En 1997, à la mort prématurée de leur père, hôtelier à Hammamet, Mehdi Allani et Mouna Ben Halima ont respectivement 20 et 24 ans.
Tous deux sont étudiants à Paris. Lui, à l’école hôtelière de la rue Médéric. Elle, bardée de diplômes, à la fois contrôleur de gestion et audit, elle se prépare à rentrer en Tunisie.
Ils héritent de deux hôtels situés à Hammamet « nord » et d‘un terrain en bord de mer à Yasmine Hammamet, sur lequel leur père a versé 10% d‘acompte.
La suite, on la devine. L’hôtellerie fait partie de leur ADN. En dépit de leur jeune âge, ils reprennent l’affaire familiale qui jouit d’une situation financière saine.
Ils prennent les commandes des deux hôtels de Hammamet nord, le Sultan et le Sultan Beach. Rassurent les salariés permanents sur leur sort et leur avenir professionnel.
Malgré une très forte concurrence, ils confirment l’engagement du terrain de Hammamet et lancent la construction d’un des rares hôtels pied dans l’eau de ce qui sera la grande station intégrée de Tunisie. Le Taj Sultan ouvrira en 2003.
Tous deux sont étudiants à Paris. Lui, à l’école hôtelière de la rue Médéric. Elle, bardée de diplômes, à la fois contrôleur de gestion et audit, elle se prépare à rentrer en Tunisie.
Ils héritent de deux hôtels situés à Hammamet « nord » et d‘un terrain en bord de mer à Yasmine Hammamet, sur lequel leur père a versé 10% d‘acompte.
La suite, on la devine. L’hôtellerie fait partie de leur ADN. En dépit de leur jeune âge, ils reprennent l’affaire familiale qui jouit d’une situation financière saine.
Ils prennent les commandes des deux hôtels de Hammamet nord, le Sultan et le Sultan Beach. Rassurent les salariés permanents sur leur sort et leur avenir professionnel.
Malgré une très forte concurrence, ils confirment l’engagement du terrain de Hammamet et lancent la construction d’un des rares hôtels pied dans l’eau de ce qui sera la grande station intégrée de Tunisie. Le Taj Sultan ouvrira en 2003.
Un hôtel mis en location jusqu’en 2020
Le Sultan Beach est le grand chantier de Mouna Ben Halima, un chantier de 16 millions d’euros - DR
15 ans ont passé. Le frère et la sœur se partagent le travail. Elle gère, il assure le commercial et le marketing.
« Nous avons grandi dans un hôtel. Nous savons qu’à chacun des postes il faut un technicien. Restauration, hébergement, accueil, à chacun son boulot » dit Mouna Ben Halima.
A Yasmine Hammamet, le Taj Sultan est loué jusqu’en 2020 au groupe espagnol Vincci.
A Hammamet Nord, le Sultan après complète rénovation en 2005, est un établissement de loisirs 4 étoiles d’excellente réputation.
« On nous a proposé à deux reprises la 5e étoile. Nous l’avons refusée. Nous préférons être le meilleur 4 étoiles qu’un 5 étoiles parmi d’autres.
En Tunisie, je considère que les véritables 5 étoiles se comptent sur les doigts d’une main.
Beaucoup d’hôtels auraient dû être déclassés. Avec le Sultan, je m’adresse à une clientèle familiale qui ne veut pas avoir la pression d’un 5 étoiles » commente Mehdi Allani.
« Nous avons grandi dans un hôtel. Nous savons qu’à chacun des postes il faut un technicien. Restauration, hébergement, accueil, à chacun son boulot » dit Mouna Ben Halima.
A Yasmine Hammamet, le Taj Sultan est loué jusqu’en 2020 au groupe espagnol Vincci.
A Hammamet Nord, le Sultan après complète rénovation en 2005, est un établissement de loisirs 4 étoiles d’excellente réputation.
