Jean-Pascal Siméon
TourMaG.com - Quant et comment est né Switch.fr ?
Jean-Pascal Siméon : "La société Switch qui exploite également la marque partirpascher.com, est née en 1997. A l'époque je m'étais déjà intéressé au minitel, c'est donc tout naturellement que je suis passé à internet. Je suis également à l'origine du site Promovacanes, dont j'ai revendu mes parts..."
TourMaG.com - Quel est votre parcours professionnel ?
J-P. S .: "Je suis plutôt de formation scientifique et juridique. Mon parcours passe, avant le voyage, par le développement international d'un laboratoire de recherche..."
T.M.com - Aucun rapport donc avec le voyage ?
J-P. S .: "Si, j'ai énormément voyagé. J'adore le voyage puis, comme beaucoup d'autres, j'ai eu envie de faire et de vivre mes propres voyages."
T.M.com - Vous êtes un TO un peu à part dans le paysage de la production...
J-P. S.: "Je suis un vrai TO. L'un des rares sinon le seul sur Internet à fabriquer ses propres produits. Un TO qui prend des risques avec des engagements et de la vente directe et qui touche à tous les métiers du voyage : de la production à la distribution avec son propre réseau d'agences en passant par la croisière et l'armement dans les Caraïbes ou aux Seychelles..."
T.M.com - Justement, la vente directe s'imposait-elle ?
J-P. S .: "Absolument. Compte tenu de nos engagements et de notre méthode de gestion qui fait en permanence appel au Yield, nous nous devons de maîtriser complètement notre distribution afin d'avoir un retour d'information permanent sur les ventes."
T.M.com - Vous disiez avoir un réseau propre d'agences de voyages...
J-P. S.: "Oui, nous avons notre propre réseau d'agences physiques qui ne revendent que nos produits. Il y en a 6 au total avec celle qui a été inaugurée, lundi dernier, au Faubourg St Martin.
Elles sont pour la plupart situées à Paris et Arcueil. Nous avons le projet de développer un réseau d'une centaine d'agences en région parisienne, et d'établir des partenariats avec des AGV de province qui souhaiteraient nous revendre."
T.M.com - Y-a-t'il des agences indépendantes qui vous revendent et comment sont-elles commissionnées ?
J-P. S .: "Oui, il y a une soixantaine d'agences qui revendent nos produits, sans que nous ayons fait une quelconque action commerciale. Au début nous leur donnions des prix nets et depuis quelques temps nous les commissionnons à 8%. Compte tenu des nos tarifs très serrés, elles sont encore compétitives lorsqu'elles nous revendent..."
T.M.com - Vous venez de recevoir le Trophée des PME performantes, alors que vous aviez déjà été lauréat au Palmarès 2004. Y-a-t'il une méthode Switch ?
J-P. S .: "Non, y a pas de méthode Switch. Il y a la régularité du développement, une gestion rigoureuse, des produits de qualité, des prix serrés, une gamme de produits volontairement étroite (5 en moyenne) par pays avec une vingtaine de destinations et une commercialisation en direct."
T.M.com - Pourquoi vendez-vous des produits avec des tarifs hors taxe sur votre site, alors qu'il s'adresse au grand public ?
J-P. S .: "C'est un choix marketing, totalement conforme à la réglementation. Il y a bien des producteurs qui mettent des prix qui ne comprennent pas les taxes d'aéroport, par exemple..."
T.M.com - Combien avez-vous de salariés et que "pèsent" économiquement Switch/Partirpascher ?
J-P. S.: "Nous avons 250 salariés en France et 100 à l'étranger. Notre chiffre d'affaires représentait en 2002, 52 Mie avec 2,2 Mie de résultat avant impôt. En 2003 nous avons quasiment doublé avec 95 M€ de CA et un résultat avant impôt multiplié par 77% avec 3,9 Mie."
T.M.com - On dit que vous avez beaucoup de prix d'appel mais que le stock ne suit pas forcément. Qu'en pensez-vous ?
J-P. S.: "La totalité de nos offres correspondent à un stock important au moment de leur publication. Nous sommes dans le peloton des 5 plus gros affréteurs français avec 50 000 passagers/an et leader avec Marsans sur la République Dominicaine, où nous avons entre 3 et 5 vols semaine et d'importants engagements hôteliers.
Tout dépend donc du moment auquel est effectuée la réservation..."
T.M.com - Paradoxalement, vous êtes un TO en ligne et vous ne vendez pas vraiment en ligne. N'êtes-vous pas tenté par le package dynamique par exemple ?
