Le lac Satpara est situé à une altitude de 2 636 mètres (8 650 pieds) et s’étend sur une superficie de 2,5 km² - crédit photo : ambassade du Pakistan
Le Pakistan pourrait-il devenir l’une des prochaines destinations ?
Toujours en quête de nouveauté et d’originalité, le secteur du tourisme pourrait bien s’y intéresser. Pourtant, l’image de pays dangereux reste collée au Pakistan.
Et pour cause, le Ministère des Affaires Étrangères reste très prudent sur le pays, en proposant une carte quasiment entièrement rouge avec des îlots orange.
Même si ces cartes restent indicatives, en complément des conseils aux voyageurs, celle-ci n’est pas engageante, loin s'en faut...
Et pourtant, le pays a fait beaucoup d’efforts pour lutter contre les groupuscules terroristes et l’époque où les morts se comptaient quotidiennement par dizaines est désormais révolu.
« Bien sûr il faut être réaliste, indique Adeel Khokar, responsable du bureau du tourisme à l’ambassade du Pakistan. Nous avons des problèmes aux frontières, je ne vais pas dire le contraire. Mais nous avons fait des progrès considérables ces dernières années et le nombre d’attentats a drastiquement diminué... ».
Ce ne serait donc pas un handicap, d’autant que, assène-t-il, la problématique « attentat » s’est considérablement élargie, atteignant l’Europe... Suivez son regard.
Toujours en quête de nouveauté et d’originalité, le secteur du tourisme pourrait bien s’y intéresser. Pourtant, l’image de pays dangereux reste collée au Pakistan.
Et pour cause, le Ministère des Affaires Étrangères reste très prudent sur le pays, en proposant une carte quasiment entièrement rouge avec des îlots orange.
Même si ces cartes restent indicatives, en complément des conseils aux voyageurs, celle-ci n’est pas engageante, loin s'en faut...
Et pourtant, le pays a fait beaucoup d’efforts pour lutter contre les groupuscules terroristes et l’époque où les morts se comptaient quotidiennement par dizaines est désormais révolu.
« Bien sûr il faut être réaliste, indique Adeel Khokar, responsable du bureau du tourisme à l’ambassade du Pakistan. Nous avons des problèmes aux frontières, je ne vais pas dire le contraire. Mais nous avons fait des progrès considérables ces dernières années et le nombre d’attentats a drastiquement diminué... ».
Ce ne serait donc pas un handicap, d’autant que, assène-t-il, la problématique « attentat » s’est considérablement élargie, atteignant l’Europe... Suivez son regard.
« La sécurité est impressionnante »
Autres articles
-
Covid 19 : un documentaire du MAE revient sur le rapatriement des 370 000 Français bloqués à travers le monde
-
#LaBonneNouvelleduJour : plus de la moitié des pays ont levé les restrictions sur les voyages !
-
Restrictions voyages : quels sont les pays encore accessibles aux Français ? (Canaries, Bahamas - réactualisé 04/11/2020)
-
Qatar Airways mise sur le Pakistan et renforce ses liaisons
-
Palmes du Tourisme Durable : c'est parti pour la 3e édition 2019 !
Georges Lefeuvre, chercheur à l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques) et ex-attaché politique auprès de la commission européenne au Pakistan (2002-2009) confirme.
« J’y étais en avril 2018 et j’ai été étonné. Même si je ne suis pas le voyageur lambda, on sent que la population a moins peur », assure-t-il.
Ses chiffres, établis lorsqu’il était analyste auprès de l’UE, dénombraient en moyenne 30 morts par jour (en 2009 environ 12 000 décès dus à une attaque terroriste ou aux réponses militaires à ces attaques).
En gardant la même méthode, il dénombre environ 1 260 personnes cette année, soit 10 fois moins qu’alors.
Ces décès sont quasiment tous concentrés dans l’Ouest du pays. Le Balouchistan et les zones tribales le long de l’Afghanistan sont des zones tampon, où les mouvements islamistes talibans internationaux sont encore très présents.
« Mais de toute manière, ce sont des zones où personne n’enverra de touristes et le reste du pays est praticable. La démarche de l’ambassade n’est pas dénuée de sens, même s’il ne faut pas être naïf : elle cherche à redorer son image dans les jeux diplomatiques ».
