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La Case de l'Oncle Dom : So long, Philippe, au plaisir de se revoir…

L'édito de Dominique Gobert


"C'est un beau jour pour mourir". Sioux, Cheyennes et autres indiens des plaines de l'Ouest avaient coutume de psalmodier cette phrase d'espoir et de paix avant de rejoindre la Grande Prairie. Philippe Demonchy a pris la piste, hier lundi 16 mai 2016, à l'heure de l'apéro…


le Mardi 17 Mai 2016

Philippe Demonchy avait compris la nécessité, bien avant tout le monde, que les agents de voyages représentaient une force considérable et un accessoire indispensable aux besoins de tous ces voyagistes qui ne savaient pas trop comment organiser leur distribution - Photo DR
Philippe Demonchy avait compris la nécessité, bien avant tout le monde, que les agents de voyages représentaient une force considérable et un accessoire indispensable aux besoins de tous ces voyagistes qui ne savaient pas trop comment organiser leur distribution - Photo DR
A sa manière, c'était un homme de l'Ouest, Fifi Demonchy, un vrai pionnier. Avec sa gouaille, son langage pour le moins fleuri, son cœur plus que généreux et son regard sans égards pour ceux à qui il avait accordé sa confiance… et qui l'avaient trahi.

Philippe Demonchy est mort, vers 13 heures, hier, après avoir lutté contre cette saleté de maladie que l'on nomme cancer.

Je laisse le soin à mes ainés, qui l'ont beaucoup mieux connu que moi, le soin de retracer son parcours qui aura marqué cette profession.

C'était une vrai figure, un personnage hors du commun et qui m'impressionnait beaucoup à l'époque où, jeune journaleux imberbe et pas encore alcoolisé, j'avais fait sa connaissance, en fin de soirée d'un congrès Selectour où le champagne avait bullé à flots…

Oh, c'était pas un saint le Demonchy, et pourtant, il en connaissait un paquet… de saints (vous l'écrivez d'ailleurs comme vous voulez, où qu'il soit aujourd'hui, ça le fera marrer).

Il avait compris la nécessité, bien avant tout le monde, que les agents de voyages représentaient une force considérable et un accessoire indispensable aux besoins de tous ces voyagistes qui ne savaient pas trop comment organiser leur distribution.

Et il avait surtout compris que, groupés et unis, ces mêmes agents de voyages pouvaient non seulement détenir un pouvoir considérable, mais en plus gagner un maximum de pognon…

Il avait créé Selectour, n'envisageant pas une seconde ce que ce réseau pourrait devenir quelques années plus tard…

Il en avait fait une réussite. Sans s'encombrer des rumeurs ou des magouilles diverses et variées, il avait mené "son" réseau au sommet. Ce qui d'ailleurs ne lui avait pas valu que des amis.

C'était pas un tendre non plus…

Mais il s'en foutait, Philippe, seuls comptaient ses amis. Nombreux d'ailleurs sont ceux qui lui doivent une partie de leur réussite. Peu s'en souviennent, c'est la vie, mais les vrais amis sont très tristes aujourd'hui…

J'avais eu la chance de déjeuner avec lui et quelques amis il y a quelques mois. Il allait bien, le cheveu blanc mais fourni, le regard clair et malin, racontant dans un langage digne d'Audiard des histoires d'un autre temps.

Des histoires où il avait toujours été assez surpris par la nature humaine peu fiable en amitié et souvent prête à traitriser. "Juste pour le plaisir", m'avait-il confié, dégustant son verre de rosé avec une joie non dissimulée.

Il n'avait pas réussi à décrocher de cette profession à qui il avait tout apporté...
mais qui lui avait aussi rendu beaucoup. Et ne regrettait rien, même pas le fait d'avoir été sorti, malgré sa présidence d'honneur de ce réseau, le premier de France.

Ces dernières années, ses précieux talents de conseiller à l'APST avaient été d'un apport précieux pour l'Association.

C'est son ami Pierre Doulcet, mon vieux mentor anarchiste de droite à moi que j'ai, qui lui avait remis en toute intimité, sa Légion d'honneur il y a quelques semaines à peine.

Philippe pourra l'arborer sans rougir en franchissant les portes de la Grande Prairie.

Et pour ses proches, une pensée pleine d'un grand sourire, parce que je crois que c'est ce que Philippe aimait beaucoup : rire !

Les obsèques sont prévues vendredi 20 mai 2016.

La messe se déroulera en l'église Saint Léon, place Dupleix, dans le 15e arrondissement de Paris.

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Commentaires

1.Posté par Thomas le 17/05/2016 10:50 | Alerter
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Fifi... mais comment osez-vous ? Ah oui, c'est sans doute une manière de faire résonner Audiard à défaut d'en avoir l'ombre du talent : c'est à ça qu'on vous reconnait :(

2.Posté par DOMINIQUE GOBERT le 17/05/2016 10:57 | Alerter
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Vous savez, Thomas, les cons, ça ose tout: c'est à ça qu'on les reconnait!

3.Posté par axxer le 17/05/2016 12:05 | Alerter
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Thomas
quand on lui montre la lune, l'idiot regarde le doigt

4.Posté par Alain BATAILLE le 17/05/2016 15:22 | Alerter
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Mon Aïeul disait : "Chaque année nous amène une pleine moisson de cons.
Mais je me demande si cette année nous n'allons pas faire 2 récoltes".

Quelqu'un pourrait-il aller rire pour moi vendredi en St Léon, trop de tâche m'attend ?

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