Il est peu probable que les Airbus de Syphax Airlines puissent à nouveau sillonner le ciel tunisien. ©Paweł Cieplak
"Ne pas répondre aux critiques quand on a la tête sous l’eau."
Voici ce que déclarait Mohamed Frikha, le fondateur de Syphax Airlines lors d’une interview début 2014, visible sur le site de sa compagnie.
Une philosophie en laquelle l’homme d’affaires, député Ennahdha, croit dur comme fer, quitte à multiplier les mensonges.
En effet, malgré une interminable liste de créanciers et la désastreuse situation économique en Tunisie, Mohamed Frikha assure qu’il reprendra les vols d’ici le 17 octobre.
Une telle assurance, que certains n’hésitent pas à qualifier d’arrogance, cache en réalité une véritable fuite en avant financière.
Voici ce que déclarait Mohamed Frikha, le fondateur de Syphax Airlines lors d’une interview début 2014, visible sur le site de sa compagnie.
Une philosophie en laquelle l’homme d’affaires, député Ennahdha, croit dur comme fer, quitte à multiplier les mensonges.
En effet, malgré une interminable liste de créanciers et la désastreuse situation économique en Tunisie, Mohamed Frikha assure qu’il reprendra les vols d’ici le 17 octobre.
Une telle assurance, que certains n’hésitent pas à qualifier d’arrogance, cache en réalité une véritable fuite en avant financière.
Des impayés récurrents et multiples
Selon plusieurs sources, la compagnie serait endettée à hauteur de 230 millions de Dinars (104.8 millions d’euros).
Elle n’a pas payé son carburant depuis plusieurs mois et devrait entre 17 et 23 millions de Dinars au fournisseur de carburant AGIL, qui a porté plainte en juin dernier.
Elle est également redevable de 2 millions d’euros au groupe Aéroports de Paris.
D’autres sources indiquent qu’elle n’aurait pas réglé une facture de 10 millions de Dinars (4.5 M€) auprès de l’Office de l'aviation civile et des aéroports (OACA).
Un chiffre que personne n’a souhaité confirmer au sein de l’organisme, manifestement très désorganisé par l’arrivée d’un nouveau PDG, Khaled Chelly, un ancien de Tunisair.
Tunisair serait d’ailleurs également sur la liste des créanciers. Tout comme la compagnie iranienne Naft Airlines qui réclame 1,2 million d’euros, ainsi qu’une société libyenne d’aviation pour 2,2 millions de dollars.
Quant aux 160 salariés de Syphax, ils attendent toujours le versement de leurs salaires depuis maintenant trois mois.
Du coté des passagers, il est encore trop tôt pour estimer l’ampleur du préjudice. Le SNAV a engagé une procédure de sauvegarde dès la radiation du BSP.
Certains clients désespérés se tourneraient d’ailleurs directement vers IATA dans l’espoir d’être remboursés plus rapidement.
En Tunisie, le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) Mohamed Ali Toumi a déclaré au journal African Manager qu’aucune agence n’avait été remboursée et devrait porter plainte pour récupérer environ 320 000 Dinars.
Mohamed Frikha assure pourtant à longueur d’interviews que tous les passagers seront dédommagés, dès que son activité reprendra…
Elle n’a pas payé son carburant depuis plusieurs mois et devrait entre 17 et 23 millions de Dinars au fournisseur de carburant AGIL, qui a porté plainte en juin dernier.
Elle est également redevable de 2 millions d’euros au groupe Aéroports de Paris.
D’autres sources indiquent qu’elle n’aurait pas réglé une facture de 10 millions de Dinars (4.5 M€) auprès de l’Office de l'aviation civile et des aéroports (OACA).
Un chiffre que personne n’a souhaité confirmer au sein de l’organisme, manifestement très désorganisé par l’arrivée d’un nouveau PDG, Khaled Chelly, un ancien de Tunisair.
Tunisair serait d’ailleurs également sur la liste des créanciers. Tout comme la compagnie iranienne Naft Airlines qui réclame 1,2 million d’euros, ainsi qu’une société libyenne d’aviation pour 2,2 millions de dollars.
Quant aux 160 salariés de Syphax, ils attendent toujours le versement de leurs salaires depuis maintenant trois mois.
Du coté des passagers, il est encore trop tôt pour estimer l’ampleur du préjudice. Le SNAV a engagé une procédure de sauvegarde dès la radiation du BSP.
Certains clients désespérés se tourneraient d’ailleurs directement vers IATA dans l’espoir d’être remboursés plus rapidement.
En Tunisie, le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) Mohamed Ali Toumi a déclaré au journal African Manager qu’aucune agence n’avait été remboursée et devrait porter plainte pour récupérer environ 320 000 Dinars.
Mohamed Frikha assure pourtant à longueur d’interviews que tous les passagers seront dédommagés, dès que son activité reprendra…
Quel projet pour la survie de la compagnie ?
Une reprise qui semble pourtant bien compromise, après la perte de son autorisation de vol et de son assurance pour ses deux Airbus A319 le 1er septembre dernier.
Cela fait 4 mois qu’elle n’a pas réglé sa facture auprès d’un affréteur allemand, propriétaire des deux Airbus, aujourd’hui stationnés à Sfax.
