Il existe une forte demande pour des rencontres authentiques et de qualité avec les cultures autochtones sur le marché international. Certaines communautés ont su répondre avec brio à cette clientèle avide de culture et d’expériences.
Lors du 4e congrès international du tourisme autochtone, la Dre Sonya Graci, spécialiste en tourisme durable, en gestion des parties prenantes et en renforcement de capacités des communautés et professeure agrégée à la Ted Rogers School of Hospitality and Tourism Management de Toronto a présenté les meilleures pratiques de communautés autochtones à travers le monde, du Canada en passant par le Pérou et la Nouvelle-Zélande.
Ces exemples révèlent les principaux facteurs de réussite et montrent comment ces communautés ont su relever les défis au cours de leur élaboration et de leur mise en marché.
Lors du 4e congrès international du tourisme autochtone, la Dre Sonya Graci, spécialiste en tourisme durable, en gestion des parties prenantes et en renforcement de capacités des communautés et professeure agrégée à la Ted Rogers School of Hospitality and Tourism Management de Toronto a présenté les meilleures pratiques de communautés autochtones à travers le monde, du Canada en passant par le Pérou et la Nouvelle-Zélande.
Ces exemples révèlent les principaux facteurs de réussite et montrent comment ces communautés ont su relever les défis au cours de leur élaboration et de leur mise en marché.
Tout d’abord, des projets pour et par la communauté
Selon Mme Graci, pour favoriser le succès d’un projet touristique autochtone, il importe qu’il soit basé sur les besoins et les désirs des membres de la communauté, qu’il leur appartienne et qu’ils l’exploitent. Le projet doit aussi :
- créer de l’emploi dans la communauté;
- augmenter l’effet multiplicateur;
- redonner à la communauté d’un point de vue financier et social;
- soutenir l’entrepreneuriat.
Pour appuyer ses dires, Sonya Graci présente l’exemple des indigènes Kati Kuri de Kaikoura, une sous-tribu maorie en Nouvelle-Zélande, qui a mis sur pied des croisières d’observation des baleines dans le but de fournir de l’emploi aux membres de la communauté, à une époque où l’économie locale déclinait.
Aux débuts du projet, les fondateurs Kati Kuri de Whale Watch ont hypothéqué leurs maisons afin d’obtenir un prêt pour démarrer l’entreprise. Au fil du temps, l’unique pneumatique a été remplacé par un plus grand bateau avec une terrasse d’observation supérieure, auquel se sont ajoutés quatre catamarans modernes spécialement conçus pour l’observation des baleines.
L’expansion de la flotte a nécessité la construction d’un port de plaisance. Le succès de Whale Watch a stimulé les investissements dans la communauté : des hébergements, des restaurants et un nombre impressionnant de cafés et de galeries présentant le travail des artistes locaux ont été créés.
Aujourd’hui, 90 % de la population est engagée dans le tourisme et 50 % des profits reviennent à la communauté.
- créer de l’emploi dans la communauté;
- augmenter l’effet multiplicateur;
- redonner à la communauté d’un point de vue financier et social;
- soutenir l’entrepreneuriat.
Pour appuyer ses dires, Sonya Graci présente l’exemple des indigènes Kati Kuri de Kaikoura, une sous-tribu maorie en Nouvelle-Zélande, qui a mis sur pied des croisières d’observation des baleines dans le but de fournir de l’emploi aux membres de la communauté, à une époque où l’économie locale déclinait.
Aux débuts du projet, les fondateurs Kati Kuri de Whale Watch ont hypothéqué leurs maisons afin d’obtenir un prêt pour démarrer l’entreprise. Au fil du temps, l’unique pneumatique a été remplacé par un plus grand bateau avec une terrasse d’observation supérieure, auquel se sont ajoutés quatre catamarans modernes spécialement conçus pour l’observation des baleines.
