L’alpha mâle a poussé la porte de Big-Boss Voyages. Il était 11h24 et en une nanoseconde, le soleil brillait, je ne pleurais plus un minet imberbe, pâle et fade de 6 ans mon cadet et mon travail d’agent de voyages blonde devenait d’un seul coup le plus beau métier du monde - Dessin Raf
On a l’habitude de ce rythme mais franchement, après 10 ans de comptoir, travailler tout l’hiver chaque jour de 10h à 20h30 (et ça n’est qu’une moyenne) presque 6 jours par semaine commence à me lasser un poil.
On travaille comme des forçats pendant 3 mois.
Si on arrive à tenir, c’est parce qu’on sait qu’au moment où arrivent les vacances scolaires d’hiver, le rythme ralentit d’un seul coup.
Et comme il y a encore de la place à peu près partout pour juillet/août (en plus, la foule ne se précipite pas encore à l’agence), mars, avril et mai sont les 3 mois où normalement, on peut travailler à peu près sans pression ni stress.
Mais les années se suivent et ne se ressemblent pas : la très haute saison traine en longueur et l’hiver n’en finit pas.
Giboulées glaciales, vent, dernières minutes, crash aérien, grèves perlées, je n’ai ressenti aucun plaisir en ce mois de mars.
En plus, et sans m’étendre sur le sujet (je suis bavarde mais pudique), deux semaines après la Saint-Valentin, celui dont je pensais qu’il était l’homme de ma vie a fait jouer la concurrence et j’ai perdu. (n’en parlons plus et laissez-moi souffrir en silence…)
On travaille comme des forçats pendant 3 mois.
Si on arrive à tenir, c’est parce qu’on sait qu’au moment où arrivent les vacances scolaires d’hiver, le rythme ralentit d’un seul coup.
Et comme il y a encore de la place à peu près partout pour juillet/août (en plus, la foule ne se précipite pas encore à l’agence), mars, avril et mai sont les 3 mois où normalement, on peut travailler à peu près sans pression ni stress.
Mais les années se suivent et ne se ressemblent pas : la très haute saison traine en longueur et l’hiver n’en finit pas.
Giboulées glaciales, vent, dernières minutes, crash aérien, grèves perlées, je n’ai ressenti aucun plaisir en ce mois de mars.
En plus, et sans m’étendre sur le sujet (je suis bavarde mais pudique), deux semaines après la Saint-Valentin, celui dont je pensais qu’il était l’homme de ma vie a fait jouer la concurrence et j’ai perdu. (n’en parlons plus et laissez-moi souffrir en silence…)
L’alpha mâle a poussé la porte de Big-Boss Voyage
Bref, mars 2015 n’a été qu’une succession d’épreuves, de frustrations, de déchirements, de rhumes et de larmes.
Je me disais que mon quotidien d’agent de voyages et ma vie de blonde frivole désormais célibataire n’étaient que grisaille et tiédeur molle.
Le manque d’originalité et d’innovation de ce que les tour-operateurs avaient à me proposer achevait de m’enfoncer dans ma déprime.
Je n’ai toujours rien de prévu pour mes 15 jours de vacances du mois de mai, c’est dire…
Ce matin, comme chaque matin depuis cent jours, j’ai enfoncé un bonnet sur mes cheveux tristes, je me suis faufilée entre les gouttes pour rejoindre Big-Boss Voyages, poussé la porte, grogné un « salut les filles » guère enthousiaste et me suis assise à mon bureau en lançant simultanément mes mails, Amadeus et le logiciel de CRM qui me donne 50 ordres par jour.
Tel un robot froid, j’ai transmis les nouvelles demandes aux filles, traité les files d’appel Amadeus, accompli les tâches les unes après les autres quand soudain…
L’alpha mâle a poussé la porte de Big-Boss Voyage. Il était 11h24 et en une nanoseconde, le soleil brillait, je ne pleurais plus un minet imberbe, pâle et fade de 6 ans mon cadet et mon travail d’agent de voyages blonde devenait d’un seul coup le plus beau métier du monde.
