De l'aveu de tous, le véritable enjeu n'est pas sur l'exercice en cours, mais sur le prochain. 2020 doit donner le coup d'envoi du retour massif des touristes sur les rives du Bosphore et en Cappadoce - DR : RP
Quatre ans après l'attentat ayant fait 102 morts à Ankara, et trois ans après le coup d'Etat raté, les Français peinent à retourner massivement en Turquie, un pays qu'ils ont pourtant porté aux nues dans le passé.
"La Cappadoce a été découverte par les touristes français. Le marché hexagonal est nettement plus lent à reprendre que celui des Italiens ou encore des Belges", souffle Güney Levi, vice-président de Deluks Turizm, un tour-opérateur turc.
Malgré tout, la reprise semble se dessiner, dans des proportions moindres que nos voisins européens. Selon les chiffres communiqués par Valérie Boned, les Français donnent l'impression de s'intéresser de nouveau à la destination.
La secrétaire générale des EdV a dévoilé, lors de la convention en Cappadoce, le baromètre arrêté en avril 2019 : "nous observons une belle reprise, avec une croissance du nombre de passagers de 64% et un accroissement du volume d'affaires de 70%."
De quoi faire pâlir de plaisir bon nombre de destinations, d'autant que les échos font état d'une année 2019 compliquée chez les tour-opérateurs français.
Un optimisme de mise du côté du spécialiste tricolore des rives du Bosphore. "La croissance est là, nous dépassons d'ores et déjà largement notre chiffre de l'année dernière", se félicite Selatt Erdogan, le directeur commercial de Mondial Tourisme.
"Attention, l'été n'est pas encore joué, car nous avons un gros stock avec 60 000 sièges, dont nous avons écoulé environ 60%."
L'embellie ne serait pas communicative à tous les acteurs. "Nous n'avons aucune demande de séjours de la part des agences de voyages pour les groupes" s'exclame Line Seuron, la directrice commerciale de Parfums du Monde.
Comment expliquer cette lente reprise ou ce détournement des acteurs du tourisme ?
"La Cappadoce a été découverte par les touristes français. Le marché hexagonal est nettement plus lent à reprendre que celui des Italiens ou encore des Belges", souffle Güney Levi, vice-président de Deluks Turizm, un tour-opérateur turc.
Malgré tout, la reprise semble se dessiner, dans des proportions moindres que nos voisins européens. Selon les chiffres communiqués par Valérie Boned, les Français donnent l'impression de s'intéresser de nouveau à la destination.
La secrétaire générale des EdV a dévoilé, lors de la convention en Cappadoce, le baromètre arrêté en avril 2019 : "nous observons une belle reprise, avec une croissance du nombre de passagers de 64% et un accroissement du volume d'affaires de 70%."
De quoi faire pâlir de plaisir bon nombre de destinations, d'autant que les échos font état d'une année 2019 compliquée chez les tour-opérateurs français.
Un optimisme de mise du côté du spécialiste tricolore des rives du Bosphore. "La croissance est là, nous dépassons d'ores et déjà largement notre chiffre de l'année dernière", se félicite Selatt Erdogan, le directeur commercial de Mondial Tourisme.
"Attention, l'été n'est pas encore joué, car nous avons un gros stock avec 60 000 sièges, dont nous avons écoulé environ 60%."
L'embellie ne serait pas communicative à tous les acteurs. "Nous n'avons aucune demande de séjours de la part des agences de voyages pour les groupes" s'exclame Line Seuron, la directrice commerciale de Parfums du Monde.
Comment expliquer cette lente reprise ou ce détournement des acteurs du tourisme ?
La politique, toujours la politique, rien que la politique ?
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Si le tourisme de loisirs affiche une certaine vitalité, même en partant de très loin, le MICE a connu un arrêt durable mais annoncé.
"Les entreprises m'ont averti dès 2015, suite à l'attentat d'Ankara, que la Turquie serait sur la liste rouge jusqu'en 2019," rapporte Nurten Keskin Rollier, de l'agence Wisdom & Blue Days Travel.
Cette signalisation plaçant d'office la destination comme infréquentable pendant quatre ans, les groupes à venir en Cappadoce ou dans les autres régions du pays ont été plus que rares.
Et la responsable des réceptifs de poursuivre : "il ne faut pas omettre le fait que des décisions politiques défavorisent certaines destinations comme la Turquie. Surtout que ces choix sont parfois pris sous l'influence de lobbies."
Le ressentiment est assez vivace, non pas contre les Français, comme pourrait le faire penser l'hymne national sifflé lors du match de football contre les bleus à Konya, mais à l'encontre de ses politiques.
Ces derniers privilégieraient des pays où l'attachement est plus fort et surtout où les investissements des entreprises tricolores ont été importants.
Les professionnels du tourisme interrogés s'inquiètent tous du puissant rôle joué par les lobbies.
