Dans l'épineux dossier Notre-Dame-des-Landes, Edouard Philippe et son gouvernement doivent rendre leur décision dans les prochains jours © Matignon
A Notre-Dames-des-Landes, l'épilogue est attendu dans les prochains jours et "la décision est très difficile", a une nouvelle fois reconnu Edouard Philippe, Premier ministre, lors d'une énième visite nantaise samedi 13 janvier 2018. Entre la construction d'un nouvel aéroport pour la région du grand Ouest et l'agrandissement de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, le choix que fera l'Etat, sera dans tous les cas lourd de conséquences financières et politiques.
"Dans nos professions, on a tous intérêt à avoir un vrai aéroport international qui nous permettent de nous développer. L'industrie du tourisme ne demande que ça", veut résumer Daniel Richou, à la tête de Richou Voyages, un voyagiste qui compte 29 points de vente dans l'Ouest et dont Nantes-Atlantiques est le premier aéroport. "Le grand Ouest a besoin de cette bouffée d'oxygène pour son avenir économique, industriel, commercial et touristique", élargit-il.
Certains partagent cet avis. Chez Air Transat, par exemple, on suit avec attention le dossier et on pencherait plutôt du côté "pour". "Nantes et la région Ouest sont très importantes pour nous", nous explique-t-on. La compagnie québécoise mettra d'ailleurs en place en 2018 une troisième liaison hebdomadaire vers Montréal.
"Dans nos professions, on a tous intérêt à avoir un vrai aéroport international qui nous permettent de nous développer. L'industrie du tourisme ne demande que ça", veut résumer Daniel Richou, à la tête de Richou Voyages, un voyagiste qui compte 29 points de vente dans l'Ouest et dont Nantes-Atlantiques est le premier aéroport. "Le grand Ouest a besoin de cette bouffée d'oxygène pour son avenir économique, industriel, commercial et touristique", élargit-il.
Certains partagent cet avis. Chez Air Transat, par exemple, on suit avec attention le dossier et on pencherait plutôt du côté "pour". "Nantes et la région Ouest sont très importantes pour nous", nous explique-t-on. La compagnie québécoise mettra d'ailleurs en place en 2018 une troisième liaison hebdomadaire vers Montréal.
"Pas à nous de décider", mais...
Autres articles
-
Distribution aérienne : Air Transat s'appuie sur Accelya
-
Air France - KLM : la Taxe Chirac va impacter de 90 à 170M€ le résultat d’exploitation
-
Air France : quelles sont les économies réalisées avec NDC ?
-
Air France et KLM : la surcharge GDS passera à 3€ en janvier
-
Emirates répercute à son tour la taxe de solidarité sans attendre le vote
"Clairement, en tant que compagnies aériennes, ce n'est pas à nous de décider", résume de son côté Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) mais aussi de Chalair, une compagnie qui opère sur Nantes-Atlantiques. "On pose nos roues là où on nous dit, et on n'a pas de préférences entre les deux projets. Les deux auront des avantages".
Chez Lufthansa, on préfère aussi se montrer plus mesuré. "Avant les compagnies aériennes, le problème concerne avant tout les riverains et l'Etat français. Nous suivons, mais nous ne sommes pas les premiers concernés", nous indique-t-on en coulisse. Un positionnement que partage ASL, qui pose ses vols charters en Loire-Atlantique. "Ce n'est pas vraiment un sujet pour nous, nous suivrons la demande des tour-opérateurs. S'il faut rester à Nantes, ou se poser à Notre-Dame-des-Landes, nous irons avec joie", nous indique Jonathan Raimbault, responsable commercial. D'autres grands acteurs du tourisme à Nantes-Atlantique, comme le groupe TUI ou Top of Travels, n'ont pas souhaité donner suite à nos demandes.
Volotea, qui veut faire de Nantes sa première base européenne, avait aussi de son côté indiqué "ne pas avoir de position sur le sujet" tout en admettant à demi-mots qu'un nouvel aéroport plus moderne et plus performant pour la région ne pourrait être que positif.
Un double discours tenu aussi chez Transavia, qui compte faire de Nantes une nouvelle base de province, en y augmentant l'offre de 40% en 2018. Hervé Kozar, directeur général adjoint ayant déjà indiqué "ne pas avoir d'avis" sur la pertinence d'un transfert. "Maintenant, si on doit changer d'aéroport, on changera", avait-t-il glissé au quotidien 20 Minutes. Mais une autre source dans la compagnie nous l'explique de manière plus officieuse : "nous, tout ce qu'on demande, c'est du développement. Et, quoiqu'on en dise, on connaît très bien l'état de l'aéroport actuel...".
Chez Lufthansa, on préfère aussi se montrer plus mesuré. "Avant les compagnies aériennes, le problème concerne avant tout les riverains et l'Etat français. Nous suivons, mais nous ne sommes pas les premiers concernés", nous indique-t-on en coulisse. Un positionnement que partage ASL, qui pose ses vols charters en Loire-Atlantique. "Ce n'est pas vraiment un sujet pour nous, nous suivrons la demande des tour-opérateurs. S'il faut rester à Nantes, ou se poser à Notre-Dame-des-Landes, nous irons avec joie", nous indique Jonathan Raimbault, responsable commercial. D'autres grands acteurs du tourisme à Nantes-Atlantique, comme le groupe TUI ou Top of Travels, n'ont pas souhaité donner suite à nos demandes.
