« Je cotise de plus en plus chaque année sans savoir si c’est pour les services qu’ils m’apportent ou pour payer le salaire des directeurs de réseau, qui pour la plupart n’ont même pas d’agence ! »./photo dr
La tête dans le guidon, de l’apprenti au patron d’agence, tous se battent au quotidien pour maintenir un niveau minimum d’activité qui garantisse leur survie.
Faire du sur-mesure ? Produire avec les réceptifs ? Avec plaisir, mais encore faut il avoir la trésorerie qui permette de l’assumer !
Payer les TO un mois après le départ quand le client à soldé 30 jours avant génère une trésorerie équivalente à 2 mois de volume d’affaires en moyenne, et permet donc de faire des pertes plusieurs années de suite sans se trouver à cours de liquidité. Mais pour combien de temps…
Les petites agences indépendantes connaissent bien cette problématique. Elles se battent fièrement pour sauver leur entreprise en attendant des jours meilleurs qui ne viendront sans doute pas.
« Je n’arrive à me payer qu’un moi sur trois, et encore… » ; « Je dois régulièrement demander de l’aide à mes parents, à 45 ans croyez moi ce n’est pas très agréable… » ; ou pire encore « Je ne me suis pas payé depuis 2 ans, alors chaque année je vends mes parts de la maison familiale » (sic !).
A la question du soutien du réseau auquel ils ont adhéré, les réponses sont unanimes : « Tant que ça allait bien ils étaient très présents… ».
Une agence en difficulté se trouve confrontée à un double problème : 1) la défiance de son réseau d’appartenance qui menace de couper la centrale de paiement, entraînant forcément la faillite puisqu’en période de crise les agences vivent sur le décalage entre les règlements clients et fournisseurs;
2) et l’impossibilité de changer de réseau puisque l’audit financier est devenu le préalable obligatoire à toute nouvelle adhésion.
Faire du sur-mesure ? Produire avec les réceptifs ? Avec plaisir, mais encore faut il avoir la trésorerie qui permette de l’assumer !
Payer les TO un mois après le départ quand le client à soldé 30 jours avant génère une trésorerie équivalente à 2 mois de volume d’affaires en moyenne, et permet donc de faire des pertes plusieurs années de suite sans se trouver à cours de liquidité. Mais pour combien de temps…
Les petites agences indépendantes connaissent bien cette problématique. Elles se battent fièrement pour sauver leur entreprise en attendant des jours meilleurs qui ne viendront sans doute pas.
« Je n’arrive à me payer qu’un moi sur trois, et encore… » ; « Je dois régulièrement demander de l’aide à mes parents, à 45 ans croyez moi ce n’est pas très agréable… » ; ou pire encore « Je ne me suis pas payé depuis 2 ans, alors chaque année je vends mes parts de la maison familiale » (sic !).
A la question du soutien du réseau auquel ils ont adhéré, les réponses sont unanimes : « Tant que ça allait bien ils étaient très présents… ».
Une agence en difficulté se trouve confrontée à un double problème : 1) la défiance de son réseau d’appartenance qui menace de couper la centrale de paiement, entraînant forcément la faillite puisqu’en période de crise les agences vivent sur le décalage entre les règlements clients et fournisseurs;
2) et l’impossibilité de changer de réseau puisque l’audit financier est devenu le préalable obligatoire à toute nouvelle adhésion.
Certains s’y accrochent comme une moule à son rocher
« Je cotise de plus en plus chaque année sans savoir si c’est pour les services qu’ils m’apportent ou pour payer le salaire des directeurs de réseau, qui pour la plupart n’ont même pas d’agence ! ».
Ou encore à propos des politiques commerciales : « On nous demande de concentrer nos ventes sur une dizaine de fournisseurs alors que les clients ont accès en direct à une offre de plus en plus large».
A mon humble niveau je me sens autant concerné par ces réflexions que les dirigeants de grands réseaux : sans doute certains conseillers de mon réseau pensent-ils ainsi… De quoi se remettre en question !
Les nouveaux venus sont plus pragmatiques, ils envisagent avec plus de sérénité la fermeture possible de leur agence et même leur reconversion.
Ceux qui ont connu la « belle époque », celle d’un secteur d’activité où l’on ne gagnait pas beaucoup d’argent mais qui leur permettait de vivre quelques jours par an comme des millionnaires, en descendant gratuitement dans les palaces et en étant surclassés en business avec un AD75 sur un billet éco…
Certains s’y accrochent comme une moule à son rocher, et participent activement à toutes les rencontres de la profession où l’on s’auto-congratule en souriant tout en camouflant au mieux son désespoir.
Cet optimisme feint est cependant nécessaire, se laisser aller au pessimisme n’es jamais constructif, et ces rencontres ont le mérite de nous faire partager nos inquiétudes et, à défaut de nous rassurer, de nous faire prendre un peu de recul.
Ne croyez pas qu’ils sont aigris pour autant : la flamme est toujours là. Mais elle vacille et la tempête actuelle menace de souffler les dernières bougies qui animent ces passionnés convaincus que le voyage est plus qu’un produit ou un service.
Ou encore à propos des politiques commerciales : « On nous demande de concentrer nos ventes sur une dizaine de fournisseurs alors que les clients ont accès en direct à une offre de plus en plus large».
A mon humble niveau je me sens autant concerné par ces réflexions que les dirigeants de grands réseaux : sans doute certains conseillers de mon réseau pensent-ils ainsi… De quoi se remettre en question !
Les nouveaux venus sont plus pragmatiques, ils envisagent avec plus de sérénité la fermeture possible de leur agence et même leur reconversion.
