Pour le moment les acteurs ne savent pas sur quel pied danser quand à une possible réouverture le 15 décembre 2020 - Crédit photo : Depositphotos @denisismagilov
C'est à croire que le gouvernement a une dent contre le tourisme classique...
Alors qu'il a privé les agences de voyages traditionnelles de départs durant le confinement de novembre, tout en permettant à celles en ligne de pouvoir vendre des billets d'avion, l'exécutif a une nouvelle fois créé un imbroglio.
Cette fois-ci direction les montagnes françaises qui se transforment de plus en plus en volcans en éruption remplis de contestations.
"Aujourd'hui nos adhérents n'ont aucune réponse précise à donner à leurs clients, pour savoir ce qui sera ouvert lors des vacances de fin d'année," confie un peu désabusée, Pascale Jallet la secrétaire générale du Syndicat National des Résidences de Tourisme (SNRT).
En effet, alors que les élus se battent pour une réouverture des remontées mécaniques pour les vacances, les résidences de vacances ne savent toujours pas à quelle sauce elles pourront manger la dinde du réveillon.
"Pour l'instant ce que nous savons c'est que les résidences et villages vacances sont fermés administrativement au moins jusqu'au 15 décembre 2020. Enfin nous supposons cela," explique Bruno Clément, le directeur général adjoint de MMV.
Alors qu'il a privé les agences de voyages traditionnelles de départs durant le confinement de novembre, tout en permettant à celles en ligne de pouvoir vendre des billets d'avion, l'exécutif a une nouvelle fois créé un imbroglio.
Cette fois-ci direction les montagnes françaises qui se transforment de plus en plus en volcans en éruption remplis de contestations.
"Aujourd'hui nos adhérents n'ont aucune réponse précise à donner à leurs clients, pour savoir ce qui sera ouvert lors des vacances de fin d'année," confie un peu désabusée, Pascale Jallet la secrétaire générale du Syndicat National des Résidences de Tourisme (SNRT).
En effet, alors que les élus se battent pour une réouverture des remontées mécaniques pour les vacances, les résidences de vacances ne savent toujours pas à quelle sauce elles pourront manger la dinde du réveillon.
"Pour l'instant ce que nous savons c'est que les résidences et villages vacances sont fermés administrativement au moins jusqu'au 15 décembre 2020. Enfin nous supposons cela," explique Bruno Clément, le directeur général adjoint de MMV.
Le décret n°2020-1454, pomme de discorde !
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La raison de cet imbroglio et incertitude réside dans la modification du décret n° 2020-1454 du 27 novembre 2020 modifiant le décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020.
Alors que dans sa version d'octobre dernier le texte mentionnait les résidences de vacances, ces dernières ont disparu lors de la mise à jour de novembre. Ce n'est pas tout.
De plus"l'arrêté ne comporte pas de date de fin, pour le moment. On n'a que des suppositions y compris pour savoir si nous rouvrirons le 15 décembre 2020," tance le responsable de MMV.
Après la douche glaciale décidée par l'Exécutif, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat en charge du tourisme a bien essayé de rallumer la chaudière, mais en vain.
"Nous avons un accord oral du secrétaire d'Etat pour une réouverture le 15 décembre 2020, si les objectifs sanitaires sont d'ici là atteints," rapporte Pascale Jallet.
En effet, lors de son point presse du 30 novembre 2020, Jean-Baptiste Lemoyne avait réitéré son engagement.
Sauf que les promesses n'ont que peu d'impact sur les clients qui ont massivement annulé depuis début novembre, ni même sur les acteurs de la montagne.
Déjà échaudés par l'allocution d'Emmanuel Macron annonçant la fermeture des remontées, alors que le même jour Jean Castex avait promis une réponse sous dix jours, les professionnels sont devenus comme Saint-Thomas.
Dorénavant, ils ne croient que ce qu'ils peuvent lire, donc ils demandent à voir les textes de loi.
"Il y a une incertitude énorme. Sans bar, restaurant, ni remontée, ni piscine, ça commence à faire beaucoup quand même," résume la secrétaire générale du syndicat.
Dans ces conditions, se projeter ressemble plus à un travail de cartomancienne que de manager.
Alors que dans sa version d'octobre dernier le texte mentionnait les résidences de vacances, ces dernières ont disparu lors de la mise à jour de novembre. Ce n'est pas tout.