Volotea, qui veut faire de Nantes sa première base européenne, avait aussi de son côté indiqué "ne pas avoir de position sur le sujet" tout en admettant à demi-mots qu'un nouvel aéroport plus moderne et plus performant pour la région ne pourrait être que positif.
Un double discours tenu aussi chez Transavia, qui compte faire de Nantes une nouvelle base de province, en y augmentant l'offre de 40% en 2018. Hervé Kozar, directeur général adjoint ayant déjà indiqué "ne pas avoir d'avis" sur la pertinence d'un transfert. "Maintenant, si on doit changer d'aéroport, on changera", avait-t-il glissé au quotidien 20 Minutes. Mais une autre source dans la compagnie nous l'explique de manière plus officieuse : "nous, tout ce qu'on demande, c'est du développement. Et, quoiqu'on en dise, on connaît très bien l'état de l'aéroport actuel...".
"Agir au plus vite"
Oui ou non, peu importe, l'important reste que la décision soit prise au plus vite et que la fin de ce roman kafkaïen qui s'étale sur plusieurs décennies s'éclaire enfin. "Je partage totalement la position délicate du gouvernement, mais maintenant il faut décider", explique Alain Battisti.
Chez le premier opérateur de l'aéroport nantais, Air France, qui y a transporté près d'1,5 million de passagers en 2016, on s'impatiente également, en semblant toutefois avoir une préférence pour un nouvel équipement plus moderne.
Jean-Marc Janaillac, P-DG du groupe Air France-KLM, résumait le point de vue de la compagnie en novembre dernier, à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle agence nantaise d'Air France : "dans l'immédiat, il faut qu'une décision soit prise rapidement, car le trafic aérien augmente, et la situation de Nantes-Atlantique ne sera pas soutenable longtemps".
Chez le premier opérateur de l'aéroport nantais, Air France, qui y a transporté près d'1,5 million de passagers en 2016, on s'impatiente également, en semblant toutefois avoir une préférence pour un nouvel équipement plus moderne.
Jean-Marc Janaillac, P-DG du groupe Air France-KLM, résumait le point de vue de la compagnie en novembre dernier, à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle agence nantaise d'Air France : "dans l'immédiat, il faut qu'une décision soit prise rapidement, car le trafic aérien augmente, et la situation de Nantes-Atlantique ne sera pas soutenable longtemps".
Nantes Atlantiques : "dangereux" et "dépassé" ?
Car c'est bien l'état de l'actuel aéroport de Nantes qui inquiète finalement le plus les professionnels du secteur.
"Avec l'absence de décision, Nantes-Atlantiques commence à souffrir d'un défaut d'investissement", confie Alain Battisti. "Il faut agir au plus vite, les parkings, l'aérogare ou le traitement des passagers, tout devient de plus en plus mauvais. Les infrastructures vont finir complètement dépassées".
"Tel qu'il est actuellement, l'aéroport est dangereux, dépassé en termes de nuisances et de fonctionnalités et de moins en moins efficace", ajoute de son côté Daniel Richou.
Et pour cause, d'après Vinci, gestionnaire de Nantes-Atlantiques, les journées dites "de fortes densité" (à plus de 14 000 passagers) seraient passées de 6 en 2011 à 151 en 2016. Et après avoir connu une nouvelle croissance de trafic à deux chiffres en 2017 à environ 5 millions de passagers, les prévisions voient la barre des 10 millions de voyageurs franchie dans les prochaines années.
Transfert ou agrandissement, la décision du gouvernement sur le sujet est en tous cas attendue entre le 15 et le 31 janvier 2018. Et d'après Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes favorable au projet, s'exprimant sur les ondes de RTL : "soit il y a un transfert à Notre-Dame-des-Landes, soit il ne se passe rien dans ce quinquennat. Le risque, c'est une non-décision".
"Avec l'absence de décision, Nantes-Atlantiques commence à souffrir d'un défaut d'investissement", confie Alain Battisti. "Il faut agir au plus vite, les parkings, l'aérogare ou le traitement des passagers, tout devient de plus en plus mauvais. Les infrastructures vont finir complètement dépassées".
"Tel qu'il est actuellement, l'aéroport est dangereux, dépassé en termes de nuisances et de fonctionnalités et de moins en moins efficace", ajoute de son côté Daniel Richou.
Et pour cause, d'après Vinci, gestionnaire de Nantes-Atlantiques, les journées dites "de fortes densité" (à plus de 14 000 passagers) seraient passées de 6 en 2011 à 151 en 2016. Et après avoir connu une nouvelle croissance de trafic à deux chiffres en 2017 à environ 5 millions de passagers, les prévisions voient la barre des 10 millions de voyageurs franchie dans les prochaines années.
Transfert ou agrandissement, la décision du gouvernement sur le sujet est en tous cas attendue entre le 15 et le 31 janvier 2018. Et d'après Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes favorable au projet, s'exprimant sur les ondes de RTL : "soit il y a un transfert à Notre-Dame-des-Landes, soit il ne se passe rien dans ce quinquennat. Le risque, c'est une non-décision".