Groupe Traces : un avenir en pointillés pour Consult Voyages et Antipodes Voyages ?

Antipodes Voyages doit une belle ardoise au BSP selon La Quotidienne.

Il s'agirait d'un "gros" million d'euros. Alain Clavel, président du conseil cité par nos confrères minimise : il s'agit d'une "simple erreur administrative et comptable" qui sera réglée dans la semaine.

Contacté par nos soins, il souhaite éviter les amalgames avec Consult Voyages (Traces) : "Chez Antipodes Voyages je n'ai pas de fonction opérationnelle, en revanche je dirige Traces.

Toutefois les deux entités sont totalement distinctes, elles n'ont d'ailleurs pas les mêmes actionnaires..."

Selon nos informations, cela ferait 3 fois qu'Antipodes ne règle pas le BSP en temps et en heure depuis un an et demi, sous plusieurs marques différentes.

Toutefois, les deux premières fois ont été régularisées. Et ce n'étaient pas des "queues de cerise" : 1,8 million d'euros et plus de 2 millions d'euros.

En sera-t-il une nouvelle fois ainsi ou le voyagiste a-t-il mordu la ligne jaune cette fois-ci ?

Antipodes Voyages est un producteur B2B qui travaille avec "les réseaux et les acteurs du Web." Pour Alain Clavel, qui estime l'impayé à plus de 600 000 euros, tout devrait rentrer rapidement dans l'ordre.

Pour rappel : l'entreprise vient récemment de revendre 5 agences Destination Privilèges à Univairmer.

Cette information sur Antipodes Voyages remet également sur le tapis les rumeurs de fragilité financière qui circulent depuis plusieurs mois sur Consult Voyages.

Des "bruits" qu'Alain Clavel réfute : "Cela fait un an et demi qu'on nous annonce morts, et nous sommes toujours là", lance-t-il.

Certes. Mais plusieurs réceptifs font état d'impayés.

C'est le cas notamment d'un DMC norvégien qui attend toujours la fin de règlement pour un groupe d'un CE parti en juin dernier.

Après plusieurs relances, le voyagiste a réussi à récupérer 10 000 €. Seul hic, il manque encore plus de 25 000 € !

"Alain Clavel nous a proposé plusieurs échéanciers qui n'ont jamais été respectés. Il nous a même fait parvenir des ordres de virements, sans argent à l'arrivée.

Nous avons réussi à récupérer 10 000 €, mais depuis on se heurte à un mur, personne ne nous répond du côté de Traces. Nous avons pourtant alerté le SNAV et l'ASPT, mais personne ne semble bouger.

Nous avons désormais mis une boîte de recouvrement sur le coup", précise le directeur commercial du réceptif.

Même cas de figure pour un autre réceptif spécialiste de l'Italie. "Sur certains voyages, les règlements ont été effectués seulement quelques jours avant le départ, et puis pour un groupe parti en juin 2014, nous attendons encore le paiement, soit près de 9 800 euros", explique son responsable.

Aujourd'hui impossible, pour ce dirigeant de joindre Alain Clavel. Ce dernier a pourtant a bien répondu à notre appel et indique : "ce sont deux cas uniques, et les sommes ne sont pas importantes, au total cela concerne un peu plus de 30 000 euros..."

Mais pour ces petites structures, ces montants seraient plus que les bienvenus...

Et ces deux cas ne sont pas isolés, puisque nous avons eu connaissance de deux autres réceptifs qui réclament également leur dû à Alain Clavel.

"Il faudrait que je puisse vérifier davantage, car si les sommes ne sont pas élevées, elles n'apparaissent pas directement dans mes tablettes", explique t-il.

Difficile de démêler les fils, puisque des fournisseurs reconnaissent que si certaines anciennes factures ne sont pas réglées, d'autres en revanche sur une échéance plus proche, ont été entièrement payées.

Interviewé dans nos colonnes en juin dernier, Alain Clavel annonçait de nouveaux développement avec l'ouverture de nouvelles succursales en Province, grâce à une nouvelle levée de fonds.

Il espérait alors récolter entre 1M€ et 2M€. Aujourd'hui, il indique poursuivre cette levée fonds sans davantage de précision. Il souhaite également restructurer l'entreprise notamment, les achats : "Chaque commercial organise ses achats, nous allons centraliser tout ça et établir une liste de fournisseurs, là chacun fait ce qu'il veut, il faut restructurer."

Des difficultés administratives bloqueraient, selon certaines sources, l'arrivée des fonds.

Sur le fil du rasoir depuis plusieurs mois, quel sera l'avenir d'Antipodes Voyages, et de Consult Voyages ?

Si certains sont persuadés de leurs chute, d'autres se veulent plus prudents, surtout qu'ils sont encore en affaires avec ces entreprises.

En attendant, les partenaires et fournisseurs contactés aimeraient que les instances professionnelles puissent prendre dans de pareil cas, des attitudes plus tranchées... plutôt que de laisser les rumeurs envahir la profession.

Nous croyons savoir cependant que des décisions à ce niveau pourraient intervenir très rapidement.