L’expansion de la flotte a nécessité la construction d’un port de plaisance. Le succès de Whale Watch a stimulé les investissements dans la communauté : des hébergements, des restaurants et un nombre impressionnant de cafés et de galeries présentant le travail des artistes locaux ont été créés.
Aujourd’hui, 90 % de la population est engagée dans le tourisme et 50 % des profits reviennent à la communauté.
Source : Whale Watch
Ensuite, l’authenticité
Il n’est pas toujours facile de définir l’authenticité.
Selon Mme Graci, un produit authentique doit représenter la communauté, lui inspirer de la fierté, ramener les traditions, la langue et la culture au premier plan, et enfin, il doit engager le visiteur dans l’expérience.
Le village thermal Whakarewarewa est un excellent exemple de produit autochtone authentique en Nouvelle-Zélande.
Depuis le début des années 1800, sa population héberge et accueille des visiteurs dans ses maisons et ses jardins et leur apprend à utiliser la géothermie naturelle pour cuisiner et prendre des bains. Les touristes y revivent l’histoire du village maori racontée par des guides qui y vivent depuis plus de cinq générations (voir la vidéo).
Selon Mme Graci, un produit authentique doit représenter la communauté, lui inspirer de la fierté, ramener les traditions, la langue et la culture au premier plan, et enfin, il doit engager le visiteur dans l’expérience.
Le village thermal Whakarewarewa est un excellent exemple de produit autochtone authentique en Nouvelle-Zélande.
Depuis le début des années 1800, sa population héberge et accueille des visiteurs dans ses maisons et ses jardins et leur apprend à utiliser la géothermie naturelle pour cuisiner et prendre des bains. Les touristes y revivent l’histoire du village maori racontée par des guides qui y vivent depuis plus de cinq générations (voir la vidéo).
Source : Whakarewarewa Thermal Village
Puis, les partenariats
Pour Mme Graci, il importe de trouver un modèle de collaboration qui fonctionne pour la communauté en vue d’établir des ententes de financement et de collaboration avec des partenaires de l’industrie touristique pour le développement de produits et d’expériences.
Au Pérou, la communauté Ese’Eja à Infierno, a su développer avec succès l’écolodge Posada Amazonas grâce à son partenariat avec Rainforest Expeditions qui stipule que :
- le lodge serait toujours détenu par la communauté, mais uniquement géré par Rainforest Expeditions. Après 20 ans, toute l’exploitation reviendrait à la communauté;
- la communauté recevrait 60 % des revenus générés et Rainforest Expeditions l’autre 40 %;
- les décisions seraient prises par les deux parties;
- la chasse et l’abattage d’arbres seraient interdits sur le territoire autour du lodge.
Au Pérou, la communauté Ese’Eja à Infierno, a su développer avec succès l’écolodge Posada Amazonas grâce à son partenariat avec Rainforest Expeditions qui stipule que :
- le lodge serait toujours détenu par la communauté, mais uniquement géré par Rainforest Expeditions. Après 20 ans, toute l’exploitation reviendrait à la communauté;
- la communauté recevrait 60 % des revenus générés et Rainforest Expeditions l’autre 40 %;
- les décisions seraient prises par les deux parties;
- la chasse et l’abattage d’arbres seraient interdits sur le territoire autour du lodge.
Source : Posada Amazonas
En outre, Rainforest Expeditions s’engageait à former les membres de la communauté afin qu’ils puissent travailler à :
la construction et à l’entretien du lodge;
la cuisine, aux chambres, et au restaurant;
des postes de guides professionnels dans la forêt tropicale;
des postes de cadres intermédiaires, d’administrateurs ou de leaders dans la haute direction.
Infierno offrait peu d’occasions économiques outre l’agriculture à petite échelle, l’orpaillage et l’exploitation forestière illégale. L’écolodge semblait donc un moyen idéal d’augmenter les revenus et d’améliorer les infrastructures de la communauté… Pari gagné !
la construction et à l’entretien du lodge;
la cuisine, aux chambres, et au restaurant;
des postes de guides professionnels dans la forêt tropicale;
des postes de cadres intermédiaires, d’administrateurs ou de leaders dans la haute direction.
