J.-P. Mas : "La question des frais perçus par AF est, pour l’instant, dans un épais brouillard..."

TourMaG.com - Quel sera l'impact de la nouvelle tarification Eco d'Air France sur la billetterie en agence de voyages ?

Jean-Pierre Mas : "Certainement assez faible. Cette tarification s’adresse essentiellement à une clientèle « loisirs » qui est déjà sur internet.

Elle pourra également être détournée par une clientèle « affaires » qui voyage sans bagages et acceptera sans difficulté de perdre un segment ou un billet pour réduire ses frais de déplacement… et la recette d’Air France.

Par ailleurs je ne suis pas persuadé que l’attribution du siège à l’aéroport, pénalisante pour le passager, fasse gagner de la productivité à Air France."

TourMaG.com - Les agents sont-ils d'accord pour expliquer aux clients le système de la tarification Mini par rapport à l'Eco classique ? Ne serait-ce pas là une perte de temps ?

Jean-Pierre Mas : "Nous consacrons déjà beaucoup de temps à guider nos clients dans la jungle tarifaire. Ce temps a une valeur et le client l’accepte… ou va se perdre seul dans la brousse."

TourMaG.com - Air France a-t-elle présenté à la Commission Air cette nouvelle tarification et vous a-t-elle donné des garanties sur la rémunération des options payantes ou sur le maintien des frais de services sur le site d'Air France ?

Jean-Pierre Mas : "Non. C’était prévu le mardi 8 janvier mais comme souvent, la communication d’Air France a un peu pédalé dans la semoule et leur communiqué date du 7 janvier.

Il n’y a donc pas eu d’information « officielle et préalable » de la commission Air du SNAV, comme le suggère l’esprit de notre partenariat. Quant aux frais de service perçus par AF, c’est pour l’instant un épais brouillard."

TourMaG.com - Y-a-t'il lieu, pour les agences à négocier un schéma directeur de rémunération avec les autres compagnies sur les options payantes qui vont sûrement fleurir ?

Jean-Pierre Mas : "C’est un vrai problème. La multiplication, la diversité et l’absence de normalisation des options payantes est particulièrement chronophage pour les agents de voyages.

Nous perdons beaucoup en productivité. L’objectif des compagnies est de vendre en ligne, sur leurs sites, ces options payantes. C’est même un des arguments qui sert de prétexte au projet NDC de IATA.

L’établissement de relations économiquement intelligentes et « win-win » avec les compagnies aériennes devrait logiquement conduire à une rémunération de la vente par les distributeurs d’options payantes.

D’autant qu’elles vont, à terme, assurer l’essentiel des revenus des compagnies aériennes. Mais nous évoluons dans un monde où le bon sens économique est taclée par des comportements dogmatiques peu productifs."