J-P. S .: "En effet, nous ne vendons pas en ligne ou, plus exactement, la vente en ligne directe à travers notre site expérimental partirpascher.com, représente 0,3% de notre chiffre d'affaires. Nous n'avons d'ailleurs pas l'intention de le développer car, pour nous, Internet doit être un plus et non un "moins"...
Nous considérons qu'en terme de tarif, le package dynamique ne peut être compétitif par rapport à un forfait, ne peut apporter le même service. Nous avons un call center avec une centaine de vendeurs qui rendent aujourd'hui le même service et conseil qu'un agent de voyages derrière son comptoir, et nous ne voulons pas "déshumaniser" cette relation avec notre clientèle."
T.M.com - Comment voyez-vous l'évolution de la vente en ligne et quels sont vos projets en la matière compte tenu de l'arrivée des majors américains ?
J-P. S.: "Nous nous considérons comme des voyagistes et non comme des bazars en ligne et ne nous sentons pas dans le même "panier" que ce que vous appelez des majors américains. La France a vu naître le Club Med, NF, Fram, et le Minitel.
Elle n'a donc pas à être envieuse de quelques entreprises toujours à la recherche de leur équilibre financier. Il est navrant que les miroirs aux alouettes, les hamburgers et les westerns paraissent en France plus fascinants que les entreprises de voyage précitées, le bœuf bourguignon et Claude Lelouch !"
T.M.com - Quelle est votre perception du marché du voyage en France et comment voyez-vous son évolution, compte tenu notamment des bouleversement actuels ?
J-P. S.: "Le secteur de la production en France est très atomisée face à des réseaux de distribution puissants et son organisation me paraît appartenir au passé. Cela se sent d'ailleurs dans ses résultats. Prenez par exemple 3 TO rentables (GO Voyages, Voyageurs du Monde et Switch) et vous verrez qu'il s'agit d'entreprises relativement récentes...
Il en va de même pour les organismes représentant la profession. Prenez le Snav (j'en suis membre) et vous verrez qu'il n'est pas en phase avec le marché. Autant je comprends la logique d'associations comme le CETO ou le CEDIV, autant celle du Syndicat m'échappe.
Je ne comprends pas que ce type d'organisme ne soit pas présidé par des gens comme Carlos da Silva (*) ou François Rial, et je saisis mal la légitimité d'un César Balderacchi..."
Propos recueillis par Jean da LUZ - redaction@tourmag.com
Jean-Pascal Siméon : "La société Switch qui exploite également la marque partirpascher.com, est née en 1997. A l'époque je m'étais déjà intéressé au minitel, c'est donc tout naturellement que je suis passé à internet. Je suis également à l'origine du site Promovacanes, dont j'ai revendu mes parts..."
TourMaG.com - Quel est votre parcours professionnel ?
J-P. S .: "Je suis plutôt de formation scientifique et juridique. Mon parcours passe, avant le voyage, par le développement international d'un laboratoire de recherche..."
T.M.com - Aucun rapport donc avec le voyage ?
J-P. S .: "Si, j'ai énormément voyagé. J'adore le voyage puis, comme beaucoup d'autres, j'ai eu envie de faire et de vivre mes propres voyages."
T.M.com - Vous êtes un TO un peu à part dans le paysage de la production...
J-P. S.: "Je suis un vrai TO. L'un des rares sinon le seul sur Internet à fabriquer ses propres produits. Un TO qui prend des risques avec des engagements et de la vente directe et qui touche à tous les métiers du voyage : de la production à la distribution avec son propre réseau d'agences en passant par la croisière et l'armement dans les Caraïbes ou aux Seychelles..."
T.M.com - Justement, la vente directe s'imposait-elle ?
J-P. S .: "Absolument. Compte tenu de nos engagements et de notre méthode de gestion qui fait en permanence appel au Yield, nous nous devons de maîtriser complètement notre distribution afin d'avoir un retour d'information permanent sur les ventes."
T.M.com - Vous disiez avoir un réseau propre d'agences de voyages...
J-P. S.: "Oui, nous avons notre propre réseau d'agences physiques qui ne revendent que nos produits. Il y en a 6 au total avec celle qui a été inaugurée, lundi dernier, au Faubourg St Martin.
Elles sont pour la plupart situées à Paris et Arcueil. Nous avons le projet de développer un réseau d'une centaine d'agences en région parisienne, et d'établir des partenariats avec des AGV de province qui souhaiteraient nous revendre."
T.M.com - Y-a-t'il des agences indépendantes qui vous revendent et comment sont-elles commissionnées ?
