Le culte du diplôme, un niveau d’exigence en hausse et un chômage record, seraient-ils la cause d’un nouveau sport national aux contours douteux ?
Certains exemples médiatisés ont démontré que tous les niveaux sociaux et de responsabilités peuvent être impactés.
Le cas du Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, contraint à la démission en avril après s'être inventé une agrégation de philosophie, n'est que la face émergée de l'iceberg, le dernier d'une série de cas médiatiques
Ou le CV de Philippe Gaillard, diplômé de l'école nationale de l'aviation civile, pilote de chasse à ses heures de gloire..., et ex-directeur de l'aéroport de Limoges, a fait le tour du web.
Et pour cause, il était totalement bidon ! Certes, il n'a pas passé le cap de la période d'essai, mais il a tout de même réussi à être embauché.
Selon l'étude 2013 de l'institut Florian Mantione, qui s'intéresse au sujet depuis 1989, "75% des CV seraient "trompeurs" (intitulé volontairement flou ou diplôme carrément inventé, exagération sur les postes occupés précédemment, durée des contrats étirée ou encore compétences linguistiques exagérées). Pour Florian Mantione, cette pratique est devenue en France "un sport national".
Il souligne qu'en Allemagne, "les CV, qui comportent plusieurs pages, sont souvent assortis des copies des diplômes et certificats de travail".
Or, selon une étude de 2011 du cabinet Robert Half, "seuls 20% des employeurs hexagonaux contrôlent systématiquement les références, alors qu'à peine 54% jugent les CV fiables".
Certains exemples médiatisés ont démontré que tous les niveaux sociaux et de responsabilités peuvent être impactés.
Le cas du Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, contraint à la démission en avril après s'être inventé une agrégation de philosophie, n'est que la face émergée de l'iceberg, le dernier d'une série de cas médiatiques
Ou le CV de Philippe Gaillard, diplômé de l'école nationale de l'aviation civile, pilote de chasse à ses heures de gloire..., et ex-directeur de l'aéroport de Limoges, a fait le tour du web.
Et pour cause, il était totalement bidon ! Certes, il n'a pas passé le cap de la période d'essai, mais il a tout de même réussi à être embauché.
Selon l'étude 2013 de l'institut Florian Mantione, qui s'intéresse au sujet depuis 1989, "75% des CV seraient "trompeurs" (intitulé volontairement flou ou diplôme carrément inventé, exagération sur les postes occupés précédemment, durée des contrats étirée ou encore compétences linguistiques exagérées). Pour Florian Mantione, cette pratique est devenue en France "un sport national".
Il souligne qu'en Allemagne, "les CV, qui comportent plusieurs pages, sont souvent assortis des copies des diplômes et certificats de travail".
Or, selon une étude de 2011 du cabinet Robert Half, "seuls 20% des employeurs hexagonaux contrôlent systématiquement les références, alors qu'à peine 54% jugent les CV fiables".
Les recruteurs ne sont pas dupes
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Emploi : recruteurs (et candidats) de plus en plus difficiles à convaincre...
Thierry BAUX - DR
Alors faut-il pour autant glisser dans une paranoïa extrême et mettre un détective derrière chaque candidat ?
Contrairement aux pays anglo-saxons, la France n'a pas de vraie tradition de vérification des CV des postulants à un emploi.
Alors voici un certain nombre de conseils destinés aux candidats tentés par le maquillage de CV.
Parmi les "arrangements" les plus fréquents,( source l’Express - emploi carrières), citons la dissimulation d'une période d'inactivité, la surestimation des compétences linguistiques, l'exagération de la durée d'un poste ou des responsabilités exercées.
Mais aussi les dates arrangées, pour masquer un trou dans une carrière. Sauf que les recruteurs ne sont pas dupes. Des recoupements avec le profil affiché sur les réseaux sociaux sont effectivement courants.
Si les dates ne correspondent pas, vous en serez quitte pour une question-piège en entretien.
D'autres s'attribuent des missions, bidonnent le chiffre d'affaires ou le nombre de personnes qu'ils avaient à gérer. Encore faut-il être capable de le justifier en entretien. Plus compliqué...
Contrairement aux pays anglo-saxons, la France n'a pas de vraie tradition de vérification des CV des postulants à un emploi.
