En plus du flou de la date de reprise, les entreprises sont dans l’inconnu du retour de leurs salariés en chômage partiel. - DR : Depositphotos
A l’arrêt total ou partiel depuis plus d’un an, le secteur de l’hôtellerie-restauration a vu certains de ses salariés, en chômage partiel depuis de longs mois, partir vers d’autres horizons.
« Il va manquer entre 140 000 et 150 000 salariés dans le secteur à la reprise », estime Laurent Barthélémy, président de l’UMIH Nouvelle Aquitaine et vice-président du Fonds national d'Assurance Formation de l'Industrie Hôtelière (Fafih).
Et pour cause, selon les chiffres de l’UMIH , le secteur a connu une fuite de de 110 000 postes en 2020. Un chiffre auquel il faut ajouter 31000 postes rien qu’au premier trimestre 2021.
Dans un article du Monde, Olivier Caillait, à la tête de plusieurs établissements dans les Alpes, explique constater une « certaine lassitude » de la part de ses directeurs d’hôtels ou de restaurants qui ne touchent plus que 84 % de leur salaire : « Ils ont des emprunts immobiliers à rembourser, la scolarité des enfants à payer… La période commence à leur sembler longue. »
« Il va manquer entre 140 000 et 150 000 salariés dans le secteur à la reprise », estime Laurent Barthélémy, président de l’UMIH Nouvelle Aquitaine et vice-président du Fonds national d'Assurance Formation de l'Industrie Hôtelière (Fafih).
Et pour cause, selon les chiffres de l’UMIH , le secteur a connu une fuite de de 110 000 postes en 2020. Un chiffre auquel il faut ajouter 31000 postes rien qu’au premier trimestre 2021.
Dans un article du Monde, Olivier Caillait, à la tête de plusieurs établissements dans les Alpes, explique constater une « certaine lassitude » de la part de ses directeurs d’hôtels ou de restaurants qui ne touchent plus que 84 % de leur salaire : « Ils ont des emprunts immobiliers à rembourser, la scolarité des enfants à payer… La période commence à leur sembler longue. »
emploi hôtellerie : une fuite vers d’autres secteurs
La pénurie n’est pas nouvelle. L’hôtellerie restauration manquait déjà de personnel avant même la crise sanitaire.
« Elle a exacerbé les faiblesses du secteur, à savoir les coupures et le travail le week-end. Le contexte a poussé les saisonniers qui n’ont pas travaillé depuis un an à s’installer à l’étranger dans des pays qui ont retrouvé une activité », note le président de l’UMIH Nouvelle Aquitaine.
« D’autres ont intégré de nouvelles filières telles que la banque et les assurances. Les métiers d’accueil sont transverses, les profils bilingues ou trilingues sont recherchés. Ces branches ont su capter nos personnels qualifiés », poursuit Laurent Barthélémy.
Des propos confirmés par Adrien Moreira, CEO de Bruce, agence de recrutement 100% digital, spécialisée dans le travail temporaire. Avant la crise, l’hôtellerie-restauration représentait 1/3 de l’activité de l’agence. « Nous avons vu de la transversalité. Quand on est chef de rang, on peut facilement évoluer vers d’autres métiers de la relation client. La logistique a connu de gros besoins, booster par l'e-commerce. »
Reste que « après avoir découvert d’autres métiers, bien souvent moins difficiles que l’hôtellerie-restauration, certains collaborateurs ne souhaitent pas y retourner. »
« Elle a exacerbé les faiblesses du secteur, à savoir les coupures et le travail le week-end. Le contexte a poussé les saisonniers qui n’ont pas travaillé depuis un an à s’installer à l’étranger dans des pays qui ont retrouvé une activité », note le président de l’UMIH Nouvelle Aquitaine.
« D’autres ont intégré de nouvelles filières telles que la banque et les assurances. Les métiers d’accueil sont transverses, les profils bilingues ou trilingues sont recherchés. Ces branches ont su capter nos personnels qualifiés », poursuit Laurent Barthélémy.
