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Pavillon français : l'irrésistible ascension des low cost et des Cies du Golfe

La chronique de Jean-Louis Baroux


Le marché français est le troisième par ordre d’importance en Europe après le britannique et l’allemand. Il n’est donc pas étonnant qu’il soit l’objet de toutes les attentions des transporteurs, et d’abord des compagnies étrangères. La part du pavillon français décroit régulièrement. Elle est passée en dessous de 40%.


Rédigé par Jean-Louis BAROUX le Lundi 12 Décembre 2016

Il ne faut pas s’étonner que le pavillon français perde constamment du terrain. Et ce n’est pas fini... - DR : Air France, Christophe LEROUX
Il ne faut pas s’étonner que le pavillon français perde constamment du terrain. Et ce n’est pas fini... - DR : Air France, Christophe LEROUX
L’explication est à la fois triste et simple.

La première cause revient certainement à la protection que l’Aviation Civile française a procuré à notre transporteur national.

Celui-ci, bien à l’abri derrière le poids des pouvoirs publics s’est pendant longtemps considéré hors d’atteinte de ses concurrents potentiels.

Alors, chaque fois que l’un d’entre eux pointait son nez, il était traité comme un trublion de seconde zone, peu digne d’intérêt et surtout ne justifiant pas que la compagnie fasse les adaptations nécessaires.

C’est ainsi que les « low costs » ont pu s’installer en catimini sans qu’Air France ne réagisse, puisque les dirigeants expliquaient à qui voulait l’entendre et d’abord à la DGAC et aux ministres concernés, que le modèle n’était pas viable et que, par conséquent, les transporteurs en question allaient à brève échéance se casser la figure.

Lorsque la compagnie s’est réveillée, il était trop tard.

Les concurrents étrangers s’étaient largement installés sur le territoire national et faisaient la preuve de leur utilité, tout en démontrant que les clients français payaient, jusque-là, leurs billets beaucoup trop cher.

Un réveil douloureux pour Air France

Le réveil a été douloureux.

La protestation des dirigeants d’Air France auprès de leur autorité de tutelle s’est heurtée aux règles européennes qui avaient été signées par nos gouvernements.

Il fallait donc s’adapter, ce qui n’était absolument pas dans les gènes de notre transporteur.

Dans l’impossibilité où Air France s’est trouvée de baisser ses prix de revient à un niveau suffisant pour faire du profit, tout en alignant ses prix sur ceux des concurrents, la compagnie a été amenée à réduire progressivement ses dessertes domestiques, en particulier les lignes transversales, lesquelles ont été immédiatement reprises par les EasyJet, Vueling, Volotea et consorts...

En fait, les aéroports de province ont dû leur développement uniquement aux transporteurs étrangers.

Il y a d’ailleurs peu de chances que les transporteurs français puissent reconquérir le marché domestique perdu, car les clients ont pris de nouvelles habitudes et ils se montrent satisfaits du service rendu.

La reconquête sera particulièrement difficile

La situation sur le long-courrier est un peu identique. Pour arriver à baisser ses prix de revient, Air France a diminué son niveau de prestations.

En fait, ne pouvant pas faire les économies en interne, ce qui était trop douloureux et socialement compliqué, la compagnie a choisi délibérément de faire porter l’effort sur ses clients, pensant que ces derniers étaient captifs de la grande marque nationale.

Seulement voilà, de nouveaux opérateurs sont arrivés sur le marché. Ce sont les compagnies du Golfe.

Difficile de ne pas accorder les droits aux principaux clients d’Airbus. Et ces derniers se sont implantés là où on les a laissé faire, certes à Paris, mais également à Lyon ou Nice, en attendant d’autres plates-formes de province.

Ils ont d’ailleurs comblé le déficit de dessertes qu’Air France ne pouvait pas ou plus opérer. Et ils ont fait leur trou à la grande satisfaction de leurs clients et des aéroports concernés.

Mieux même, ils ont mis sur le marché un rapport qualité/prix inégalé jusque-là.

La reconquête sera particulièrement difficile car la compagnie nationale est encore loin de pouvoir égaler le niveau de prestations de ses concurrents et encore moins leurs prix.

Bien entendu il y a toujours une prime au transporteur national, dont l’implantation est encore très complète dans l’Hexagone et dont le réseau long-courrier au départ de la France reste inégalé. Mais les compagnies du Golfe grignotent inexorablement le marché.

On aurait pu penser que d’autres compagnies françaises puissent se substituer aux défaillances d’Air France de manière à reprendre les parts de marché laissés par cette dernière.