« La présence militaire est considérable », ajoute-t-il. Les militaires, très puissants dans le pays, ont mis en place des check points (« très stricts, ils ne rigolent pas »), auxquels s’ajoutent ceux de la police et des organismes paramilitaires pour créer une zone de sécurité sur les routes.
« Ils sont nombreux, parfois à 1km d’écart, ce qui ralentit beaucoup sur les routes, mais la sécurité est impressionnante ».
« J’y étais en avril 2018 et j’ai été étonné. Même si je ne suis pas le voyageur lambda, on sent que la population a moins peur », assure-t-il.
Ses chiffres, établis lorsqu’il était analyste auprès de l’UE, dénombraient en moyenne 30 morts par jour (en 2009 environ 12 000 décès dus à une attaque terroriste ou aux réponses militaires à ces attaques).
En gardant la même méthode, il dénombre environ 1 260 personnes cette année, soit 10 fois moins qu’alors.
Ces décès sont quasiment tous concentrés dans l’Ouest du pays. Le Balouchistan et les zones tribales le long de l’Afghanistan sont des zones tampon, où les mouvements islamistes talibans internationaux sont encore très présents.
« Mais de toute manière, ce sont des zones où personne n’enverra de touristes et le reste du pays est praticable. La démarche de l’ambassade n’est pas dénuée de sens, même s’il ne faut pas être naïf : elle cherche à redorer son image dans les jeux diplomatiques ».
« La présence militaire est considérable », ajoute-t-il. Les militaires, très puissants dans le pays, ont mis en place des check points (« très stricts, ils ne rigolent pas »), auxquels s’ajoutent ceux de la police et des organismes paramilitaires pour créer une zone de sécurité sur les routes.
« Ils sont nombreux, parfois à 1km d’écart, ce qui ralentit beaucoup sur les routes, mais la sécurité est impressionnante ».
Richesses culturelles et naturelles
Dans le massif du Karakoram (ou Karakorum), le K2 est le 2e plus haut sommet du monde, avec l’altitude officielle de 8 611 m – crédit photo : ambassade du Pakistan
Et c’est vrai qu’il a du potentiel à offrir, le Pakistan, tant pour les amoureux de lieux culturels que pour les sportifs en quête de sensations.
« Le Pakistan a un réel potentiel touristique. Il y a des sites naturels très différents : du littoral à la très haute montagne en passant par le désert » explique Adeel Kohkar.
La montagne, c’est un peu l’argument numéro 1 des paysages du pays, et pourrait se révéler être un paradis pour les trekkeurs. Le Mont K2 (2e plus haut sommet du monde) au nord-est, près de Karimabad, la région de Gilgit ou celle de Chitral restent des références, qui attiraient beaucoup les Français dans les années 80.
C’est aussi un énorme mélange culturel, avec pour chaque région, sa langue et sa culture originale. Au nord d’Islamabad, Taxila est par exemple un haut lieu de fouilles archéologiques et le Pakistan était, avant d’être secoué par les attentats, un haut lieu de tourisme culturel.
« Le Pakistan est une mosaïque culturelle. Le meilleur exemple, c'est la richesse de notre patrimoine religieux, explique Adeel Kokhar. Il y a des mosquées construites au XVIe, XVIIe ou XVIIIe siècle, une forte présence de la culture Sikh, qui fut créée au Pakistan - le pays est d’ailleurs un lieu de pèlerinage et il y a même un festival Sikh - il y a des temples hindous et des monastères chrétiens vieux de 400 ans ».
Adeel Kokhar insiste : « les Français ont beaucoup de vacances, et le Pakistan a tout pour leur plaire. C’est un endroit du monde à découvrir ». Pour les y inciter, il a organisé des campagnes de communication et des éductours pour que les professionnels s’intéressent à la destination.
L’Office du tourisme du Pakistan a d’ailleurs créé son site web "découvrez le Pakistan" récemment.
Tout est prêt : il ne manque que les touristes...
« Le Pakistan a un réel potentiel touristique. Il y a des sites naturels très différents : du littoral à la très haute montagne en passant par le désert » explique Adeel Kohkar.
La montagne, c’est un peu l’argument numéro 1 des paysages du pays, et pourrait se révéler être un paradis pour les trekkeurs. Le Mont K2 (2e plus haut sommet du monde) au nord-est, près de Karimabad, la région de Gilgit ou celle de Chitral restent des références, qui attiraient beaucoup les Français dans les années 80.