Je me disais que mon quotidien d’agent de voyages et ma vie de blonde frivole désormais célibataire n’étaient que grisaille et tiédeur molle.
Le manque d’originalité et d’innovation de ce que les tour-operateurs avaient à me proposer achevait de m’enfoncer dans ma déprime.
Je n’ai toujours rien de prévu pour mes 15 jours de vacances du mois de mai, c’est dire…
Ce matin, comme chaque matin depuis cent jours, j’ai enfoncé un bonnet sur mes cheveux tristes, je me suis faufilée entre les gouttes pour rejoindre Big-Boss Voyages, poussé la porte, grogné un « salut les filles » guère enthousiaste et me suis assise à mon bureau en lançant simultanément mes mails, Amadeus et le logiciel de CRM qui me donne 50 ordres par jour.
Tel un robot froid, j’ai transmis les nouvelles demandes aux filles, traité les files d’appel Amadeus, accompli les tâches les unes après les autres quand soudain…
L’alpha mâle a poussé la porte de Big-Boss Voyage. Il était 11h24 et en une nanoseconde, le soleil brillait, je ne pleurais plus un minet imberbe, pâle et fade de 6 ans mon cadet et mon travail d’agent de voyages blonde devenait d’un seul coup le plus beau métier du monde.
1m95 de virilité et de magnétisme en provenance de Tomar
L’œil pétillant, le sourire carnassier, la mèche impeccable, la chemise blanche savamment entrebâillée sur un torse puissant laissant apercevoir une chaîne en or, la carrure majestueuse, il se tenait devant moi, souple, racé, élégant, sexy et tellement désirable.
Tu vois James Bond ? Le même en méditerranéen. 1m95 de virilité et de magnétisme en provenance de Tomar, connu pour être le plus beau village du Portugal.
Le rose m’est monté aux joues, mes genoux ont flageolé, j’ai senti mes barrettes fondre et mon chignon tomber en cascade sur mes épaules.
J’ai alors bredouillé un inintelligible « Carlos, que fais-tu ici ? ».
J’ai fermé les yeux et j’ai prié Sainte Rita, patronne des causes désespérées et Sainte Grazia, patronne des blondes frivoles pour qu’il me réponde « Tu es la quintessence de notre métier et tu mérites le meilleur. Quitte ton bureau, je t’emmène à Bora-Bora en première classe. Emporte juste ton passeport, nous n’avons besoin de rien : nous vivrons nus, je cueillerai des fruits et chasserai le poisson à mains nues pour toi ».
J’ai ouvert les yeux et Carlos a ouvert sa bouche d’or.
« Tu as peut-être entendu parler de MisterFly ? » (tu parles, ça fait 3 semaines que la profession ne parle que de ça…) « J’ai sélectionné 10 agences de la région parisienne et je suis venu vous présenter notre concept. Si tes collègues et toi avez un peu de temps à me consacrer, bien sûr »
Tu vois James Bond ? Le même en méditerranéen. 1m95 de virilité et de magnétisme en provenance de Tomar, connu pour être le plus beau village du Portugal.
Le rose m’est monté aux joues, mes genoux ont flageolé, j’ai senti mes barrettes fondre et mon chignon tomber en cascade sur mes épaules.
J’ai alors bredouillé un inintelligible « Carlos, que fais-tu ici ? ».
J’ai fermé les yeux et j’ai prié Sainte Rita, patronne des causes désespérées et Sainte Grazia, patronne des blondes frivoles pour qu’il me réponde « Tu es la quintessence de notre métier et tu mérites le meilleur. Quitte ton bureau, je t’emmène à Bora-Bora en première classe. Emporte juste ton passeport, nous n’avons besoin de rien : nous vivrons nus, je cueillerai des fruits et chasserai le poisson à mains nues pour toi ».
