Philippe Jolivet : "e crois que les voyageurs vont vouloir vraiment voyager, ne pas passer à côté de choses importantes, profiter des lieux, des gens, du temps dans les destinations qu’ils auront envie de visiter" - DR
TourMaG.com - Après une année très particulière liée à la crise du covid-19, quels sont, selon vous les grands enjeux pour 2021 pour notre pays ?
Philippe Jolivet : La France doit bien sur maitriser l’épidémie, s’adapter, mais je pense aussi réfléchir – pour après - à son positionnement, son « produit », sa formation, sa commercialisation…
On a vu qu’en cas de crise longue et dure, il y avait peu de relais de commercialisation de la destination France en France. Certes les français savent se débrouiller pour se loger ( résidence secondaire, location, chez des amis etc…) mais il n’existe que peu de choses pour vendre « l’expérience France ».
Il faut créer des Expériences globales, packagées, qui raconteront des histoires, au français et aux étrangers.
De la même manière, sur la partir commercialisation, les CDR/CRT ne sont pas des vendeurs, pourquoi ne pas utiliser les réseaux de vrais revendeurs – les agences de voyages - pour répondre au mieux aux attentes des voyageurs et vacanciers français.
Il y a un vrai travail de reconvergence à faire entre le produit France et les agences de voyages.
Enfin, comme la fréquentation via les pays étrangers ne repartira pas mécaniquement (booking pattern plus long, chaque pays va vouloir vendre son pays à l’interne…), je pense que la France se doit d’entamer un chantier énorme qui est celui de l’accueil du client… mettre le client au cœur de la politique touristique française. La politique (que) de l’offre doit cesser, il faut adapter notre Tourisme à la demande, et ça passe par une meilleure formation : marketing, langues, sens du client…
Dernière chose, enfin obtenir une politique gouvernemental forte en terme de Tourisme en créant un vrai poste transversal ou pas au sein des gouvernements et de la mission de planification de François Bayrou.
Philippe Jolivet : La France doit bien sur maitriser l’épidémie, s’adapter, mais je pense aussi réfléchir – pour après - à son positionnement, son « produit », sa formation, sa commercialisation…
On a vu qu’en cas de crise longue et dure, il y avait peu de relais de commercialisation de la destination France en France. Certes les français savent se débrouiller pour se loger ( résidence secondaire, location, chez des amis etc…) mais il n’existe que peu de choses pour vendre « l’expérience France ».
Il faut créer des Expériences globales, packagées, qui raconteront des histoires, au français et aux étrangers.
De la même manière, sur la partir commercialisation, les CDR/CRT ne sont pas des vendeurs, pourquoi ne pas utiliser les réseaux de vrais revendeurs – les agences de voyages - pour répondre au mieux aux attentes des voyageurs et vacanciers français.
Il y a un vrai travail de reconvergence à faire entre le produit France et les agences de voyages.
Enfin, comme la fréquentation via les pays étrangers ne repartira pas mécaniquement (booking pattern plus long, chaque pays va vouloir vendre son pays à l’interne…), je pense que la France se doit d’entamer un chantier énorme qui est celui de l’accueil du client… mettre le client au cœur de la politique touristique française. La politique (que) de l’offre doit cesser, il faut adapter notre Tourisme à la demande, et ça passe par une meilleure formation : marketing, langues, sens du client…
Dernière chose, enfin obtenir une politique gouvernemental forte en terme de Tourisme en créant un vrai poste transversal ou pas au sein des gouvernements et de la mission de planification de François Bayrou.
"Le voyage haut de gamme repartira plus vite"
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TourMaG.com - Quid du tourisme également pour 2021 ?
Philippe Jolivet : Le tourisme à l’étranger (outgoing) ne reprendra que si nous arrivons à considérablement améliorer et régler les problèmes liés
- à la demande : les Français ont (eu) peur de partir à l’étranger mais surtout de ne pas pouvoir revenir. Ils savent que la France saurait les gérer en cas d’infection, ils ne veulent pas imaginer se retrouver dans un pays qui (même si il est aussi bien équipé que nous) apparait comme loin et crée du stress.
Aussi, les seuls moyens de s’en sortir sont :
- Sans rentrer dans une gestion des peurs, il faut aller vers la réassurance sur les capacités des pays à gérer les crises, donner de la transparence sur les chiffres de contamination.
- La vaccination (ou la découverte d’un traitement). Tant qu’on aura pas ça, ça ne redécollera pas.
- à l’offre : quels pays seront ouverts ? de manière pérenne ? comment va-t-on retrouver nos réceptifs qui auront été bien moins aidés que nous en France ? dans quelle situation seront les compagnies aériennes ?
Plus généralement, je pense que le voyage de masse va prendre plus de temps à repartir. Je pense que c’est le voyage « haut de gamme de qualité » qui va repartir vite, car ce sont les plus hauts revenus qui pourront surement plus vite voyager, plus rapidement.
Je pense aussi que fondamentalement cette crise a fait et va faire réfléchir.
Même si je ne crois pas au « Tourisme d’après » , je crois que les voyageurs vont vouloir vraiment voyager, ne pas passer à côté de choses importantes, profiter des lieux, des gens, du temps dans les destinations qu’ils auront envie de visiter.
Le temps du « circuit de groupes à la papa » est révolu. Il faudra proposer des voyages moins normés, immersifs, insolites, authentiques… et tournés vers le développement durable.
Philippe Jolivet : Le tourisme à l’étranger (outgoing) ne reprendra que si nous arrivons à considérablement améliorer et régler les problèmes liés
- à la demande : les Français ont (eu) peur de partir à l’étranger mais surtout de ne pas pouvoir revenir. Ils savent que la France saurait les gérer en cas d’infection, ils ne veulent pas imaginer se retrouver dans un pays qui (même si il est aussi bien équipé que nous) apparait comme loin et crée du stress.