De plus"l'arrêté ne comporte pas de date de fin, pour le moment. On n'a que des suppositions y compris pour savoir si nous rouvrirons le 15 décembre 2020," tance le responsable de MMV.
Après la douche glaciale décidée par l'Exécutif, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat en charge du tourisme a bien essayé de rallumer la chaudière, mais en vain.
"Nous avons un accord oral du secrétaire d'Etat pour une réouverture le 15 décembre 2020, si les objectifs sanitaires sont d'ici là atteints," rapporte Pascale Jallet.
En effet, lors de son point presse du 30 novembre 2020, Jean-Baptiste Lemoyne avait réitéré son engagement.
Sauf que les promesses n'ont que peu d'impact sur les clients qui ont massivement annulé depuis début novembre, ni même sur les acteurs de la montagne.
Déjà échaudés par l'allocution d'Emmanuel Macron annonçant la fermeture des remontées, alors que le même jour Jean Castex avait promis une réponse sous dix jours, les professionnels sont devenus comme Saint-Thomas.
Dorénavant, ils ne croient que ce qu'ils peuvent lire, donc ils demandent à voir les textes de loi.
"Il y a une incertitude énorme. Sans bar, restaurant, ni remontée, ni piscine, ça commence à faire beaucoup quand même," résume la secrétaire générale du syndicat.
Dans ces conditions, se projeter ressemble plus à un travail de cartomancienne que de manager.
Le gouvernement fait les beaux jours... d'Airbnb
"C'est une catastrophe. Nous avons l'impression d'être un marin sur un canot de sauvetage en plein océan. Il n'a absolument aucun pouvoir sur la direction de son embarcation, il subit les vagues," analyse métaphoriquement, Jean Pochoy, le DG d’Azureva.
Nous espérons tous qu'il ne devra, ce marin, n'en subir que deux.
Surtout qu'à force d'affronter les contradictions gouvernementales, les acteurs ont préféré prendre une décision radicale, afin de ne pas faire de fausses joies à leurs clients.
"C'est le flou le plus complet, alors nous avons joué la sécurité, en les informant que nous serons fermés pendant les fêtes de fin d'année," rapporte le responsable de MMV.
Privées de leurs espaces communs et de toute convivialité, les vingt adresses ne recevront pas de skieurs qu'ils soient de fond ou de randonnée. Il n'est pas le seul, tous ses confrères ou concurrents ont suivi le mouvement.
Le Club Med a récemment annoncé la fermeture de tous ses établissements situés à la montagne jusqu'au dimanche 17 janvier 2021.
"Nous avons pris acte de l'impossibilité d'ouvrir nos resorts pour le moment. Nous nous mettons en ordre de marche pour être fin prêt à la mi-janvier," explique Anne Browaeys, directrice générale des marchés Europe-Afrique du Club Med.
Les autres se sont engouffrés dans la brèche, comme Azureva qui a décidé de garder bon nombre de portes closes jusqu'au 23 janvier 2021, afin de suivre la possible levée des restrictions pesant sur les bars et restaurants.
Il faut dire que bien souvent les opérateurs couplent les vacances au ski avec une formule demi-pension, modalité qu'il leur sera impossible de garantir.
"Le décret doit sortir entre le 10 et 15 décembre. Le manque de visibilité et de certitude est un vrai problème pour nous.
Aujourd'hui la personne qui veut bouger pour les fêtes va se diriger vers Airbnb, cette concurrence n'est pas vraiment drôle pour nous, se plaint-il.
De plus, il ne suffit pas d'appuyer sur l'interrupteur pour accueillir à nouveau des clients dans les chalets, cela nécessite des petits entretiens, remises à niveau, etc.
Nous espérons tous qu'il ne devra, ce marin, n'en subir que deux.
Surtout qu'à force d'affronter les contradictions gouvernementales, les acteurs ont préféré prendre une décision radicale, afin de ne pas faire de fausses joies à leurs clients.
"C'est le flou le plus complet, alors nous avons joué la sécurité, en les informant que nous serons fermés pendant les fêtes de fin d'année," rapporte le responsable de MMV.
Privées de leurs espaces communs et de toute convivialité, les vingt adresses ne recevront pas de skieurs qu'ils soient de fond ou de randonnée. Il n'est pas le seul, tous ses confrères ou concurrents ont suivi le mouvement.
