La Nouvelle-Aquitaine, laboratoire du séjour bas carbone ?

Déjà ambitieux en matière de tourisme durable, le Comité Régional du Tourisme (CRT) de Nouvelle-Aquitaine continue sur sa lancée, et lance ce printemps une offre de séjours bas-carbone.

En 2019, la Région met en place Néo Terra qui s’adresse aux entreprises locales, pose un diagnostic sur les questions de climat et de biodiversité, et s’appuie sur l’intelligence collective pour accélérer les mutations des entreprises, avec 11 ambitions concrètes et chiffrées.

Le CRT s’appuie en outre sur une feuille de route « Tourisme Durable en Nouvelle-Aquitaine », à partir d’une consultation citoyenne.

Celle-ci fixe 4 priorités :

• Anticiper les effets du changement climatique par l’adaptation des activités touristiques des entreprises ;

• Structurer l’offre de tourisme local par le tourisme durable ;

• Accueillir mieux les visiteurs et accompagner le recrutement des compétences ; et

• Mettre en lumière une offre touristique éco-responsable par une stratégie marketing renouvelée.

Elle l’explique sur le site dédiée à la concertation tourisme durable : « L’ambition affichée de la Région est de devenir, au plan national, une destination exemplaire en matière de tourisme durable, créatrice de valeurs, de richesses et d’emplois, fondée sur un développement équilibré du territoire régional, prenant en compte la gestion des flux et avec comme objectif transversal la réduction des externalités négatives.»

Au-delà des déclarations d’intention, la Région chiffre sa promesse : réduction des émissions de GES de 5 % par an.

Dans le viseur, le transport dit carboné, qui représente 77 % de l’impact du secteur (11 % des émissions nationales de GES) selon l’ADEME.

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« La transition des pratiques de mobilités constitue un enjeu majeur au service de la réduction de l’impact environnemental du secteur » estime le CRT, ajoutant que « près d’un tiers des touristes affirmant prendre en compte la possibilité de se déplacer à pied, à vélo ou en transports en commun lors de la préparation des vacances » (étude « Le tourisme durable en région Nouvelle-Aquitaine », CRT NA, 2021).

Pour la Région, le principal problème est le manque de visibilité ou l’absence d’offres de séjours valorisant les mobilités douce et le tourisme décarboné.

D’où la création, avec le soutien de l’ADEME, d’une offre de séjours bas-carbone dès ce printemps.

N’étant pas voyagiste, la Région s’appuie sur des partenaires reconnus pour leur engagement et membre du réseau ATR : Allibert Trekking, Terres d’aventure et Chamina Voyages.

Du week-end à la semaine complète, autours de prestataires engagés (loisirs, hébergeurs, restaurateurs, producteurs locaux...), les séjours s’appuient tous sur la mobilité douce : randonnées, vélos, bateaux-taxis... Et bien sûr, toujours accessibles en transports en commun, au premier desquels, le train : le site dédié dénombre 34 lignes ferroviaires et 315 gares dont les gares TGV pour les départs et arrivées depuis Paris.

« Un kilomètre parcouru en TGV émet en moyenne 26 fois moins de CO2 qu’un kilomètre parcouru en voiture thermique et 65 fois moins qu’un kilomètre parcouru en avion » ajoute le CRT.

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25 séjours pour commencer, en partenariat avec l’Agence Départementale du Tourisme 64 Béarn Pays Basque, Gironde Tourisme, l’Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole et leurs partenaires locaux.

Une offre en Gironde et au Pays-Basque qui sera déployée dès l’automne en Dordogne et en Charentes, avant de se développer sur l’ensemble du territoire.

Le CRT ne s’arrête pas là et travaille aussi à la mise en place d’un calculateur d’émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au tourisme en Nouvelle-Aquitaine.

« Il constitue un outil de pilotage de la trajectoire carbone du tourisme néo-aquitain, en accord avec la feuille de route régionale Tourisme Durable et la Stratégie nationale bas-carbone. » explique le CRT.

Le but : mieux comprendre et anticiper l’impact du tourisme en matière de GES en Nouvelle-Aquitaine, en se basant sur les transports mais aussi sur l’hébergement, la restauration et les activités de loisirs.

Porté par le CRT Nouvelle-Aquitaine, l’ADEME et des cabinets indépendants, le calculateur propose aussi une déclinaison par département, bassins touristiques et filières.

Il a par ailleurs vocation à être partagé et utilisé au-delà de la Région, avec pour ambition de « contribuer à une harmonisation des méthodes de collecte des données et de mesure des émissions de GES à l’échelle nationale, et de renforcer ainsi l’engagement global de la filière dans la lutte contre le changement climatique. »

Évolutif, il permet aussi un suivi dans le temps et sera paramétrable ou réactualisé en fonction des changements de pratiques de la clientèle. Enfin, le calculateur pourra simuler les effets de politiques de développement durable.

Le tourisme génèrerait annuellement en Nouvelle-Aquitaine près de 8,5 millions de tonnes de CO² (soit 7 % des émissions touristiques nationales selon l'ADEME).

Le poste des transports (56%) est celui qui génère le plus d'émissions :

45% des émissions totales concernent le transport aller-retour domicile-lieu de villégiature et 11% des émissions sont liées aux transports sur place

Suivent :
13 % à la restauration,
10 % aux achats de biens durables,
9 % aux hébergements,
9 % aux loisirs,
4 % des émissions sont générées par des activités de soutien.