C’est aussi un énorme mélange culturel, avec pour chaque région, sa langue et sa culture originale. Au nord d’Islamabad, Taxila est par exemple un haut lieu de fouilles archéologiques et le Pakistan était, avant d’être secoué par les attentats, un haut lieu de tourisme culturel.
« Le Pakistan est une mosaïque culturelle. Le meilleur exemple, c'est la richesse de notre patrimoine religieux, explique Adeel Kokhar. Il y a des mosquées construites au XVIe, XVIIe ou XVIIIe siècle, une forte présence de la culture Sikh, qui fut créée au Pakistan - le pays est d’ailleurs un lieu de pèlerinage et il y a même un festival Sikh - il y a des temples hindous et des monastères chrétiens vieux de 400 ans ».
Adeel Kokhar insiste : « les Français ont beaucoup de vacances, et le Pakistan a tout pour leur plaire. C’est un endroit du monde à découvrir ». Pour les y inciter, il a organisé des campagnes de communication et des éductours pour que les professionnels s’intéressent à la destination.
L’Office du tourisme du Pakistan a d’ailleurs créé son site web "découvrez le Pakistan" récemment.
Tout est prêt : il ne manque que les touristes...
Quels sont les conseils aux voyageurs ?
« Hasard de calendrier : nous ouvrons notre office du tourisme au moment où la France réduit ses recommandations » se félicite Adeel Khokar.
Deux zones sont passées de rouge à orange. Pour Patrice Paoli, directeur du Centre de crise du ministère des Affaires, qui s’exprimait sur les «zones à risques» de manière globale sans évoquer en particulier le Pakistan, «la cartographie est relative, et doit être modulée et compléter par les conseils écrits que nous souhaitons le plus complets possibles.»
Et de ce point de vue, le Pakistan est un bon exemple : les conseils sont prudents, mais pas aussi inquiétants que pourrait le faire penser la carte. Ils parlent d'accrochages à la frontière indienne, quand la carte ne montre pas de différence flagrante avec la frontière ouest ou le Balouchistan.
Et si les secours d'urgence sont considérés comme perfectibles, c'est avant tout la superficie du pays qui est évoquée et, comme le précise Georges Lefeuvre par l'importance du nombre de contrôles de sécurité.
Le Centre de crise appuie son travail sur « un travail de renseignement par des spécialistes. Nous mettons en commun toutes les informations, parmi lesquelles celles des professionnels du tourisme lorsqu’il y en a » afin de proposer un regard le plus objectif possible, y compris dans la formulation des conseils.
Autre problématique qui peut avoir une incidence : le Centre de crise prend aussi en compte les risques naturels, et notamment sismiques au Pakistan.
Enfin, le ministère ajoute que l’accès à certaines zones du Pakistan est soumis à l’obtention d’un NOC (non-objection certificate), "qui est demandé à chaque check point", rappelle Georges Lefeuvre.
Deux zones sont passées de rouge à orange. Pour Patrice Paoli, directeur du Centre de crise du ministère des Affaires, qui s’exprimait sur les «zones à risques» de manière globale sans évoquer en particulier le Pakistan, «la cartographie est relative, et doit être modulée et compléter par les conseils écrits que nous souhaitons le plus complets possibles.»
Et de ce point de vue, le Pakistan est un bon exemple : les conseils sont prudents, mais pas aussi inquiétants que pourrait le faire penser la carte. Ils parlent d'accrochages à la frontière indienne, quand la carte ne montre pas de différence flagrante avec la frontière ouest ou le Balouchistan.
Et si les secours d'urgence sont considérés comme perfectibles, c'est avant tout la superficie du pays qui est évoquée et, comme le précise Georges Lefeuvre par l'importance du nombre de contrôles de sécurité.
Le Centre de crise appuie son travail sur « un travail de renseignement par des spécialistes. Nous mettons en commun toutes les informations, parmi lesquelles celles des professionnels du tourisme lorsqu’il y en a » afin de proposer un regard le plus objectif possible, y compris dans la formulation des conseils.
Autre problématique qui peut avoir une incidence : le Centre de crise prend aussi en compte les risques naturels, et notamment sismiques au Pakistan.
Enfin, le ministère ajoute que l’accès à certaines zones du Pakistan est soumis à l’obtention d’un NOC (non-objection certificate), "qui est demandé à chaque check point", rappelle Georges Lefeuvre.