Le Club Med a récemment annoncé la fermeture de tous ses établissements situés à la montagne jusqu'au dimanche 17 janvier 2021.
"Nous avons pris acte de l'impossibilité d'ouvrir nos resorts pour le moment. Nous nous mettons en ordre de marche pour être fin prêt à la mi-janvier," explique Anne Browaeys, directrice générale des marchés Europe-Afrique du Club Med.
Les autres se sont engouffrés dans la brèche, comme Azureva qui a décidé de garder bon nombre de portes closes jusqu'au 23 janvier 2021, afin de suivre la possible levée des restrictions pesant sur les bars et restaurants.
Il faut dire que bien souvent les opérateurs couplent les vacances au ski avec une formule demi-pension, modalité qu'il leur sera impossible de garantir.
"Le décret doit sortir entre le 10 et 15 décembre. Le manque de visibilité et de certitude est un vrai problème pour nous.
Aujourd'hui la personne qui veut bouger pour les fêtes va se diriger vers Airbnb, cette concurrence n'est pas vraiment drôle pour nous, se plaint-il.
De plus, il ne suffit pas d'appuyer sur l'interrupteur pour accueillir à nouveau des clients dans les chalets, cela nécessite des petits entretiens, remises à niveau, etc.
Pourquoi le SNRT a-t-il envoyé des lettres au gouvernement ?
Et si jamais le Gouvernement donnait son feu vert pour une réouverture le 15 décembre, que se passerait-il ?
"Il nous faut une dizaine de jours pour préparer un lieu. Il y en aura sans doute quelques résidences ouvertes, mais aucun village vacances," prédit le DG d'Azureva.
Il estime qu'il lui sera possible d'ouvrir pas plus de 30% du parc actuel. En attendant, les saisonniers n'ont pas été recrutés, les injonctions d'Elisabeth Borne, ministre du Travail n'y ont rien changé.
"En effet, la ministre l'a bien affirmé, sauf que nous attendons aussi des réponses sur la prise en charge du chômage partiel, car au-delà du 31 décembre nous n'avons aucune certitude," souligne Bruno Clément.
Sans salariés, une réouverture surprise autorisée par l'exécutif, ne sera pas possible. Odalys qui compte au total 150 résidences et chalets dans tous les massifs, annonce que 20 de ses résidences et l’ensemble de son offre de 80 chalets dans les Alpes et les Pyrénées ouvriront dès le 19 décembre 2020.
Pour Pierre & Vacances, une majorité de ses résidences à la montagne resteront fermées jusqu'au début du mois de janvier 2021. Il reste encore quelques incertitudes sur certaines adresses, tout dépendra de la publication du décret, mais aussi de la sécurisation des domaines skiables.
Faute de financement, les remontées resteront fermées et rien ne dit que les stations entretiennent les pistes. Pour les amoureux de ski de randonnées, raquettes ou autres, les montagnes françaises pourraient alors devenir un véritable danger.
"La première réaction suite à la publication du texte a été de ne pas rouvrir, il faut savoir que nous représentons 60% de l'hébergement à la montagne," explique Pascale Jallet.
Les Maires ont fait pression et les propriétaires d'appartement aussi.
"Nous ne pourrons jamais nous en sortir. J'espère que nous resterons fermés ou alors ouverts avec la restauration dans nos établissements, sinon ce sera la double peine," analyse Jean Pochoy.
Dans l'incapacité d'assurer la prestation promise aux clients, les opérateurs devront alors rembourser des milliers de réservations.
Alors que l'exécutif s'est réuni pour échanger sur le déconfinement, le SNRT vient d'adresser une lettre à différents membres du gouvernement.
L'objectif est simple : obtenir des réponses claires et éviter le "en même temps" cher au président Macron.
"Il nous faut une dizaine de jours pour préparer un lieu. Il y en aura sans doute quelques résidences ouvertes, mais aucun village vacances," prédit le DG d'Azureva.
Il estime qu'il lui sera possible d'ouvrir pas plus de 30% du parc actuel. En attendant, les saisonniers n'ont pas été recrutés, les injonctions d'Elisabeth Borne, ministre du Travail n'y ont rien changé.
"En effet, la ministre l'a bien affirmé, sauf que nous attendons aussi des réponses sur la prise en charge du chômage partiel, car au-delà du 31 décembre nous n'avons aucune certitude," souligne Bruno Clément.
