Interview d'Ingrid Mareschal, la déléguée générale de la FNTV est inquiète quant à l'avenir proche des autocaristes français - Crédit photo : Depositphotos @belchonock
TourMaG.com - La dernière fois que nous avions échangé, vous luttiez pour que les autocaristes fassent partie du plan de relance du tourisme. Quelques semaines plus tard, dans quel état se trouve la profession ?
Ingrid Mareschal : Nous sommes maintenant intégrés au plan tourisme, mais sous certaines conditions.
Au départ nous pensions que cette inscription concernerait toutes les entreprises qui font du tourisme, mais il y a des restrictions qui ne sont pas forcément heureuses.
L'été s'est mal passé, nous en sommes toujours au même point. Nous avons lancé des enquêtes mensuelles pour connaître la situation de nos adhérents.
Visiblement le pire mois a été juin, avec 97% de perte de chiffre d'affaires, nous avions encore 69% des effectifs en chômage partiel et cela n'a pas dû beaucoup s'améliorer en juillet.
Il faut aussi savoir que 80% des entreprises du tourisme ont demandé un échelonnement des échéances bancaires. Un taux énorme, mais attendu.
Le problème étant qu'en moyenne le rééchelonnement obtenu est de 6,5 mois, donc les paiements vont bientôt reprendre sauf que les autocaristes n'auront pas la trésorerie.
Je pense que le plus gros des difficultés est à venir.
TourMaG.com - Que pouvez-vous faire pour soulager ces sociétés ?
Ingrid Mareschal : Le plus important pour nous reste d'obtenir des accords des banques pour obtenir un échelonnement de 12 mois des créances, chose qui était prévue pour toutes les entreprises du tourisme.
Sauf que ça n'a jamais été officialisé, donc elles n'appliquent pas.
Nous allons arriver en septembre ou octobre, avec des reprises des charges bancaires qui peuvent être fatales.
Sur cette question, Bercy nous a fait patienter jusqu'en septembre, je les relance régulièrement. C'est vraiment un mécanisme très important à obtenir pour nous.
Ingrid Mareschal : Nous sommes maintenant intégrés au plan tourisme, mais sous certaines conditions.
Au départ nous pensions que cette inscription concernerait toutes les entreprises qui font du tourisme, mais il y a des restrictions qui ne sont pas forcément heureuses.
L'été s'est mal passé, nous en sommes toujours au même point. Nous avons lancé des enquêtes mensuelles pour connaître la situation de nos adhérents.
Visiblement le pire mois a été juin, avec 97% de perte de chiffre d'affaires, nous avions encore 69% des effectifs en chômage partiel et cela n'a pas dû beaucoup s'améliorer en juillet.
Il faut aussi savoir que 80% des entreprises du tourisme ont demandé un échelonnement des échéances bancaires. Un taux énorme, mais attendu.
Le problème étant qu'en moyenne le rééchelonnement obtenu est de 6,5 mois, donc les paiements vont bientôt reprendre sauf que les autocaristes n'auront pas la trésorerie.
Je pense que le plus gros des difficultés est à venir.
TourMaG.com - Que pouvez-vous faire pour soulager ces sociétés ?
Ingrid Mareschal : Le plus important pour nous reste d'obtenir des accords des banques pour obtenir un échelonnement de 12 mois des créances, chose qui était prévue pour toutes les entreprises du tourisme.
Sauf que ça n'a jamais été officialisé, donc elles n'appliquent pas.
Nous allons arriver en septembre ou octobre, avec des reprises des charges bancaires qui peuvent être fatales.
Sur cette question, Bercy nous a fait patienter jusqu'en septembre, je les relance régulièrement. C'est vraiment un mécanisme très important à obtenir pour nous.
"Seulement 10% des patrons, nous ont répondu que la reprise arrivera avant la fin de l'année 2020"
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TourMaG.com - Concernant le chômage partiel vous allez pouvoir en bénéficier jusqu'à la fin de l'année ?
Ingrid Mareschal : Oui, mais nous ne connaissons pas les conditions.
Ces dernières étaient encore dernièrement arbitrées et en négociation interministérielles. Etant donné l'état de nos entreprises, le taux de prise en charge, le plus élevé serait le mieux.
Nous avons demandé à nos adhérents, pour connaître à quel moment ils estiment que la reprise arrivera.
Seulement 10% des patrons, nous ont répondu que la reprise arrivera avant la fin de l'année 2020, contre 40% pour le 1er trimestre 2021 et 50% nous ont dits ne pas espérer de reprise avant avril 2021.
Dans l'ensemble, ils sont assez pessimistes, avec des carnets de commandes vides et des clients qui ne réservent plus.
