La police touristique est présente, et très efficace, mais l’Egyptien de la rue l’est plus encore : le touriste « source de vie » est protégé par la population !
TourMaG.com - Quel est à ce jour le bilan de la crise ?
Mounir Fakhri Abdel Nour : « Après le 25 janvier, Égypte a probablement subi la crise la plus grave de son histoire.
Sur les 4 premiers mois de l’année, la fréquentation a chuté de 42% et les pertes ont atteint 2 Mds de USD. Mais la courbe est de nouveau ascendante depuis mars, et je suis plein d’espoir pour l’avenir.
Pour l’ensemble de l’année 2011, nous tablons sur une baisse de 22/23% du nombre de touristes. La mer Rouge reprend plus vite que la Haute Egypte et le Caire.
Actuellement, les hôtels y sont remplis à 50%, ce qui est honorable pour la saison. Concernant le marché français, en avril, la baisse n’a été que de 20% par rapport à 2010 (année record ndlr) et j’ai toutes les raisons d’être optimiste. Nos deux pays entretiennent une relation particulière, partagent un patrimoine culturel et affectif. »
TM.com - Qu'en est-il de la sécurité sur place et notamment sur les lieux touristiques ?
MFAN : « La sécurité en Egypte est totale, a fortiori dans les stations de la mer Rouge, où on est loin de tout, et il faut souligner qu’il n’y a eu aucun incident, nulle part, à l’encontre des touristes pendant la révolution.
Dès mon entrée en fonctions, j’ai demandé une réunion avec le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur pour évoquer le sujet et obtenir des garanties.
La police touristique est présente, et très efficace, mais l’Egyptien de la rue l’est plus encore : le touriste « source de vie » est protégé par la population !
Concernant le terrorisme, phénomène mondial, l’ouverture du système politique favorise le dialogue avec toutes les factions, y compris les islamistes, ce qui contribue à faire baisser les tensions. »
Mounir Fakhri Abdel Nour : « Après le 25 janvier, Égypte a probablement subi la crise la plus grave de son histoire.
Sur les 4 premiers mois de l’année, la fréquentation a chuté de 42% et les pertes ont atteint 2 Mds de USD. Mais la courbe est de nouveau ascendante depuis mars, et je suis plein d’espoir pour l’avenir.
Pour l’ensemble de l’année 2011, nous tablons sur une baisse de 22/23% du nombre de touristes. La mer Rouge reprend plus vite que la Haute Egypte et le Caire.
Actuellement, les hôtels y sont remplis à 50%, ce qui est honorable pour la saison. Concernant le marché français, en avril, la baisse n’a été que de 20% par rapport à 2010 (année record ndlr) et j’ai toutes les raisons d’être optimiste. Nos deux pays entretiennent une relation particulière, partagent un patrimoine culturel et affectif. »
TM.com - Qu'en est-il de la sécurité sur place et notamment sur les lieux touristiques ?
MFAN : « La sécurité en Egypte est totale, a fortiori dans les stations de la mer Rouge, où on est loin de tout, et il faut souligner qu’il n’y a eu aucun incident, nulle part, à l’encontre des touristes pendant la révolution.
Dès mon entrée en fonctions, j’ai demandé une réunion avec le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur pour évoquer le sujet et obtenir des garanties.
La police touristique est présente, et très efficace, mais l’Egyptien de la rue l’est plus encore : le touriste « source de vie » est protégé par la population !
Concernant le terrorisme, phénomène mondial, l’ouverture du système politique favorise le dialogue avec toutes les factions, y compris les islamistes, ce qui contribue à faire baisser les tensions. »
TM.com - Quel sera votre stratégie de relance et de reconquête des marchés ?
MFAN : « Je suis en place depuis 102 jours et je suis déjà allé à ITB Berlin, en Russie… Après Paris, nous nous rendons à Rome.
Plus tard en juin, ce sera le Koweit et l’Arabie Saoudite et cet été, probablement, les Etats Unis et l’Australie, à l’occasion d’une exposition Toutankhamon à Melbourne, avec Zahi Hawass, le Ministre des Antiquités.
Pour construire l’avenir, il faudra aussi diversifier les marchés, et travailler notamment les BRIC’s avec qui tout reste à faire … Actuellement, nous traversons une période de turbulence mais sinon, en toute modestie, vendre l’Egypte, est facile !
C’est un pays unique, d’une extraordinaire richesse. Nous avons accueilli presque 15 millions de touristes en 2010, je pense qu’on peut tabler raisonnablement sur 20 millions d’ici 5 ans, et 20 Mds de USD de recettes, à condition bien sûr que les tensions régionales se calment.
Les plans de communication sont prêts. Ils sont déclinés par pays en fonction de leurs caractéristiques, des notions de saisonnalité. Pour la France, ce sera à l’automne.
