Faits et analyse
Tout d’abord le contenu même du communiqué de presse tel que les rédactions l’ont reçu hier dans l’après-midi, ensuite, analyse de cette décision et de la manière dont elle a été prise.
Ryanair vient de publier ses horaires d’été pour son hub de Brussels Charleroi Airport (BSCA) et, se faisant, elle reconnaît qu’elle « confirmed that it was terminating its Brussels-London route with effect from 29 April next ». Pour information, cette route était opérée avec 8 vols quotidiens et l’an passé la compagnie avait transporté sur cette celle-ci près de 360,000 passagers.
Dans son communiqué, la compagnie confirme également que cela va représenter une réduction de 10% de ses activités à Charleroi. Par ailleurs, Ryanair indique que cette décision est : “the first element of its response to the European Commission’s recent decision to increase costs at Charleroi and require that Ryanair’s passengers should pay higher fares”.
Et le communiqué de se terminer par une déclaration de M. O’Leary qui explique, "sans rire", qu’il serait impossible que les passagers acceptent une hausse de 2€ du prix moyen du billet. « this route cannot be sustained if costs are to be increased as a result of the Commission’s decision to increase ticket prices by €6 to €8 per ticket“.
Pas d’indemnité pour BSCA
La fermeture de cette ligne va entraîner une perte de revenu pour l’aéroport régional belge assez facile à estimer : 1.260.000 €. Aucune indemnité ne sera payée par Ryanair puisque la route existe depuis la création du hub continental en 2001. Par contre si cela avait été la ligne de Gerona (Barcelone dans le langage Ryanair) ou de Valladolid, deux routes ouvertes récemment, des indemnités auraient été dues.
Pour Virgin Express, tout le business plan de Ryanair doit être revu
Neil Burrows, CEO de Virgin Express : « Si la décision de la Commission est la vraie raison de la fermeture de la ligne, cela signifie que Ryanair risque de devoir revoir son business plan si elle n’est pas capable d’opérer sans aides extérieures sur certaines lignes. » En d’autres mots, la rentabilité globale de la compagnie irlandaise serait uniquement fonction des subsides qu’elle parvient à obtenir de la part de certains aéroports.
Quant à l’argument pression sur la Commission, il ne tient pas. Pour faire pression sur celle-ci, il aurait été plus logique d’annoncer la fermeture de lignes comme Carcassonne, Pise et Valladolid. Ce qui aurait amené une réaction politique des régions concernées suite à l’hémorragie des touristes apportés par la compagnie irlandaise depuis le lancement de ces lignes.
Et maintenant l’autre réalité
Tout d’abord, il faut savoir que le boss de Ryanair a sans doute l’une des mémoires les plus courtes du monde. En effet, au début de l’année, nous avions assisté à l’une de ses conférences de presse. Lors de celle-ci, il nous a expliqué qu’avec l’aéroport de Charleroi c’était un vrai partenariat franc et loyal qui existait.
Tellement franc et loyal, que, d’après nos sources, la décision de fermer la ligne n’a pas été communiquée en priorité au directeur de l’aéroport, Laurent Jossart. Celui-ci, bloqué dans une réunion, n’a appris l’ukase des irlandais que lorsqu’il a reçu le communiqué de presse émis par Ryanair vers 15 h 48…
Deuxième exclusivité : contrairement à ce que l'on pourrait penser cette perte de passagers ne pose pas trop de problèmes à l’aéroport belge. En effet, comme la Grande-Bretagne n’est pas un pays Schengen et que l’espace Schengen de l’aéroport est assez limité, pour le BSCA, la disparition des 360.000 passagers de Ryanair va permettre d’accueillir plus facilement les clients de Air Polonia et Wizzair, deux nouvelles compagnies qui vont desservir Charleroi. Passagers qui proviendront de la Pologne, de Hongrie et de Slovaquie ou en reviendront. Or ces trois pays sont non-Schengenn comme tout le monde le sait.
Mais la vraie raison est peut-être tout autre
La décision de Ryanair n’a peut être absolument rien à voir avec la sanction européenne. L’élément perturbateur serait tout autre : il s’agirait de l’Eurostar.
A voir les chiffres de la ligne ferroviaire, force est de constater que les parts de marché de celle-ci entre les deux capitales ne cessent de croître. Qui plus est, tout indique que les tarifs du tunnel sous la Manche vont être revus à la baisse prochainement, avec comme conséquence que les tarifs du train vont logiquement baisser.
Et puis faut il rappeler que Waterloo Station est tout de même plus au centre de Londres que l’aéroport de London Stansted et que les transferts entre l’aéoroport de Ryanair et la City reviennet parfois plus cher que le prix du billet de la low cost. Conclusion, Ryanair, même avec des prix cassés ne pourra plus concurrencer valablement le fer.
Si ce raisonnement est exact, M. O’Leary ne fait qu’anticiper une décision qui de toute façon devait être prise tôt ou tard. Pratiquement, il fait endosser la responsabilité de la fermeture de la ligne à la Commission européenne. Un beau coup médiatique, non ?
Élément qui viendrait confirmer cette approche : Virgin Express, l’autre compagnie low-cost opérant en Belgique, après avoir fermé, il y a quelques mois, sa ligne Bruxelles / Londres-Heathrow vient de décider de mettre fin à son accord de code share avec la VLM pour la liaison entre Bruxelles et London City.
