Le rapprochement entre Gîtes de France et Clévacances va créer un géant comptabilisant 90 000 hébergements en France - Crédit photo : Gîtes de France
TourMaG.com - Pourriez-vous revenir sur le rapprochement entre Gîtes de France et Clévacances, mais aussi la problématique de départ ?
Jacques Masson : Nous voulions avant tout rassembler les forces de deux acteurs historiques du séjour chez l'habitant.
Chacun possède son réseau et son ancrage territorial. Au cours de discussions informelles, nous nous sommes rendu compte de l'intérêt de s'allier, pour créer un champion français dans notre domaine, d'autant plus au regard de la compétition des nouveaux acteurs.
Il me semble que nous avons des valeurs à faire valoir auprès de nos propriétaires. Actuellement, Airbnb est très fort dans la distribution digitale, mais nous pensons réellement que cela ne suffit pas pour être un bon acteur du tourisme chez l'habitant.
TourMaG.com - Justement quelles sont vos valeurs et la différence avec Airbnb ?
Jacques Masson : Nous offrons un service de proximité auprès des adhérents, avant de mener ce rapprochement nous avons mené des études, et l'accueil des propriétaires a été largement mis en exergue. Ces dimensions humaines, d'authenticité et de proximité ne sont pas copiables.
Rattraper l'expérience que nous avons acquis n'est pas faisable pour Airbnb. De plus, avec ce rapprochement nous allons cumuler plus de 90 000 hébergements sur toute la France, et par la même occasion cette offre sera supérieure à celle du géant Américain.
Pour en revenir avec nos différences, Airbnb est une plateforme technologique de mise en relation, alors que Gîtes de France et Clévacances sommes des associations d'hébergeurs. Nous allons mutualiser nos moyens pour proposer des destinations aux clients, et nous appartenons aux membres qui composent nos associations, c'est aussi ce qui fait notre particularité.
Il n'y a pas d'actionnaires, ou fonds d'investissement derrière nous. Pour finir, nous travaillons vraiment sur l'attractivité des régions, en valorisant le tourisme local, voire même extra-local.
Jacques Masson : Nous voulions avant tout rassembler les forces de deux acteurs historiques du séjour chez l'habitant.
Chacun possède son réseau et son ancrage territorial. Au cours de discussions informelles, nous nous sommes rendu compte de l'intérêt de s'allier, pour créer un champion français dans notre domaine, d'autant plus au regard de la compétition des nouveaux acteurs.
Il me semble que nous avons des valeurs à faire valoir auprès de nos propriétaires. Actuellement, Airbnb est très fort dans la distribution digitale, mais nous pensons réellement que cela ne suffit pas pour être un bon acteur du tourisme chez l'habitant.
TourMaG.com - Justement quelles sont vos valeurs et la différence avec Airbnb ?
Jacques Masson : Nous offrons un service de proximité auprès des adhérents, avant de mener ce rapprochement nous avons mené des études, et l'accueil des propriétaires a été largement mis en exergue. Ces dimensions humaines, d'authenticité et de proximité ne sont pas copiables.
Rattraper l'expérience que nous avons acquis n'est pas faisable pour Airbnb. De plus, avec ce rapprochement nous allons cumuler plus de 90 000 hébergements sur toute la France, et par la même occasion cette offre sera supérieure à celle du géant Américain.
Pour en revenir avec nos différences, Airbnb est une plateforme technologique de mise en relation, alors que Gîtes de France et Clévacances sommes des associations d'hébergeurs. Nous allons mutualiser nos moyens pour proposer des destinations aux clients, et nous appartenons aux membres qui composent nos associations, c'est aussi ce qui fait notre particularité.
Il n'y a pas d'actionnaires, ou fonds d'investissement derrière nous. Pour finir, nous travaillons vraiment sur l'attractivité des régions, en valorisant le tourisme local, voire même extra-local.
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TourMaG.com - Concrètement que doit permettre le rapprochement ?