Seulement, elles sont trop faibles et pour survivre elles doivent se contenter d’exploiter des niches et donc ne pas devenir des opérateurs globaux.

Il faut d’ailleurs bien reconnaître que les pouvoirs publics ne les ont jamais aidés, s’ils ne leur ont pas mis des bâtons dans les roues.

Il ne faut donc pas s’étonner que le pavillon français perde constamment du terrain. Et ce n’est pas fini.

Pavillon français : l'irrésistible ascension des low cost et des Cies du Golfe
Jean-Louis Baroux, président du APG World Connect est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.

Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.

Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.

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Commentaires

1.Posté par Margaret le 13/12/2016 09:51 | Alerter
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Avant même d'avoir lu l'article je savais qui a écris cet article. Encore le même thème débattu à une sauce différente. Comme c'est lassant... On apprend rien de plus. Les phrases sont justes tournées dans l'autre sens pour donner un semblant de nouveauté. Mais après tout, n'est ce pas dans les vieux tonneaux que l'on trouve les meilleures cuvées ?

2.Posté par Pierre le 13/12/2016 10:14 | Alerter
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Oui tout cela est exact,et viens du fait que l'on se croit toujours les plus forts,ingenieux ,et irremplacables.tout cela est risible car les concurents eux travaillent a leur avenir avec force et sans eclats. voila le resultat est la chute,et la perte d'une vie aisée pour ceux principalement qui ont tout fait pour freiner l'evolution d'air france.
Il y a une chose qui me chagrine c'est que ces memes personnes vont venir pleurer et accuser les tiers de la situation qu'is ont crée.
AMEN

3.Posté par Seb34 le 13/12/2016 10:36 | Alerter
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Cher Monsieur
Articles après articles vous nous proposez toujours les mêmes infos , AF n a pas vu venir les Gulf sisters et les low cost... vous éclairez ma journée je n avais pas eu l'info ! écrire ce n est pas répéter toujours les même choses, alors proposez nous des pistes de réflexion innovantes , allez chercher des infos fraîches ... pas du réchauffé sans saveur , aucun intérêt ! Bien cordialement

4.Posté par AmazingTitou le 13/12/2016 14:01 | Alerter
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Merci Monsieur Barroux
N'écoutez pas les esprits chagrins qui déploient de l'énergie à vous critiquer, alors que c'est vers ceux que vous dénoncez sans relâche, à savoir les pouvoirs publics et certains dirigeants du pavillon français, qu'il faudrait diriger les invectives.
Car ceux-ci seront à terme responsable du dépôt de bilan annoncé d'une compagnie qu'il est impossible d'essayer de réformer... à moins de se faire lyncher et y laisser sa chemise.
Les mêmes pauvres Cassandres médiocres iront pleurnicher sur le funeste destin de ce qui aura été , un jour, déjà lointain, une grande compagnie française.
Vous avez raison de ne pas laisser cette icone sombreer dans l’indifférence. Continuez à dénoncer cette aberration, en espérant un jour, être entendu.

5.Posté par Bob Sponge le 13/12/2016 16:57 | Alerter
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Encore et toujours AF dans les chroniques signées Baroux. On apprend rien de particulier. Il n'y a pas d'autres sujets à aborder au lieu de parler dans le vide sur Air France ?

6.Posté par Syl56 le 13/12/2016 16:59 | Alerter
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Encore un article sur Air France ?! Le titre change mais le contenu reste invariablement le même!! Ca tourne à la psychose avec cette compagnie. Il n'y a pas de sujets plus intéressants à aborder ?

7.Posté par Tom le 13/12/2016 17:02 | Alerter
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Encore un article bien simpliste pour parler (encore et toujours) d'Air France. La lassitude gagne de plus en plus le lecteur.

8.Posté par Willy48 le 13/12/2016 17:05 | Alerter
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Encore une fois, un édito ne servant à rien qu'à flatter l'égo de son auteur tellement les contre vérités sont pléthores..

9.Posté par DHAOUADI le 13/12/2016 19:19 | Alerter
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Bis repetitas ..... Et après et Après....? Si c'est juste pour nous raconter ce que nous savons déjà, sauf que certains articles ont un aspect tant soit peu pernicieux pour repeter aux French vous êtes élimés jusqu'à l'os, on préfère lire les analyses plus intelligentes de CAPA.....Je ne trouve personnellement aucun plaisir à rouler dans la farine mon pavillon national...

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