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Réceptifs : des ventes "border line" au Salon Mondial du tourisme...

concurrence déloyale pour les TO immatriculés


De nombreux réceptifs étrangers présents au salon mondial du tourisme, qui s'est tenu à Paris du 20 au 23 mars dernier, ne possédaient pas les autorisations nécessaires pour vendre aux visiteurs. La plupart n'étaient d'ailleurs même pas au courant de la législation en vigueur. Une concurrence déloyale pour les TO immatriculés, et une pratique bien difficile à contrôler pour les organisateurs du salon. TourMaG.com a mené l'enquête.


le Dimanche 23 Mars 2014

Réceptifs étrangers contre tour-opérateurs immatriculés : une compétition discrète mais intense qui a fait rage dans les allées du salon mondial du tourisme.

Sans que les visiteurs n'en soient conscients.

Car les textes sont clairs. Un DMC étranger, même en règle dans son pays d'origine, n'a pas le droit de travailler sur notre territoire.

"Il faut être immatriculé pour vendre des prestations en France " insiste Emmanuelle Llop, avocate au cabinet Equinoxe.

Et pourtant, une grande majorité des opérateurs interrogés n'avaient aucune idée de la législation en vigueur. La plupart nous ont assuré qu'ils renvoyaient les clients rencontrés vers leurs tour-opérateurs partenaires.

Dans ce cas, pourquoi faire le déplacement ? Pourquoi prendre le temps de se rendre sur un salon grand public, de travailler sa notoriété, si ce n'est pour rencontrer des prospects potentiels ?

Certains nous ont expliqué seconder les offices du tourisme, comme Richard Cirica, de Tanganyika Expeditions, dûment immatriculé en France. il est venu donner un coup de main à la Tanzanie pour informer les voyageurs.

"Nous ne venons pas rencontrer des nouveaux clients car nous souhaitons uniquement travailler via les agences de voyage et pas en direct" assure-t-il.

Des réceptifs pas vraiment au courant de la législation en vigueur

Quelques stands plus loin, nous rencontrons l'équipe d'Aventure Oolahwan, une nouvelle agence québécoise qui se lance sur les excursions en moto-neige et proposera bientôt des packages aux touristes français, incluant même l'aérien.

Son directeur semble ignorer les règles en vigueur, mais il est rapidement repris par sa collègue. "Nous passerons bien entendu par une agence québécoise agréée pour distribuer notre offre " intervient Narjis Kandri Rodi, la directrice des partenariats et du tourisme

Un peu plus loin sur le stand de la Lituanie, le réceptif Taïga Euro Baltika est de retour sur le salon après 10 ans d'absence.

Sa directrice Véronica Hidekel nous assure elle aussi ne pas démarcher les clients individuels, qu'elle renvoie vers son partenaire, le tour-opérateur Voyages Gallia juste à sa droite. En revanche, elle s'intéresse de près aux groupes sans toutefois connaître les formalités nécessaires pour vendre des prestations en France.

Et pourtant, même européen et possédant toutes les autorisations dans son pays d'origine, un réceptif doit demander auprès d'Atout France une autorisation temporaire d'exercer.

Ne pas démarcher les clients individuels dans un salon grand public...

Sur le stand de la Roumanie, Maria Deculescu, directrice du réceptif Zenit Voyages, assure également ne faire aucune vente auprès du grand public.

"Je m'adresse uniquement aux agences et TO et j'espère en rencontrer ici" nous explique-t-elle, pourtant consciente du caractère grand public du salon. "Autrefois il y avait plus de comités d'entreprises et d'associations, mais ils sont moins nombreux depuis quelques années".

Au pupitre voisin, Brigitte Bounon, la directrice commerciale de l'agence Bonjour Roumanie (immatriculée chez Atout France) ne considère pas ses collègue roumains comme des concurrents déloyaux.

"Je suis pas sûre qu'ils fassent beaucoup d'affaires en venant ici. Car les clients savent faire la différence lorsque nous leur expliquons les conditions de vente et les assurances".

D'ailleurs pour Mihaela Mihet, la directrice de l'office du tourisme, les choses sont claires. "Les réceptifs roumains présents ne vendront pas aux visiteurs. Ils les renverront automatiquement vers leurs partenaires TO ".

Pas sûr que le déplacement ne soit bien rentable pour eux.

S'entourer de partenaires commerciaux légaux

D'autres au contraire, ne font pas mystère de leurs ambitions commerciales. C'est le cas de l'agence Rev'Tours, spécialisée dans les séjours en Ouzbékistan.