Infierno offrait peu d’occasions économiques outre l’agriculture à petite échelle, l’orpaillage et l’exploitation forestière illégale. L’écolodge semblait donc un moyen idéal d’augmenter les revenus et d’améliorer les infrastructures de la communauté… Pari gagné !
Enfin, du leadership
Les communautés autochtones ont besoin de meneurs forts et passionnés pour inspirer les autres membres de la tribu, responsabiliser et mobiliser les jeunes en vue de créer la prochaine génération de leaders.
Fondé par les frères maori Mike et Doug Tamaki en 1989, Tamaki Tours est une société maintes fois primée qui démontre l’esprit de leadership et d’entrepreneuriat de cette communauté.
Fondé par les frères maori Mike et Doug Tamaki en 1989, Tamaki Tours est une société maintes fois primée qui démontre l’esprit de leadership et d’entrepreneuriat de cette communauté.
Source : Tamaki Village
Mike Tamaki rêvait de créer un village maori préeuropéen.
Après avoir essuyé le refus de plusieurs banques, il s’est finalement associé à son frère. Ils ont travaillé très fort pour créer une expérience qui retrace l’histoire et l’esprit de leurs ancêtres maoris de manière aussi réaliste que possible.
L’expérience, qui dure trois heures et demie, commence quand les invités arrivent au village par bus et qu’un conteur les guide à travers une reconstitution basée sur des histoires vraies. Les touristes ont la possibilité de vivre d’anciennes cérémonies de bienvenue et d’adieu, de connaître les modes de vie et les traditions guerrières de l’époque préeuropéenne.
Cette expérience a connu un tel succès qu’une autre a été créée à Christchurch. Les frères Tamaki sont en cours de création d’un troisième village maori à Auckland.
Tamaki Heritage Group compte maintenant plus de 120 employés. Les frères Tamaki partagent leurs connaissances en encadrant d’autres entreprises autochtones en Australasie. Ils ont créé une relation avec la communauté de Brewarrina en Nouvelle-Galles-du-Sud, où ils aident la communauté autochtone à développer une série de produits de tourisme culturel.
Après avoir essuyé le refus de plusieurs banques, il s’est finalement associé à son frère. Ils ont travaillé très fort pour créer une expérience qui retrace l’histoire et l’esprit de leurs ancêtres maoris de manière aussi réaliste que possible.
L’expérience, qui dure trois heures et demie, commence quand les invités arrivent au village par bus et qu’un conteur les guide à travers une reconstitution basée sur des histoires vraies. Les touristes ont la possibilité de vivre d’anciennes cérémonies de bienvenue et d’adieu, de connaître les modes de vie et les traditions guerrières de l’époque préeuropéenne.
Cette expérience a connu un tel succès qu’une autre a été créée à Christchurch. Les frères Tamaki sont en cours de création d’un troisième village maori à Auckland.
Tamaki Heritage Group compte maintenant plus de 120 employés. Les frères Tamaki partagent leurs connaissances en encadrant d’autres entreprises autochtones en Australasie. Ils ont créé une relation avec la communauté de Brewarrina en Nouvelle-Galles-du-Sud, où ils aident la communauté autochtone à développer une série de produits de tourisme culturel.
Le tout, orienté vers le développement durable
Le succès du développement touristique dans les communautés autochtones ne peut être garanti que si l’on s’assure de protéger les ressources naturelles, de se concentrer sur la viabilité économique, sociale, culturelle et environnementale à long terme du projet et de conserver les croyances traditionnelles, bref, si l’on suit les principes du développement durable.
C’est ce qu’a fait la tribu autochtone MoCreebec à Moose Factory, en Ontario, lors de la construction du premier écolodge autochtone à voir le jour en Amérique du Nord, en juillet 2000. Le Cree Village EcoLodge est un des établissements les plus respectueux de l’environnement au Canada.
