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JO : quel impact sur le MICE ?

Baromètre KACTUS présenté à l'IFTM 2024


Kactus, la plateforme événementielle BtoB, a profité du salon IFTM pour dévoiler les résultats de son second Baromètre du Meetings & Events. Le MICE confirme sa dimension stratégique pour les entreprises, qui mettent en place des approches d’optimisation de leurs dépenses. Ce baromètre explore également les premières tendances de l’impact des JO sur l’événementiel d’entreprise. À date, cet impact s’avère majoritairement négatif. Le secteur espère un rebond d’activité à partir de la rentrée.


Rédigé par le Mercredi 18 Septembre 2024

Des stratégies d’optimisation de leurs dépenses MICE

Kactus, la plateforme événementielle BtoB, a dévoilé les résultats de son second Baromètre du Meetings & Events, mercredi 18 septembre 2024, à l’occasion du salon IFTM Top Résa. @kactus
Kactus, la plateforme événementielle BtoB, a dévoilé les résultats de son second Baromètre du Meetings & Events, mercredi 18 septembre 2024, à l’occasion du salon IFTM Top Résa. @kactus
Le secteur de l’événementiel a fait face en 2023 à une hausse des prix, avec une augmentation significative du prix par participant pour les journées d’étude (+15% par rapport à 2022), les soirées d’entreprise (+11%) et les séminaires résidentiels (+5%). Les séminaires résidentiels représentent 52% du budget événementiel des entreprises. Un chiffre qui reste assez stable, les entreprises cherchant à maintenir un lien fort entre leurs collaborateurs.

L’inflation sur les matières premières pèse sur les dépenses de restauration des entreprises, et celle sur l’hôtellerie, encore plus forte, pèse sur les dépenses d’hébergement. Pour les journées d’étude, la part de dépenses correspondant à la restauration est par exemple en hausse (51% en 2023 vs 41% en 2022).

Pour les séminaires résidentiels, la part de dépenses correspondant à l’hébergement est en hausse (56% en 2023 vs 45% en 2022). Cette hausse des prix se reflète également sur l’organisation des soirées d’entreprise, la dépense la plus importante revenant à la restauration (73% des dépenses en 2023 vs 64% en 2022).

Afin de mieux maîtriser leurs dépenses, les entreprises commencent à mettre en place des stratégies d’optimisation de coûts. Cette démarche passe par exemple par l’anticipation des différents événements de l’année. En 2023, les entreprises ont davantage anticipé leurs réservations, et chaque événement a fait l’objet de la comparaison de 3,73 devis en moyenne (contre 3,6 devis en 2022). Les entreprises ont ainsi pris le temps de comparer les offres et de mettre en concurrence les prestataires afin de sélectionner l’offre au meilleur rapport qualité/prix.

« Les entreprises qui sollicitent Accor comparent en moyenne 4 devis. Les tarifs proposés et le respect du cahier des charges sont des critères de sélection décisionnaires. Cependant, les premiers critères restent le délai de réponse et la qualité de la prise en charge », confirme Cécile Benoit-Cattin, VP Regional Meetings & Events and Congress Europe-North Africa Division chez Accor.

MICE : la popularité des séminaires au vert s’inscrit dans la durée

La part des journées d’étude organisées en région est globalement en hausse. Trois régions se distinguent : l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine. @Kactus
La part des journées d’étude organisées en région est globalement en hausse. Trois régions se distinguent : l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine. @Kactus
Véritable tendance depuis la période post-Covid, le choix de séminaires au vert s’inscrit durablement dans le paysage événementiel. On observe ainsi un rééquilibrage entre Paris et les autres régions, qui profitent de cette dynamique.

La part des séminaires résidentiels en Île-de-France continue de baisser d’année en année (37% en 2023 vs 40% en 2022), au profit de 3 régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, PACA.

« Les régions continuent à se démarquer et à gagner des parts de marché, notamment sur les séminaires résidentiels. L’inflation est la première raison de cette tendance, suivie par le choix de villes de province faciles d’accès, bénéficiant d’un climat ensoleillé et d’un environnement agréable (urbain ou au vert). Les régions accessibles en train sont les plus demandées, pour des questions de RSE », note Cécile Benoit-Cattin, du groupe Accor.


L’événementiel durable : une thématique incontournable, pourtant freinée par son coût et par le manque d’offres

@kactus
@kactus
Les dimensions RSE et développement durable sont devenues des éléments incontournables pour les entreprises en raison de l’effet post-Covid et de la loi Climat et Résilience du 22 août 2021. Ces préoccupations se reflètent dans leur stratégie MICE, les engagements écologiques deviennent des critères de sélection de prestataires.

Si les entreprises sont de plus en plus sensibles à la notion d’événementiel durable, elles peinent toutefois à franchir le cap, le facteur coût restant une barrière. Choisir des prestataires responsables implique des dépenses supplémentaires (les prestataires certifiés RSE coûtent environ 18 à 20% de plus qu’un prestataire sans certification).

