Les agences et les TO qui font partir les clients d'un adhérent de l'APST en défaillance sont censés le faire sans en tirer de marge - DR : Fotolia.com © Rawpixel
A la suite du dépôt de bilan de Consult Voyages, l'Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme (APST) estime à environ 8 millions d'euros le montant des acomptes versés par les clients de l'agence.
Au total, ce sont environ 400 dossiers qui sont à prendre en charge après la défaillance du groupiste. Parmi eux, certains, principalement sur du long-courrier, dépasseraient 100 000 €.
La moitié des groupes concernés a été « rachetée » par les tour-opérateurs (TO) fournisseurs de Consult Voyages sur ces séjours comme, par exemple, Top of Travel, Voyamar, Premium Travel, Vivatours, Croisières de France ou Héliades.
Le reste des dossiers dont ceux en production directe, doivent être attribués à d'autres groupistes afin d'assurer les départs.
"Le but est de faire partir les clients de la manière la plus économique possible dans l'intérêt de l'association et de ses adhérents", résume Emmanuel Toromanof, Secrétaire général de l'APST.
L'Association compte ainsi réduire au maximum le montant du sinistre qu'elle devra prendre en charge. Elle espère qu'il n’excédera pas 5 millions d'euros. La garantie financière de Consult Voyages était d'environ 3,5 millions d'euros.
Mais comment les agences de voyages et les TO, qui assurent les départs des clients de Consult Voyages, sont-ils choisis ?
Au total, ce sont environ 400 dossiers qui sont à prendre en charge après la défaillance du groupiste. Parmi eux, certains, principalement sur du long-courrier, dépasseraient 100 000 €.
La moitié des groupes concernés a été « rachetée » par les tour-opérateurs (TO) fournisseurs de Consult Voyages sur ces séjours comme, par exemple, Top of Travel, Voyamar, Premium Travel, Vivatours, Croisières de France ou Héliades.
Le reste des dossiers dont ceux en production directe, doivent être attribués à d'autres groupistes afin d'assurer les départs.
"Le but est de faire partir les clients de la manière la plus économique possible dans l'intérêt de l'association et de ses adhérents", résume Emmanuel Toromanof, Secrétaire général de l'APST.
L'Association compte ainsi réduire au maximum le montant du sinistre qu'elle devra prendre en charge. Elle espère qu'il n’excédera pas 5 millions d'euros. La garantie financière de Consult Voyages était d'environ 3,5 millions d'euros.
Mais comment les agences de voyages et les TO, qui assurent les départs des clients de Consult Voyages, sont-ils choisis ?
Faire partir sans dégager de marge
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Les services de l'APST sollicitent certains de leurs adhérents pour leur proposer de reprendre les dossiers. Certains TO frappent également eux-mêmes à la porte de l'Association pour faire part de leur intérêt. Aucun appel d'offres n'est émis.
Parmi les agences et les TO volontaires, l'APST confie les dossiers à ceux qui ont les moyens techniques de les assurer et qui sont en mesure de sécuriser les tarifs.
Mais la condition sine qua non pour reprendre les clients d'un adhérent de l'APST en défaillance est de le faire sans dégager de marge. "Quand on reprend un dossier au nom et pour le compte de l'APST, cela ne rapporte pas d'argent, assure Emmanuel Toromanof.
Cela peut toutefois permettre à l'agence ou au TO qui le fait de récupérer des fichiers clients. Mais en aucun cas, il ne doivent faire des marges. C'est le principe de solidarité de l'association."
Sur le cas de Consult Voyages, l'APST travaille, entre autres, avec Parfums du Monde pour assurer les départs de groupes avec des acomptes déjà versés.
Un choix que certains groupistes membres de l'APST ont du mal à comprendre. Ils auraient bien récupéré une partie des dossiers, même si le taux du dollar n'est pas vraiment favorable.
Ils estiment être mieux placés sur certaines destinations que les groupistes choisis et regrettent de ne pas avoir été consultés par l'APST. Ce qui les amène à s'interroger sur les modalités de choix de l'Association et à en remettre en cause la pertinence.
Parmi les agences et les TO volontaires, l'APST confie les dossiers à ceux qui ont les moyens techniques de les assurer et qui sont en mesure de sécuriser les tarifs.
Mais la condition sine qua non pour reprendre les clients d'un adhérent de l'APST en défaillance est de le faire sans dégager de marge. "Quand on reprend un dossier au nom et pour le compte de l'APST, cela ne rapporte pas d'argent, assure Emmanuel Toromanof.
Cela peut toutefois permettre à l'agence ou au TO qui le fait de récupérer des fichiers clients. Mais en aucun cas, il ne doivent faire des marges. C'est le principe de solidarité de l'association."
Sur le cas de Consult Voyages, l'APST travaille, entre autres, avec Parfums du Monde pour assurer les départs de groupes avec des acomptes déjà versés.
Un choix que certains groupistes membres de l'APST ont du mal à comprendre. Ils auraient bien récupéré une partie des dossiers, même si le taux du dollar n'est pas vraiment favorable.
Ils estiment être mieux placés sur certaines destinations que les groupistes choisis et regrettent de ne pas avoir été consultés par l'APST. Ce qui les amène à s'interroger sur les modalités de choix de l'Association et à en remettre en cause la pertinence.
"Tout travail mérite salaire"
A l'inverse, d'autres agences qui elles, ont été sollicitées par l'APST pour la prise en charge de groupes après le dépôt de bilan de Consult Voyages, ont refusé de le faire. Toutes évoquent l'obligation de travailler sans marge pour expliquer leur décision.
