Première conséquence de ce changement : les agences de visas ne pourront plus s'occuper des démarches d'obtentions de visas de A à Z. Ces agences spécialisées sont très sollicitées par les tour-opérateurs, les agences de voyages, les sociétés et les particuliers - Depositphotos.com a_taiga
La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre.
Désormais, chaque personne souhaitant voyager en Chine devra, avant le départ, se déplacer physiquement dans un des 4 centres de visas chinois en France (Paris, Marseille, Lyon ou Strasbourg) pour enregistrer ses empreintes digitales.
Cette mesure a été annoncée officiellement le 28 juin 2019. La nouvelle formalité chinoise devient obligatoire, quel que soit le nombre de jours prévu en Chine, pour tous demandeurs de visas Français âgés entre 14 et 70 ans, peu importe si le voyage est effectué par ses propres soins ou via un professionnel.
Désormais, chaque personne souhaitant voyager en Chine devra, avant le départ, se déplacer physiquement dans un des 4 centres de visas chinois en France (Paris, Marseille, Lyon ou Strasbourg) pour enregistrer ses empreintes digitales.
Cette mesure a été annoncée officiellement le 28 juin 2019. La nouvelle formalité chinoise devient obligatoire, quel que soit le nombre de jours prévu en Chine, pour tous demandeurs de visas Français âgés entre 14 et 70 ans, peu importe si le voyage est effectué par ses propres soins ou via un professionnel.
Des contraintes logistiques lourdes pour partir en Chine
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Première conséquence de ce changement : les agences de visas ne pourront plus s'occuper des démarches d'obtentions de visas de A à Z. Ces agences spécialisées sont très sollicitées par les tour-opérateurs, les agences de voyages, les sociétés et les particuliers.
Elles pourront proposer des services annexes, qui restent à définir.
Afin de pouvoir partir en Chine, il faudra donc d'abord prendre un jour de congé, et se déplacer en train ou en voiture auprès d’un des centres chinois, pour se présenter à un rendez-vous d'enregistrement des empreintes en vue d'obtenir son visa.
Dans le cadre des rendez-vous le matin, il faudra se lever tôt, voire partir la veille en réservant une nuit d'hôtel. Les habitants de l'Ouest de la France ou des DOM-TOM devront se déplacer à Paris.
Elles pourront proposer des services annexes, qui restent à définir.
Afin de pouvoir partir en Chine, il faudra donc d'abord prendre un jour de congé, et se déplacer en train ou en voiture auprès d’un des centres chinois, pour se présenter à un rendez-vous d'enregistrement des empreintes en vue d'obtenir son visa.
Dans le cadre des rendez-vous le matin, il faudra se lever tôt, voire partir la veille en réservant une nuit d'hôtel. Les habitants de l'Ouest de la France ou des DOM-TOM devront se déplacer à Paris.
Une chute des voyages à venir ?
Les Français, pour leurs voyages touristiques et d'affaires, ont le choix de partir partout dans le monde. La nouvelle mesure va-t-elle impacter à la baisse le nombre de voyages vers la Chine ? Sûrement, car d’autres pays sont désormais plus faciles d’accès. Dans quelle proportion, cela reste encore à définir.
Certains Français ne pourront pas éviter cette nouvelle règle : beaucoup d'entre eux ont déjà acheté des voyages en Chine avec des départs programmés entre octobre et décembre 2019, mais n'ont pas encore pu demander leurs visas, car ceux-ci ont une validité de 3 mois.
Ces voyageurs devront donc se déplacer dans un centre et apposer leurs empreintes pour obtenir leurs autorisations de séjour en Chine, au risque de perdre l’argent de leur voyage, car seul un refus de visa est pris en charge par les assurances.
D'ores et déjà, les voyagistes commencent à recevoir les premières demandes d'annulations.
Pour l’année 2020, dont les voyages sont en cours de production chez les tour-opérateurs, la Chine risque d’être délaissée au profit d’autres destinations.
Certains Français ne pourront pas éviter cette nouvelle règle : beaucoup d'entre eux ont déjà acheté des voyages en Chine avec des départs programmés entre octobre et décembre 2019, mais n'ont pas encore pu demander leurs visas, car ceux-ci ont une validité de 3 mois.
Ces voyageurs devront donc se déplacer dans un centre et apposer leurs empreintes pour obtenir leurs autorisations de séjour en Chine, au risque de perdre l’argent de leur voyage, car seul un refus de visa est pris en charge par les assurances.
D'ores et déjà, les voyagistes commencent à recevoir les premières demandes d'annulations.
Pour l’année 2020, dont les voyages sont en cours de production chez les tour-opérateurs, la Chine risque d’être délaissée au profit d’autres destinations.
Le choix souverain des Chinois, et l’échec de la diplomatie européenne
Il faut savoir que dans le sens inverse, les Chinois qui souhaitent voyager en France et dans l'espace Schengen doivent déjà enregistrer leurs 10 empreintes digitales avant le départ, selon un règlement de l'Union européenne.
