvé. Les critiques de toutes sortes, la plupart du temps peu fondées, mal interprétées et mal formulées sont abondamment reprises et développées dans la presse professionnelle.

Cela nuit à la profession toute entière et risque de lui enlever toute crédibilité auprès de ses partenaires et des pouvoirs publics. Je le déplore. Il est facile de dire « que fait le SNAV » ou « à quoi ça sert le SNAV.

Je ne vais pas me justifier et refaire ici la liste de nos travaux, de nos services, de nos interventions. Le SNAV un un syndicat patronal qui travaille et qui est l'interlocuteur officiel des agences de voyages auprès des pouvoirs publics. Les travaux du SNAV profitent à tous. »


T.M.com - La modification des statuts du SNAV qui donnaient leur autonomie aux différentes familles professionnelles n'a-t-elle pas eu un effet négatif en renforçant les barrières entre les différents métiers ?

G.C.
: « J'entends toutes ces critiques. Ces modifications ont été faites à la demande quasi générale des adhérents. Chaque famille avait demandé son autonomie. Aujourd'hui beaucoup trouvent à redire. C'est bien français !

Avec cette réforme le SNAV représente toutes les composantes de nos professions à l'exemple du Conseil des Distributeurs qui intègre maintenant les acteurs du net et de la grande distribution. Aujourd'hui les Conseils nous permettent d'avoir une analyse plus fine et plus fiable sur nos métiers.

Lors de notre prochaine convention de Biarritz, fin janvier 2009, nous présenterons notre premier baromètre qui donnera régulièrement une appréciation en chiffres des activités de billetterie, de distribution et de production.

La vocation du SNAV qui devient une structure plus légère est aussi de donner l'impulsion nécessaire aux débats d'idées, de coordonner les travaux et de réunir les représentants des différents métiers du tourisme dans un même lieu. Le SNAV est une réponse à l'union. »


T.M.com - Avec le CETO les producteurs semblent se désolidariser et remettre en question la fonction même de distributeurs.

G.C. :
« Je vous rappelle que j'étais l'un des fondateurs du CETO dont l'objectif était de réunir des entreprises concurrentes et de les amener à réfléchir ensemble.

La vocation du CETO, comme celle du CERED, n'est pas d'être en concurrence avec le SNAV mais en complémentarité. Comme son nom l'indique, il est un Cercle d'Etudes et ses travaux sur les statistiques et la prospective intéressent toute la profession.

Avant la modification des statuts la famille des producteurs dormait. Aujourd'hui il s'agit d'un conseil qui regroupe 280 entreprises ayant une activité de tour-opérateur. Cette famille travaille de façon efficace.

Un exemple parmi d'autres : elle s'est organisée pour former à toute heure du jour et de la nuit une cellule de crise apte à travailler en coordination avec les ministères des Affaires Etrangères et du Tourisme. »


T.M.com - Où en sont vos relations avec le réseau Selectour ?

G.C. :
« Nous avons pris acte de la démission de ce réseau. L'ensemble du conseil d'administration du SNAV est indigné devant l'attitude d'un réseau volontaire, adhérent historique qui avait toujours participé à sa vie et à ses travaux.

Par ailleurs les adhérents Selectour ont toujours été de grands utilisateurs des services du SNAV. Du jour au lendemain, en cours d'année, Selectour a décidé de ne pas payer ses abonnements alors que ses adhérents les avaient intégré comme de coutume dans leurs cotisations.

C'est une attitude déloyale vis à vis de l'ensemble de notre organisation et un manque de respect pour ses adhérents. Certains disent que Selectour pourrait rembourser la quote part de la cotisation à ses adhérents.

D'autres affirment que cela représenterait une remise à niveau de leurs propres cotisations qui n'avaient pas augmenté depuis longtemps. C'est leur cuisine interne et je n'ai pas de commentaire à faire. Ce manque de ressource risque en effet d'apporter un déséquilibre sur l'exercice. »


T.M.com - Selectour répète que c'est un problème de budget et que la cotisation facturée à son réseau était trop chère par rapport à d'autres. Iriez-vous jusqu'au procès ?

