Réceptifs étrangers contre tour-opérateurs immatriculés : une compétition discrète mais intense qui a fait rage dans les allées du salon mondial du tourisme.
Sans que les visiteurs n'en soient conscients.
Car les textes sont clairs. Un DMC étranger, même en règle dans son pays d'origine, n'a pas le droit de travailler sur notre territoire.
"Il faut être immatriculé pour vendre des prestations en France " insiste Emmanuelle Llop, avocate au cabinet Equinoxe.
Et pourtant, une grande majorité des opérateurs interrogés n'avaient aucune idée de la législation en vigueur. La plupart nous ont assuré qu'ils renvoyaient les clients rencontrés vers leurs tour-opérateurs partenaires.
Dans ce cas, pourquoi faire le déplacement ? Pourquoi prendre le temps de se rendre sur un salon grand public, de travailler sa notoriété, si ce n'est pour rencontrer des prospects potentiels ?
Certains nous ont expliqué seconder les offices du tourisme, comme Richard Cirica, de Tanganyika Expeditions, dûment immatriculé en France. il est venu donner un coup de main à la Tanzanie pour informer les voyageurs.
"Nous ne venons pas rencontrer des nouveaux clients car nous souhaitons uniquement travailler via les agences de voyage et pas en direct" assure-t-il.
Sans que les visiteurs n'en soient conscients.
Car les textes sont clairs. Un DMC étranger, même en règle dans son pays d'origine, n'a pas le droit de travailler sur notre territoire.
"Il faut être immatriculé pour vendre des prestations en France " insiste Emmanuelle Llop, avocate au cabinet Equinoxe.
Et pourtant, une grande majorité des opérateurs interrogés n'avaient aucune idée de la législation en vigueur. La plupart nous ont assuré qu'ils renvoyaient les clients rencontrés vers leurs tour-opérateurs partenaires.
Dans ce cas, pourquoi faire le déplacement ? Pourquoi prendre le temps de se rendre sur un salon grand public, de travailler sa notoriété, si ce n'est pour rencontrer des prospects potentiels ?
Certains nous ont expliqué seconder les offices du tourisme, comme Richard Cirica, de Tanganyika Expeditions, dûment immatriculé en France. il est venu donner un coup de main à la Tanzanie pour informer les voyageurs.
"Nous ne venons pas rencontrer des nouveaux clients car nous souhaitons uniquement travailler via les agences de voyage et pas en direct" assure-t-il.
Des réceptifs pas vraiment au courant de la législation en vigueur
Quelques stands plus loin, nous rencontrons l'équipe d'Aventure Oolahwan, une nouvelle agence québécoise qui se lance sur les excursions en moto-neige et proposera bientôt des packages aux touristes français, incluant même l'aérien.
Son directeur semble ignorer les règles en vigueur, mais il est rapidement repris par sa collègue. "Nous passerons bien entendu par une agence québécoise agréée pour distribuer notre offre " intervient Narjis Kandri Rodi, la directrice des partenariats et du tourisme
Un peu plus loin sur le stand de la Lituanie, le réceptif Taïga Euro Baltika est de retour sur le salon après 10 ans d'absence.
Sa directrice Véronica Hidekel nous assure elle aussi ne pas démarcher les clients individuels, qu'elle renvoie vers son partenaire, le tour-opérateur Voyages Gallia juste à sa droite. En revanche, elle s'intéresse de près aux groupes sans toutefois connaître les formalités nécessaires pour vendre des prestations en France.
Et pourtant, même européen et possédant toutes les autorisations dans son pays d'origine, un réceptif doit demander auprès d'Atout France une autorisation temporaire d'exercer.
Son directeur semble ignorer les règles en vigueur, mais il est rapidement repris par sa collègue. "Nous passerons bien entendu par une agence québécoise agréée pour distribuer notre offre " intervient Narjis Kandri Rodi, la directrice des partenariats et du tourisme
Un peu plus loin sur le stand de la Lituanie, le réceptif Taïga Euro Baltika est de retour sur le salon après 10 ans d'absence.
Sa directrice Véronica Hidekel nous assure elle aussi ne pas démarcher les clients individuels, qu'elle renvoie vers son partenaire, le tour-opérateur Voyages Gallia juste à sa droite. En revanche, elle s'intéresse de près aux groupes sans toutefois connaître les formalités nécessaires pour vendre des prestations en France.
Et pourtant, même européen et possédant toutes les autorisations dans son pays d'origine, un réceptif doit demander auprès d'Atout France une autorisation temporaire d'exercer.
Ne pas démarcher les clients individuels dans un salon grand public...
Sur le stand de la Roumanie, Maria Deculescu, directrice du réceptif Zenit Voyages, assure également ne faire aucune vente auprès du grand public.
"Je m'adresse uniquement aux agences et TO et j'espère en rencontrer ici" nous explique-t-elle, pourtant consciente du caractère grand public du salon. "Autrefois il y avait plus de comités d'entreprises et d'associations, mais ils sont moins nombreux depuis quelques années".