« On nous a proposé à deux reprises la 5e étoile. Nous l’avons refusée. Nous préférons être le meilleur 4 étoiles qu’un 5 étoiles parmi d’autres.
En Tunisie, je considère que les véritables 5 étoiles se comptent sur les doigts d’une main.
Beaucoup d’hôtels auraient dû être déclassés. Avec le Sultan, je m’adresse à une clientèle familiale qui ne veut pas avoir la pression d’un 5 étoiles » commente Mehdi Allani.
Le luxe, en inéquation avec la destination Tunisie
Quid du « Sultan Beach » qui jouxte le « Sultan » ? Il est le grand chantier de Mouna, un chantier de 16 millions d’euros.
« Nous rasons une partie et le métamorphosons pour en faire le 5 étoiles de référence de la nouvelle hôtellerie tunisienne.
Entre juillet et décembre 2012, j’ai fait faire en France une étude de marché auprès de grands voyageurs, d’hommes d’affaires, de clients potentiels à haut pouvoir d’achat.
Il en est ressorti que le luxe est en inéquation avec la destination Tunisie.
Cette clientèle veut être surprise et avoir une histoire à raconter. Elle veut de l’originalité et refuse la standardisation des grandes chaînes internationales. »
Prenant en compte cette étude, le prochain hôtel 5 étoiles de Hammamet sera interdit aux moins de 16 ans. Il aura 120 suites junior et 10 suites de luxe avec piscine privée.
Géré en formule logement et petit déjeuner uniquement, il proposera 3 restaurants différents à la carte et disposera de salles de conférences et de sous-commission, d’un SPA de 23 cabines, d’un hammam, d’une piscine couverte etc. Ouverture programmée pour l’été 2014.
« Nous rasons une partie et le métamorphosons pour en faire le 5 étoiles de référence de la nouvelle hôtellerie tunisienne.
Entre juillet et décembre 2012, j’ai fait faire en France une étude de marché auprès de grands voyageurs, d’hommes d’affaires, de clients potentiels à haut pouvoir d’achat.
Il en est ressorti que le luxe est en inéquation avec la destination Tunisie.
Cette clientèle veut être surprise et avoir une histoire à raconter. Elle veut de l’originalité et refuse la standardisation des grandes chaînes internationales. »
Prenant en compte cette étude, le prochain hôtel 5 étoiles de Hammamet sera interdit aux moins de 16 ans. Il aura 120 suites junior et 10 suites de luxe avec piscine privée.
Géré en formule logement et petit déjeuner uniquement, il proposera 3 restaurants différents à la carte et disposera de salles de conférences et de sous-commission, d’un SPA de 23 cabines, d’un hammam, d’une piscine couverte etc. Ouverture programmée pour l’été 2014.
Beaucoup d’hôtels maintenus artificiellement
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Quand on l’interroge sur l’importance de son investissement alors que le tourisme tunisien traverse la plus grande crise de son histoire et que les hôteliers surendettés demandent de l’aide, elle répond un brin agacée : « le surendettement des hôteliers date de bien avant la révolution !
Je considère que tout investisseur doit assumer totalement ses engagements. Les surendettements viennent le plus souvent d’une mauvaise gestion.
Beaucoup ont tiré les prix vers le bas. Au détriment de la qualité et sans assumer leurs charges, ils ont donné à la Tunisie une image catastrophique.
Pendant plus de dix ans nous avons souffert d’une concurrence déloyale. Comment expliquer que deux hôtels classés 5 étoiles, situés côte à côte affichent des chiffres allant du simple au double ?
Certains de ces hôtels maintenus artificiellement en vie par une volonté politique et sans aucune logique économique étaient condamnés d’avance. Beaucoup auraient du être déclassés ! »
Mouna s’engage avec détermination. Cet engagement a été reconnu par le Président de la République le 8 mars dernier, journée de la femme, qui, pour son implication et ses investissements lui a remis une distinction.