Ceux qui ont connu la « belle époque », celle d’un secteur d’activité où l’on ne gagnait pas beaucoup d’argent mais qui leur permettait de vivre quelques jours par an comme des millionnaires, en descendant gratuitement dans les palaces et en étant surclassés en business avec un AD75 sur un billet éco…
Certains s’y accrochent comme une moule à son rocher, et participent activement à toutes les rencontres de la profession où l’on s’auto-congratule en souriant tout en camouflant au mieux son désespoir.
Cet optimisme feint est cependant nécessaire, se laisser aller au pessimisme n’es jamais constructif, et ces rencontres ont le mérite de nous faire partager nos inquiétudes et, à défaut de nous rassurer, de nous faire prendre un peu de recul.
Ne croyez pas qu’ils sont aigris pour autant : la flamme est toujours là. Mais elle vacille et la tempête actuelle menace de souffler les dernières bougies qui animent ces passionnés convaincus que le voyage est plus qu’un produit ou un service.
Le voyage est un remède anti-crise
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Pierre-André Romano : ''Le tourisme habité par un profond sentiment de malaise...''
C’est le message que j’ai adressé en ce début d’année à mes collaborateurs et qui nous concerne tous : le voyage est un remède anti-crise. Il alimente l’optimisme, il ouvre sur le monde, il réduit le stress, détend le corps et apaise l’esprit.
Plus encore il est salvateur : si tout le monde pouvait parcourir le globe et s’enrichir de la culture de l’Autre, alors les guerres apparaitraient enfin comme absurdes, la concurrence économique serait moins destructrice, et les enfants soldats ne joueraient plus à la guerre qu’avec des fusils en plastique...
C’est un peu exagéré et utopique, j’en conviens, mais reconnaissez que les grands voyageurs sont rarement des conquérants, ce sont leurs commanditaires qui, parfois, ont abusé des peuples et des terres découvertes.
Certes, le climat économique mondial, et particulièrement européen, n’est pas euphorique. Dettes, crises financières, grèves, chômage,... les sujets d’actualité en ce début d’année sont plus démoralisant que jamais.
Et le tourisme n’est pas épargné : les grands groupes annoncent des millions d’euros de perte, et les petits courbent l’échine en attendant des temps meilleurs, ou ferment.
Les révolutions arabes, si elles constituent à terme un vrai progrès pour les peuples, contribuent à perturber notre secteur, tout comme les inondations en Asie ou les enlèvements en Afrique. Et pourtant nous continuons à vendre des voyages.
Pourquoi ? Parce que tous les professionnels que j’ai rencontrés sont convaincus que le voyage est un ingrédient indispensable au bonheur et qu’ils savent transmettre cette conviction à leurs clients avec passion et professionnalisme, et parce que plus le monde est incertain, plus les voyageurs ont besoin de leurs conseils.
Alors continuons à démontrer notre savoir faire avec passion mais restons à l’écoute d’un monde qui change et adaptons nous aux aspirations des voyageurs.
A LIRE AUSSI :I - Le tourisme habité par un profond sentiment de malaise
II - Les agents de voyages veulent changer de vie professionnelle...
Plus encore il est salvateur : si tout le monde pouvait parcourir le globe et s’enrichir de la culture de l’Autre, alors les guerres apparaitraient enfin comme absurdes, la concurrence économique serait moins destructrice, et les enfants soldats ne joueraient plus à la guerre qu’avec des fusils en plastique...
C’est un peu exagéré et utopique, j’en conviens, mais reconnaissez que les grands voyageurs sont rarement des conquérants, ce sont leurs commanditaires qui, parfois, ont abusé des peuples et des terres découvertes.
Certes, le climat économique mondial, et particulièrement européen, n’est pas euphorique. Dettes, crises financières, grèves, chômage,... les sujets d’actualité en ce début d’année sont plus démoralisant que jamais.
Et le tourisme n’est pas épargné : les grands groupes annoncent des millions d’euros de perte, et les petits courbent l’échine en attendant des temps meilleurs, ou ferment.
Les révolutions arabes, si elles constituent à terme un vrai progrès pour les peuples, contribuent à perturber notre secteur, tout comme les inondations en Asie ou les enlèvements en Afrique. Et pourtant nous continuons à vendre des voyages.
Pourquoi ? Parce que tous les professionnels que j’ai rencontrés sont convaincus que le voyage est un ingrédient indispensable au bonheur et qu’ils savent transmettre cette conviction à leurs clients avec passion et professionnalisme, et parce que plus le monde est incertain, plus les voyageurs ont besoin de leurs conseils.
Alors continuons à démontrer notre savoir faire avec passion mais restons à l’écoute d’un monde qui change et adaptons nous aux aspirations des voyageurs.
A LIRE AUSSI :I - Le tourisme habité par un profond sentiment de malaise
II - Les agents de voyages veulent changer de vie professionnelle...
Fondateur et dirigeant de Twim Travel et de T-linea, Pierre-André Romano a une maîtrise en management financier et est diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Il a débuté dans le tourisme en 1988 en tant que responsable financier d'un tour opérateur spécialisé. Après deux années en Asie dans le commerce international, il a accompagné le démarrage de plusieurs start-up sur internet et mené des opérations de fusions-acquisitions. DG de Travelia de 2002 à 2006, il créé T-linea en 2007 puis Twim Travel en 2008.
Il a débuté dans le tourisme en 1988 en tant que responsable financier d'un tour opérateur spécialisé. Après deux années en Asie dans le commerce international, il a accompagné le démarrage de plusieurs start-up sur internet et mené des opérations de fusions-acquisitions. DG de Travelia de 2002 à 2006, il créé T-linea en 2007 puis Twim Travel en 2008.