En arrivant de nuit à Tbilissi, la première impression est séduisante.
Roulant sur les quais de la Mtkvari, le taxi dévoile à travers les vitres une ville illuminée : la forteresse de Narikala, longue muraille médiévale dominant la cité ; une flopée d’églises à dômes, vigies chrétiennes sur la capitale ; la passerelle de la Paix, pont ultra design jeté sur le fleuve ; les tubulures modernes de l’inachevée salle de concert ; le bâtiment présidentiel et sa coupole de verre, aux allures de Reichstag berlinois.
Ce décorum flatteur doit beaucoup à Mikheil Saakachvili, l’ancien président géorgien mégalo.
Il ne trompe pas, hélas, sur l’état réel de la capitale, dont 1,5 million d’habitants se partagent un centre ancien à moitié délabré et des banlieues d’immeubles rescapées de l’ex-URSS.
Roulant sur les quais de la Mtkvari, le taxi dévoile à travers les vitres une ville illuminée : la forteresse de Narikala, longue muraille médiévale dominant la cité ; une flopée d’églises à dômes, vigies chrétiennes sur la capitale ; la passerelle de la Paix, pont ultra design jeté sur le fleuve ; les tubulures modernes de l’inachevée salle de concert ; le bâtiment présidentiel et sa coupole de verre, aux allures de Reichstag berlinois.
Ce décorum flatteur doit beaucoup à Mikheil Saakachvili, l’ancien président géorgien mégalo.
Il ne trompe pas, hélas, sur l’état réel de la capitale, dont 1,5 million d’habitants se partagent un centre ancien à moitié délabré et des banlieues d’immeubles rescapées de l’ex-URSS.
Tbilissi, perse, juive, turque, russe, azérie…
Là est aussi le charme de Tbilissi. Il faut se perdre dans les ruelles pentues de la vieille ville, qui connut l’effervescence de la Route de la soie.
Débusquer une église orthodoxe à la brique fatiguée ; longer les vieux bains de Tbilissi, enveloppés d’odeur soufrée ; décrypter ces balcons en bois typiques de l’habitat géorgien ; deviner les sourates à travers les baies de la mosquée, fief des communautés turque et azérie ; s’inviter dans l’exposition d’une école juive, sans barrière ni contrôle d’accès.
Au carrefour de l’Orient et de l’Occident, Tbilissi (l’ex-Tiflis) reste cosmopolite, malgré le départ de milliers de Juifs vers Israël dans les années 1990.
Il règne dans cette ville, sévèrement intriquée comme on le voit depuis le téléphérique de Narikala ou le balcon du palais de la reine Daredjane, une atmosphère chargée d’Histoire, mélange d’influences perse, caucasienne, russe, turque.
Même l’avenue Roustavéli - les « Champs-Elysées » locaux - ne parvient pas à imiter nos artères « mondialisées ». Est-ce parce que la mode est encore vacillante et que le Géorgien est souvent habillé de noir ?
Débusquer une église orthodoxe à la brique fatiguée ; longer les vieux bains de Tbilissi, enveloppés d’odeur soufrée ; décrypter ces balcons en bois typiques de l’habitat géorgien ; deviner les sourates à travers les baies de la mosquée, fief des communautés turque et azérie ; s’inviter dans l’exposition d’une école juive, sans barrière ni contrôle d’accès.
Au carrefour de l’Orient et de l’Occident, Tbilissi (l’ex-Tiflis) reste cosmopolite, malgré le départ de milliers de Juifs vers Israël dans les années 1990.
Il règne dans cette ville, sévèrement intriquée comme on le voit depuis le téléphérique de Narikala ou le balcon du palais de la reine Daredjane, une atmosphère chargée d’Histoire, mélange d’influences perse, caucasienne, russe, turque.
Même l’avenue Roustavéli - les « Champs-Elysées » locaux - ne parvient pas à imiter nos artères « mondialisées ». Est-ce parce que la mode est encore vacillante et que le Géorgien est souvent habillé de noir ?
Mtskheta, gardienne de l’orthodoxie géorgienne
Cette vieille civilisation, nous la rencontrons près de la capitale. Au nord de Tbilissi, Mtskheta s’affiche comme la gardienne de l’orthodoxie géorgienne.
C’est ici que Nino, au IVe s., aurait converti les rois d’Ibérie (nom originel d’une partie de la Géorgie) à la chrétienté.
Dans la pénombre de la cathédrale de Svétitskhovéli (XIe s.), comme dans l’église perchée de Djvari (V-VIe s.), la ferveur des fidèles emplit d’émotion. « Dans le pays, les monastères se comptent par centaines. Ils structurent le territoire et participent à l’entretien de l’agriculture », confirme notre guide.
Nous croiserons ces nonnes et ces moines paysans, de noir vêtus, aux monastères de Shuamta, Ikalto, Bodbe…
C’est ici que Nino, au IVe s., aurait converti les rois d’Ibérie (nom originel d’une partie de la Géorgie) à la chrétienté.
