Ouverture à la concurrence SNCF : une partie des sondés semble avoir une vision erronée du sujet : b[un tiers des Français ne prend pas le train, et moins d’un Français sur deux sait quand le marché ferroviaire va être libéralisé - Photo JDL
Prendre le train sans entendre la fameuse voix de la SNCF, les Français sont pour.
Alors que le monopole public du rail français devrait progressivement prendre fin à partir de 2019, une large majorité des Français (68%) estime que l’ouverture du marché ferroviaire à la concurrence est une « très bonne chose » ou « une bonne chose ». C’est ce que révèle un sondage OpinionWay pour Trainline, dévoilé mercredi 27 juin 2018.
Seuls 13% des sondés estiment que la fin du monopole de la SNCF serait une « très mauvaise chose ».
« Je ne suis pas vraiment surpris de ce résultat. Quand on est un usager du TER dans des régions comme PACA ou la Normandie, on se dit que les choses peuvent vraiment s’améliorer », analyse Philippe Duron, homme politique normand actuellement à la tête du Conseil d’orientation des infrastructures, lors d’une table-ronde sur le sujet organisé mercredi 27 juin 2018 à Paris par la société Trainline. « On est en droit d’attendre des services à bord et une fiabilité générale acceptable », résume-t-il.
« Nous avons des progrès énormes à faire sur l’offre et la distribution du train en France, surtout quand on regarde ce que proposent nos voisins », ajoute Yves Crozet, économiste spécialiste des transports, citant la Deutsche Bahn en Allemagne ou la CFF en Suisse.
Alors que le monopole public du rail français devrait progressivement prendre fin à partir de 2019, une large majorité des Français (68%) estime que l’ouverture du marché ferroviaire à la concurrence est une « très bonne chose » ou « une bonne chose ». C’est ce que révèle un sondage OpinionWay pour Trainline, dévoilé mercredi 27 juin 2018.
Seuls 13% des sondés estiment que la fin du monopole de la SNCF serait une « très mauvaise chose ».
« Je ne suis pas vraiment surpris de ce résultat. Quand on est un usager du TER dans des régions comme PACA ou la Normandie, on se dit que les choses peuvent vraiment s’améliorer », analyse Philippe Duron, homme politique normand actuellement à la tête du Conseil d’orientation des infrastructures, lors d’une table-ronde sur le sujet organisé mercredi 27 juin 2018 à Paris par la société Trainline. « On est en droit d’attendre des services à bord et une fiabilité générale acceptable », résume-t-il.
« Nous avons des progrès énormes à faire sur l’offre et la distribution du train en France, surtout quand on regarde ce que proposent nos voisins », ajoute Yves Crozet, économiste spécialiste des transports, citant la Deutsche Bahn en Allemagne ou la CFF en Suisse.
"La privatisation du rail suscite énormément d’attente"
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Pourtant, une partie des sondés semble avoir une vision erronée du sujet : un tiers des Français ne prend pas le train, et moins d’un Français sur deux sait quand le marché ferroviaire va être libéralisé.
« Mais la première attente des Français est que le système ferroviaire dans sa totalité marche mieux », avance Philippe Duron, citant en exemple la perte de qualité de services sur les TER normands, qui ont vu disparaître les repas à bord.
« La privatisation du rail suscite énormément d’attente », ajoute Audrey Détrie, directeur France et Benelux de Trainline, l’application leader sur les ventes de billets de train partout en Europe. « On voit d’ailleurs que la SNCF a commencé à s’y préparer, par exemple en lançant les Ouigo ou de meilleures prestations à bord. La mise en concurrence est déjà bénéfiques pour les usagers ! ».
Dans le détail, ces derniers attendent de la fin du monopole d’Etat toute une série de répercussions positives.
Avec, en premier lieu, une baisse des prix des billets, que 58% des sondés attendent dans les années à venir. « C’est illusoire de penser que les prix vont pouvoir baisser », lance pourtant Philippe Duron, citant l’exemple du Royaume-Uni. « C’est naïf de croire cela, surtout sur les TER », ajoute Yves Crozet, rappelant les exemples de la fin du monopole public dans les secteurs des télécoms ou de l’énergie.
