Au temps de la Guerre Froide, le strict contrôle de l’espace aérien de chaque Etat pouvait se concevoir, mais, que je sache, cette époque est révolue depuis plus de vingt ans. Ne serait-il pas temps de repenser notre gestion européenne dans ce domaine ? - DR : ADP - LUIDER, Emile - LA COMPANY
Si j’ai bien compris, les contrôleurs aériens veulent s’opposer à la mise en place d’un système de contrôle européen.
Celui-ci appelé SES (Single European Sky) est à l’étude depuis de nombreuses années et devrait entrer en service avant la fin de cette décennie.
Les avantages économiques d’un ensemble plus unifié sont considérables.
Tout le monde est d’accord sur un gain moyen de 8 minutes de vol et des trajets raccourcis de l’ordre de 50 km. Ce n’est pas rien.
D’autant plus que cette réorganisation amènera une bien meilleure fluidité et des économies très importantes pour les compagnies.
Songez que le temps moyen de vol en Europe est de l’ordre de 1 heure 10 minutes, alors, gagner 8 minutes cela correspond à une économie sur les coûts directs de 11%.
Celui-ci appelé SES (Single European Sky) est à l’étude depuis de nombreuses années et devrait entrer en service avant la fin de cette décennie.
Les avantages économiques d’un ensemble plus unifié sont considérables.
Tout le monde est d’accord sur un gain moyen de 8 minutes de vol et des trajets raccourcis de l’ordre de 50 km. Ce n’est pas rien.
D’autant plus que cette réorganisation amènera une bien meilleure fluidité et des économies très importantes pour les compagnies.
Songez que le temps moyen de vol en Europe est de l’ordre de 1 heure 10 minutes, alors, gagner 8 minutes cela correspond à une économie sur les coûts directs de 11%.
La disparition des organisations nationales
Au moment où tous les transporteurs cherchent à faire des économies indolores pour leur personnel et acceptables pour les passagers, voilà une piste qu’il est impossible de négliger.
Cerise sur le gâteau, une amélioration sensible du tracé des routes aériennes aurait un effet très bénéfique sur les émissions de CO².
Il faut dire qu’on en parle un peu moins depuis quelque temps. Il semblerait que le sujet soit moins à la mode. Mais le gain de pollution serait néanmoins significatif.
Seulement, il y a un hic ! La Communauté Européenne voudrait que le nouveau système soit géré par un ensemble unique européen, c’est d’ailleurs la seule façon de réussir l’opération.
Voilà où le bât blesse. Cela signifie la disparition des organisations nationales qui devraient être fondues dans une seule entité. Et les nationalismes se déchainent.
A commencer par le Ministre des Transports français, Monsieur Frédéric Cuvillier, que j’ai bien entendu sur une des grandes radios françaises à une heure de très grande écoute.
Le Ministre a dit, sans sourcilier, qu’il soutenait l’action des grévistes et qu’il souhaitait s’opposer au projet concocté à Bruxelles, soutenu en cela a-t-il dit, par son collègue allemand.
Cerise sur le gâteau, une amélioration sensible du tracé des routes aériennes aurait un effet très bénéfique sur les émissions de CO².
Il faut dire qu’on en parle un peu moins depuis quelque temps. Il semblerait que le sujet soit moins à la mode. Mais le gain de pollution serait néanmoins significatif.
Seulement, il y a un hic ! La Communauté Européenne voudrait que le nouveau système soit géré par un ensemble unique européen, c’est d’ailleurs la seule façon de réussir l’opération.
Voilà où le bât blesse. Cela signifie la disparition des organisations nationales qui devraient être fondues dans une seule entité. Et les nationalismes se déchainent.
A commencer par le Ministre des Transports français, Monsieur Frédéric Cuvillier, que j’ai bien entendu sur une des grandes radios françaises à une heure de très grande écoute.
Le Ministre a dit, sans sourcilier, qu’il soutenait l’action des grévistes et qu’il souhaitait s’opposer au projet concocté à Bruxelles, soutenu en cela a-t-il dit, par son collègue allemand.
Le temps de la Guerre Froide est révolu
Pour tout dire, les bras m’en tombent. Comment faire avancer l’Europe si chaque fois qu’il y a une nouvelle idée, les dirigeants des Etats, encore souverains, s’acharnent à la démolir.
Tous les professionnels en conviennent : l’organisation actuelle du contrôle aérien européen est un non-sens. Il est coûteux et surtout totalement inefficace.
Certes au temps de la Guerre Froide, le strict contrôle de l’espace aérien de chaque Etat pouvait se concevoir, mais, que je sache, cette époque est révolue depuis plus de vingt ans.