J-P. S .: "Oui, il y a une soixantaine d'agences qui revendent nos produits, sans que nous ayons fait une quelconque action commerciale. Au début nous leur donnions des prix nets et depuis quelques temps nous les commissionnons à 8%. Compte tenu des nos tarifs très serrés, elles sont encore compétitives lorsqu'elles nous revendent..."
T.M.com - Vous venez de recevoir le Trophée des PME performantes, alors que vous aviez déjà été lauréat au Palmarès 2004. Y-a-t'il une méthode Switch ?
J-P. S .: "Non, y a pas de méthode Switch. Il y a la régularité du développement, une gestion rigoureuse, des produits de qualité, des prix serrés, une gamme de produits volontairement étroite (5 en moyenne) par pays avec une vingtaine de destinations et une commercialisation en direct."
T.M.com - Pourquoi vendez-vous des produits avec des tarifs hors taxe sur votre site, alors qu'il s'adresse au grand public ?
J-P. S .: "C'est un choix marketing, totalement conforme à la réglementation. Il y a bien des producteurs qui mettent des prix qui ne comprennent pas les taxes d'aéroport, par exemple..."
T.M.com - Combien avez-vous de salariés et que "pèsent" économiquement Switch/Partirpascher ?
J-P. S.: "Nous avons 250 salariés en France et 100 à l'étranger. Notre chiffre d'affaires représentait en 2002, 52 Mie avec 2,2 Mie de résultat avant impôt. En 2003 nous avons quasiment doublé avec 95 M€ de CA et un résultat avant impôt multiplié par 77% avec 3,9 Mie."
T.M.com - On dit que vous avez beaucoup de prix d'appel mais que le stock ne suit pas forcément. Qu'en pensez-vous ?
J-P. S.: "La totalité de nos offres correspondent à un stock important au moment de leur publication. Nous sommes dans le peloton des 5 plus gros affréteurs français avec 50 000 passagers/an et leader avec Marsans sur la République Dominicaine, où nous avons entre 3 et 5 vols semaine et d'importants engagements hôteliers.
Tout dépend donc du moment auquel est effectuée la réservation..."
T.M.com - Paradoxalement, vous êtes un TO en ligne et vous ne vendez pas vraiment en ligne. N'êtes-vous pas tenté par le package dynamique par exemple ?
J-P. S .: "En effet, nous ne vendons pas en ligne ou, plus exactement, la vente en ligne directe à travers notre site expérimental partirpascher.com, représente 0,3% de notre chiffre d'affaires. Nous n'avons d'ailleurs pas l'intention de le développer car, pour nous, Internet doit être un plus et non un "moins"...
Nous considérons qu'en terme de tarif, le package dynamique ne peut être compétitif par rapport à un forfait, ne peut apporter le même service. Nous avons un call center avec une centaine de vendeurs qui rendent aujourd'hui le même service et conseil qu'un agent de voyages derrière son comptoir, et nous ne voulons pas "déshumaniser" cette relation avec notre clientèle."
T.M.com - Comment voyez-vous l'évolution de la vente en ligne et quels sont vos projets en la matière compte tenu de l'arrivée des majors américains ?
J-P. S.: "Nous nous considérons comme des voyagistes et non comme des bazars en ligne et ne nous sentons pas dans le même "panier" que ce que vous appelez des majors américains. La France a vu naître le Club Med, NF, Fram, et le Minitel.
Elle n'a donc pas à être envieuse de quelques entreprises toujours à la recherche de leur équilibre financier. Il est navrant que les miroirs aux alouettes, les hamburgers et les westerns paraissent en France plus fascinants que les entreprises de voyage précitées, le bœuf bourguignon et Claude Lelouch !"
T.M.com - Quelle est votre perception du marché du voyage en France et comment voyez-vous son évolution, compte tenu notamment des bouleversement actuels ?
J-P. S.: "Le secteur de la production en France est très atomisée face à des réseaux de distribution puissants et son organisation me paraît appartenir au passé. Cela se sent d'ailleurs dans ses résultats. Prenez par exemple 3 TO rentables (GO Voyages, Voyageurs du Monde et Switch) et vous verrez qu'il s'agit d'entreprises relativement récentes...
Il en va de même pour les organismes représentant la profession. Prenez le Snav (j'en suis membre) et vous verrez qu'il n'est pas en phase avec le marché. Autant je comprends la logique d'associations comme le CETO ou le CEDIV, autant celle du Syndicat m'échappe.
Je ne comprends pas que ce type d'organisme ne soit pas présidé par des gens comme Carlos da Silva (*) ou François Rial, et je saisis mal la légitimité d'un César Balderacchi..."
Propos recueillis par Jean da LUZ - redaction@tourmag.com