Jacques Masson : Nous nous engageons dans une négociation exclusive, avec la volonté de travailler ensemble. Nous n'avons pas les réponses à toutes les questions, nous avons créé une task force composée des équipes de Gîtes de France et Clévacances.
Nous voulons faire émerger des synergies, et valoriser le meilleur de chacune des marques, ces tables rondes vont se réunir pendant trois mois. Nous allons aborder les sujets de la gouvernance, de l'organisation, du digital et celui des marques.
Puis cela peut entraîner un effet de taille. En ayant 90 000 hébergements et 50 000 propriétaires, le fait de réunir autant de monde peut aussi nous permettre d'en attirer encore plus, du fait de notre force de frappe.
TourMaG.com - Le sujet du BtoB est-il important ?
Jacques Masson : Nous avons actuellement une commercialisation indirecte dans le réseau, malheureusement pas assez avec les agents de voyages. Indéniablement, le sujet est important, nous allons devoir construire des offres plus attractives, sauf que nous sommes pas organisés pour ça.
Nous allons réfléchir sur la manière de faciliter des ventes des professionnels du voyage, car je pense que nous possédons des produits qui peuvent leur correspondre.
D'une façon plus globale, il y a une problématique de distribution. L'arrivée des nouveaux acteurs oblige aussi à repenser ce secteur, et nouer des partenariat qui sont les plus bénéfiques pour les marques.
Jacques Masson : Nous nous engageons dans une négociation exclusive, avec la volonté de travailler ensemble. Nous n'avons pas les réponses à toutes les questions, nous avons créé une task force composée des équipes de Gîtes de France et Clévacances.
Nous voulons faire émerger des synergies, et valoriser le meilleur de chacune des marques, ces tables rondes vont se réunir pendant trois mois. Nous allons aborder les sujets de la gouvernance, de l'organisation, du digital et celui des marques.
Puis cela peut entraîner un effet de taille. En ayant 90 000 hébergements et 50 000 propriétaires, le fait de réunir autant de monde peut aussi nous permettre d'en attirer encore plus, du fait de notre force de frappe.
TourMaG.com - Le sujet du BtoB est-il important ?
Jacques Masson : Nous avons actuellement une commercialisation indirecte dans le réseau, malheureusement pas assez avec les agents de voyages. Indéniablement, le sujet est important, nous allons devoir construire des offres plus attractives, sauf que nous sommes pas organisés pour ça.
Nous allons réfléchir sur la manière de faciliter des ventes des professionnels du voyage, car je pense que nous possédons des produits qui peuvent leur correspondre.
D'une façon plus globale, il y a une problématique de distribution. L'arrivée des nouveaux acteurs oblige aussi à repenser ce secteur, et nouer des partenariat qui sont les plus bénéfiques pour les marques.
Jacques Masson veut mieux répondre aux attentes des agents de voyages - Crédit photo : Gîtes de France
TourMaG.com - Affichez vous l'objectif de reconquérir les parts de marché conquises par Airbnb ?
Jacques Masson : Pas vraiment, car en fait le géant américain n'a pas empiété sur nos plates bandes, mais il a plutôt agrandi le marché.
Ils ne demandent pas de labellisation des hébergements, vous pouvez très bien mettre votre bien à la location pendant vos vacances, pour autant votre appartement n'est pas labellisé et vous n'avez aucune obligation de rencontrer vos clients.
Il y a un engouement lié à la nouveauté et à la facilité de réservation, je les vois plutôt comme une super opportunité, maintenant c'est à nous de montrer notre savoir-faire, notamment dans l'accompagnement des propriétaires en France.
TourMaG.com - Allez-vous aussi développer une nouvelle pratique commerciale ?
Jacques Masson : Clévacances va labelliser 1 500 hébergements en Polynésie Française. Nous allons capitaliser sur ce genre de destinations qui se vendent d'une autre manière, avec notamment des packages.
Cela doit nous permettre aussi de remettre l'hébergement chez l'habitant dans une distribution plus classique du tourisme.