« Mais la première attente des Français est que le système ferroviaire dans sa totalité marche mieux », avance Philippe Duron, citant en exemple la perte de qualité de services sur les TER normands, qui ont vu disparaître les repas à bord.
« La privatisation du rail suscite énormément d’attente », ajoute Audrey Détrie, directeur France et Benelux de Trainline, l’application leader sur les ventes de billets de train partout en Europe. « On voit d’ailleurs que la SNCF a commencé à s’y préparer, par exemple en lançant les Ouigo ou de meilleures prestations à bord. La mise en concurrence est déjà bénéfiques pour les usagers ! ».
Dans le détail, ces derniers attendent de la fin du monopole d’Etat toute une série de répercussions positives.
Avec, en premier lieu, une baisse des prix des billets, que 58% des sondés attendent dans les années à venir. « C’est illusoire de penser que les prix vont pouvoir baisser », lance pourtant Philippe Duron, citant l’exemple du Royaume-Uni. « C’est naïf de croire cela, surtout sur les TER », ajoute Yves Crozet, rappelant les exemples de la fin du monopole public dans les secteurs des télécoms ou de l’énergie.
La baisse des prix : « une illusion » ?
Un avis que nuance Michel Quidort, à la tête de la Fédération européenne des voyageurs (Fev) qui cite l’exemple de l’Italie. « Sur la ligne Milan-Rome, depuis l’arrivée de la concurrence, on a constaté une baisse de 30% des prix, avec un marché qui augmente de 20% et une part de l’aérien qui a diminué de moitié ! ».
Il poursuit : « En France aussi, les nouveaux opérateurs vont permettre de faire baisser le prix du sillon, puis de réinvestir les économies dans l’amélioration et la densification du service. Cela va tirer tout le secteur vers le haut », estime-t-il aussi.
Parmi les autres attentes des Français quant à l’arrivée de concurrents à la SNCF, on retrouve les améliorations de la ponctualité des trains, des services proposés à bord, des fréquences des trains, la qualité d’accueil des personnels à bord et en gare, un meilleur confort…
De manière plus surprenante, l’étude d’OpinionWay montre enfin que les Français restent attachés au train et le considère majoritairement comme un moyen de transport attractif (69%) en dépit des problèmes de retard et de grèves. « Il va maintenant falloir doucement comprendre que chemin de fer n’est plus synonyme de SNCF », indique Michel Quidort.
Car, de l’avis général, l’arrivée d’opérateurs concurrents sur les rails de nos régions sera loin d’être immédiat. « Ne croyons pas qu’en 2025, nous aurons 40% des TER en concurrence », explique Yves Crozet. « Ne nous attendons pas à un big-bang. On ne change pas un système aussi lourd et historique en un an », conclut de son côté Philippe Duron.
Il poursuit : « En France aussi, les nouveaux opérateurs vont permettre de faire baisser le prix du sillon, puis de réinvestir les économies dans l’amélioration et la densification du service. Cela va tirer tout le secteur vers le haut », estime-t-il aussi.
Parmi les autres attentes des Français quant à l’arrivée de concurrents à la SNCF, on retrouve les améliorations de la ponctualité des trains, des services proposés à bord, des fréquences des trains, la qualité d’accueil des personnels à bord et en gare, un meilleur confort…
De manière plus surprenante, l’étude d’OpinionWay montre enfin que les Français restent attachés au train et le considère majoritairement comme un moyen de transport attractif (69%) en dépit des problèmes de retard et de grèves. « Il va maintenant falloir doucement comprendre que chemin de fer n’est plus synonyme de SNCF », indique Michel Quidort.
Car, de l’avis général, l’arrivée d’opérateurs concurrents sur les rails de nos régions sera loin d’être immédiat. « Ne croyons pas qu’en 2025, nous aurons 40% des TER en concurrence », explique Yves Crozet. « Ne nous attendons pas à un big-bang. On ne change pas un système aussi lourd et historique en un an », conclut de son côté Philippe Duron.