Il a été conçu et est exploité par l’association MoCreebec — formée de membres appartenant à la nation crie — conformément aux valeurs traditionnelles, culturelles et écologiques des Cris. Il met l’accent sur l’efficacité énergétique et organique, ainsi que sur les produits naturels.
C’est ce qu’a fait la tribu autochtone MoCreebec à Moose Factory, en Ontario, lors de la construction du premier écolodge autochtone à voir le jour en Amérique du Nord, en juillet 2000. Le Cree Village EcoLodge est un des établissements les plus respectueux de l’environnement au Canada.
Il a été conçu et est exploité par l’association MoCreebec — formée de membres appartenant à la nation crie — conformément aux valeurs traditionnelles, culturelles et écologiques des Cris. Il met l’accent sur l’efficacité énergétique et organique, ainsi que sur les produits naturels.
Source : Cree Village Ecolodge
L’écolodge est un bâtiment moderne qui a nécessité cinq années de planification avant l’ouverture, années pendant lesquelles le comité des membres de la communauté a accordé une attention toute particulière à chaque détail du bâtiment, de manière à offrir un maximum de confort et un minimum d’impact sur l’environnement.
En construisant l’écolodge, la communauté crie MoCreebec s’est inspirée des principes de l’écotourisme en travaillant avec les populations locales et les communautés tout au long du processus de développement afin de faire converger les intérêts de tous vers un projet rassembleur.
Pour les autochtones de Moose Bay, il est clair que l’écotourisme propose une activité économique saine qui soutient leurs valeurs culturelles et s’appuie sur leurs compétences traditionnelles.
À travers le monde, le tourisme autochtone s’affirme en tant que stratégie de développement économique viable pour les communautés autochtones tout en leur permettant de renouer avec leur culture ancestrale, de la partager et de la célébrer avec tous d’une manière vraie et authentique.
Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat : L’authenticité autochtone, exemples et bonnes pratiques
En construisant l’écolodge, la communauté crie MoCreebec s’est inspirée des principes de l’écotourisme en travaillant avec les populations locales et les communautés tout au long du processus de développement afin de faire converger les intérêts de tous vers un projet rassembleur.
Pour les autochtones de Moose Bay, il est clair que l’écotourisme propose une activité économique saine qui soutient leurs valeurs culturelles et s’appuie sur leurs compétences traditionnelles.
À travers le monde, le tourisme autochtone s’affirme en tant que stratégie de développement économique viable pour les communautés autochtones tout en leur permettant de renouer avec leur culture ancestrale, de la partager et de la célébrer avec tous d’une manière vraie et authentique.
Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat : L’authenticité autochtone, exemples et bonnes pratiques
Source(s)
- Education for Enterprise. « Entrepreneur 3 : Tamaki Brothers », education-for-enterprise.tki.org.nz, consulté le 21 avril 2015.
- Graci, Sonya. « Examiner les produits à succès dans le domaine du tourisme autochtone à l’international. Savoirs du Pérou, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et du Fidji », présenté dans le cadre du 4e congrès international du tourisme autochtone, Québec, 24-25 mars 2015.
Sites Web :
Cree Village Ecolodge
Posada Amazonas
Rainforest Expeditions
Tamaki Maori Village
Village thermal Whakarewarewa
Whale Watch Kaikoura
- Education for Enterprise. « Entrepreneur 3 : Tamaki Brothers », education-for-enterprise.tki.org.nz, consulté le 21 avril 2015.
- Graci, Sonya. « Examiner les produits à succès dans le domaine du tourisme autochtone à l’international. Savoirs du Pérou, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et du Fidji », présenté dans le cadre du 4e congrès international du tourisme autochtone, Québec, 24-25 mars 2015.
Sites Web :
Cree Village Ecolodge
Posada Amazonas
Rainforest Expeditions
Tamaki Maori Village
Village thermal Whakarewarewa
Whale Watch Kaikoura