Au pupitre voisin, Brigitte Bounon, la directrice commerciale de l'agence Bonjour Roumanie (immatriculée chez Atout France) ne considère pas ses collègue roumains comme des concurrents déloyaux.
"Je suis pas sûre qu'ils fassent beaucoup d'affaires en venant ici. Car les clients savent faire la différence lorsque nous leur expliquons les conditions de vente et les assurances".
D'ailleurs pour Mihaela Mihet, la directrice de l'office du tourisme, les choses sont claires. "Les réceptifs roumains présents ne vendront pas aux visiteurs. Ils les renverront automatiquement vers leurs partenaires TO ".
Pas sûr que le déplacement ne soit bien rentable pour eux.
"Je m'adresse uniquement aux agences et TO et j'espère en rencontrer ici" nous explique-t-elle, pourtant consciente du caractère grand public du salon. "Autrefois il y avait plus de comités d'entreprises et d'associations, mais ils sont moins nombreux depuis quelques années".
Au pupitre voisin, Brigitte Bounon, la directrice commerciale de l'agence Bonjour Roumanie (immatriculée chez Atout France) ne considère pas ses collègue roumains comme des concurrents déloyaux.
"Je suis pas sûre qu'ils fassent beaucoup d'affaires en venant ici. Car les clients savent faire la différence lorsque nous leur expliquons les conditions de vente et les assurances".
D'ailleurs pour Mihaela Mihet, la directrice de l'office du tourisme, les choses sont claires. "Les réceptifs roumains présents ne vendront pas aux visiteurs. Ils les renverront automatiquement vers leurs partenaires TO ".
Pas sûr que le déplacement ne soit bien rentable pour eux.
S'entourer de partenaires commerciaux légaux
D'autres au contraire, ne font pas mystère de leurs ambitions commerciales. C'est le cas de l'agence Rev'Tours, spécialisée dans les séjours en Ouzbékistan.
Là encore, son directeur Murodkhon Ergashev n'a jamais entendu parler d'Atout France et encore moins de l'immatriculation.
"Le salon ne nous a rien précisé. Et je suis certain que beaucoup d'opérateurs sont dans le même cas que moi" s'exclame-t-il, avant de noter scrupuleusement le nom d'Atout France afin de prendre les renseignement nécessaires à sa régularisation.
Murodkhon Ergashev a raison : les organisateurs du salon ne sont pas chargés de faire la police.
D'ailleurs, il serait bien difficile de vérifier les autorisations de 550 exposants.
"Nous n'avons aucun moyen de contrôler la légalité des réceptifs lorsqu'ils sont invités par les office du tourisme" explique Marianne Chandernagor la directrice du salon. "Et certains sont bien évidemment tentés de vendre en direct ".
Si la répression des fraudes a déjà fureté dans les allées il y a 4 ans, c'était plutôt pour vérifier les stands d'alimentation mais pas les autorisations des DMC.
Faut-il pour autant interdire à ces agences étrangère de vendre ? La question n'est pas à l'ordre du jour.
En revanche, Marianne Chandernagor encourage les destination à s'entourer de partenaires marchands, mais légaux.
"Lorsqu'un office du tourisme se met dans une logique de vente et pas uniquement de représentation, les retours en terme de réservations sont excellents".
Car même s'ils se précipitent sur les stylos, les flyers et les brochures promotionnelles, les visiteurs viennent avant tout pour une chose : réserver leurs prochaines vacances.
Là encore, son directeur Murodkhon Ergashev n'a jamais entendu parler d'Atout France et encore moins de l'immatriculation.
"Le salon ne nous a rien précisé. Et je suis certain que beaucoup d'opérateurs sont dans le même cas que moi" s'exclame-t-il, avant de noter scrupuleusement le nom d'Atout France afin de prendre les renseignement nécessaires à sa régularisation.
Murodkhon Ergashev a raison : les organisateurs du salon ne sont pas chargés de faire la police.
D'ailleurs, il serait bien difficile de vérifier les autorisations de 550 exposants.
"Nous n'avons aucun moyen de contrôler la légalité des réceptifs lorsqu'ils sont invités par les office du tourisme" explique Marianne Chandernagor la directrice du salon. "Et certains sont bien évidemment tentés de vendre en direct ".
Si la répression des fraudes a déjà fureté dans les allées il y a 4 ans, c'était plutôt pour vérifier les stands d'alimentation mais pas les autorisations des DMC.
Faut-il pour autant interdire à ces agences étrangère de vendre ? La question n'est pas à l'ordre du jour.
En revanche, Marianne Chandernagor encourage les destination à s'entourer de partenaires marchands, mais légaux.
"Lorsqu'un office du tourisme se met dans une logique de vente et pas uniquement de représentation, les retours en terme de réservations sont excellents".
Car même s'ils se précipitent sur les stylos, les flyers et les brochures promotionnelles, les visiteurs viennent avant tout pour une chose : réserver leurs prochaines vacances.