Jeudi 26 avril, les salariés pourront donner leur avis, en ligne, sur le nouveau plan salarial de la direction d'Air France © AF FB
Au 11e jour de grève chez Air France, le ciel français semble toujours aussi bouché.
A l'appel de la direction, les quelque 44 000 salariés de la compagnie devront donner leur avis en ligne, dès jeudi 26 avril 2018 et jusqu'au 4 mai, à propos de la dernière proposition salariale (+7% en 4 ans, hors augmentations individuelles).
Mais quel poids juridique tient une telle initiative ?
"Il n'y a aucune valeur juridique particulière à un référendum d'entreprise. Il s'agit en fait plus d'un sondage que d'un référendum", nous explique Pauline Carrillo, avocat en droit social.
"Normalement, le droit d'expression des salariés passe par les représentants du personnel. La direction cherche à court-circuiter ce dialogue en s'adressant aux salariés de manière directe", ajoute-t-elle.
A l'appel de la direction, les quelque 44 000 salariés de la compagnie devront donner leur avis en ligne, dès jeudi 26 avril 2018 et jusqu'au 4 mai, à propos de la dernière proposition salariale (+7% en 4 ans, hors augmentations individuelles).
Mais quel poids juridique tient une telle initiative ?
"Il n'y a aucune valeur juridique particulière à un référendum d'entreprise. Il s'agit en fait plus d'un sondage que d'un référendum", nous explique Pauline Carrillo, avocat en droit social.
"Normalement, le droit d'expression des salariés passe par les représentants du personnel. La direction cherche à court-circuiter ce dialogue en s'adressant aux salariés de manière directe", ajoute-t-elle.
Rien n'empêchera de nouvelles grèves
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Elle poursuit : "les syndicats pourront dire que le référendum n'a aucune valeur, ils n'auront pas d'autres moyens d'actions que la grève, et ne peuvent pas juridiquement empêcher la direction de prendre des décisions."
L'avocate résume : "ce n'est par parce que les salariés se positionnement majoritairement en faveur du "oui" ou du "non" que la direction sera forcée de suivre leur avis ou que la grève sera levée".
La direction le confirme à demi-mot, un tel référendum d'entreprise n'aura pour elle qu'un appui stratégique et symbolique.
L'occasion sera plutôt, d'après elle, de donner la parole aux "90% d'employés" non-grévistes, d'après ses chiffres, et de leur "permettre de prendre part au débat pour l'avenir d'Air France".
Pourtant, quelque soit la réponse, rien ne pourra théoriquement stopper le mouvement social et empêcher les grèves de continuer.
Hasard du calendrier, l'intersyndicale se réunira aussi ce jeudi 26 avril 2018 pour évoquer de nouvelles dates de grève au mois de mai. Et du côté du SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, on parle du référendum comme "d'une manœuvre désespérée" et d'un "déni de démocratie" fait aux syndicats.
L'avocate résume : "ce n'est par parce que les salariés se positionnement majoritairement en faveur du "oui" ou du "non" que la direction sera forcée de suivre leur avis ou que la grève sera levée".
La direction le confirme à demi-mot, un tel référendum d'entreprise n'aura pour elle qu'un appui stratégique et symbolique.
L'occasion sera plutôt, d'après elle, de donner la parole aux "90% d'employés" non-grévistes, d'après ses chiffres, et de leur "permettre de prendre part au débat pour l'avenir d'Air France".
Pourtant, quelque soit la réponse, rien ne pourra théoriquement stopper le mouvement social et empêcher les grèves de continuer.
Hasard du calendrier, l'intersyndicale se réunira aussi ce jeudi 26 avril 2018 pour évoquer de nouvelles dates de grève au mois de mai. Et du côté du SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, on parle du référendum comme "d'une manœuvre désespérée" et d'un "déni de démocratie" fait aux syndicats.
1994 : le précédent Christian Blanc
A une seule autre occasion dans l'histoire d'Air France, la direction a soumis un référendum à ses salariés, en pleine crise. Nous étions en 1994 et la compagnie était au bord du gouffre financier.
Le référendum s'était soldé par un plébiscite, à plus de 80%, du plan de relance présenté par le patron de l'époque, Christian Blanc. Les deux contextes sont bien différents, mais la situation reste aujourd'hui préoccupante pour Jean-Marc Janaillac qui cherche à réagir rapidement pour "sortir de cette paralysie" et "mettre fin à ce désastre".
Et, que le résultat du référendum soit oui ou non, l'impact sera énorme pour l'avenir de la compagnie. La première solution donnera à la direction un argument pour passer en force son projet d'augmentation salariale de 7% sur 4 ans.
La seconde donnera aux syndicats une raison de poursuivre une grève qui a déjà fait perdre environ 220 millions d'euros à la compagnie.
Mais aussi une raison à Jean-Marc Janaillac, qui a mis sa démission dans la balance, de quitter le poste qu'il occupe depuis 2016.
Le référendum s'était soldé par un plébiscite, à plus de 80%, du plan de relance présenté par le patron de l'époque, Christian Blanc. Les deux contextes sont bien différents, mais la situation reste aujourd'hui préoccupante pour Jean-Marc Janaillac qui cherche à réagir rapidement pour "sortir de cette paralysie" et "mettre fin à ce désastre".
Et, que le résultat du référendum soit oui ou non, l'impact sera énorme pour l'avenir de la compagnie. La première solution donnera à la direction un argument pour passer en force son projet d'augmentation salariale de 7% sur 4 ans.
La seconde donnera aux syndicats une raison de poursuivre une grève qui a déjà fait perdre environ 220 millions d'euros à la compagnie.
Mais aussi une raison à Jean-Marc Janaillac, qui a mis sa démission dans la balance, de quitter le poste qu'il occupe depuis 2016.