Une vaste question à laquelle conférences et ateliers thématiques essayeront de trouver des réponses. Hier, après l'accueil par Henri Emmanuelli, député et président du Conseil général des Landes, les participants ont eu droit à une présentation synthétique des chiffres de la communication et du tourisme.
Des chiffres qui ne rendent pas euphorique. Côté communication on sait seulement que les investissements de la pub au niveau mondial ont augmenté de 1,7% au niveau mondial mais... seulement de 0,7% en France contre 2,6% aux USA. Ces derniers tirant généralement la croissance, pour Jacques Bille, l'année 2004 devrait être celle de la reprise.
De son côté, Jean-Pierre Mas, président d'Afat Voyages, a dressé un tableau dont les couleurs sont loin d'être chatoyantes : un trafic aérien toujours en déprime avec une baisse de 0,7%. Malgré son titre de champion du monde des pays réceptifs, les Français ne partent pas beaucoup en vacances (40% seulement) et ils fractionnent toujours davantage leurs séjours, même si pour la France ceux-ci représentent 150 millions (+2,3%).
Quels produits pour quels clients ?
Dans l'hôtellerie la conjoncture n'est guère plus souriante puisqu'elle affiche une chute de 13% des nuitées. De son côté le chiffre d'affaires de la Distribution s'en ressent également pour la 2e année consécutive avec respectivement moins 4,2% en 2002 et moins 4% cette année.
Les grandes tendances du marché ? L'achat en ligne, le prix qui devient le premier facteur déclenchant d'achat, la tendance à la "désaisonnalisation", au fractionnement et l'arrivée de nouveaux acteurs (low cost) et opérateurs (TO comme TUI et Thomas Cook).
Si la conjoncture n'est pas spécialement favorable, structurellement, les changements consuméristes en cours ne devraient pas spécialement améliorer les choses. En effet, le "tourisme de papa" c'est fini, rappelle Jean Viard, sociologue spécialisé dans l'univers du voyage et du tourisme : "Le tourisme est un secteur en mutation profonde car la place du voyage dans nos sociétés a changé", rappelle-t-il.
Le tourisme est devenu un produit banal
La découverte et de l'aventure sont devenus des phénomènes de masse car nous sommes passés d'une société de sédentarité à une société de mobilité. Cette banalisation fait qu'aujourd'hui le tourisme est un produit qui entre en conflit avec d'autres loisirs comme le jardinage ou le bricolage.
Résultat : les clients sont désormais à la recherche d'autre chose qu'un simple déplacement. Ils cherchent du rêve, de nouvelles valeurs et veulent donner du sens à leur voyage. Autrement dit, ils veulent "voyageur utile" en accord avec leur propre symbolique et la représentation qu'ils se font de ce type de déplacement.
Pour Godeleine Vérin, directrice de production, Jet Tours a pris la mesure de cette évolution et adapté sa production pour répondre aux nouveaux desiderata des clients : des stocks jusqu'à 24h avant le départ, une technologie adaptée, de nouveaux produits, une diversité de l'offre, des produits exclusifs, etc. Le tout contenu dans une charte censée rassurer le client quant à la qualité des produits du TO et le respect de ses engagements.
Comment les producteurs répondent-ils à ces attentes ?
Mais cela suffira-t-il ? Qu'il s'agisse de l'étranger ou de la destination France, force est de reconnaître que la connaissance statistique de l"'homo touristicus" est on ne peut plus empirique dans notre pays. Quelques maigres études, pas toujours représentatives permettent, de ci de là, d'avoir un aperçu sur cette clientèle.
Mais compte tenu de la vitesse à laquelle évoluent les habitudes des consommateurs -particulièrement dans le secteur qui nous intéresse- force est de reconnaître que le portrait-type du client de l'agence de voyages ou de l'Office de tourisme, reste d'un flou artistique majeur...
On en est réduit aux suppositions ou aux études maison. Georges Colson rappelle que FRAM dépouille chaque année 300 000 questionnaires et qu'il organise régulièrement des réunions avec des clients pour mieux cerner leurs souhaits. Une méthode qui fonctionne bien si l'on se fie aux résultats du TO toulousain. Mais quid de sa valeur prospective et est-ce un modèle que l'on peut appliquer à d'autres clientèles ?
Autant de questions auxquelles il faudra répondre rapidement et de manière aussi satisfaisante que possible. Face à un client "caméléon", l'adaptation et la réactivité restent les seules parades possibles.
