Une moitié des parts de l'aéroport de Toulouse a été cédée, en 2015, à un consortium chinois © Aéroport Toulouse-Blagnac
La privatisation, controversée, de l’aéroport de Toulouse Blagnac, n’en finit pas de faire des vagues.
Un rapport, publié par la Cour des Comptes mardi 13 novembre 2018, l'épingle vivement.
Principalement à cause d’un manque de transparence financière, et d’un manque de contrôle dans la gouvernance, il y est fait mention d’un « échec de la privatisation ».
Pour rappel, en avril 2015, la moitié des parts de l’aéroport toulousain avaient été cédées « au consortium Symbiose de 49,99% des parts de la SAR, pour un prix de 308 millions d’euros (…) consortium constitué à 51% d’une entreprise publique chinoise, Shandong Hi-Speed Group, et à 49% de Friedmann Pacific Asset Management, un fonds d’investissement implanté à Hong-Kong et domicilié dans les îles Vierges britanniques », comme le relate le rapport.
Un rapport, publié par la Cour des Comptes mardi 13 novembre 2018, l'épingle vivement.
Principalement à cause d’un manque de transparence financière, et d’un manque de contrôle dans la gouvernance, il y est fait mention d’un « échec de la privatisation ».
Pour rappel, en avril 2015, la moitié des parts de l’aéroport toulousain avaient été cédées « au consortium Symbiose de 49,99% des parts de la SAR, pour un prix de 308 millions d’euros (…) consortium constitué à 51% d’une entreprise publique chinoise, Shandong Hi-Speed Group, et à 49% de Friedmann Pacific Asset Management, un fonds d’investissement implanté à Hong-Kong et domicilié dans les îles Vierges britanniques », comme le relate le rapport.
De « graves insuffisances »
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La Cour des Comptes juge ainsi « inaboutie » la privatisation du 5e aéroport français en termes de passagers et pointe de « graves insuffisances : les critères de recevabilité des candidats étaient peu exigeants et limités à leur capacité financière, l’APE ayant choisi de ne pas exiger d’expérience en matière de gestion aéroportuaire ; elle a, par ailleurs, insuffisamment associé, et de manière trop tardive, les autres administrations de l’Etat, notamment la DGAC.
De fait, l’acquéreur retenu a suscité des inquiétudes, en raison de son manque de transparence financière et de ses liens avec la puissance publique chinoise ».
« Les difficultés dans la gouvernance de la société sont d’autant plus paradoxales que les résultats d’exploitation de l’aéroport sont satisfaisants et qu’il n’y a pas de vraie divergence sur la stratégie de l’aéroport, l’actionnaire privé et les actionnaires locaux en désaccord que sur la politique de dividende », peut-on aussi y lire.
De fait, l’acquéreur retenu a suscité des inquiétudes, en raison de son manque de transparence financière et de ses liens avec la puissance publique chinoise ».
« Les difficultés dans la gouvernance de la société sont d’autant plus paradoxales que les résultats d’exploitation de l’aéroport sont satisfaisants et qu’il n’y a pas de vraie divergence sur la stratégie de l’aéroport, l’actionnaire privé et les actionnaires locaux en désaccord que sur la politique de dividende », peut-on aussi y lire.
Nice et Lyon, les bons élèves
Dans le même rapport sont également passées au crible les privatisations de Lyon Saint Exupéry et de Nice Côte d’Azur, qui se sont soldées par un « processus amélioré ».
Dans les deux cas, la Cour des Comptes parle « d’un cadre juridique plus exigeant » et de mises en œuvre « mieux maîtrisées ».
Grace aux erreurs commises à Toulouse, « les cahiers des charges de Lyon et Nice ont fortement évolué avec des critères de recevabilité des candidats plus exigeants, des exigences de transparence financière renforcées, un enrichissement du contenu des offres, une procédure ajustée et impliquant davantage les actionnaires locaux », saluent les sages de la Cambon.
Dans tous les cas, « les cessions aéroportuaires doivent être précédées d’une réflexion de l’Etat de mieux maîtriser les investissements étrangers dans les aéroports français », conclut le rapport.
Dans les deux cas, la Cour des Comptes parle « d’un cadre juridique plus exigeant » et de mises en œuvre « mieux maîtrisées ».
Grace aux erreurs commises à Toulouse, « les cahiers des charges de Lyon et Nice ont fortement évolué avec des critères de recevabilité des candidats plus exigeants, des exigences de transparence financière renforcées, un enrichissement du contenu des offres, une procédure ajustée et impliquant davantage les actionnaires locaux », saluent les sages de la Cambon.
Dans tous les cas, « les cessions aéroportuaires doivent être précédées d’une réflexion de l’Etat de mieux maîtriser les investissements étrangers dans les aéroports français », conclut le rapport.
ADP : une privatisation pour le printemps 2019 ?
Ces observations, ainsi que les recommandations données en fin de rapport par la Cour des Comptes ne devraient pas manquer d’intéresser l’APE (Agence des participations de l’Etat) dans sa recherche d’un acheteur pour la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP, toujours détenu à 50,6% par l’Etat).
Si le processus vient de débuter, il devrait aboutir « au printemps prochain », d’après Martin Vial, président de l’APE invité mardi 13 novembre 2018 sur Radio Classique.
Pour beaucoup, cette privatisation des aéroports parisiens est largement décriée. « On ne marchande pas l’avenir d’un pays et d’un aéroport. On est en train d’avoir une vision court-termiste dans laquelle la garantie de la rente l’emporte sur l’intérêt général », confie Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam).
S’exprimant jeudi 8 novembre en marge du congrès de l’Union des aéroports français (UAF), le patron d’ADP, Augustin de Romanet indiquait de son côté : « il y a trois cas de figure : soit ADP est vendu d’un bloc à un gros acheteur, soit en plusieurs petits blocs, soit la privatisation sera partielle et l’Etat en conserve une partie. C’est à ce dernier de décider, je n’ai aucune préférence ».
Alors que les aéroports de Paris connaissent un grand nombre de chantiers importants pour leur avenir (terminal 4 à Roissy, jonction d’Orly, CDG Express…) Augustin de Romanet demande surtout à ce que « le processus de privatisation ne perturbe pas tous ces projets ».
Avant de se dire « très serein et impatient de partager avec un nouveau partenaire la construction d’un leader aéroportuaire mondial ».
Le rapport de la Cour des Comptes peut être retrouvé en intégralité à cette adresse.
Si le processus vient de débuter, il devrait aboutir « au printemps prochain », d’après Martin Vial, président de l’APE invité mardi 13 novembre 2018 sur Radio Classique.
Pour beaucoup, cette privatisation des aéroports parisiens est largement décriée. « On ne marchande pas l’avenir d’un pays et d’un aéroport. On est en train d’avoir une vision court-termiste dans laquelle la garantie de la rente l’emporte sur l’intérêt général », confie Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam).
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Avant de se dire « très serein et impatient de partager avec un nouveau partenaire la construction d’un leader aéroportuaire mondial ».
Le rapport de la Cour des Comptes peut être retrouvé en intégralité à cette adresse.