Saïda Agmir, responsable de Massera Voyages
Pourquoi mettre en évidence Saïda Massera ? Si son agence, Massera Voyages n’est pas l’une des plus importantes du royaume, il y a moult autres raisons de braquer les projecteurs sur cette Marocaine qui démontre aux xénophobes du vieux continent qu’ils ont tout faux lorsqu'ils prétendent qu’il est impossible aux maghrébins de s’intégrer.
Rien que pour son témoignage vivant de l’intégration réussie, Saïda Agmir mériterait d’être décorée. Une deuxième raison milite également en sa faveur : réussir à affronter et surmonter l’esprit phallocrate naturel de nombre de ses « compatriotes » venus vivre en Belgique pour s’imposer.
Aujourd’hui, proche de la quarantaine, Saïda Agmir peut regarder son passé professionnel avec fierté. Après avoir travailler pendant quelques années dans l’agence et le petit TO "Chem voyages", aujourd’hui disparus, elle a décidé en 1995 de créer sa propre société.
Que de chemin parcouru en 10 ans...
10 ans plus tard, Massera Voyages fait partie du groupe Manor, génère un chiffre d’affaires en voyages ethnique de plus de 3 millions euros et occupe en permanence 4 personnes à temps plein.
Ces chiffres peuvent sembler assez faibles, mais il ne faut pas oublier que la première mission d’une AGV spécialisée dans l’ethnique est la recherche permanente des meilleurs tarifications. Ce qui génère un prix moyen par billets moindre que dans une AGV normale.
Dès le départ, lorsqu’elle décide de s’implanter à Bruxelles dans l’un des quartiers marocain de la capitale, elle a pour objectif d’offrir aux marocains un service et un accueil réel pour la réservation de leurs voyages annuels vers leur terre d’origine.
Comme elle nous l’a expliqué : « Je crois que la réussite de Massera tient en grande partie à la personnalisation des services que nous rendons aux clients. Je crois que dans notre spécialisation, c’est encore plus important que dans des agences classiques. »
Mais il faut souligner que le profil des demandes des immigrés de la deuxième et la troisième génération se rapproche de plus en plus de celle des Belges de souche. « Ils consultent les brochures des TO, demandent des circuits, recherchent de bons hôtels, … En fait, leurs demandes s’apparentent à une sorte de retour aux sources, à une redécouverte du pays de leurs parents ou grands-parents ».
Parmi les embûches rencontrées par cette jeune chef d'entreprise, la délicate conjugaison travail et vie familiale. Notamment, l’éducation de sa fille, âgée aujourd’hui de 10 ans, et qu'elle élève seule : « Après mon divorce, il a été très difficile pour moi de mener à bien et la mise en place de l’agence et d’assumer mon rôle de mère. Heureusement, ma famille m’a aidée et soutenue ».
Travail/famille... la délicate conjugaison !
Et de nous expliquer que son père est fier comme d’Artaban de la percée professionnelle de sa fille : « Vous pensez lui qui a 8 filles… en avoir une qui a réussi comme un homme… » . La principale clientèle de Massera Voyages est constituée de marocains. Or il n’est un secret pour personne que ce type de clients est plutôt très masculine.
« Au début, c’est vrai, j’ai rencontré quelques difficultés. Mais avec le temps, j’ai été acceptée et même fait école puisque plusieurs AGV du quartier sont détenues par des femmes. »
« Être parvenue à devenir l’une des plus importantes AGV de la spécialité à Bruxelles, est l'une de ses fiertés, même si « Le milieu a changé et est devenu de plus en plus dur. Je crois qu’une certaine déontologie est en train de disparaître et que tous les coups sont permis. Je suis également effrayée en voyant la disparition du marché de certains de mes confrères historiques comme Melia Voyages ou la CIT »
Son principal regret : « Les groupes et surtout les compagnies aériennes qui oublient tout ce que les agences ont fait pour les aider. Mais elle n'oublie pas le principal : « Trouver le temps pour m’occuper plus souvent de ma fille. Vous savez au début de l’agence, j’étais peu disponible. Aujourd’hui je me rattrape !»
