Adriana Minchella (CEDIV): "Je veux me battre contre l’abus de position dominante de IATA !"

TourMaG.com - Quels sont selon vous, les grands enjeux pour la France en 2021 ?

Adriana Minchella :"L’urgence est de sortir de cette crise globale ; sanitaire, sociale et économique car tant que tout n’est pas rentré dans l’ordre et que l’avenir demeure incertain, rien ne va changer. C’est logique !

Nous avons la chance de vivre dans un pays où l’Etat assume ses responsabilités et aide les entreprises et les travailleurs mais cette dette il faudra bien la payer un jour.

Et c’est par un rebond de l’économie, accompagné de solidarité et de discipline, que ce sera possible. C’est pas gagné !

Je remarque que, paradoxalement, c’est quand on est privé de ski que l’enneigement est abondant comme si la nature voulait nous faire un pied de nez…

Plus sérieusement il va falloir rentrer de façon plus que volontaire dans la transition écologique, atténuer l’effet « flygskam »(le flight bashing) en France et accepter de contribuer financièrement et individuellement à la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité de la planète.

Dans ce combat, les professionnels sont un relais important de cette démarche citoyenne et leur proximité du marché doit les inciter à faire plus et mieux et de façon coordonnée autour et avec de nos institutions.

Sur le plan politique on peut souhaiter de l’apaisement, moins de violence, un gouvernement fort, proche des citoyens, compréhensif mais ferme et intransigeant sur les fondamentaux de notre système démocratique pour que notre pays continue sa marche en avant de façon sereine et enthousiasmante.

On voit bien que dans tous ces domaines c’est avant tout l’affaire des citoyens. Il faut donc qu’il se sente entendu, compris, respecté et associé à toutes ces réformes.

La région Paris/Ile de France n’est pas représentative de la France à elle toute seule… la France est belle, d’une grande diversité, agréable à vivre et mérite de le rester. C’est pas gagné là non plus !

TourMaG.com - Comment voyez-vous les grands enjeux pour le tourisme ?

Adriana Minchella :"2021 sera essentiellement une année de reconquête basée sur la sécurité sanitaire et la confiance retrouvée.
Liberté de voyager en toute sécurité sera le leitmotiv de l’année à venir.

Le vaccin et le passeport sanitaire seront des facilitateurs mais doivent rester des options. Pour nos clients, sans confiance et visibilité difficile de se projeter, de partir détendu et serein à la découverte du Monde.

La France restera pour les Français une destination privilégiée et devra se diversifier dans ses activités en tirant les leçons de l’été 2020 pour être encore plus appréciée (à l’instar des destinations de vacances de ses concurrents de proximité).

Il y a encore de grandes adaptations à mettre en œuvre dans les territoires pour plus d’attractivité mais avant tout il faut acquérir de la souplesse administrative et plus de réalisme économique si on veut réussir.

Il y aura l’effet Brexit à gérer, dans les deux sens, et faire un effort de séduction envers le marché britannique qui est captif et qui ne demandera qu’à prouver sa fidélité et son attachement à nos régions.

Il y a le problème global de l’aérien avec une industrie internationale fragilisée qui va boiter bas encore de longs mois.

Vigilance accrue sur la santé financière des compagnies aériennes et législation adaptée à cette nouvelle situation tant pour le consommateur que pour le professionnel."

TourMaG.com - A titre individuel, avez-vous aussi des enjeux, des objectifs ?

Adriana Minchella :"Bien entendu, en tout premier de continuer à mener le CEDIV vers un avenir meilleur tout en conservant le plus grand nombre d’adhérents.

C’est une tâche exténuante mais qui en vaut la peine. J’ai confiance et nous avons su insuffler cette confiance et cet état d’esprit positif à nos adhérents.

Je veux aussi me battre contre l’abus de position dominante de IATA, il faut du souffle quand on s’attaque au Dragon mais j’ai cette capacité à tenir sur un long parcours difficile et semé d’embûches car le déséquilibre de nos relations est insupportable et d’un autre temps.

Enfin, je privilégierai ma santé car je suis bien consciente que mon efficacité est directement liée à cette nécessité.

Comme le conseille Juvénal, l’antique poète romain (et donc italien, Vero ?) implorons les dieux pour requérir de leur part la santé physique et mentale « Mens sana in corpore sano» et tout ira pour le mieux pour aller loin tous ensemble."

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