"J'ai refusé de reprendre les dossiers de Consult Voyages, et j'en suis fier, car j'estime que tout travail mérite salaire", répond Sylvain Lament, Président Directeur général (PDG) de Syltours.
Il ne voit pas l'intérêt de donner du travail supplémentaire à ses équipes sans en tirer une rémunération. "Cela nous coûterait même de l'argent pour la gestion et le traitement des dossiers", ajoute-t-il.
Une position que partage Marc Parlouer, gérant de Lattitudes Extrêmes. Il a notamment engagé 3 anciens commerciaux de Consult Voyages basés en Bretagne.
"L'APST nous a proposé de reprendre des dossiers mais il fallait que nous leur fassions cadeau des marges. Étant en plein développement, nous ne sommes pas en mesure de le faire, explique-t-il.
Il n'est pas envisageable de surcharger mon personnel pour travailler sans marge. A la limite, j'étais prêt à partager les marges car je conçois tout à fait que l'APST cherche à les récupérer pour minimiser le montant du sinistre qu'elle devra régler."
Le PDG de Syltours a, de son côté, proposé à l'Association de prendre les dossiers en réalisant des marges mais en lui promettant une totale transparence sur celles-ci. L'APST a refusé.
Les adhérents qui acceptent de reprendre les groupes de Consult Voyages agiraient-ils alors par pure philanthropie, uniquement guidés par le noble principe de solidarité qui fait le nom de l'APST ?
"J'ai refusé de reprendre les dossiers de Consult Voyages, et j'en suis fier, car j'estime que tout travail mérite salaire", répond Sylvain Lament, Président Directeur général (PDG) de Syltours.
Il ne voit pas l'intérêt de donner du travail supplémentaire à ses équipes sans en tirer une rémunération. "Cela nous coûterait même de l'argent pour la gestion et le traitement des dossiers", ajoute-t-il.
Une position que partage Marc Parlouer, gérant de Lattitudes Extrêmes. Il a notamment engagé 3 anciens commerciaux de Consult Voyages basés en Bretagne.
"L'APST nous a proposé de reprendre des dossiers mais il fallait que nous leur fassions cadeau des marges. Étant en plein développement, nous ne sommes pas en mesure de le faire, explique-t-il.
Il n'est pas envisageable de surcharger mon personnel pour travailler sans marge. A la limite, j'étais prêt à partager les marges car je conçois tout à fait que l'APST cherche à les récupérer pour minimiser le montant du sinistre qu'elle devra régler."
Le PDG de Syltours a, de son côté, proposé à l'Association de prendre les dossiers en réalisant des marges mais en lui promettant une totale transparence sur celles-ci. L'APST a refusé.
Les adhérents qui acceptent de reprendre les groupes de Consult Voyages agiraient-ils alors par pure philanthropie, uniquement guidés par le noble principe de solidarité qui fait le nom de l'APST ?
Éclater les forfaits pour éviter les surfacturations ?
Rien n'est moins sûr, répond un groupiste bien au fait de ce type de procédure. Selon lui, les agences ou les TO qui reprennent les dossiers des entreprises défaillantes ne le feraient pas sans en tirer des bénéfices...
Il estime que "s'ils travaillent réellement sans dégager de marge, alors il faut les virer de l'APST car ils mettent l'association en danger."
Il est vrai que l'idée d'une entreprise qui accepterait une surcharge de travail sans rémunération est difficilement concevable. L'APST se voilerait-elle la face ? Possible.
Selon nos informations, parmi les groupistes adhérents à l'APST, certains parviendraient à gagner plusieurs milliers d'euros par an avec des dossiers repris au nom de l'association sur lesquels ils sont pourtant censés ne dégager aucune marge.
Pour cela, il leur suffirait de surfacturer certaines prestations comprises dans le montant total d'un forfait.
Une pratique que l'APST pourrait peut-être empêcher en faisant en sorte d'éclater les forfaits et en faisant appel à différents adhérents pour prendre en charge les diverses prestations. L'un assurerait, par exemple, l'aérien et un autre le terrestre.
Ou alors, il faudrait en finir avec la notion de « solidarité » professionnelle, et trahir le principe fondamental de l'APST, en ne faisant que rembourser les clients pour qu'ils trouvent ensuite, par eux mêmes, un moyen de partir...
Il estime que "s'ils travaillent réellement sans dégager de marge, alors il faut les virer de l'APST car ils mettent l'association en danger."
Il est vrai que l'idée d'une entreprise qui accepterait une surcharge de travail sans rémunération est difficilement concevable. L'APST se voilerait-elle la face ? Possible.
Selon nos informations, parmi les groupistes adhérents à l'APST, certains parviendraient à gagner plusieurs milliers d'euros par an avec des dossiers repris au nom de l'association sur lesquels ils sont pourtant censés ne dégager aucune marge.
Pour cela, il leur suffirait de surfacturer certaines prestations comprises dans le montant total d'un forfait.
Une pratique que l'APST pourrait peut-être empêcher en faisant en sorte d'éclater les forfaits et en faisant appel à différents adhérents pour prendre en charge les diverses prestations. L'un assurerait, par exemple, l'aérien et un autre le terrestre.
Ou alors, il faudrait en finir avec la notion de « solidarité » professionnelle, et trahir le principe fondamental de l'APST, en ne faisant que rembourser les clients pour qu'ils trouvent ensuite, par eux mêmes, un moyen de partir...