Non sans fierté, elle sait que le Taj Sultan est le seul hôtel de Yasmine Hammamet à ne pas avoir demandé un rééchelonnement de sa dette.
En 2011 et 2012, les hôtels Sultan ont vécu sur leurs réserves. 2013 s’annonce difficile.
« Je sais qu’il est rare de voir en ce moment des investissements dans le tourisme. C’est une pierre que j’apporte pour soutenir l’économie de mon pays. Je crois dans mon engagement tout en sachant que je joue mon avenir et celui de mes enfants. »
A suivre : Tunisie Horizon… 2016 - 2018 avec le lancement de l’UGPO (Unités de Gestion par Objectifs.
Je considère que tout investisseur doit assumer totalement ses engagements. Les surendettements viennent le plus souvent d’une mauvaise gestion.
Beaucoup ont tiré les prix vers le bas. Au détriment de la qualité et sans assumer leurs charges, ils ont donné à la Tunisie une image catastrophique.
Pendant plus de dix ans nous avons souffert d’une concurrence déloyale. Comment expliquer que deux hôtels classés 5 étoiles, situés côte à côte affichent des chiffres allant du simple au double ?
Certains de ces hôtels maintenus artificiellement en vie par une volonté politique et sans aucune logique économique étaient condamnés d’avance. Beaucoup auraient du être déclassés ! »
Mouna s’engage avec détermination. Cet engagement a été reconnu par le Président de la République le 8 mars dernier, journée de la femme, qui, pour son implication et ses investissements lui a remis une distinction.
Non sans fierté, elle sait que le Taj Sultan est le seul hôtel de Yasmine Hammamet à ne pas avoir demandé un rééchelonnement de sa dette.
En 2011 et 2012, les hôtels Sultan ont vécu sur leurs réserves. 2013 s’annonce difficile.
« Je sais qu’il est rare de voir en ce moment des investissements dans le tourisme. C’est une pierre que j’apporte pour soutenir l’économie de mon pays. Je crois dans mon engagement tout en sachant que je joue mon avenir et celui de mes enfants. »
A suivre : Tunisie Horizon… 2016 - 2018 avec le lancement de l’UGPO (Unités de Gestion par Objectifs.
Ibrahim le taxi
« Les clients restent dans les hôtels. Ils mangent, ils boivent. Ils ne sont pas curieux. Depuis la révolution il n’y a plus de travail ».
Ibrahim est l’un des 800 taxis de Hammamet. Avant la révolution ils étaient 400. Début 2011, dans l’euphorie générale, les licences ont été distribuées à la va vite, comme ça, parfois contre quelques dinars. Il se plaint d’une concurrence déloyale.
J’évoque la crainte de l’insécurité. Ibrahim s’en offusque. « Madame, il n’y a pas de problème à Hammamet. Les 800 taxis assurent la sécurité. Nous connaissons tout le monde, nous observons tout ce qui se passe.
Nous avons tous les numéros importants, hôpital, police, pompiers. En cas de problème dans et autour de Hammamet, nous sommes là pour intervenir ou appeler du secours. Mais je vous assure Madame, ici, nous n’avons aucun problème ».
Je le crois en me baladant dans une station balnéaire désertée.
Ibrahim est l’un des 800 taxis de Hammamet. Avant la révolution ils étaient 400. Début 2011, dans l’euphorie générale, les licences ont été distribuées à la va vite, comme ça, parfois contre quelques dinars. Il se plaint d’une concurrence déloyale.
J’évoque la crainte de l’insécurité. Ibrahim s’en offusque. « Madame, il n’y a pas de problème à Hammamet. Les 800 taxis assurent la sécurité. Nous connaissons tout le monde, nous observons tout ce qui se passe.
Nous avons tous les numéros importants, hôpital, police, pompiers. En cas de problème dans et autour de Hammamet, nous sommes là pour intervenir ou appeler du secours. Mais je vous assure Madame, ici, nous n’avons aucun problème ».
Je le crois en me baladant dans une station balnéaire désertée.