Il y a eu assez peu de réservations pendant l'été et il n'y en a pas plus pour la rentrée.
TourMaG.com - Le tableau est sombre...
Ingrid Mareschal : J'ai écrit au ministre de l'Education nationale, pour qu'il donne des instructions aux chefs d'établissement scolaire, afin de connaître une vague d'annulations des sorties scolaires.
Sauf qu'avec la reprise de l'épidémie et la volonté de rattraper les mois perdus, les responsables ont tendance à annuler les classes de découvertes, les circuits scolaires, etc.
Il n'y a plus du tout de réservations, mais plutôt des annulations qui avaient été anticipées.
TourMaG.com - Donc les séjours pour l'automne s'annoncent maigres ?
Ingrid Mareschal : Oui. Septembre est traditionnellement un mois de départs pour les retraités et les seniors, sauf qu'il y a une crainte du grand public de faire des voyages de groupe.
TourMaG.com - Malgré une dimension plus humaine, les autocars n'ont pas réussi à rassurer la clientèle ?
Ingrid Mareschal : Nous avons de la communication à faire à ce niveau. Après, les personnes âgées n'ont pas nécessairement envie de porter le masque pendant des heures et des heures.
Elles préfèrent prendre leur propre voiture.
Nous savons déjà que jusqu'à avril 2021, nous allons connaître des mois difficiles à passer. Avec encore beaucoup d'inconnues pour la suite.
Ingrid Mareschal : Oui, mais nous ne connaissons pas les conditions.
Ces dernières étaient encore dernièrement arbitrées et en négociation interministérielles. Etant donné l'état de nos entreprises, le taux de prise en charge, le plus élevé serait le mieux.
Nous avons demandé à nos adhérents, pour connaître à quel moment ils estiment que la reprise arrivera.
Seulement 10% des patrons, nous ont répondu que la reprise arrivera avant la fin de l'année 2020, contre 40% pour le 1er trimestre 2021 et 50% nous ont dits ne pas espérer de reprise avant avril 2021.
Dans l'ensemble, ils sont assez pessimistes, avec des carnets de commandes vides et des clients qui ne réservent plus.
Il y a eu assez peu de réservations pendant l'été et il n'y en a pas plus pour la rentrée.
TourMaG.com - Le tableau est sombre...
Ingrid Mareschal : J'ai écrit au ministre de l'Education nationale, pour qu'il donne des instructions aux chefs d'établissement scolaire, afin de connaître une vague d'annulations des sorties scolaires.
Sauf qu'avec la reprise de l'épidémie et la volonté de rattraper les mois perdus, les responsables ont tendance à annuler les classes de découvertes, les circuits scolaires, etc.
Il n'y a plus du tout de réservations, mais plutôt des annulations qui avaient été anticipées.
TourMaG.com - Donc les séjours pour l'automne s'annoncent maigres ?
Ingrid Mareschal : Oui. Septembre est traditionnellement un mois de départs pour les retraités et les seniors, sauf qu'il y a une crainte du grand public de faire des voyages de groupe.
TourMaG.com - Malgré une dimension plus humaine, les autocars n'ont pas réussi à rassurer la clientèle ?
Ingrid Mareschal : Nous avons de la communication à faire à ce niveau. Après, les personnes âgées n'ont pas nécessairement envie de porter le masque pendant des heures et des heures.
Elles préfèrent prendre leur propre voiture.
Nous savons déjà que jusqu'à avril 2021, nous allons connaître des mois difficiles à passer. Avec encore beaucoup d'inconnues pour la suite.
"Dans chaque région de France, 5 entreprises qui nous ont signalé que c'était bientôt terminé pour elles..."
TourMaG.com - Le parc des autocaristes a-t-il bougé ou les aides de l'Etat permettent-elles de maintenir tout le monde en vie ?
Ingrid Mareschal : Les faillites nous allons commencer à les observer dès cet automne. Dans chaque région de France, nous avons 5 entreprises qui nous ont signalé que c'était bientôt terminé pour elles.
Nous avons besoin d'être sous respirateur, mais les aides de l'Etat ne vont pas permettre de sauver tout le monde.
Plus la crise dure longtemps et plus cela sera difficile pour certaines de se maintenir. Il faut que l'activité reparte normalement et cela dépendra sans doute d'un vaccin.
TourMaG.com - Le constat est le même pour les fameux "bus Macron" ?
Ingrid Mareschal : Vous savez les entreprises touristiques et celles qui opèrent sous la bannière des "bus Macron" sont les mêmes.
Elles sont aussi extrêmement en difficulté sur ce secteur-là. Il n'est pas vraiment reparti, sauf sur quelques destinations assez proches de Paris.
Tout cela reste très faible. La fréquentation est repartie, mais pas comme avant.