Chez Gîtes de France, nous sommes dans le même schéma pour la Corse. Pour l'instant c'est seulement lié à un territoire ; nous devons le repenser pour l'ensemble du groupe.
Jacques Masson : Pas vraiment, car en fait le géant américain n'a pas empiété sur nos plates bandes, mais il a plutôt agrandi le marché.
Ils ne demandent pas de labellisation des hébergements, vous pouvez très bien mettre votre bien à la location pendant vos vacances, pour autant votre appartement n'est pas labellisé et vous n'avez aucune obligation de rencontrer vos clients.
Il y a un engouement lié à la nouveauté et à la facilité de réservation, je les vois plutôt comme une super opportunité, maintenant c'est à nous de montrer notre savoir-faire, notamment dans l'accompagnement des propriétaires en France.
TourMaG.com - Allez-vous aussi développer une nouvelle pratique commerciale ?
Jacques Masson : Clévacances va labelliser 1 500 hébergements en Polynésie Française. Nous allons capitaliser sur ce genre de destinations qui se vendent d'une autre manière, avec notamment des packages.
Cela doit nous permettre aussi de remettre l'hébergement chez l'habitant dans une distribution plus classique du tourisme.
Chez Gîtes de France, nous sommes dans le même schéma pour la Corse. Pour l'instant c'est seulement lié à un territoire ; nous devons le repenser pour l'ensemble du groupe.
TourMaG.com - Où en êtes vous dans le montage juridique et économique du rapprochement ?
Jacques Masson : Nous ne sommes pas dans une logique de rachat, mais plutôt de mutualisation et de projet stratégique. La situation est un peu particulière puisque nous sommes deux fédérations.
Nous devons trouver le meilleur montage juridique le plus flexible pour répondre aux nouveaux marchés et contraintes. Ce rapprochement est une magnifique opportunité pour l'ensemble des équipes, il faut que tout le monde joue dans la même équipe.
Nous allons professionnaliser la partie commerciale, réservation et web. Le Président Macron a fixé un objectif ambitieux : atteindre les 100 millions de touristes. Notre entente va dans ce sens.
En même temps, je veux adresser un message aux professionnels du tourisme (ATD, office de tourisme...), il est important de se coordonner et travailler en équipes, sinon nous ne sommes pas à l’abri que des sociétés américaines débarquent en étant totalement incapables de vendre la France et les territoires.
TourMaG.com - Pour finir, les deux marques vont-elles subsister ?
Jacques Masson : C'est une volonté, mais clairement nous devons trouver nos territoires de marques, nous devons les clarifier.
Il y a un détourage des marques à faire, pour mieux savoir les mettre en avant aussi bien pour les propriétaires et les clients.
Jacques Masson : Nous ne sommes pas dans une logique de rachat, mais plutôt de mutualisation et de projet stratégique. La situation est un peu particulière puisque nous sommes deux fédérations.
Nous devons trouver le meilleur montage juridique le plus flexible pour répondre aux nouveaux marchés et contraintes. Ce rapprochement est une magnifique opportunité pour l'ensemble des équipes, il faut que tout le monde joue dans la même équipe.
Nous allons professionnaliser la partie commerciale, réservation et web. Le Président Macron a fixé un objectif ambitieux : atteindre les 100 millions de touristes. Notre entente va dans ce sens.
En même temps, je veux adresser un message aux professionnels du tourisme (ATD, office de tourisme...), il est important de se coordonner et travailler en équipes, sinon nous ne sommes pas à l’abri que des sociétés américaines débarquent en étant totalement incapables de vendre la France et les territoires.
TourMaG.com - Pour finir, les deux marques vont-elles subsister ?
Jacques Masson : C'est une volonté, mais clairement nous devons trouver nos territoires de marques, nous devons les clarifier.
Il y a un détourage des marques à faire, pour mieux savoir les mettre en avant aussi bien pour les propriétaires et les clients.