Là encore, son directeur Murodkhon Ergashev n'a jamais entendu parler d'Atout France et encore moins de l'immatriculation.

"Le salon ne nous a rien précisé. Et je suis certain que beaucoup d'opérateurs sont dans le même cas que moi" s'exclame-t-il, avant de noter scrupuleusement le nom d'Atout France afin de prendre les renseignement nécessaires à sa régularisation.

Murodkhon Ergashev a raison : les organisateurs du salon ne sont pas chargés de faire la police.

D'ailleurs, il serait bien difficile de vérifier les autorisations de 550 exposants.

"Nous n'avons aucun moyen de contrôler la légalité des réceptifs lorsqu'ils sont invités par les office du tourisme" explique Marianne Chandernagor la directrice du salon. "Et certains sont bien évidemment tentés de vendre en direct ".

Si la répression des fraudes a déjà fureté dans les allées il y a 4 ans, c'était plutôt pour vérifier les stands d'alimentation mais pas les autorisations des DMC.

Faut-il pour autant interdire à ces agences étrangère de vendre ? La question n'est pas à l'ordre du jour.

En revanche, Marianne Chandernagor encourage les destination à s'entourer de partenaires marchands, mais légaux.

"Lorsqu'un office du tourisme se met dans une logique de vente et pas uniquement de représentation, les retours en terme de réservations sont excellents".

Car même s'ils se précipitent sur les stylos, les flyers et les brochures promotionnelles, les visiteurs viennent avant tout pour une chose : réserver leurs prochaines vacances.

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Commentaires

1.Posté par PA Romano le 24/03/2014 09:00 | Alerter
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Les réceptifs vendent déjà sur internet en direct aux clients finaux. Faut il encore faire la distinction entre territoire physique et online? Et quid d'un réceptif étranger non immatriculé en France qui vendrait sur un salon online...? La question n'est plus légale, elle porte sur l'information aux clients et sur le degré de prise de risque que ce dernier est prêt à prendre en terme d'assurance et de risque financier.
PAR

2.Posté par Vol au dessus d'un nid de coucou le 24/03/2014 09:26 | Alerter
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SOTI ou SOTO ???
Je sais plus moi....

3.Posté par el Ché le 24/03/2014 18:53 | Alerter
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Bonjour à vous tous,

A la lecture de votre article vient à mon esprit quelques problèmatiques :

1 ) La relation Producteur (réceptif étrangers) - Distributeur (TO ou agences).
Il faut bien comprendre que les réceptifs en bout de chaîne sont souvent eux qui payent les pots cassé (boite fermé etc...) sans aucun recours possible.
Des paiements après le groupe, nous devons avancer la trésorie de tout le monde !!!
Des prix sous pression...des incentives ??? comme dans la grande distribution leclerc etc...
Il ill est bien normal de vouloir s'emanciper !!! Quel chefs d'entreprises ne va pas le faire...


2) Le monde du tourisme Francais et la licence
Se cacher derriere des licences pour pouvoir travailler...c'est vraiment ridicule...
C'est exactement ce qui c'est passé entre les taxis et les VTC...On connait la fin !!!
Au revoir les taxis

3) La presse en ligne (tourmag) et la publicite.
Il est de plus en plus de bon ton sur tourmag de critiquer les receptifs...mais on ne peut pas cracher dans la soupe .!!!
Si c'est interdit de travailler en France, car nous sommes des ignorants qui ne connaissons pas la legislation ??? alors pourquoi TOURMAG démarche et fais payer des réceptifs pour participer a son ROADSHOW ...est ce légal ??? et pourquoi nous démarcher pour DMC MAG ? Je vais regarder fortement mon engagement financier envers TOURMAG & CO.

Cordialement

El ché

4.Posté par baudoin le 24/03/2014 23:30 | Alerter
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reste a savoir si le réceptif exposant qui vend un voyage est dans la legalité en faisant valider au client son achat sur son Pc, au salon.Logiquement oui;
comment procédent les receptifs français sur les salons étrangers ?,

5.Posté par La Rédaction le 25/03/2014 00:12 | Alerter
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Bonjour
Quelques réflexions et quelques réponses, notamment à el Ché qui mélange tout joyeusement...