G.C. :
« Je n'ai pas l'intention d'attaquer un réseau d'agences de voyages devant les tribunaux. Le combat du SNAV est bien ailleurs. Nous avons écrit aux adhérents de Selectour avec une nouvelle facturation et nous comptons sur une évolution dans la réflexion des dirigeants du réseau.

Nous l'avons déjà dit, nous travaillons pour 2009 sur une remise à plat des cotisations. Aujourd'hui tout le monde trouve tout trop cher. Je comprends que les agents de voyages soient amenés à faire des arbitrages devant la multiplication des associations et des cotisations qui les accompagnent. »


T.M.com - Hervé Novelli a demandé à un aréopage de professionnels du tourisme dont le SNAV et l'APS de travailler sur l'application en France de la Directive européenne sur les Services. Où en êtes vous de ces travaux ?

G.C. :
« Nous sommes loin des objectifs arrêtés avec Luc Chatel. Depuis la France a pris conscience de l'existence de cette Directive sur les Services qui libéralise la profession et lui retire son caractère d'exclusivité.

Cette Directive doit être applicable en décembre 2009... Il était temps ! Une réunion est programmée au ministère tous les 15 jours. Nous sommes une quinzaine avec les représentants des Offices de Tourisme, des CRT, des CDT, de l'UNAT etc.

Nos partenariats sont déjà une réalité. Notre réflexion porte notamment sur la licence. Le Gouvernement va-t-il maintenir, modifier ou supprimer purement et simplement la licence d'agent de voyage ?

Nous ne pourrons plus être juge et partie et donc siéger comme actuellement aux CDAT pour délivrer ou retirer cette licence... Si nous prenons l'exemple de la Grande Bretagne, les agents de voyages n'ont pas de licence mais une réglementation et des obligations.

Le Ministère veut faire une étude et un bilan des conditions d'exercice de la profession dans les pays de l'UE. Nous pouvons l'aider dans cette action.»


T.M.com - Avez-vous des craintes sur l'avenir et la pérennité du métier d'agent de voyages ?

G.C. :
« Pas du tout ! Nous ne devons pas avoir peur de notre ombre. En effet, rien ne sera plus comme avant. Cela ne veut pas dire que l'avenir est bouché.
Ce sont de nouvelles ouvertures, de nouvelles possibilités qui s'offrent aux jeunes pour ouvrir leurs entreprises et prendre de nouvelles initiatives Le monde bouge, l'Europe est là !

T.M.com - Quelles sont les valeurs « non négociables » ?

G.C. :
i[«Nous le déclarions déjà à Biarritz au début de l'année : la garantie financière et la RCP. Dans son action, le Gouvernement défend à juste titre le consommateur.
Le ministre a trois objectifs : améliorer la promotion de la destination France, simplifier l'exercice de la profession tout en protégeant le consommateur.

Nous défendons aussi le consommateur en même temps, sans poujadisme, nous défendons le métier d'agent de voyages avec ses obligations et ses devoirs, ses garanties, ses compétences professionnelles et ses responsabilités.

Nous voulons, par exemple, une égalité sur les régimes fiscaux Nous sommes présents et vigilants et nous avons créé au sein du SNAV un groupe de travail à cet égard.

Le président de la République nous avait assuré que la modification des métiers ne se traduirait pas par une concurrence déloyale. Nous voulons croire qu'il tiendra cette promesse.
Je trouve pour ma part que la situation actuelle et toute l'organisation en voie de modification du tourisme en France mérite un ministre à part entière. »

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Commentaires

1.Posté par michel le 05/09/2008 17:26 | Alerter
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UNE QUESTION A MR COLSON :
Il vaut mieux un secrétaire d'Etat au Tourisme qui bosse ou un ministre du Tourisme qui fait rien ?

Moi j'ai fait mon choix !

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