J’ai rencontré le secrétaire d’Etat au Tourisme, Frédéric Lefebvre, qui m’a proposé de venir en septembre à la tête d’une délégation de professionnels du tourisme, de « people », de représentants des medias … C’est une très bonne idée. »
TM.com - Il reste quand même des problèmes à résoudre comme le social, la corruption …
MFAN : « Les garanties sociales de certains employés du secteur touristique étaient inexistantes : il y a eu des revendications, nous y avons été attentifs et la situation s’est calmée.
Les salaires sont payés, des fonds ont été débloqués pour passer la crise, des réformes structurelles sont en cours, notamment pour intégrer les « primes » liées au service.
Indépendamment du tourisme, le nouveau budget de l’Etat prévoit une augmentation du SMIC de l’ordre de 80%.
Concernant la corruption, la révolution avait pour objectif la création d’un Etat de droit. Jusqu’alors, la règle de droit n’était pas respectée, il y avait du favoritisme, du népotisme.
Je ne souhaite pas répondre pas sur les investigations : des jugements sont en cours mais dans un Etat de droit, un accusé est innocent jusqu’à preuve du contraire. »
MFAN : « Je suis en place depuis 102 jours et je suis déjà allé à ITB Berlin, en Russie… Après Paris, nous nous rendons à Rome.
Plus tard en juin, ce sera le Koweit et l’Arabie Saoudite et cet été, probablement, les Etats Unis et l’Australie, à l’occasion d’une exposition Toutankhamon à Melbourne, avec Zahi Hawass, le Ministre des Antiquités.
Pour construire l’avenir, il faudra aussi diversifier les marchés, et travailler notamment les BRIC’s avec qui tout reste à faire … Actuellement, nous traversons une période de turbulence mais sinon, en toute modestie, vendre l’Egypte, est facile !
C’est un pays unique, d’une extraordinaire richesse. Nous avons accueilli presque 15 millions de touristes en 2010, je pense qu’on peut tabler raisonnablement sur 20 millions d’ici 5 ans, et 20 Mds de USD de recettes, à condition bien sûr que les tensions régionales se calment.
Les plans de communication sont prêts. Ils sont déclinés par pays en fonction de leurs caractéristiques, des notions de saisonnalité. Pour la France, ce sera à l’automne.
J’ai rencontré le secrétaire d’Etat au Tourisme, Frédéric Lefebvre, qui m’a proposé de venir en septembre à la tête d’une délégation de professionnels du tourisme, de « people », de représentants des medias … C’est une très bonne idée. »
TM.com - Il reste quand même des problèmes à résoudre comme le social, la corruption …
MFAN : « Les garanties sociales de certains employés du secteur touristique étaient inexistantes : il y a eu des revendications, nous y avons été attentifs et la situation s’est calmée.
Les salaires sont payés, des fonds ont été débloqués pour passer la crise, des réformes structurelles sont en cours, notamment pour intégrer les « primes » liées au service.
Indépendamment du tourisme, le nouveau budget de l’Etat prévoit une augmentation du SMIC de l’ordre de 80%.
Concernant la corruption, la révolution avait pour objectif la création d’un Etat de droit. Jusqu’alors, la règle de droit n’était pas respectée, il y avait du favoritisme, du népotisme.
Je ne souhaite pas répondre pas sur les investigations : des jugements sont en cours mais dans un Etat de droit, un accusé est innocent jusqu’à preuve du contraire. »
Mini Bio de Mounir Fakhri Abdel Nour
Mounir Fakhri Abdel Nour, francophone et francophile, est né au Caire en 1945.
Ce politicien averti, ancien homme d’affaires, a été Secrétaire général du Parti Wafd, membre du Conseil de la Bourse, membre du Conseil national pour les Droits de l'Homme et membre du Conseil du Centre de Recherches et d'Etudes des Pays en Développement.
Il est en charge de l’un des plus importants portefeuilles du gouvernement de transition. De passage à Paris, il a rencontré les professionnels du tourisme pour « écouter » et dialoguer, et a tenu une conférence de presse pour faire le point.
Ce politicien averti, ancien homme d’affaires, a été Secrétaire général du Parti Wafd, membre du Conseil de la Bourse, membre du Conseil national pour les Droits de l'Homme et membre du Conseil du Centre de Recherches et d'Etudes des Pays en Développement.
Il est en charge de l’un des plus importants portefeuilles du gouvernement de transition. De passage à Paris, il a rencontré les professionnels du tourisme pour « écouter » et dialoguer, et a tenu une conférence de presse pour faire le point.
« L’Egypte est un must »
Nahed Rizk, directrice du bureau français de l'Office du Tourisme égyptien recevait hier les partenaires de "l'Egypte est un must"
Hier soir, l’Office du Tourisme égyptien et les TO partenaires de l’opération « l’Egypte est un must » (*) étaient réunis sous les lambris de l’Ambassade d’Egypte à Paris pour récompenser les agents de voyages ayant réalisé les meilleures ventes de croisières sur le Nil la saison dernière.