Aussi, les seuls moyens de s’en sortir sont :
- Sans rentrer dans une gestion des peurs, il faut aller vers la réassurance sur les capacités des pays à gérer les crises, donner de la transparence sur les chiffres de contamination.
- La vaccination (ou la découverte d’un traitement). Tant qu’on aura pas ça, ça ne redécollera pas.
- à l’offre : quels pays seront ouverts ? de manière pérenne ? comment va-t-on retrouver nos réceptifs qui auront été bien moins aidés que nous en France ? dans quelle situation seront les compagnies aériennes ?
Plus généralement, je pense que le voyage de masse va prendre plus de temps à repartir. Je pense que c’est le voyage « haut de gamme de qualité » qui va repartir vite, car ce sont les plus hauts revenus qui pourront surement plus vite voyager, plus rapidement.
Je pense aussi que fondamentalement cette crise a fait et va faire réfléchir.
Même si je ne crois pas au « Tourisme d’après » , je crois que les voyageurs vont vouloir vraiment voyager, ne pas passer à côté de choses importantes, profiter des lieux, des gens, du temps dans les destinations qu’ils auront envie de visiter.
Le temps du « circuit de groupes à la papa » est révolu. Il faudra proposer des voyages moins normés, immersifs, insolites, authentiques… et tournés vers le développement durable.
"Nous avons envie d’aller là où les autres ne vont pas ou vont moins"
TourMaG.com - Quels sont les enjeux pour votre entreprise ?
Philippe Jolivet : Pour ce qui est du tour operating : Nous lançons dès le début de l’année, Relais d’Asie et Relais d’Afrique, qui sont justement des voyages à la carte « différent », de charme, authentique et haut de gamme, thématiques et originaux, tournés vers le développement durable, proche des populations locales, éthique et engagé.
Nous avons envie d’aller là où les autres ne vont pas ou vont moins. Nous avons envie de raconter des histoires, histoires de gens, de lieux, de fleuves, d’espèces menacées.
Nous avions envie avec mon ami et associé Philippe Bertholet de prendre du plaisir à proposer un autre tourisme et de dire aux voyageurs (et agences) « faites-nous confiance », et pour ça nous avons monté des produits originaux, forts, avec des partenaires à destination.
Alors quand repartira l’Asie ? je ne sais pas, bientôt j’espère. Quant à l’Afrique un certain nombre de pays sont ouverts, et nous avons commencé la commercialisation de fabuleux produits.
Pour ce qui est de Brandbooster : nous sommes toujours au service des entreprises du tourisme qui voudraient réfléchir à leur futur, leur stratégie, justement d’après Covid. Il va être important ne de ne pas repartir comme avant !
Nous sommes aussi là pour accompagner les entreprises du tourisme et de l’hôtellerie comme , nous l’avons fait avec Leclerc Voyages, Mondial tourisme, Visit Europe… pour des choses plus opérationnelles B2VC, B2B, Off line et on line. Il y a aussi des changements dans l’équipe qui font qu’on va rebooster…Brandbooster !
TourMaG.com - Enfin à titre personnel, comment abordez-vous 2021 ?
Philippe Jolivet : Retrouver de la sérénité, refaire une peu de sport, penser à moi (car je n’ai jamais autant travaillé que pendant cette période), repartir aux concerts, retourner voir des matchs de foot avec mon fils, revoir des amis, redonner de l’espoir aux jeunes…
Cette crise va changer pas mal de choses chez moi je pense. Et je crève d’envie de… de voyager. Bonne année 2021 à tous.
Philippe Jolivet : Pour ce qui est du tour operating : Nous lançons dès le début de l’année, Relais d’Asie et Relais d’Afrique, qui sont justement des voyages à la carte « différent », de charme, authentique et haut de gamme, thématiques et originaux, tournés vers le développement durable, proche des populations locales, éthique et engagé.
Nous avons envie d’aller là où les autres ne vont pas ou vont moins. Nous avons envie de raconter des histoires, histoires de gens, de lieux, de fleuves, d’espèces menacées.
Nous avions envie avec mon ami et associé Philippe Bertholet de prendre du plaisir à proposer un autre tourisme et de dire aux voyageurs (et agences) « faites-nous confiance », et pour ça nous avons monté des produits originaux, forts, avec des partenaires à destination.
Alors quand repartira l’Asie ? je ne sais pas, bientôt j’espère. Quant à l’Afrique un certain nombre de pays sont ouverts, et nous avons commencé la commercialisation de fabuleux produits.
Pour ce qui est de Brandbooster : nous sommes toujours au service des entreprises du tourisme qui voudraient réfléchir à leur futur, leur stratégie, justement d’après Covid. Il va être important ne de ne pas repartir comme avant !
Nous sommes aussi là pour accompagner les entreprises du tourisme et de l’hôtellerie comme , nous l’avons fait avec Leclerc Voyages, Mondial tourisme, Visit Europe… pour des choses plus opérationnelles B2VC, B2B, Off line et on line. Il y a aussi des changements dans l’équipe qui font qu’on va rebooster…Brandbooster !
TourMaG.com - Enfin à titre personnel, comment abordez-vous 2021 ?
Philippe Jolivet : Retrouver de la sérénité, refaire une peu de sport, penser à moi (car je n’ai jamais autant travaillé que pendant cette période), repartir aux concerts, retourner voir des matchs de foot avec mon fils, revoir des amis, redonner de l’espoir aux jeunes…
Cette crise va changer pas mal de choses chez moi je pense. Et je crève d’envie de… de voyager. Bonne année 2021 à tous.
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