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Le camping, sauveur du tourisme français en 2024 ?

7400 campings en France, acteurs majeurs du tourisme hexagonal


Les campings français ont réalisé 141 millions de nuitées d'avril à septembre 2024, un chiffre quasi-stable quand les autres hébergements collectifs affichent des reculs. Les premières réservations pour 2025 font état d’une légère progression de 1%.


Rédigé par le Mercredi 9 Avril 2025

Le camping, sauveur du tourisme français en 2024 ? - Nicolas Dayot, président de la FNHPA. (c)T.Beaurepère
Le camping, sauveur du tourisme français en 2024 ? - Nicolas Dayot, président de la FNHPA. (c)T.Beaurepère
Principaux moteurs de la fréquentation estivale de l’Hexagone, les campings de France métropolitaine ont totalisé 141,2 millions de nuitées d’avril à septembre 2024 selon les chiffres dévoilés par la Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air (FNHPA), en recul de 0,3% par rapport à 2023 qui constituait une année record.

« Nous espérions faire un peu mieux mais au final, nous limitons la casse. L’année a été contrastée, avec une météo capricieuse, les élections législatives en juillet et une pression sur le pouvoir d’achat » explique Nicolas Dayot, président de la Fédération.

Juin et juillet ont été décevants alors que le mois d’août a permis de sauver la saison touristique. Les nuitées françaises affichent un recul de 1%, quand la clientèle étrangère progresse de 4,6%. Elle représente plus de 30% des clients des campings.

La montagne en été, çà vous gagne !

Dans le détail, les Hollandais, déjà les plus nombreux, font la course en tête avec une nouvelle hausse de 7% de mai à août (12,2 millions de nuitées). Ils devancent les Allemands (9 millions) et les Belges (4,8).

Les Anglais, première clientèle des campings avant le Brexit, reviennent progressivement (+4,8%, à 4,4 millions de nuitées), sans pour autant réussir à remonter sur le podium.

En termes de répartition géographique, les littoraux de la Manche et de l’Atlantique ont pâti d’une mauvaise météo (-3,5% pour les Pays de Loire, -5,7% pour la Bretagne), alors que Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse progressent respectivement de 5 et 10%.

Stables, la Nouvelle Aquitaine (29,9 millions de nuitées) et l’Occitanie (28,8 millions) demeurent les leaders de l’hôtellerie de plein air. Au global, le littoral affiche un recul de 1%.

A noter, enfin, l’attractivité croissante des montagnes (+5,3% de mai à août) et une légère embellie des territoires ruraux (+1%), mais avec des volumes moindres.

Lire aussi : N. Dayot : « Les campings seront très fiers d'afficher le label Destination d'Excellence »

Les campings font mieux que les hôtels

La quasi-stabilité de la fréquentation des campings contraste avec celle des autres hébergements collectifs. Toujours sur la période avril/septembre, les nuitées hôtelières décrochent de 3,5% (à 121,6 millions) et les autres hébergements collectifs de 2,8% (55,6 millions).

De quoi laisser penser que le camping a permis de « sauver » le tourisme français en 2024. « Il reste majoritairement fréquenté par une clientèle populaire et constitue un mode d’hébergement prisé pour son rapport qualité-prix imbattable, notamment dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat » ajoute Nicolas Dayot.

Un positionnement confirmé par une enquête de l’Ifop réalisée en mars 2025. 79% des Français ont une bonne image du camping. Parmi les critères de choix, ils mettent en avant le bon rapport qualité/prix et la mixité sociale, la convivialité et le rapprochement avec la nature.

Une demande croissante pour davantage de confort

En 2010, les campings français réalisaient « seulement » 108 millions de nuitées touristiques. « Les investissements réalisés, avec des hébergements équipés et des services, a permis de séduire une nouvelle clientèle » complète Nicolas Dayot.

Les chiffres confirment l’envie des vacanciers pour davantage de confort, quitte à rogner un peu sur la durée des vacances. La fréquentation des emplacements locatifs (mobile-homes) a augmenté de plus de 2% en 2024 alors que les emplacements nus reculent de 2%.

Ces derniers représentent toutefois encore 42% de l’offre et permettent de répondre à une clientèle au pouvoir d’achat plus limité et à la clientèle étrangère friande de vacances sous une toile ou dans une caravane.

Cette envie de confort est également perceptible dans le choix des campings. Les 4/5* affichent une croissance de la fréquentation de 1,4% en 2024. A l’inverse, les 3* sont en perte de vitesse (-2,7%), tout comme les 1 et 2* (-8,7%).

Enfin, les campings non classés confirment leur forme (+10,8%), portés par l’envie pour des hébergements insolites. Mais ils représentent moins de 5% de l’offre globale.

100 campings ont fermé depuis deux ans

« Les campings qui n’ont pas investi ont de moins en moins de clients, et pas de repreneur lorsque les propriétaires stoppent leurs activités ou partent à la retraite » constate Nicolas Dayot.

Ainsi, au fil des années, le parc de campings français ne cesse de diminuer. Ils sont au nombre de 7400 aujourd’hui, contre 9000 au début des années 2000. Depuis deux ans, une centaine de fermetures a encore noirci le tableau.

« 4000 sites fonctionnent bien, 1500 à 2 000 vivotent et les autres sont menacés. Il faut impérativement engager des simplifications administratives et modifier le code contraignant de l’urbanisme pour préserver des lits touristiques et que les campings puissent évoluer » plaide le président.

Il faut également prendre en compte le changement climatique qui va obliger certains campings à déménager, mais pour lesquels le cadre juridique demeure flou.

Lire aussi : Futuroscopie - Camping : un avenir menacé ?

La France perd du terrain face à l’Europe du sud

L’enjeu est de taille alors que Nicolas Payot pointe du doigt un déclassement de la France. Tous hébergements collectifs confondus et malgré la stabilité de l’hôtellerie de plein air, l’Hexagone affichait 451 millions de nuitées l’année dernière, en recul de 2,2 % par rapport à 2023 selon Eurostat .

« La France ne figure plus qu’à la troisième position européenne, alors qu’elle était leader il y a une quinzaine d’années » regrette le président.

Depuis, elle s’est faîte dépassée par l’Espagne (500 millions) et cette année par l’Italie (458). Et la situation serait pire sans les campings. « Il est urgent de se poser les bonnes questions » conclut-il, avant de dévoiler les premières tendances de 2025.

Elles font état d’une légère progression de 1% des réservations, avec de belles performances pour avril, juin et août. Mai et juillet sont légèrement en retard, pour des raisons de calendrier Pour autant, dans un contexte toujours tendu sur le front du pouvoir d’achat, le panier moyen s’affiche à la baisse.


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