Les présidents des réseaux de distribution restent sceptiques face aux nominations à la tête de Fram ou de Thomas Cook de personnalité "venues d'ailleurs" - Photo J.D.L.
Visiblement l’arrivée de Michel Resseguier et de Daniel Cohen n’impressionne pas plus que ça les réseaux de distribution.
Certes, Jean-Pierre Mas, co-Président de Selectour AFAT Voyages, estime qu’un peu de sang neuf est toujours une bonne chose :
"D’abord parce que la profession a tendance à tourner en rond, et ensuite parce que les savoir-faire extérieurs, surtout dans les technologies, sont souvent porteurs de nouveaux points de vue."
Mais dans l’ensemble, la réaction est pour le moins circonspecte.
"Je verrai avec le temps, prévient Richard Vainopoulos, le Président de Tourcom, qui doit bientôt rencontrer Daniel Cohen.
Sinon, à priori, si je reste ouvert à toutes les idées, du moment qu’elles sont constructives et rentables".
Certes, Jean-Pierre Mas, co-Président de Selectour AFAT Voyages, estime qu’un peu de sang neuf est toujours une bonne chose :
"D’abord parce que la profession a tendance à tourner en rond, et ensuite parce que les savoir-faire extérieurs, surtout dans les technologies, sont souvent porteurs de nouveaux points de vue."
Mais dans l’ensemble, la réaction est pour le moins circonspecte.
"Je verrai avec le temps, prévient Richard Vainopoulos, le Président de Tourcom, qui doit bientôt rencontrer Daniel Cohen.
Sinon, à priori, si je reste ouvert à toutes les idées, du moment qu’elles sont constructives et rentables".
Les attaques contre la distribution ne font pas des idées nouvelles
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"J’attends de voir. Je ne comprends pas tout, mais j’observe", se contente de dire également Jean Korcia, le président de Manor, qui n’a pas encore vu de résultats spectaculaires dans ce renouvellement du commandement au sommet des plus importantes entreprises du secteur.
Une chose est sûre : aucun des réseaux de distribution ne voit d’avenir dans la stratégie qui consiste à faire porter tout l’effort sur la distribution.
"C’est facile d’enlever à l’un pour habiller l’autre", commente ainsi le Pdt de Manor.
"Il met trop en opposition la distribution et la production", ajoute Adriana Minchela, la présidente du CEDIV, qui considère que Daniel Cohen n’apportera que des catastrophes s’il veut casser trop de choses d’un seul coup.
Une chose est sûre : aucun des réseaux de distribution ne voit d’avenir dans la stratégie qui consiste à faire porter tout l’effort sur la distribution.
"C’est facile d’enlever à l’un pour habiller l’autre", commente ainsi le Pdt de Manor.
"Il met trop en opposition la distribution et la production", ajoute Adriana Minchela, la présidente du CEDIV, qui considère que Daniel Cohen n’apportera que des catastrophes s’il veut casser trop de choses d’un seul coup.
"Pas la peine de jouer les va-t-en-guerre"
"En s’en prenant à la distribution pour réduire ses coûts, il n’apporte rien de nouveau pour que tout le monde s’en sorte", estime de son côté la présidente du CEDIV, en conseillant au nouveau patron de FRAM une meilleur communication auprès des distributeurs.
"Il ne fera pas tout tout seul ; il a besoin de tout le monde et ce n’est pas la peine de jouer les va-t-en-guerre. Il vaudrait mieux discuter."
"S’il veut se débarrasser de la distribution à moyen terme, c’est une erreur, souligne Jean Korcia. C’est peut être logique pour un financier, mais un agent de voyage verra forcément les choses autrement."
"On a chacun nos entreprises, rappelle Richard Vainopoulos, en regrettant qu’on s’attaque encore aux réseaux alors que ceux-ci font tout de même 75 % des ventes.
Nous ne sommes pas là pour nous en mettre plein les poches mais pour servir nos adhérents et leur entreprises ; or sans les centrales de paiements, par exemple, combien de TO pourraient-ils s’en sortir ?"
Pour le Pdt de Tourcom, FRAM, par exemple, n’a pas besoin de faire des économies sur un point particulier mais de revoir l’ensemble de son modèle : "Et les questions de gestion, ça demande une stratégie claire", précise-t-il.
Comme Adriana Minchela, le co-Pdt de Selectour AFAT estime en fait que Dianel Cohen a commis une maladresse en parlant de « perdants-perdants » pour évoquer les rapports entre producteurs et distributeurs.
"Il commet la même erreur que Pascal d’Izaguirre, le patron de TUI France. Ce n’est pas comme ça qu’il va mobiliser la distribution pour vendre FRAM."
"Il ne fera pas tout tout seul ; il a besoin de tout le monde et ce n’est pas la peine de jouer les va-t-en-guerre. Il vaudrait mieux discuter."
"S’il veut se débarrasser de la distribution à moyen terme, c’est une erreur, souligne Jean Korcia. C’est peut être logique pour un financier, mais un agent de voyage verra forcément les choses autrement."
"On a chacun nos entreprises, rappelle Richard Vainopoulos, en regrettant qu’on s’attaque encore aux réseaux alors que ceux-ci font tout de même 75 % des ventes.
Nous ne sommes pas là pour nous en mettre plein les poches mais pour servir nos adhérents et leur entreprises ; or sans les centrales de paiements, par exemple, combien de TO pourraient-ils s’en sortir ?"
