Ryanair fait son retour en France et à Marseille, tout un symbole - Crédit photo : Ryanair
Ryanair aura attendu 8 jours.
Déjà, 19 septembre dernier, à la sortie de la cour de cassation - et alors que la dernière instance juridictionnelle française donnait un jugement en faveur de la low cost dans son procès pour travail dissimulé - la compagnie à bas coûts avait annoncé être "en pourparlers avec plusieurs aéroports français et le ministère du Travail français."
Ce jeudi 27 septembre 2018, pour fêter sa relaxe, elle a donc décidé de rouvrir la base rebelle de Marseille.
A lire : Affaire de Marseille : Ryanair et le SNPL se félicitent du jugement
Pour rappel, en 2010, la compagnie irlandaise rapatriait ses 4 avions et 200 employés situés sur l'aéroport de Marignane, après une mise en examen pour travail dissimulé.
L'année suivante l'aéroport marseillais perdait 350 000 de passagers, et accusait le coup.
Huit ans plus tard, le couple tumultueux se reforme. En effet, Ryanair is back ! La rupture est oubliée, les tromperies de chacune reléguées au temps passé, et les affaires vont pouvoir reprendre.
Déjà, 19 septembre dernier, à la sortie de la cour de cassation - et alors que la dernière instance juridictionnelle française donnait un jugement en faveur de la low cost dans son procès pour travail dissimulé - la compagnie à bas coûts avait annoncé être "en pourparlers avec plusieurs aéroports français et le ministère du Travail français."
Ce jeudi 27 septembre 2018, pour fêter sa relaxe, elle a donc décidé de rouvrir la base rebelle de Marseille.
A lire : Affaire de Marseille : Ryanair et le SNPL se félicitent du jugement
Pour rappel, en 2010, la compagnie irlandaise rapatriait ses 4 avions et 200 employés situés sur l'aéroport de Marignane, après une mise en examen pour travail dissimulé.
L'année suivante l'aéroport marseillais perdait 350 000 de passagers, et accusait le coup.
Huit ans plus tard, le couple tumultueux se reforme. En effet, Ryanair is back ! La rupture est oubliée, les tromperies de chacune reléguées au temps passé, et les affaires vont pouvoir reprendre.
Que va-t-il se passer à Marseille ?
Ryanair main dans la main avec l'aéroport de Marseille - Crédit photo : RP
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Forte de ses 142 millions de clients (+9%) et ses 87 bases, Ryanair rayonne en Europe.
Si les prix des billets sont les plus faibles du continent, cela s'explique par un excellent management des coûts.
Actuellement 3e transporteur aérien en France, avec l'ouverture de la base marseillaise, les Irlandais peuvent ambitionner clairement de se rapprocher de leur concurrent easyJet.
L'objectif est d'arriver à 200 millions de passagers en 2025, et c'est pour cela que son nombre d'implantations doit s'intensifier, c'est dans cette logique que la compagnie revient en France.
L'ouverture se fera à l'été 2019 , avec 11 nouvelles lignes, pour atteindre 40 au total et 2,4 millions de passagers.
La compagnie assurera 2 vols hebdomadaires vers Agadir, Alicante, Bucarest, Budapest, Manchester, Naples, Ouarzazate, Prague et Varsovie. Mais aussi 3 vols hebdos vers Bologne et un vol quotidien vers Bordeaux.
Deux avions seront basés à Marseille, pour 125 emplois créés, avec des contrats français, pour des salaires pouvant atteindre 200 000 euros annuels pour les pilotes.
L'investissement total sera de 200 millions d'euros.
Cette annonce réjouit le président du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur, François de Canson, qui réagit dans un communiqué : "avec Manchester et quasiment tous les pays de l’Europe centrale connectés en direct à la Provence, cette nouvelle offre va donner un coup d’accélérateur au tourisme provenant des pays de l’Europe centrale et orientale.
Des marchés que le CRT travaille depuis déjà plusieurs années, avec une progression dans l’hôtellerie des clientèles issues de ces pays en moyenne de 9,3% par an depuis 2010".
Si les prix des billets sont les plus faibles du continent, cela s'explique par un excellent management des coûts.
Actuellement 3e transporteur aérien en France, avec l'ouverture de la base marseillaise, les Irlandais peuvent ambitionner clairement de se rapprocher de leur concurrent easyJet.
L'objectif est d'arriver à 200 millions de passagers en 2025, et c'est pour cela que son nombre d'implantations doit s'intensifier, c'est dans cette logique que la compagnie revient en France.
L'ouverture se fera à l'été 2019 , avec 11 nouvelles lignes, pour atteindre 40 au total et 2,4 millions de passagers.
La compagnie assurera 2 vols hebdomadaires vers Agadir, Alicante, Bucarest, Budapest, Manchester, Naples, Ouarzazate, Prague et Varsovie. Mais aussi 3 vols hebdos vers Bologne et un vol quotidien vers Bordeaux.
Deux avions seront basés à Marseille, pour 125 emplois créés, avec des contrats français, pour des salaires pouvant atteindre 200 000 euros annuels pour les pilotes.
L'investissement total sera de 200 millions d'euros.