Sans salariés, une réouverture surprise autorisée par l'exécutif, ne sera pas possible. Odalys qui compte au total 150 résidences et chalets dans tous les massifs, annonce que 20 de ses résidences et l’ensemble de son offre de 80 chalets dans les Alpes et les Pyrénées ouvriront dès le 19 décembre 2020.
Pour Pierre & Vacances, une majorité de ses résidences à la montagne resteront fermées jusqu'au début du mois de janvier 2021. Il reste encore quelques incertitudes sur certaines adresses, tout dépendra de la publication du décret, mais aussi de la sécurisation des domaines skiables.
Faute de financement, les remontées resteront fermées et rien ne dit que les stations entretiennent les pistes. Pour les amoureux de ski de randonnées, raquettes ou autres, les montagnes françaises pourraient alors devenir un véritable danger.
"La première réaction suite à la publication du texte a été de ne pas rouvrir, il faut savoir que nous représentons 60% de l'hébergement à la montagne," explique Pascale Jallet.
Les Maires ont fait pression et les propriétaires d'appartement aussi.
"Nous ne pourrons jamais nous en sortir. J'espère que nous resterons fermés ou alors ouverts avec la restauration dans nos établissements, sinon ce sera la double peine," analyse Jean Pochoy.
Dans l'incapacité d'assurer la prestation promise aux clients, les opérateurs devront alors rembourser des milliers de réservations.
Alors que l'exécutif s'est réuni pour échanger sur le déconfinement, le SNRT vient d'adresser une lettre à différents membres du gouvernement.
L'objectif est simple : obtenir des réponses claires et éviter le "en même temps" cher au président Macron.
Les professionnels demandent que les vacances de Pâques soient décalées
"Nous proposons à Jean Castex que le Gouvernement prenne en charge une partie de nos pertes d'exploitation et en échange nous nous engageons à ouvrir au maximum.
Ce double engagement permettra de mettre en place une communication positive," souhaite Pascale Jallet.
Si les signaux ne sont pas inquiétants sur la pérennité des opérateurs, les pertes n'en seront pas moins conséquentes.
Toutefois, les résidences à la mer et la campagne s'apprêtent à accueillir les frustrés du ski, il y aura plus d'adresses ouvertes qu'à l'accoutumée.
A quelques jours des premiers départs, même une bonne nouvelle ne suffira pas pour sauver l'hiver. Alors que 70% de ses clients ont annulé leurs réservations, pour Bruno Clément le directeur général de MMV, il va falloir faire durer le plus longtemps possible la saison "neige".
"Il faut la prise en compte du chômage partiel et la perte du chiffre d'affaires, mais à côté nous demandons à décaler les vacances scolaires de Pâques."
Pour le Club Med la décision a déjà été prise, sans attendre la position de l'exécutif, certains clubs allongeront leur période d'ouverture jusqu'au mois de mai.
Les autres acteurs souhaitent, eux, que les vacances de Pâques soient avancées d'une semaine, notamment les zones B et C pourvoyeuses d'amateurs de poudreuse, il sera alors peut être possible de sauver les meubles.
Ce scénario est désormais le seul envisagé par les professionnels du tourisme...
Ce double engagement permettra de mettre en place une communication positive," souhaite Pascale Jallet.
Si les signaux ne sont pas inquiétants sur la pérennité des opérateurs, les pertes n'en seront pas moins conséquentes.
Toutefois, les résidences à la mer et la campagne s'apprêtent à accueillir les frustrés du ski, il y aura plus d'adresses ouvertes qu'à l'accoutumée.
A quelques jours des premiers départs, même une bonne nouvelle ne suffira pas pour sauver l'hiver. Alors que 70% de ses clients ont annulé leurs réservations, pour Bruno Clément le directeur général de MMV, il va falloir faire durer le plus longtemps possible la saison "neige".
"Il faut la prise en compte du chômage partiel et la perte du chiffre d'affaires, mais à côté nous demandons à décaler les vacances scolaires de Pâques."
Pour le Club Med la décision a déjà été prise, sans attendre la position de l'exécutif, certains clubs allongeront leur période d'ouverture jusqu'au mois de mai.
Les autres acteurs souhaitent, eux, que les vacances de Pâques soient avancées d'une semaine, notamment les zones B et C pourvoyeuses d'amateurs de poudreuse, il sera alors peut être possible de sauver les meubles.
Ce scénario est désormais le seul envisagé par les professionnels du tourisme...