Alors voici un certain nombre de conseils destinés aux candidats tentés par le maquillage de CV.
Parmi les "arrangements" les plus fréquents,( source l’Express - emploi carrières), citons la dissimulation d'une période d'inactivité, la surestimation des compétences linguistiques, l'exagération de la durée d'un poste ou des responsabilités exercées.
Mais aussi les dates arrangées, pour masquer un trou dans une carrière. Sauf que les recruteurs ne sont pas dupes. Des recoupements avec le profil affiché sur les réseaux sociaux sont effectivement courants.
Si les dates ne correspondent pas, vous en serez quitte pour une question-piège en entretien.
D'autres s'attribuent des missions, bidonnent le chiffre d'affaires ou le nombre de personnes qu'ils avaient à gérer. Encore faut-il être capable de le justifier en entretien. Plus compliqué...
Quels risques pour le candidat menteur ?
Attention aussi aux titres surdimensionnés. Le responsable régional devient directeur national France, un stage se transforme en CDD...
Risqué, car les recruteurs vérifient souvent les références auprès d'anciens employeurs.
Certains réclament certificat de travail ou derniers bulletins de salaire avant de recevoir un candidat en entretien. Les réfractaires ne sont tout simplement pas sélectionnés.
Quant au niveau de langues surévalué, de nombreux CV affichent un anglais "courant" et un score au Toeic (Test of English for International Communication) plus qu'enviable.
Pourtant, beaucoup n'ont pas baragouiné un mot depuis des années. Attention, car il n'y a rien de plus facile à vérifier pour un employeur. Quelques questions dans la langue de Shakespeare lors de l'entretien suffiront en effet à valider votre niveau.
Mais concrètement, que risque le candidat menteur ?
1. Durant le processus de recrutement
Mais une loi de décembre 1992 (www.legifrance.gouv.fr) a sensiblement changé la donne : elle prévoit que l'employeur a le droit et le devoir de vérifier les informations présentes sur un CV. S'il ne le fait pas, c'est lui qui sera en tort.
Du coup, les recruteurs sont plus vigilants : beaucoup ont renforcé leurs entretiens d'embauche, pour tenter de percer d'éventuels mensonges.
L'entretien est devenu l'occasion pour les employeurs de questionner l’authenticité du parcours des candidats (avec des recoupements sur les noms cités dans l’organisation, les performances citées..).
Les contrôles de références (contacts auprès des anciens employeurs) et la vérification auprès des formations mentionnées (dans l'annuaire des anciens diplômés, en exigeant la copie du diplôme) sont aujourd'hui largement répandus.
Alors une fois démasqué, gare aux conséquences sur sa réputation dans son microcosme professionnel...
Risqué, car les recruteurs vérifient souvent les références auprès d'anciens employeurs.
Certains réclament certificat de travail ou derniers bulletins de salaire avant de recevoir un candidat en entretien. Les réfractaires ne sont tout simplement pas sélectionnés.
Quant au niveau de langues surévalué, de nombreux CV affichent un anglais "courant" et un score au Toeic (Test of English for International Communication) plus qu'enviable.
Pourtant, beaucoup n'ont pas baragouiné un mot depuis des années. Attention, car il n'y a rien de plus facile à vérifier pour un employeur. Quelques questions dans la langue de Shakespeare lors de l'entretien suffiront en effet à valider votre niveau.
Mais concrètement, que risque le candidat menteur ?
1. Durant le processus de recrutement
Mais une loi de décembre 1992 (www.legifrance.gouv.fr) a sensiblement changé la donne : elle prévoit que l'employeur a le droit et le devoir de vérifier les informations présentes sur un CV. S'il ne le fait pas, c'est lui qui sera en tort.
Du coup, les recruteurs sont plus vigilants : beaucoup ont renforcé leurs entretiens d'embauche, pour tenter de percer d'éventuels mensonges.
L'entretien est devenu l'occasion pour les employeurs de questionner l’authenticité du parcours des candidats (avec des recoupements sur les noms cités dans l’organisation, les performances citées..).
Les contrôles de références (contacts auprès des anciens employeurs) et la vérification auprès des formations mentionnées (dans l'annuaire des anciens diplômés, en exigeant la copie du diplôme) sont aujourd'hui largement répandus.