Pour le Pdt de Tourcom, FRAM, par exemple, n’a pas besoin de faire des économies sur un point particulier mais de revoir l’ensemble de son modèle : "Et les questions de gestion, ça demande une stratégie claire", précise-t-il.
Comme Adriana Minchela, le co-Pdt de Selectour AFAT estime en fait que Dianel Cohen a commis une maladresse en parlant de « perdants-perdants » pour évoquer les rapports entre producteurs et distributeurs.
"Il commet la même erreur que Pascal d’Izaguirre, le patron de TUI France. Ce n’est pas comme ça qu’il va mobiliser la distribution pour vendre FRAM."
"Pas question de toucher aux contrats pour sauver Willy"
Selon nos 4 interlocuteurs, cette "maladresse" s’explique beaucoup par des considérations internes, histoire de rassurer les collaborateurs en suggérant que le couperet pourrait tomber ailleurs que sur eux.
"On peut comprendre l’idée. Pour autant, pas question de sauver Willy", prévient clairement Richard Vainopoulos.
"Et pas question de remettre en question les contrats, ajoute aussi fermement Jean-Pierre Mas qui prépare avec Bernard Vairon, également co-Pdt de selectourAFAT Voyages, une nouvelle entrevue avec Daniel Cohen.
FRAM est notre 1er fournisseur et nous sommes son 1er distributeur. On a donc besoin l’un de l’autre. Ils ont de bons produits, nous ne sommes pas concurrent, et c’est un TO indépendant ; on cherche donc plutôt un terme gagnant-gagnant entre nous, pour booster les ventes dès cet été."
"Tout le monde était prêt à aider FRAM, renchérit Andriana Minchella, mais avec cette façon de s’y prendre, je ne sais pas si c’est encore le cas. On les comprend, mais ça passe mal."
Pour la présidente du CEDIV, le marché ne va pas se redresser de sitôt et les gens veulent surtout des vacances différentes :
"Tous ces patrons parlent d’internet, mais c’est déjà presque dépassé. Or dans ce qu’on nous dit, il n’y pas la moindre réflexion produit ; d’ailleurs, on est aussi en droit de se demander s’il n’y a pas trop de généralistes en France…"
"On peut comprendre l’idée. Pour autant, pas question de sauver Willy", prévient clairement Richard Vainopoulos.
"Et pas question de remettre en question les contrats, ajoute aussi fermement Jean-Pierre Mas qui prépare avec Bernard Vairon, également co-Pdt de selectourAFAT Voyages, une nouvelle entrevue avec Daniel Cohen.
FRAM est notre 1er fournisseur et nous sommes son 1er distributeur. On a donc besoin l’un de l’autre. Ils ont de bons produits, nous ne sommes pas concurrent, et c’est un TO indépendant ; on cherche donc plutôt un terme gagnant-gagnant entre nous, pour booster les ventes dès cet été."
"Tout le monde était prêt à aider FRAM, renchérit Andriana Minchella, mais avec cette façon de s’y prendre, je ne sais pas si c’est encore le cas. On les comprend, mais ça passe mal."
Pour la présidente du CEDIV, le marché ne va pas se redresser de sitôt et les gens veulent surtout des vacances différentes :
"Tous ces patrons parlent d’internet, mais c’est déjà presque dépassé. Or dans ce qu’on nous dit, il n’y pas la moindre réflexion produit ; d’ailleurs, on est aussi en droit de se demander s’il n’y a pas trop de généralistes en France…"
Des gens de cabinet qui ne sont pas là pour durer
Pour Jean-Pierre Mas, cette maladresse s’explique aussi par la volonté de mettre un coup de pied dans la fourmilière, car la profession a quelques rigidités dans son fonctionnement.
Il espère donc que ça fera bouger un peu les lignes entre la production et la distribution.
Sauf que le modèle français actuel est bien plus complexe que ça, selon lui, et qu’il ne faut pas sous-estimer la sensibilité extrême des relations Producteurs/distributeurs.
"Cela étant, nuance-t-il toutefois, si ces personnalités apportent un peu d’oxygène à la profession, ils viennent de cabinet et restent des redresseurs d’entreprises. Ils ne sont pas là pour durer n’auront donc pas d’impact à long terme."
"Entre ce qui se dit et ce qui se fait, il y a souvent beaucoup de chemin, mais je n’aimerais pas être à leur place", conclut Richard Vainopoulos, plutôt sceptique : "Ça va être dur."
Bref, qu’ils soient du sérail ou pas, les nouveaux patrons vont devoir user un peu plus leur bâton de pèlerin.
Il espère donc que ça fera bouger un peu les lignes entre la production et la distribution.
Sauf que le modèle français actuel est bien plus complexe que ça, selon lui, et qu’il ne faut pas sous-estimer la sensibilité extrême des relations Producteurs/distributeurs.
"Cela étant, nuance-t-il toutefois, si ces personnalités apportent un peu d’oxygène à la profession, ils viennent de cabinet et restent des redresseurs d’entreprises. Ils ne sont pas là pour durer n’auront donc pas d’impact à long terme."
"Entre ce qui se dit et ce qui se fait, il y a souvent beaucoup de chemin, mais je n’aimerais pas être à leur place", conclut Richard Vainopoulos, plutôt sceptique : "Ça va être dur."
Bref, qu’ils soient du sérail ou pas, les nouveaux patrons vont devoir user un peu plus leur bâton de pèlerin.