Dans la pénombre de la cathédrale de Svétitskhovéli (XIe s.), comme dans l’église perchée de Djvari (V-VIe s.), la ferveur des fidèles emplit d’émotion. « Dans le pays, les monastères se comptent par centaines. Ils structurent le territoire et participent à l’entretien de l’agriculture », confirme notre guide.
Nous croiserons ces nonnes et ces moines paysans, de noir vêtus, aux monastères de Shuamta, Ikalto, Bodbe…
Tours de défense de Svanétie
Mais la Géorgie est aussi un pays à grand spectacle.
Nous découvrons son visage ultra montagneux dans le Caucase, au nord, près de la frontière russe.
Seul passage naturel tracé à travers cette muraille de 1 300 km de long, la route traverse la station de ski de Gudauri, double une interminable file de camions, franchit dans la neige le Jvari Pass (2 395 m) avant d’arriver à Kazbegi, au pied du mont éponyme (5 047 m).
L’ascension à pied jusqu’au monastère Gergeti, perdu dans cette immensité désolée, est un moment intense d’un voyage en Géorgie.
A l’extrême nord-ouest du pays, nous retrouvons le Caucase, dans une version plus reculée. Nous sommes en Svanétie, région considérée comme la protectrice des traditions géorgiennes.
Au bout d’une route de haute vallée interminable, voici Mestia, un rude village de montagne, aux traditions rurales archaïques.
Pourquoi venir si loin ? Pour voir les exceptionnelles tours de défense médiévales, accolées aux maisons. Certaines font plus de 20 mètres. Le tout s’offre sur fond de sommets enneigés, dominés par le mont Skhara (5068 m), point culminant du pays. Magique.
Nous découvrons son visage ultra montagneux dans le Caucase, au nord, près de la frontière russe.
Seul passage naturel tracé à travers cette muraille de 1 300 km de long, la route traverse la station de ski de Gudauri, double une interminable file de camions, franchit dans la neige le Jvari Pass (2 395 m) avant d’arriver à Kazbegi, au pied du mont éponyme (5 047 m).
L’ascension à pied jusqu’au monastère Gergeti, perdu dans cette immensité désolée, est un moment intense d’un voyage en Géorgie.
A l’extrême nord-ouest du pays, nous retrouvons le Caucase, dans une version plus reculée. Nous sommes en Svanétie, région considérée comme la protectrice des traditions géorgiennes.
Au bout d’une route de haute vallée interminable, voici Mestia, un rude village de montagne, aux traditions rurales archaïques.
Pourquoi venir si loin ? Pour voir les exceptionnelles tours de défense médiévales, accolées aux maisons. Certaines font plus de 20 mètres. Le tout s’offre sur fond de sommets enneigés, dominés par le mont Skhara (5068 m), point culminant du pays. Magique.
Côte d’Azur géorgienne
La mer fait partie aussi des atouts de la Géorgie. Au sud-ouest, près de la frontière turque, c’est l’Adjarie, une région de montagne plongeant dans la mer Noire.
Le climat y est subtropical, la végétation luxuriante (on cultive le thé).
Surtout, le tourisme se concentre dans ce qui est devenu une station bling-bling, mi-Dubaï, mi-Las Vegas du Caucase, en format réduit : Batoumi.
Pour apprécier ce « Nice » géorgien, dressé de buildings mégalos, il faut emprunter le récent téléphérique qui grimpe sur la colline.
Le climat y est subtropical, la végétation luxuriante (on cultive le thé).
Surtout, le tourisme se concentre dans ce qui est devenu une station bling-bling, mi-Dubaï, mi-Las Vegas du Caucase, en format réduit : Batoumi.
Pour apprécier ce « Nice » géorgien, dressé de buildings mégalos, il faut emprunter le récent téléphérique qui grimpe sur la colline.
Excellents vins géorgiens
Reste la gastronomie. Elle est épatante.
Derrière des noms compliqués se cachent des coupe-faim succulents : katchapouri (pain au fromage, vendu partout), kaxeti (chausson à la viande), khinkali (gros raviolis fourrés de viande hachée, patates, oignons…)…
Le tout arrosé de vins géorgiens, rouges (saperavi, moujouretouli) ou blancs (rkatsiteli, mtsvane), excellents.
La mer, la montagne, le patrimoine, la cuisine… La Géorgie a tout d’une destination en devenir.
Derrière des noms compliqués se cachent des coupe-faim succulents : katchapouri (pain au fromage, vendu partout), kaxeti (chausson à la viande), khinkali (gros raviolis fourrés de viande hachée, patates, oignons…)…
Le tout arrosé de vins géorgiens, rouges (saperavi, moujouretouli) ou blancs (rkatsiteli, mtsvane), excellents.
La mer, la montagne, le patrimoine, la cuisine… La Géorgie a tout d’une destination en devenir.