Ne serait-il pas temps de repenser notre gestion européenne dans ce domaine ? Les économistes nous ont montré la voie en créant l’Euro.
Voilà qui était mille fois plus audacieux, qui bougeait infiniment plus les habitudes et qui attentait fondamentalement à la souveraineté des Etats. Et pourtant cela a été fait et personne, sauf quelques archaïques, ne songerait à revenir en arrière.
Ne peut-on pas faire de même dans un secteur tout de même moins important mais tout aussi utile ?
Tous les professionnels en conviennent : l’organisation actuelle du contrôle aérien européen est un non-sens. Il est coûteux et surtout totalement inefficace.
Certes au temps de la Guerre Froide, le strict contrôle de l’espace aérien de chaque Etat pouvait se concevoir, mais, que je sache, cette époque est révolue depuis plus de vingt ans.
Ne serait-il pas temps de repenser notre gestion européenne dans ce domaine ? Les économistes nous ont montré la voie en créant l’Euro.
Voilà qui était mille fois plus audacieux, qui bougeait infiniment plus les habitudes et qui attentait fondamentalement à la souveraineté des Etats. Et pourtant cela a été fait et personne, sauf quelques archaïques, ne songerait à revenir en arrière.
Ne peut-on pas faire de même dans un secteur tout de même moins important mais tout aussi utile ?
Nos conservatismes empêchent de créer de la croissance
Bien entendu les organisations syndicales des aviations civiles et plus particulièrement les françaises sont vent debout dès qu’il s’agit de faire bouger les lignes.
Les personnels sont trop conscients de leurs avantages et ils ont peur de les perdre. Après tout, cela peut se comprendre. Mais au lieu de s’opposer à l’avancement de ce qui est de toute façon inéluctable, ne feraient-ils pas mieux de négocier leur intégration dans la mise en opération du nouveau système ?
Et puis il faut tout de même bien que les contrôleurs se rendent compte de leur devoir vis-à-vis des clients. Quel mépris pour ces derniers.
D’ailleurs, il suffit de voir le déroulement des opérations pendant la grève. Un mouvement social est annoncé en Europe avec d’ailleurs des modalités différentes et pas uniquement des arrêts de travail, pour la seule journée du 12 juin. Là-dessus les contrôleurs français prévoient un mouvement qui débutera le 11 et se terminera le 13 juin.
Les compagnies aériennes se voient imposer d’abattre au moins 50% de leur programme, ce qui n’est pas rien, on en conviendra. Et puis voilà qu’on apprend que, finalement, la grève durera un jour de moins.
Mais comment les compagnies peuvent-elles recharger leur programme avec un préavis de 24h ? Et si elles ne le font pas, elles se trouvent en défaut vis-à-vis de leurs passagers qui peuvent leur réclamer les dédommagements prévus par Bruxelles en cas de vol annulés ou retardés.
Il est bien triste de voir comment nos conservatismes nous empêchent tout simplement de créer de la croissance. Et puis on se plaindra que l’économie va mal !
Les personnels sont trop conscients de leurs avantages et ils ont peur de les perdre. Après tout, cela peut se comprendre. Mais au lieu de s’opposer à l’avancement de ce qui est de toute façon inéluctable, ne feraient-ils pas mieux de négocier leur intégration dans la mise en opération du nouveau système ?
Et puis il faut tout de même bien que les contrôleurs se rendent compte de leur devoir vis-à-vis des clients. Quel mépris pour ces derniers.
D’ailleurs, il suffit de voir le déroulement des opérations pendant la grève. Un mouvement social est annoncé en Europe avec d’ailleurs des modalités différentes et pas uniquement des arrêts de travail, pour la seule journée du 12 juin. Là-dessus les contrôleurs français prévoient un mouvement qui débutera le 11 et se terminera le 13 juin.
Les compagnies aériennes se voient imposer d’abattre au moins 50% de leur programme, ce qui n’est pas rien, on en conviendra. Et puis voilà qu’on apprend que, finalement, la grève durera un jour de moins.
Mais comment les compagnies peuvent-elles recharger leur programme avec un préavis de 24h ? Et si elles ne le font pas, elles se trouvent en défaut vis-à-vis de leurs passagers qui peuvent leur réclamer les dédommagements prévus par Bruxelles en cas de vol annulés ou retardés.
Il est bien triste de voir comment nos conservatismes nous empêchent tout simplement de créer de la croissance. Et puis on se plaindra que l’économie va mal !
Jean-Louis Baroux
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com