Jean da LUZ à Moliets - 24 octobre 2003
redaction@tourmag.com
Des chiffres qui ne rendent pas euphorique. Côté communication on sait seulement que les investissements de la pub au niveau mondial ont augmenté de 1,7% au niveau mondial mais... seulement de 0,7% en France contre 2,6% aux USA. Ces derniers tirant généralement la croissance, pour Jacques Bille, l'année 2004 devrait être celle de la reprise.
De son côté, Jean-Pierre Mas, président d'Afat Voyages, a dressé un tableau dont les couleurs sont loin d'être chatoyantes : un trafic aérien toujours en déprime avec une baisse de 0,7%. Malgré son titre de champion du monde des pays réceptifs, les Français ne partent pas beaucoup en vacances (40% seulement) et ils fractionnent toujours davantage leurs séjours, même si pour la France ceux-ci représentent 150 millions (+2,3%).
Quels produits pour quels clients ?
Dans l'hôtellerie la conjoncture n'est guère plus souriante puisqu'elle affiche une chute de 13% des nuitées. De son côté le chiffre d'affaires de la Distribution s'en ressent également pour la 2e année consécutive avec respectivement moins 4,2% en 2002 et moins 4% cette année.
Les grandes tendances du marché ? L'achat en ligne, le prix qui devient le premier facteur déclenchant d'achat, la tendance à la "désaisonnalisation", au fractionnement et l'arrivée de nouveaux acteurs (low cost) et opérateurs (TO comme TUI et Thomas Cook).
Si la conjoncture n'est pas spécialement favorable, structurellement, les changements consuméristes en cours ne devraient pas spécialement améliorer les choses. En effet, le "tourisme de papa" c'est fini, rappelle Jean Viard, sociologue spécialisé dans l'univers du voyage et du tourisme : "Le tourisme est un secteur en mutation profonde car la place du voyage dans nos sociétés a changé", rappelle-t-il.
Le tourisme est devenu un produit banal
La découverte et de l'aventure sont devenus des phénomènes de masse car nous sommes passés d'une société de sédentarité à une société de mobilité. Cette banalisation fait qu'aujourd'hui le tourisme est un produit qui entre en conflit avec d'autres loisirs comme le jardinage ou le bricolage.
Résultat : les clients sont désormais à la recherche d'autre chose qu'un simple déplacement. Ils cherchent du rêve, de nouvelles valeurs et veulent donner du sens à leur voyage. Autrement dit, ils veulent "voyageur utile" en accord avec leur propre symbolique et la représentation qu'ils se font de ce type de déplacement.
Pour Godeleine Vérin, directrice de production, Jet Tours a pris la mesure de cette évolution et adapté sa production pour répondre aux nouveaux desiderata des clients : des stocks jusqu'à 24h avant le départ, une technologie adaptée, de nouveaux produits, une diversité de l'offre, des produits exclusifs, etc. Le tout contenu dans une charte censée rassurer le client quant à la qualité des produits du TO et le respect de ses engagements.
Comment les producteurs répondent-ils à ces attentes ?
Mais cela suffira-t-il ? Qu'il s'agisse de l'étranger ou de la destination France, force est de reconnaître que la connaissance statistique de l"'homo touristicus" est on ne peut plus empirique dans notre pays. Quelques maigres études, pas toujours représentatives permettent, de ci de là, d'avoir un aperçu sur cette clientèle.
Mais compte tenu de la vitesse à laquelle évoluent les habitudes des consommateurs -particulièrement dans le secteur qui nous intéresse- force est de reconnaître que le portrait-type du client de l'agence de voyages ou de l'Office de tourisme, reste d'un flou artistique majeur...
On en est réduit aux suppositions ou aux études maison. Georges Colson rappelle que FRAM dépouille chaque année 300 000 questionnaires et qu'il organise régulièrement des réunions avec des clients pour mieux cerner leurs souhaits. Une méthode qui fonctionne bien si l'on se fie aux résultats du TO toulousain. Mais quid de sa valeur prospective et est-ce un modèle que l'on peut appliquer à d'autres clientèles ?
Autant de questions auxquelles il faudra répondre rapidement et de manière aussi satisfaisante que possible. Face à un client "caméléon", l'adaptation et la réactivité restent les seules parades possibles.
Jean da LUZ à Moliets - 24 octobre 2003
redaction@tourmag.com