« Pour les grands groupes, le critère RSE est désormais incontournable. Il se traduit d’ailleurs comme un impératif dans les appels d’offres auxquels répondent les agences événementielles. Cela se reflète dans le nombre de devis que nous établissons, avec une croissance de plus de 30% entre 2022 et 2024. Par ailleurs, on constate une méconnaissance des offres, avec cet adage selon lequel “le responsable est forcément cher”. Je dirais que ce n’est pas toujours le cas, du moins pour le poste transport », affirme Nathalie Lanier, directrice des Voyages en Groupe à la SNCF.

Les organisateurs d’événements prennent en compte les options durables en phase de comparaison (59% des demandes d’événements ont inclus au moins un lieu certifié RSE parmi l’ensemble des lieux interrogés), mais le critère RSE ne constitue pas encore le facteur déterminant dans la décision finale (seulement 15% des événements se sont déroulés dans un lieu certifié).

Il est également possible que l'offre de lieux certifiés ne soit pas encore suffisamment large pour répondre à la demande. Par conséquent, les organisateurs se retrouvent parfois contraints de choisir un lieu sans label responsable, non pas uniquement en raison du prix, mais aussi par manque d'options disponibles correspondant à leurs besoins ou demandes spécifiques.

« Aujourd’hui, les établissements certifiés RSE doivent mettre en avant leurs différents labels sur tous les circuits de distribution MICE. Nous constatons que plus ces labels sont mis en avant, plus les lieux gagnent en visibilité auprès des clients et se démarquent. Les entreprises recherchent des lieux qui reflètent l’image qu’elles souhaitent transmettre à leurs équipes et participants. Nous observons une appétence pour ce critère qui devient de plus en plus prédominant. Par ailleurs, l’accessibilité des lieux choisis (en train, en transports en commun, à vélo) est aujourd’hui un critère majeur » , souligne Cécile Benoit-Cattin, VP Regional Meetings & Events and Congress Europe-North Africa Division, chez Accor.

Les JO, un impact majoritairement négatif

Le baromètre montre une diminution significative de la part des soirées d’été (12 % en juin 2024 vs 18 % en juin 2023 et 10 % en juillet 2024 vs 18 % juillet 2023). @kactus
Le baromètre montre une diminution significative de la part des soirées d’été (12 % en juin 2024 vs 18 % en juin 2023 et 10 % en juillet 2024 vs 18 % juillet 2023). @kactus
L’impact des JO de Paris 2024 sur le MICE s’est fait sentir dès le mois de juin. La part des séminaires résidentiels d’été et des soirées d’été a diminué (32% en juin 2024 contre 28% en juin 2023 et 33% en juillet 2024 vs 29% en juin 2023 pour les séminaires résidentiels d’été ; 12% en juin 2024 vs 28% en juin 2023 et 10% en juillet 2024 contre 18% en juillet 2023 pour les soirées d’été).

Les entreprises ont davantage anticipé leurs événements du fait des JO. Un phénomène d’évitement de Paris et de sa région a également été constaté entre les mois de juin et octobre, au profit des autres régions.

Le secteur espère un rebond avec l’organisation massive de soirées à la rentrée : 16% des réservations en septembre 2024 contre 12% en septembre 2023 et 14% en octobre 2024 contre 12% en octobre 2023 (chiffres arrêtés au 31 juillet 2024 pour les prévisions septembre/octobre). Ces moments permettront de rassembler les équipes dans un contexte informel après une longue période de télétravail.

« Le second semestre de 2024 s’annonce favorable pour le secteur du MICE, avec de nombreuses options positionnées. Toutefois, le climat politique en France retarde les confirmations, et il est nécessaire de rester vigilant sur ce point. Le MICE est souvent le premier budget à être réduit par les entreprises en cas de besoin d’économies.

Les Jeux Olympiques Paris 2024 ont été une réussite dont l’impact positif se fera sentir dans les semaines à venir. Les retombées devraient se faire ressentir dès la fin 2024, avec un impact positif sur 2025 en termes de demande pour le MICE. Le tout reste à surveiller en fonction du climat politique français et de la situation politico-mondiale qui ont régulièrement un impact en termes d’investissement des entreprises »
, explique Cécile Benoit-Cattin, VP Regional Meetings & Events and Congress Europe-North Africa Division chez Accor.

« La tendance s’annonce bonne pour une reprise début octobre, avec déjà beaucoup de demandes en forte anticipation pour 2025, notamment pour l’organisation de conventions internationales d’entreprises qui ont été reportées à 2025», confirme Nathalie Lanier, directrice des Voyages en Groupe à la SNCF.

« Avec la normalisation du distanciel et le besoin accru de créer du lien entre les collaborateurs, le MICE confirme son rôle stratégique au sein des entreprises. Les directions achats ont désormais cette catégorie dans leurs radars afin de mieux maîtriser cette dépense. Si le MICE aspire à gagner en maturité et à progresser, il évolue dans un contexte mouvant et se montre extrêmement sensible aux éléments externes : défis budgétaires, attractivité de l’événementiel durable contrebalancée par son coût considéré comme trop important, impact des JO, etc. Le secteur a besoin d’innovation et de collaboration pour continuer à mûrir », conclut Arnaud KATZ, CEO de Kactus.


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