Lancé en novembre 2010, la challenge a séduit 400 vendeurs, qui se sont inscrits à une session de e-learning. Lesquels n’ont réalisé que 240 dossiers, coupés dans leur élan par la révolution. Qu’importe, la formation est acquise et ces vendeurs sont prêts à aborder une nouvelle saison !
Une saison qui pose question : les TO français, actuellement en phase de programmation et de réalisation des brochures de l’hiver prochain ont choisi de ne pas réduire la voilure pour l’instant et de reproduire l’intégralité de leurs programmes. « Nous n’avons pas beaucoup réduit les capacités et maintenons 7 à 10 vols par semaine », témoigne ainsi Sébastien Boucher directeur de la communication de Marmara, leader du marché avec 115.000 clients en 2010.
« On reste confiants et nous mettons en place des stocks à peine inférieurs à l’année passée », confirme Ans Westerhaven, la directrice d’Air Masters, qui consolide des vols charters pour le compte de différents TO.
Ashraf Abu El Ghait, un autre consolidateur, avec Airlink, partage cet optimisme de bon aloi. « Ensuite nous régulerons si besoin », ajoute Ans Westerhaven. Car tous les TO ajoutent que cette crise est très différente de celles qu’ils ont déjà connue : « Après les pires attentats, le marché repartait dans les 3 – 4 mois, là les gens qui étaient inscrits avant le 25 janvier sont partis mais nous n’enregistrons que peu de nouvelles inscriptions », notent-ils en chœur.
Pour cet été, seuls les produits balnéaires achetés via Internet ou à prix bradés trouvent preneur. « En temps normal, l’Egypte est une destination de premier choix pour le consommateur, actuellement c’est une destination alternative qui ne se vend que si le prix est attractif », estime Sébastien Boucher.
Et le marché « groupes », important pour l’Egypte, ne sera pas au rendez-vous cet automne : « Les ventes reprennent tout doucement mais à partir du printemps 2012 voire pour 2013 » notent Olivia Even Devillechaise, directrice commerciale de STI Voyages comme Amin Salama, de Tour Indicom.
(*) Fram, Jet tours, Marmara, Nouveaux Continents, Sti Voyages, Tour Indicom, Vacances Transat.
Lancé en novembre 2010, la challenge a séduit 400 vendeurs, qui se sont inscrits à une session de e-learning. Lesquels n’ont réalisé que 240 dossiers, coupés dans leur élan par la révolution. Qu’importe, la formation est acquise et ces vendeurs sont prêts à aborder une nouvelle saison !
Une saison qui pose question : les TO français, actuellement en phase de programmation et de réalisation des brochures de l’hiver prochain ont choisi de ne pas réduire la voilure pour l’instant et de reproduire l’intégralité de leurs programmes. « Nous n’avons pas beaucoup réduit les capacités et maintenons 7 à 10 vols par semaine », témoigne ainsi Sébastien Boucher directeur de la communication de Marmara, leader du marché avec 115.000 clients en 2010.
« On reste confiants et nous mettons en place des stocks à peine inférieurs à l’année passée », confirme Ans Westerhaven, la directrice d’Air Masters, qui consolide des vols charters pour le compte de différents TO.
Ashraf Abu El Ghait, un autre consolidateur, avec Airlink, partage cet optimisme de bon aloi. « Ensuite nous régulerons si besoin », ajoute Ans Westerhaven. Car tous les TO ajoutent que cette crise est très différente de celles qu’ils ont déjà connue : « Après les pires attentats, le marché repartait dans les 3 – 4 mois, là les gens qui étaient inscrits avant le 25 janvier sont partis mais nous n’enregistrons que peu de nouvelles inscriptions », notent-ils en chœur.
Pour cet été, seuls les produits balnéaires achetés via Internet ou à prix bradés trouvent preneur. « En temps normal, l’Egypte est une destination de premier choix pour le consommateur, actuellement c’est une destination alternative qui ne se vend que si le prix est attractif », estime Sébastien Boucher.
Et le marché « groupes », important pour l’Egypte, ne sera pas au rendez-vous cet automne : « Les ventes reprennent tout doucement mais à partir du printemps 2012 voire pour 2013 » notent Olivia Even Devillechaise, directrice commerciale de STI Voyages comme Amin Salama, de Tour Indicom.
(*) Fram, Jet tours, Marmara, Nouveaux Continents, Sti Voyages, Tour Indicom, Vacances Transat.
A suivre :
Jeudi - Mer Rouge et Méditerranée, le balnéaire concentre les 3/4 des arrivées.
Vendredi - Sur le Nil et au Caire, un produit de plus en plus diversifié, de plus en plus sophistiqué.
A Lire aussi : I - L'Egypte de Tahrir n'a pas révolutionné le tourisme
II - « L'Egypte, là où tout commence... » sauver l'été et... anticiper la reprise !
Jeudi - Mer Rouge et Méditerranée, le balnéaire concentre les 3/4 des arrivées.
Vendredi - Sur le Nil et au Caire, un produit de plus en plus diversifié, de plus en plus sophistiqué.
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