Michel GHESQUIERE à Bruxelles - michel.ghesquiere@skynet.be
Rien que pour son témoignage vivant de l’intégration réussie, Saïda Agmir mériterait d’être décorée. Une deuxième raison milite également en sa faveur : réussir à affronter et surmonter l’esprit phallocrate naturel de nombre de ses « compatriotes » venus vivre en Belgique pour s’imposer.
Aujourd’hui, proche de la quarantaine, Saïda Agmir peut regarder son passé professionnel avec fierté. Après avoir travailler pendant quelques années dans l’agence et le petit TO "Chem voyages", aujourd’hui disparus, elle a décidé en 1995 de créer sa propre société.
Que de chemin parcouru en 10 ans...
10 ans plus tard, Massera Voyages fait partie du groupe Manor, génère un chiffre d’affaires en voyages ethnique de plus de 3 millions euros et occupe en permanence 4 personnes à temps plein.
Ces chiffres peuvent sembler assez faibles, mais il ne faut pas oublier que la première mission d’une AGV spécialisée dans l’ethnique est la recherche permanente des meilleurs tarifications. Ce qui génère un prix moyen par billets moindre que dans une AGV normale.
Dès le départ, lorsqu’elle décide de s’implanter à Bruxelles dans l’un des quartiers marocain de la capitale, elle a pour objectif d’offrir aux marocains un service et un accueil réel pour la réservation de leurs voyages annuels vers leur terre d’origine.
Comme elle nous l’a expliqué : « Je crois que la réussite de Massera tient en grande partie à la personnalisation des services que nous rendons aux clients. Je crois que dans notre spécialisation, c’est encore plus important que dans des agences classiques. »
Mais il faut souligner que le profil des demandes des immigrés de la deuxième et la troisième génération se rapproche de plus en plus de celle des Belges de souche. « Ils consultent les brochures des TO, demandent des circuits, recherchent de bons hôtels, … En fait, leurs demandes s’apparentent à une sorte de retour aux sources, à une redécouverte du pays de leurs parents ou grands-parents ».
Parmi les embûches rencontrées par cette jeune chef d'entreprise, la délicate conjugaison travail et vie familiale. Notamment, l’éducation de sa fille, âgée aujourd’hui de 10 ans, et qu'elle élève seule : « Après mon divorce, il a été très difficile pour moi de mener à bien et la mise en place de l’agence et d’assumer mon rôle de mère. Heureusement, ma famille m’a aidée et soutenue ».
Travail/famille... la délicate conjugaison !
Et de nous expliquer que son père est fier comme d’Artaban de la percée professionnelle de sa fille : « Vous pensez lui qui a 8 filles… en avoir une qui a réussi comme un homme… » . La principale clientèle de Massera Voyages est constituée de marocains. Or il n’est un secret pour personne que ce type de clients est plutôt très masculine.
« Au début, c’est vrai, j’ai rencontré quelques difficultés. Mais avec le temps, j’ai été acceptée et même fait école puisque plusieurs AGV du quartier sont détenues par des femmes. »
« Être parvenue à devenir l’une des plus importantes AGV de la spécialité à Bruxelles, est l'une de ses fiertés, même si « Le milieu a changé et est devenu de plus en plus dur. Je crois qu’une certaine déontologie est en train de disparaître et que tous les coups sont permis. Je suis également effrayée en voyant la disparition du marché de certains de mes confrères historiques comme Melia Voyages ou la CIT »
Son principal regret : « Les groupes et surtout les compagnies aériennes qui oublient tout ce que les agences ont fait pour les aider. Mais elle n'oublie pas le principal : « Trouver le temps pour m’occuper plus souvent de ma fille. Vous savez au début de l’agence, j’étais peu disponible. Aujourd’hui je me rattrape !»
Michel GHESQUIERE à Bruxelles - michel.ghesquiere@skynet.be