TourMaG.com - Quelles seront vos prochaines échéances ?
Ingrid Mareschal : Nous avons des discussions aussi bien avec le secrétariat d'Etat au Tourisme, qu'aux Transports ou avec Bercy selon les dossiers.
Nous avons des échanges aussi avec le secrétaire d'Etat aux PME, c'est nouveau.
TourMaG.com - Cette crise vient de clouer au pilori un secteur qui affichait un certain dynamisme...
Ingrid Mareschal : Oui, nous nous demandions même si l'avenir n'était pas au transport touristique, alors que pendant très longtemps le transport conventionné avait la préférence des entreprises.
L'activité touristique se développait différemment, repartait bien, mais elle a connu un arrêt brutal. Ce n'est pas une période évidente.
C'est difficile à expliquer ce qu'il se passe dans le secteur. Nous avons tous constaté que le tourisme a bien marché cet été en France, car les gens sont restés.
Sauf que les habitudes ont changé, au détriment d'activités comme la nôtre. Les Français ont préféré se déplacer avec leur propre véhicule et louer une maison, plutôt que de se rendre à l'hôtel.
Les pratiques ont changé, nous ne savons pas si cela sera durable. Contrairement à ce que le gouvernement pourrait imaginer, avec une reprise du tourisme, la situation est très dure.
Ingrid Mareschal : Les faillites nous allons commencer à les observer dès cet automne. Dans chaque région de France, nous avons 5 entreprises qui nous ont signalé que c'était bientôt terminé pour elles.
Nous avons besoin d'être sous respirateur, mais les aides de l'Etat ne vont pas permettre de sauver tout le monde.
Plus la crise dure longtemps et plus cela sera difficile pour certaines de se maintenir. Il faut que l'activité reparte normalement et cela dépendra sans doute d'un vaccin.
TourMaG.com - Le constat est le même pour les fameux "bus Macron" ?
Ingrid Mareschal : Vous savez les entreprises touristiques et celles qui opèrent sous la bannière des "bus Macron" sont les mêmes.
Elles sont aussi extrêmement en difficulté sur ce secteur-là. Il n'est pas vraiment reparti, sauf sur quelques destinations assez proches de Paris.
Tout cela reste très faible. La fréquentation est repartie, mais pas comme avant.
TourMaG.com - Quelles seront vos prochaines échéances ?
Ingrid Mareschal : Nous avons des discussions aussi bien avec le secrétariat d'Etat au Tourisme, qu'aux Transports ou avec Bercy selon les dossiers.
Nous avons des échanges aussi avec le secrétaire d'Etat aux PME, c'est nouveau.
TourMaG.com - Cette crise vient de clouer au pilori un secteur qui affichait un certain dynamisme...
Ingrid Mareschal : Oui, nous nous demandions même si l'avenir n'était pas au transport touristique, alors que pendant très longtemps le transport conventionné avait la préférence des entreprises.
L'activité touristique se développait différemment, repartait bien, mais elle a connu un arrêt brutal. Ce n'est pas une période évidente.
C'est difficile à expliquer ce qu'il se passe dans le secteur. Nous avons tous constaté que le tourisme a bien marché cet été en France, car les gens sont restés.
Sauf que les habitudes ont changé, au détriment d'activités comme la nôtre. Les Français ont préféré se déplacer avec leur propre véhicule et louer une maison, plutôt que de se rendre à l'hôtel.
Les pratiques ont changé, nous ne savons pas si cela sera durable. Contrairement à ce que le gouvernement pourrait imaginer, avec une reprise du tourisme, la situation est très dure.
"nous devons espérer que la prochaine saison touristique soit préservée"
TourMaG.com - Vous souhaites donc des aides jusqu'à la fin de l'année 2021 ?
Ingrid Mareschal : Avant de voir jusque là, nous devons espérer que la prochaine saison touristique soit préservée.
Nous ne savons même pas si les marchés de Noël auront lieu, car nous ne savons pas si les grands rassemblements seront autorisés en décembre.
Les simples marchés font l'objet de dérogation par les maires, alors imaginez un peu pour les marchés de Noël...
Nous espérons qu'une solution définitive soit trouvée à ce virus, via un vaccin ou un traitement.
Ingrid Mareschal : Avant de voir jusque là, nous devons espérer que la prochaine saison touristique soit préservée.
Nous ne savons même pas si les marchés de Noël auront lieu, car nous ne savons pas si les grands rassemblements seront autorisés en décembre.
Les simples marchés font l'objet de dérogation par les maires, alors imaginez un peu pour les marchés de Noël...
Nous espérons qu'une solution définitive soit trouvée à ce virus, via un vaccin ou un traitement.