Le tourisme et la politique sont toujours intimement liés, surtout dans un pays politisé comme le nôtre. Un avis partagé par la responsable du TO Deluks Turizm : "le Français est bien plus sensible à la politique au moment de choisir une destination que bien des peuples."
Toutefois, depuis quelques mois, les projecteurs se sont détournés d'Istanbul, pour se braquer sur Londres ou sur les USA qui sont devenus de nouvelles sources d'inquiétudes.
"Je reconnais un certain calme médiatique en France. N'oublions pas que les médias sont une des causes de la désaffection des touristes français," peste Selatt Erdogan.
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Le ressentiment est assez vivace, non pas contre les Français, comme pourrait le faire penser l'hymne national sifflé lors du match de football contre les bleus à Konya, mais à l'encontre de ses politiques.
Ces derniers privilégieraient des pays où l'attachement est plus fort et surtout où les investissements des entreprises tricolores ont été importants.
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Le tourisme et la politique sont toujours intimement liés, surtout dans un pays politisé comme le nôtre. Un avis partagé par la responsable du TO Deluks Turizm : "le Français est bien plus sensible à la politique au moment de choisir une destination que bien des peuples."
Toutefois, depuis quelques mois, les projecteurs se sont détournés d'Istanbul, pour se braquer sur Londres ou sur les USA qui sont devenus de nouvelles sources d'inquiétudes.
"Je reconnais un certain calme médiatique en France. N'oublions pas que les médias sont une des causes de la désaffection des touristes français," peste Selatt Erdogan.
Les agents de voyages montrés du doigt
Stigmatiser la politique et les médias serait trop réducteur, il y a aussi un rôle joué par un office de tourisme jusque-là absent et par les agents de voyages.
Après la période délicate suite aux attentats, l'OT de Turquie en France s'est montrée très discrète et sans une présence de tous les instants, la place a été prise par d'autres.
Pour le directeur commercial de Mondial Tourisme "l'OT de Tunisie a été plus performant sur le marché français, puis il ne faut pas perdre de vue que nous parlons là d'un pays francophone, ce qui rassure aussi les Français."
Cette reprise en main de l'organe marketing de la destination se veut salvatrice pour les professionnels qui espèrent tous que la Turquie sera de nouveau présente à la télévision, dans le métro et dans les agences.
D'ailleurs les agents n'ont pas été épargnés par les critiques. Une reprise est aussi une volonté et une connaissance de la destination, face à des objectifs de ventes, les employés des points de vente rechigneraient à la vendre, voire même la proposer.
"Les agents de voyages sont à l'image de leurs clients, ils ne connaissent pas la Turquie.
Nous devons reprendre notre bâton de pèlerin avec l'appui de l'OT pour éduquer et intéresser les AGV", se veut pédagogue Line Seuron, la directrice commerciale de Parfums du Monde.
Après la période délicate suite aux attentats, l'OT de Turquie en France s'est montrée très discrète et sans une présence de tous les instants, la place a été prise par d'autres.
Pour le directeur commercial de Mondial Tourisme "l'OT de Tunisie a été plus performant sur le marché français, puis il ne faut pas perdre de vue que nous parlons là d'un pays francophone, ce qui rassure aussi les Français."
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D'ailleurs les agents n'ont pas été épargnés par les critiques. Une reprise est aussi une volonté et une connaissance de la destination, face à des objectifs de ventes, les employés des points de vente rechigneraient à la vendre, voire même la proposer.
"Les agents de voyages sont à l'image de leurs clients, ils ne connaissent pas la Turquie.
Nous devons reprendre notre bâton de pèlerin avec l'appui de l'OT pour éduquer et intéresser les AGV", se veut pédagogue Line Seuron, la directrice commerciale de Parfums du Monde.
La confirmation de la reprise sera-t-elle pour 2020 ?
Si le calme semble s'installer dans les médias et en politique, il devra perdurer pour assurer la confirmation du retour de la Turquie comme l'une des destinations préférées des Français.
De l'aveu de tous, le véritable enjeu n'est pas sur l'exercice en cours, mais sur le prochain.
2020 doit donner le coup d'envoi du retour massif des touristes sur les rives du Bosphore et en Cappadoce, "nous espérons que ce sera l'année de la confirmation", souhaite Nurten Keskin Rollier.
Alors que les signaux positifs se multiplient, le tour-opérateur Deluks Turizm (réceptif pour Pacha Tours, Voyamar, Ailleurs...) a décidé d'affréter en 2020.
"Ce seront plus de 12 000 sièges qui seront bloqués depuis Paris, Lyon, Nantes et Mulhouse", s'enthousiasme Güney Levi. Le TO n'est pas le seul à regarder l'avenir avec avidité, car Mondial Tourisme table sur une même dynamique sur la Turquie.
Mais si les Français ne reviennent pas, la Turquie fera sans eux.
Et la conseillère de TURSAB de prophétiser : "nous pouvons faire sans la France, mais vous avez une place particulière pour nous. Les Français sont très désirés."
Reste à savoir s'ils désirent autant la Turquie ?
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