J’ai ouvert les yeux et Carlos a ouvert sa bouche d’or.
« Tu as peut-être entendu parler de MisterFly ? » (tu parles, ça fait 3 semaines que la profession ne parle que de ça…) « J’ai sélectionné 10 agences de la région parisienne et je suis venu vous présenter notre concept. Si tes collègues et toi avez un peu de temps à me consacrer, bien sûr »
Carlos, si tu savais… je suis prête à te consacrer ma vie…
Carlos, si tu savais… je suis prête à te consacrer ma vie… alors je peux te consacrer tout le temps qu’il faudra. Carlos a alors dégainé son ordi, ouvert le système de recherche de MisterFly et m’a proposé de faire des recherches moi-même pour que je puisse me faire une idée des fonctionnalités du moteur.
En quelques clics, j’ai fait un booking (un Paris/Bora Bora pour lui et moi, mais, classe jusqu’au bout, il a feint de me pas saisir l’allusion).
Il a répondu à toutes mes questions : sur la puissance de la techno qui fait vivre le moteur, sur les fonctionnalités du back-office, sur le fait qu’on peut aller faire connaissance avec les agents du help-desk agences sur les Champs Elysées (des vrais gens avec l’accent parisien qu’on peut même toucher et qui acceptent les bisous, ça change…), sur la politique de rémunération des agences et sur les frais qui seront pris sur le futur site de vente directe…
Il m’a laissé sa carte (comme si j’en avais besoin…). J’ai fait un effet de cheveux et lui ai fait remarquer que je n’avais pas son numéro de portable, qui me serait bien utile en cas de gros pépin (il m’a promis que le help desk répondait en quelques sonneries. J’ai décelé une seconde d’hésitation qui me laisse croire qu’il avait très envie de me lâcher son 06 mais qu’il ne voulait pas avoir l’air d’être un garçon facile…)
Il est reparti comme il est venu, dans un halo de lumière, nous laissant excitées comme des folles à la perspective d’avoir enfin un partenaire aérien innovant, avec une offre aérienne, tant régulière que low-cost et charter, profonde et compétitive, ainsi qu’un service clients personnalisé, rapide et de qualité.
Et moi, j’ai choisi où j’irai en vacances au mois de mai : à Tomar, pour me refaire une santé et trouver un clone de Carlos.
En quelques clics, j’ai fait un booking (un Paris/Bora Bora pour lui et moi, mais, classe jusqu’au bout, il a feint de me pas saisir l’allusion).
Il a répondu à toutes mes questions : sur la puissance de la techno qui fait vivre le moteur, sur les fonctionnalités du back-office, sur le fait qu’on peut aller faire connaissance avec les agents du help-desk agences sur les Champs Elysées (des vrais gens avec l’accent parisien qu’on peut même toucher et qui acceptent les bisous, ça change…), sur la politique de rémunération des agences et sur les frais qui seront pris sur le futur site de vente directe…
Il m’a laissé sa carte (comme si j’en avais besoin…). J’ai fait un effet de cheveux et lui ai fait remarquer que je n’avais pas son numéro de portable, qui me serait bien utile en cas de gros pépin (il m’a promis que le help desk répondait en quelques sonneries. J’ai décelé une seconde d’hésitation qui me laisse croire qu’il avait très envie de me lâcher son 06 mais qu’il ne voulait pas avoir l’air d’être un garçon facile…)
Il est reparti comme il est venu, dans un halo de lumière, nous laissant excitées comme des folles à la perspective d’avoir enfin un partenaire aérien innovant, avec une offre aérienne, tant régulière que low-cost et charter, profonde et compétitive, ainsi qu’un service clients personnalisé, rapide et de qualité.
Et moi, j’ai choisi où j’irai en vacances au mois de mai : à Tomar, pour me refaire une santé et trouver un clone de Carlos.