Normandie : Planet’Rêve déploie une offre prestige en autocar

La crise liée à la pandémie de Covid-19 a été l'occasion pour Ludovic Boinet, le fondateur de Planet’Rêve, de revoir son business model et sa production.

"J'ai décidé de recentrer l'activité sur les groupes depuis le confinement", précise-t-il. Un segment qu'il exploite depuis la création de son agence en 2013.

Finalement, la tentative de s'ouvrir aux clientèles individuelles n'aura pas été concluante. "L'ouverture d'une agence dans le village Décathlon de Mondeville en 2017 a été un flop, la synergie n'a jamais fonctionné. Le public de Décathlon est assez familial, et n'a peut-être pas le budget pour acheter des séjours à la carte", analyse le gérant de Planet'Rêve.

Alors que ses deux collaboratrices sont encore en chômage partiel, Ludovic Boinet assure à lui seul la prospection et le suivi commercial. "C'est encore extrêmement calme pour l'activité groupes, mes clients et prospects ne sont pas l'optique de se projeter sur 2021, j'ai signé le premier contrat depuis février la semaine dernière", commente-t-il.

Entre les seniors "tellement stigmatisés pendant trois mois et qui ont peur de repartir" et les CE "dont les salariés ne pourront pas reposer d'autres congés", la crise sanitaire n'épargne aucun de ses clients.

Depuis le début de la crise Covid, le gérant de Planet'Rêve comptabilise 1 800 clients dont le voyage a été reporté. "L'urgence porte sur les départs du 2e semestre, entre les clients qui font marche arrière, les compagnies aériennes qui suppriment des vols et les TO qui proposent le report, faute de remplissage..".

Mais Ludovic Boinet s'inquiète également pour l'an prochain. "Si l'on reporte tous les voyages, cela veut dire qu'il n'y aura pas de nouvelles ventes sur 2021, mais aussi qu'il n'y aura pas de place pour tout le monde.

Quand les représentants des Entreprises du Voyage ou des compagnies aériennes disent qu'il faudra être patients jusqu'en 2023 pour voir un retour à la normale, je commence à me dire qu'ils ont raison..."

Pour tenir le coup, ce patron d'agence a dû faire appel à un Prêt garanti par l'État (PGE). "C'est rageant de devoir s'endetter sur plusieurs années, de couvrir une année blanche pour quelque chose dont on n'est pas responsable, mais je n'ai pas le choix et encore j'ai la chance de l'avoir obtenu !"

Alors, comme de nombreux professionnels, Ludovic Boinet s'est tourné vers la production France, une offre qu'il ne proposait que pour les parcs d'attractions. "J'en ai vendu dans une vie antérieure, pendant plus de dix ans avant de fonder Planet'Rêve, ajoute-t-il.

Aujourd'hui, je travaille notamment avec des villages vacances comme Cap France qui propose des forfaits excursions, des Offices du tourisme et des DMC spécialistes".

Pour se démarquer, il est aussi devenu le partenaire de l’autocariste Henri Pavard, spécialisé dans les transports « Prestige », à bord de véhicules de 5 à 51 places, dans le Calvados.

"Nos bureaux sont dorénavant auprès de ses services pour accentuer notre collaboration, que ce soit pour des transferts aéroports ou des sorties autocar en France ou à l’étranger ", précise Ludovic Boinet.

La production s'enrichit au fil des semaines, pour proposer une quarantaine d'offres pour les groupes privatifs, notamment les seniors. "Il s'agit d'une production qui marchait bien il y a une quinzaine d'années, et j'espère bien qu'elle va repartir.

Les clients ne se mélangent avec personne d'autre, ils sont un peu en vase clos, cela peut être rassurant pour eux. Mais je ne pense pas que les décideurs de groupes seront réceptifs à ces offres avant août ou septembre". Croisons les doigts pour l'automne...