Cette annonce réjouit le président du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur, François de Canson, qui réagit dans un communiqué : "avec Manchester et quasiment tous les pays de l’Europe centrale connectés en direct à la Provence, cette nouvelle offre va donner un coup d’accélérateur au tourisme provenant des pays de l’Europe centrale et orientale.
Des marchés que le CRT travaille depuis déjà plusieurs années, avec une progression dans l’hôtellerie des clientèles issues de ces pays en moyenne de 9,3% par an depuis 2010".
Beauvais, Toulouse, Bordeaux... devraient suivre
Dans les semaines à venir, les nouvelles bases devraient pousser comme des champignons dans toute la France. "Nous sommes en étroite discussion avec Beauvais, Lyon, Bordeaux, Toulouse, mais aussi Nantes.
Sauf que pour ce dernier, nous attendons l'arrêt complet du projet de Notre-dame-des-Landes pour poursuivre," déclare David O'Brien, le responsable commercial de la compagnie.
Ces aéroports devraient être suivis par de nombreux autres, dans les mois et années à venir car "la France n'a que 70 routes, quand l'Italie en comprend plus de 400, et possède 63 avions."
Alors que certains journaux annonçaient le possible positionnement de 30 appareils dans l'Hexagone, pour atteindre le nombre de 20 millions de passagers supplémentaires, cette affirmation provoque les rires de l'état major de la compagnie.
"Je pense que ces chiffres sont bien trop modestes, la France souffre d'un déficit de croissance par rapport à ses voisins, où le trafic croît de 20% annuellement, contre 10 ici" explique David O'brien.
Les deux avions et les 11 nouvelles lignes doivent générer plus de liaisons et rattraper le temps perdu, mais surtout afficher un taux comparable à ceux entrevus en Italie ou au Portugal.
Sauf que pour ce dernier, nous attendons l'arrêt complet du projet de Notre-dame-des-Landes pour poursuivre," déclare David O'Brien, le responsable commercial de la compagnie.
Ces aéroports devraient être suivis par de nombreux autres, dans les mois et années à venir car "la France n'a que 70 routes, quand l'Italie en comprend plus de 400, et possède 63 avions."
Alors que certains journaux annonçaient le possible positionnement de 30 appareils dans l'Hexagone, pour atteindre le nombre de 20 millions de passagers supplémentaires, cette affirmation provoque les rires de l'état major de la compagnie.
"Je pense que ces chiffres sont bien trop modestes, la France souffre d'un déficit de croissance par rapport à ses voisins, où le trafic croît de 20% annuellement, contre 10 ici" explique David O'brien.
Les deux avions et les 11 nouvelles lignes doivent générer plus de liaisons et rattraper le temps perdu, mais surtout afficher un taux comparable à ceux entrevus en Italie ou au Portugal.
SNPL, syndicat et modèle économique
Si la décision de Ryanair n'a pas été motivée par un coup de pouce du gouvernement français, "notre décision n'est pas liée à un quelconque geste de sa part, mais simplement à la décision de la dernière juridiction," d'après Eddie Wilson, son directeur des ressources humaines (RH).
La relaxe avait provoqué une réaction contraire de la part du SNPL, le puissant syndicat des pilotes, qui avait déclaré que la compagnie pourrait enfin être condamnée.
Et Eddie Wilson de répondre : "il faut leur demander pourquoi ils sont aussi contents ? Personnellement, la décision est une bonne nouvelle, mais nous allons demander à la Cour d'appel le remboursement des charges (13 millions d'euros, ndlr), car Ryanair était dans ses droits."
La volonté du transporteur de se conformer aux législations de chaque pays n'entraînera pas un changement du modèle économique. "Engager du personnel sous contrat irlandais n'a plus de sens aujourd'hui, et cela n'entraînera pas une augmentation de nos prix, car nous avons la meilleure gestion des coûts" confie le responsable des RH.
Et si David O'brien a fait une petite boutade lors de sa présentation en disant que "partout où Edouard Philippe passe, nous ouvrons une base, peut-être que la prochaine sera à Lyon alors..."
Le directeur commercial certifie que le gouvernement français n'a fait aucun geste pour faciliter le retour du transporteur aérien.
Ryanair revient en France, et voit bien plus loin.
La relaxe avait provoqué une réaction contraire de la part du SNPL, le puissant syndicat des pilotes, qui avait déclaré que la compagnie pourrait enfin être condamnée.
Et Eddie Wilson de répondre : "il faut leur demander pourquoi ils sont aussi contents ? Personnellement, la décision est une bonne nouvelle, mais nous allons demander à la Cour d'appel le remboursement des charges (13 millions d'euros, ndlr), car Ryanair était dans ses droits."
La volonté du transporteur de se conformer aux législations de chaque pays n'entraînera pas un changement du modèle économique. "Engager du personnel sous contrat irlandais n'a plus de sens aujourd'hui, et cela n'entraînera pas une augmentation de nos prix, car nous avons la meilleure gestion des coûts" confie le responsable des RH.
Et si David O'brien a fait une petite boutade lors de sa présentation en disant que "partout où Edouard Philippe passe, nous ouvrons une base, peut-être que la prochaine sera à Lyon alors..."
Le directeur commercial certifie que le gouvernement français n'a fait aucun geste pour faciliter le retour du transporteur aérien.
Ryanair revient en France, et voit bien plus loin.