Tout d’abord le contenu même du communiqué de presse tel que les rédactions l’ont reçu hier dans l’après-midi, ensuite, analyse de cette décision et de la manière dont elle a été prise.
Ryanair vient de publier ses horaires d’été pour son hub de Brussels Charleroi Airport (BSCA) et, se faisant, elle reconnaît qu’elle « confirmed that it was terminating its Brussels-London route with effect from 29 April next ». Pour information, cette route était opérée avec 8 vols quotidiens et l’an passé la compagnie avait transporté sur cette celle-ci près de 360,000 passagers.
Dans son communiqué, la compagnie confirme également que cela va représenter une réduction de 10% de ses activités à Charleroi. Par ailleurs, Ryanair indique que cette décision est : “the first element of its response to the European Commission’s recent decision to increase costs at Charleroi and require that Ryanair’s passengers should pay higher fares”.
Et le communiqué de se terminer par une déclaration de M. O’Leary qui explique, "sans rire", qu’il serait impossible que les passagers acceptent une hausse de 2€ du prix moyen du billet. « this route cannot be sustained if costs are to be increased as a result of the Commission’s decision to increase ticket prices by €6 to €8 per ticket“.
Pas d’indemnité pour BSCA
La fermeture de cette ligne va entraîner une perte de revenu pour l’aéroport régional belge assez facile à estimer : 1.260.000 €. Aucune indemnité ne sera payée par Ryanair puisque la route existe depuis la création du hub continental en 2001. Par contre si cela avait été la ligne de Gerona (Barcelone dans le langage Ryanair) ou de Valladolid, deux routes ouvertes récemment, des indemnités auraient été dues.
Pour Virgin Express, tout le business plan de Ryanair doit être revu
Neil Burrows, CEO de Virgin Express : « Si la décision de la Commission est la vraie raison de la fermeture de la ligne, cela signifie que Ryanair risque de devoir revoir son business plan si elle n’est pas capable d’opérer sans aides extérieures sur certaines lignes. » En d’autres mots, la rentabilité globale de la compagnie irlandaise serait uniquement fonction des subsides qu’elle parvient à obtenir de la part de certains aéroports.
Quant à l’argument pression sur la Commission, il ne tient pas. Pour faire pression sur celle-ci, il aurait été plus logique d’annoncer la fermeture de lignes comme Carcassonne, Pise et Valladolid. Ce qui aurait amené une réaction politique des régions concernées suite à l’hémorragie des touristes apportés par la compagnie irlandaise depuis le lancement de ces lignes.
Et maintenant l’autre réalité
Tout d’abord, il faut savoir que le boss de Ryanair a sans doute l’une des mémoires les plus courtes du monde. En effet, au début de l’année, nous avions assisté à l’une de ses conférences de presse. Lors de celle-ci, il nous a expliqué qu’avec l’aéroport de Charleroi c’était un vrai partenariat franc et loyal qui existait.
Tellement franc et loyal, que, d’après nos sources, la décision de fermer la ligne n’a pas été communiquée en priorité au directeur de l’aéroport, Laurent Jossart. Celui-ci, bloqué dans une réunion, n’a appris l’ukase des irlandais que lorsqu’il a reçu le communiqué de presse émis par Ryanair vers 15 h 48…
Deuxième exclusivité : contrairement à ce que l'on pourrait penser cette perte de passagers ne pose pas trop de problèmes à l’aéroport belge. En effet, comme la Grande-Bretagne n’est pas un pays Schengen et que l’espace Schengen de l’aéroport est assez limité, pour le BSCA, la disparition des 360.000 passagers de Ryanair va permettre d’accueillir plus facilement les clients de Air Polonia et Wizzair, deux nouvelles compagnies qui vont desservir Charleroi. Passagers qui proviendront de la Pologne, de Hongrie et de Slovaquie ou en reviendront. Or ces trois pays sont non-Schengenn comme tout le monde le sait.
Mais la vraie raison est peut-être tout autre
La décision de Ryanair n’a peut être absolument rien à voir avec la sanction européenne. L’élément perturbateur serait tout autre : il s’agirait de l’Eurostar.
A voir les chiffres de la ligne ferroviaire, force est de constater que les parts de marché de celle-ci entre les deux capitales ne cessent de croître. Qui plus est, tout indique que les tarifs du tunnel sous la Manche vont être revus à la baisse prochainement, avec comme conséquence que les tarifs du train vont logiquement baisser.
Et puis faut il rappeler que Waterloo Station est tout de même plus au centre de Londres que l’aéroport de London Stansted et que les transferts entre l’aéoroport de Ryanair et la City reviennet parfois plus cher que le prix du billet de la low cost. Conclusion, Ryanair, même avec des prix cassés ne pourra plus concurrencer valablement le fer.
Si ce raisonnement est exact, M. O’Leary ne fait qu’anticiper une décision qui de toute façon devait être prise tôt ou tard. Pratiquement, il fait endosser la responsabilité de la fermeture de la ligne à la Commission européenne. Un beau coup médiatique, non ?
Élément qui viendrait confirmer cette approche : Virgin Express, l’autre compagnie low-cost opérant en Belgique, après avoir fermé, il y a quelques mois, sa ligne Bruxelles / Londres-Heathrow vient de décider de mettre fin à son accord de code share avec la VLM pour la liaison entre Bruxelles et London City.