Des propos confirmés par Adrien Moreira, CEO de Bruce, agence de recrutement 100% digital, spécialisée dans le travail temporaire. Avant la crise, l’hôtellerie-restauration représentait 1/3 de l’activité de l’agence. « Nous avons vu de la transversalité. Quand on est chef de rang, on peut facilement évoluer vers d’autres métiers de la relation client. La logistique a connu de gros besoins, booster par l'e-commerce. »
Reste que « après avoir découvert d’autres métiers, bien souvent moins difficiles que l’hôtellerie-restauration, certains collaborateurs ne souhaitent pas y retourner. »
L’embauche des saisonniers sécurisée par l’Etat
En plus du flou de la date de reprise, les entreprises sont dans l’inconnu du retour de leurs salariés en chômage partiel.
« Il y a une vraie inquiétude, reconnaît le président de l’UMIH Nouvelle Aquitaine. Maintenir une activité partielle, est une première réponse. Les hôtels qui sont restés ouverts ont pu faire tourner les équipes. Idem pour la vente à emporter, remarque Laurent Barthélémy de l’UMIH.
Nous avons accueilli d’un bon œil la clarification du gouvernement concernant l’embauche des saisonniers d'été . »
Pour rappel, Élisabeth Borne, Ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, appelle les employeurs à « embaucher les saisonniers auxquels ils font appel tous les ans, et de les placer en activité partielle le temps que la saison démarre ».
« Notre demande a été entendue par la Ministre, et nous prenons cela comme un nouveau signal positif envers notre secteur fermé ou en sous-activité depuis six mois. Nos professionnels et leurs salariés vont pouvoir se projeter un peu plus vers la saison à venir », signale Thierry Grégoire, Président de la Branche UMIH Saisonniers.
« Il y a une vraie inquiétude, reconnaît le président de l’UMIH Nouvelle Aquitaine. Maintenir une activité partielle, est une première réponse. Les hôtels qui sont restés ouverts ont pu faire tourner les équipes. Idem pour la vente à emporter, remarque Laurent Barthélémy de l’UMIH.
Nous avons accueilli d’un bon œil la clarification du gouvernement concernant l’embauche des saisonniers d'été . »
Pour rappel, Élisabeth Borne, Ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, appelle les employeurs à « embaucher les saisonniers auxquels ils font appel tous les ans, et de les placer en activité partielle le temps que la saison démarre ».
« Notre demande a été entendue par la Ministre, et nous prenons cela comme un nouveau signal positif envers notre secteur fermé ou en sous-activité depuis six mois. Nos professionnels et leurs salariés vont pouvoir se projeter un peu plus vers la saison à venir », signale Thierry Grégoire, Président de la Branche UMIH Saisonniers.
Former les salariés plutôt que les licencier
La formation apparaît comme une solution à la fuite des talents.
« Nous avons incité fortement l’ensemble de nos entreprises à former leurs équipes pour les conserver et les motiver. L’OPCO Akto propose un accompagnement de l’aide à la formation du Fonds national de l’emploi (FNE-Formation) prôné par l’Etat, avec un slogan très simple : « Former plutôt que licencier ou former plutôt que perdre ses salariés ! »» affirme Laurent Barthélémy.
C’est que la motivation est un autre des enjeux à relever dans ce contexte de crise sanitaire.
« Nous avons incité fortement l’ensemble de nos entreprises à former leurs équipes pour les conserver et les motiver. L’OPCO Akto propose un accompagnement de l’aide à la formation du Fonds national de l’emploi (FNE-Formation) prôné par l’Etat, avec un slogan très simple : « Former plutôt que licencier ou former plutôt que perdre ses salariés ! »» affirme Laurent Barthélémy.
C’est que la motivation est un autre des enjeux à relever dans ce contexte de crise sanitaire.