1) Que vient faire la Relation Producteur/distributeur dans cette problématique ?
On n'a jamais prétendu que les Réceptifs n'avaient pas le droit de vendre en direct. Il suffit juste qu'ils soient en règle. Evanéos vend en direct à des clients français des réceptifs étrangers et a fini par s'immatriculer auprès d'Atout France.
Les difficultés des Réceptifs et de leurs marges ? Nous en sommes conscients ! C'est nous qui avons créé il y a 4 ans www.DMCmag.com, justement pour faciliter leurs relations.

2) Se cacher derriere des licences pour pouvoir travailler...c'est vraiment ridicule... dites-vous. Personne se cache, il se trouve juste que la France est un pays de droit et qu'on demande aux gens de faire la preuve de leurs aptitudes pour exercer tel ou tel métier. Vous trouvez ça choquant ?

3) Pourquoi TOURMAG démarche et fais payer des réceptifs pour participer a son ROADSHOW ...est ce légal ??? Bien entendu que c'est légal, cher Monsieur. Les réceptifs y rencontrent des agences pas des consommateurs en direct.

et pourquoi nous démarcher pour DMC MAG ? Je vais regarder fortement mon engagement financier envers TOURMAG & CO.

4) Merci de revenir à la fin du point numéro 3 : DMCmag.com met en relations des professionnels (agences et réceptifs) en B2B. Il est normal de demander une rémunération pour figurer sur notre annuaire.
Si vous avez adhéré à DMCmag.com ce n'est certainement pas pour nous faire plaisir mais pour entrer en contact avec des professionnels français.
Vous êtes libre de vos engagements, bien entendu, mais vous avez tort de croire que nous menons une "vendetta" contre les réceptifs alors que nous estimons qu'ils sont les TO de demain. Mais cela n'empêche pas de jouer en respectant les règles, non ?
Cordialement

6.Posté par El Ché le 25/03/2014 19:07 | Alerter
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Bonjour Monsieur Da Luz pour votre réponse,

Les articles de Tourmag sont souvent assez méprisant envers les réceptifs, je maintiens mes propos. Mais on vous aime aussi pour la qualité des articles et votre couverture du monde touristique

En ce qui concerne toutes les actions commerciales qui sont faites pour les réceptifs vous (tourmag) et les salons ne sont pas vraiment clair.
Vous prenez les gens qui peuvent payer . Arretons cette hypocrisie... et je vais même rajouter VOUS AVEZ RAISON...vous etes aussi chef d'entreprise !
Laissez moi remarquez que mettre dans une action (par exemple comme Roadshow) des réceptifs et des TO, cela devient assez "flou" qui démarche les même clients agences !!??!

Autre remarque EVANEOS n'est pas réceptifs ! Juste un intermédiaire de plus ! (enfin c'est mon avis ;) .

En ce qui concerne les licences (en général), cela devient le seul argument des structures Francaises (regardez la pub télé de selectour -Afat !!! c'est assez affligeant ) , en tant que spécialiste reconnu du marché... vous le savez bien....Au début le monde du tourisme Francais n'a pas vu Internet du bon d'oeil....

Moi je pense qu'il n'y aura pas de marche en arrière et les licences vont tomber...cela va arriver très rapidement (ou licence super allégé et plus facile à obtenir).

Notre société et le monde du tourisme va s'ouvrir, il n'y aura pas (ou plus beaucoup) d'entrave légale pour empêcher une entreprise étrangère a venir travailler ou demarcher en France.
(Voir les lois sur le travail de l'union Euro et le rapport attali sur la croissance).

Je pense que vous le savez très bien et votre modèle économique suit aussi le mouvement, c'est normal nous sommes TOUS dans le même bateau de la mondialisation.

On peut aussi regarder dans l'autre sens...quand on voit les accompagnateurs Francais (Sans Visa de travail ) ne respectant pas la légalité du tourisme du pays d'accueil....

Comme seul message de fin, pour les journalistes de tourmag et les structures Francaises ne vous focalisez pas sur les réceptifs, nous ne sommes pas responsable des maux du monde du tourisme (ni de la guerre en Syrie ou du rechauffement climatique).
Arretez d'embetez ces pauvres entrepreneurs d'ouzbekistan qui essaye de survivre tout simplement.
Les entreprises Francaises qui ont compris ca, s'en sorte plutôt bien...le groupe "voyageurs" est pour moi un exemple : Valeur ajouté, service au clients... (licence ou pas), si Monsieur Rial a un BTS de tourisme ou pas , je pense sincèrement que ce n'est pas le problème.

Cet article et les réactions, me font vraiment penser au taxistes VS les VTC.

Merci encore a Tourmag et a sa rédaction.

la bise

hasta pronto


El ché

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