« Syphax étant sous le régime des sociétés en difficulté, le juge a estimé qu’il n’était pas possible de rapatrier les avions, sans quoi la compagnie n’aurait plus la moindre chance de repartir » estime Maître Ahmed Ben Salem, l’avocat de l’affréteur allemand.
Pour pouvoir voler à nouveau, Mohamed Frikha doit présenter un projet de redressement solide ainsi qu’un moyen de régler au plus vite ses créanciers.
Dans une interview assez édifiante donnée au site Leaders.com.tn vendredi 4 septembre 2015, il assure travailler à l’élaboration de ce plan avec l’aide du cabinet d’audit KPMG.
Il espère ainsi rééchelonner ses dettes, et pourquoi pas les transformer…en actions !
Au global, il souhaite réinjecter 20 millions de dinars (9 M€) pour relancer l’entreprise, grâce à des prêts bancaires et au retour de cautions déposées auprès de certains fournisseurs.
Cela fait 4 mois qu’elle n’a pas réglé sa facture auprès d’un affréteur allemand, propriétaire des deux Airbus, aujourd’hui stationnés à Sfax.
« Syphax étant sous le régime des sociétés en difficulté, le juge a estimé qu’il n’était pas possible de rapatrier les avions, sans quoi la compagnie n’aurait plus la moindre chance de repartir » estime Maître Ahmed Ben Salem, l’avocat de l’affréteur allemand.
Pour pouvoir voler à nouveau, Mohamed Frikha doit présenter un projet de redressement solide ainsi qu’un moyen de régler au plus vite ses créanciers.
Dans une interview assez édifiante donnée au site Leaders.com.tn vendredi 4 septembre 2015, il assure travailler à l’élaboration de ce plan avec l’aide du cabinet d’audit KPMG.
Il espère ainsi rééchelonner ses dettes, et pourquoi pas les transformer…en actions !
Au global, il souhaite réinjecter 20 millions de dinars (9 M€) pour relancer l’entreprise, grâce à des prêts bancaires et au retour de cautions déposées auprès de certains fournisseurs.
Des soupçons de malversations dans l'introduction boursière ?
Une proposition totalement farfelue qui illustre parfaitement la personnalité de l'homme d'affaires.
Car tout au long de cette crise, Mohamed Frikha a toujours refusé de se remettre en question, préférant accuser Tunisair de concurrence déloyale. Il incrimine également de la situation politique dans son pays après les attentats contre le musée du Bardo et de celui de Sousse.
Mauvaise mémoire ou mauvaise foi ? Le cours en bourse de Syphax a été suspendu en janvier dernier soit bien avant les attaques meurtrières qui ont anéanti tout espoir de reprise pour la destination.
Certains se demandent d’ailleurs comment la compagnie a bien pu obtenir son certificat de vol ainsi que son introduction en bourse.
Le responsable n'est autre que Salem Miladi, à l’époque ministre des transports, devenu par la suite le directeur général de Syphax...
Pour l’avocat qui représente de nombreux créanciers, il s’agit d’une des plus grosses affaires d’escroquerie depuis la chute de Ben Ali.
« Je vais m’évertuer à faire lever l'immunité parlementaire de Mohamed Frikha pour le traduire en justice et tenter de récupérer l’argent de mes clients et des petits actionnaires » assure-t-il.
Il espère ainsi découvrir où est passé l’argent de la compagnie, qui aurait engrangé 110 millions Dinars de chiffre d'affaires en 2013 et 130 millions de Dinars en 2104.
De son coté, Mohamed Frika assure être ruiné, après avoir personnellement injecté 60 millions de Dinars (27.34 M€) dans l’entreprise.
Les passagers floués pourraient peut-être se cotiser pour renflouer les comptes du député ?
Car tout au long de cette crise, Mohamed Frikha a toujours refusé de se remettre en question, préférant accuser Tunisair de concurrence déloyale. Il incrimine également de la situation politique dans son pays après les attentats contre le musée du Bardo et de celui de Sousse.
Mauvaise mémoire ou mauvaise foi ? Le cours en bourse de Syphax a été suspendu en janvier dernier soit bien avant les attaques meurtrières qui ont anéanti tout espoir de reprise pour la destination.
Certains se demandent d’ailleurs comment la compagnie a bien pu obtenir son certificat de vol ainsi que son introduction en bourse.
Le responsable n'est autre que Salem Miladi, à l’époque ministre des transports, devenu par la suite le directeur général de Syphax...
Pour l’avocat qui représente de nombreux créanciers, il s’agit d’une des plus grosses affaires d’escroquerie depuis la chute de Ben Ali.
« Je vais m’évertuer à faire lever l'immunité parlementaire de Mohamed Frikha pour le traduire en justice et tenter de récupérer l’argent de mes clients et des petits actionnaires » assure-t-il.
Il espère ainsi découvrir où est passé l’argent de la compagnie, qui aurait engrangé 110 millions Dinars de chiffre d'affaires en 2013 et 130 millions de Dinars en 2104.
De son coté, Mohamed Frika assure être ruiné, après avoir personnellement injecté 60 millions de Dinars (27.34 M€) dans l’entreprise.
Les passagers floués pourraient peut-être se cotiser pour renflouer les comptes du député ?