Compte tenu des distances importantes en Chine, les résidents chinois doivent parfois prendre des vols internes pour se rendre dans un centre de visas Schengen en vue de la prise de leurs empreintes.
De plus, des revenus financiers très importants sont demandés aux voyageurs chinois pour les autoriser à venir en Europe, même pour des courts séjours touristiques.
C’est pourquoi, malgré la déception qui est forte, il faut reconnaître que la Chine a toute légitimité en la matière. L'administration chinoise a probablement pesé le pour et le contre de la réciprocité de cette formalité, et a fait un choix souverain qui doit être respecté.
Cette nouvelle est surtout un échec de la diplomatie européenne, qui n'a pas pu ou voulu trouver une solution bénéfique aux deux parties, alors que, de source sûre, ce projet était dans les tuyaux depuis plusieurs semaines. Un accord gagnant-gagnant aurait pu être signé. D'autres pays du monde y sont parvenus.
Mais la géopolitique des visas connaît des enjeux de longs termes, qui sont propres à chaque pays, et qui dépassent parfois les sujets touristiques et commerciaux. Notamment, les enjeux sécuritaires et migratoires sont pris en compte par les gouvernements.
Compte tenu des distances importantes en Chine, les résidents chinois doivent parfois prendre des vols internes pour se rendre dans un centre de visas Schengen en vue de la prise de leurs empreintes.
De plus, des revenus financiers très importants sont demandés aux voyageurs chinois pour les autoriser à venir en Europe, même pour des courts séjours touristiques.
C’est pourquoi, malgré la déception qui est forte, il faut reconnaître que la Chine a toute légitimité en la matière. L'administration chinoise a probablement pesé le pour et le contre de la réciprocité de cette formalité, et a fait un choix souverain qui doit être respecté.
Cette nouvelle est surtout un échec de la diplomatie européenne, qui n'a pas pu ou voulu trouver une solution bénéfique aux deux parties, alors que, de source sûre, ce projet était dans les tuyaux depuis plusieurs semaines. Un accord gagnant-gagnant aurait pu être signé. D'autres pays du monde y sont parvenus.
Mais la géopolitique des visas connaît des enjeux de longs termes, qui sont propres à chaque pays, et qui dépassent parfois les sujets touristiques et commerciaux. Notamment, les enjeux sécuritaires et migratoires sont pris en compte par les gouvernements.
Quelles solutions pour simplifier les formalités ?
Un report de 3 mois de cette obligation de prise d’empreintes serait idéal, notamment pour les tour-opérateurs, qui vendent des circuits touristiques en Chine jusqu’à 6 mois à l’avance.
Début 2015, l'Inde avait envisagé la même formalité d'empreintes, officiellement en raison du risque terroriste. L’État indien s’était finalement rétracté au dernier moment, compte tenu des centaines d'annulations de voyages qui s'en étaient suivies. En fin de compte, le e-visa indien avait été mis en place, avec une prise des empreintes à l'arrivée.
Concernant le visa chinois, nous espérons tous que des solutions seront trouvées dans les mois à venir, comme par exemple :
- L’annulation, par l’Union européenne, de la prise d’empreintes pour les ressortissants chinois, qui ne représentent pas une menace migratoire ou sécuritaire.
- La mise en place réciproque d’une prise des empreintes à l'arrivée, en Chine et en Europe, plutôt qu'avant le départ.
- Une exemption de la prise des empreintes pour les voyages organisés par les tour-opérateurs, dans les deux sens.
- Un échange des données biométriques des passeports, mais ce point est plus délicat car il touche à la confidentialité des données personnelles.
C'est aux diplomates européens d'aborder ces sujets avec leurs homologues chinois, en respectant le principe de réciprocité.
Début 2015, l'Inde avait envisagé la même formalité d'empreintes, officiellement en raison du risque terroriste. L’État indien s’était finalement rétracté au dernier moment, compte tenu des centaines d'annulations de voyages qui s'en étaient suivies. En fin de compte, le e-visa indien avait été mis en place, avec une prise des empreintes à l'arrivée.
Concernant le visa chinois, nous espérons tous que des solutions seront trouvées dans les mois à venir, comme par exemple :
- L’annulation, par l’Union européenne, de la prise d’empreintes pour les ressortissants chinois, qui ne représentent pas une menace migratoire ou sécuritaire.
- La mise en place réciproque d’une prise des empreintes à l'arrivée, en Chine et en Europe, plutôt qu'avant le départ.
- Une exemption de la prise des empreintes pour les voyages organisés par les tour-opérateurs, dans les deux sens.
- Un échange des données biométriques des passeports, mais ce point est plus délicat car il touche à la confidentialité des données personnelles.
C'est aux diplomates européens d'aborder ces sujets avec leurs homologues chinois, en respectant le principe de réciprocité.
Sur l'auteur :
Alexandre Demaille est dirigeant associé de RapideVisa, une agence spécialisée dans l'obtention de visas à distance.