Alors une fois démasqué, gare aux conséquences sur sa réputation dans son microcosme professionnel...
2. Après la signature du contrat de travail
Il n’existe pas de règle particulière dans le code du Travail et en cas de litige, le conseil des prud’hommes étudie les dossiers au cas par cas.
Mais la loi de 1992 protège en quelque sorte les salariés ayant "dérapé" de manière légère sur leur CV.
Cependant, tout est question d’échelle : impact sur les résultats après intégration dans la société ou ampleur du mensonge. Un petit lifting de CV est toléré, une supercherie lourde est rarement pardonnée.
Quand un salarié se révèle performant, aucun problème : les juges vont au-delà des informations du CV pour ne prendre en compte que ses compétences réelles.
En revanche, s’il se révèle inapte à occuper son emploi, un CV truqué peut « justifier un licenciement pour faute grave ou lourde » (Source Cadremploi).
Le conseil des prud’hommes peut même prononcer l’annulation pure et simple du contrat de travail, ce qui ôte à l’employeur toute obligation vis-à-vis du salarié. Et notamment celle de payer des indemnités de licenciement.
3. La sanction pénale
Lors d’un mensonge sur la détention d’un diplôme, la sanction pénale ne s’applique que pour les professions dans lesquelles il est impossible d’exercer sans la détention du diplôme correspondant aux compétences : médecin, expert comptable, architecte.
Les tricheurs du CV peuvent alors être poursuivis en justice pour faux et usage de faux ou exercice illégal. Et les peines peuvent monter jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende…
Il n’existe pas de règle particulière dans le code du Travail et en cas de litige, le conseil des prud’hommes étudie les dossiers au cas par cas.
Mais la loi de 1992 protège en quelque sorte les salariés ayant "dérapé" de manière légère sur leur CV.
Cependant, tout est question d’échelle : impact sur les résultats après intégration dans la société ou ampleur du mensonge. Un petit lifting de CV est toléré, une supercherie lourde est rarement pardonnée.
Quand un salarié se révèle performant, aucun problème : les juges vont au-delà des informations du CV pour ne prendre en compte que ses compétences réelles.
En revanche, s’il se révèle inapte à occuper son emploi, un CV truqué peut « justifier un licenciement pour faute grave ou lourde » (Source Cadremploi).
Le conseil des prud’hommes peut même prononcer l’annulation pure et simple du contrat de travail, ce qui ôte à l’employeur toute obligation vis-à-vis du salarié. Et notamment celle de payer des indemnités de licenciement.
3. La sanction pénale
Lors d’un mensonge sur la détention d’un diplôme, la sanction pénale ne s’applique que pour les professions dans lesquelles il est impossible d’exercer sans la détention du diplôme correspondant aux compétences : médecin, expert comptable, architecte.
Les tricheurs du CV peuvent alors être poursuivis en justice pour faux et usage de faux ou exercice illégal. Et les peines peuvent monter jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende…
Thierry Baux, 49 ans, est diplômé de l'Ecole Supérieure de Gestion et « Green Belt » 6 Sigma.
Il est Fondateur-Gérant de B-Ressource qu'il a créé en 2006, après plusieurs expériences de direction de centre de profits dans l'industrie du tourisme et du transport aérien.
Il débute sa carrière dans des fonctions commerciales et marketing au sein de Compagnies Aériennes, puis rejoint Mercuri-Urval en tant que Consultant durant 3 ans.
Il dirige l'équipe Commerciale et Marketing de Sixt par la suite, et intègre Air Canada en 1999, pour en devenir le Directeur Général France et Moyen Orient en 2000. En 2005, il rejoint Expédia en tant que Regional Director Southern Europe / Middle East.
Il est Fondateur-Gérant de B-Ressource qu'il a créé en 2006, après plusieurs expériences de direction de centre de profits dans l'industrie du tourisme et du transport aérien.
Il débute sa carrière dans des fonctions commerciales et marketing au sein de Compagnies Aériennes, puis rejoint Mercuri-Urval en tant que Consultant durant 3 ans.
Il dirige l'équipe Commerciale et Marketing de Sixt par la suite, et intègre Air Canada en 1999, pour en devenir le Directeur Général France et Moyen Orient en 2000. En 2005, il rejoint Expédia en tant que Regional Director Southern Europe / Middle East.