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TUI Store : quand d'anciens chefs d'agences retournent au comptoir...

Les conséquences sociales de la stratégie du groupe


Les ouvertures d'agences de voyages TUI Store en France depuis début 2016 sont largement mises en avant par la direction de TUI France et relayées par la presse professionnelle. Mais on parle beaucoup moins, voire pas du tout, des conséquences sociales du regroupement d'anciens points de ventes Marmara, Nouvelles Frontières et Aventuria. Un problème qui concerne les chefs d'agences, qui sont plusieurs à candidater pour un poste qu'ils occupent pourtant déjà.


Rédigé par Pierre CORONAS le Jeudi 7 Juillet 2016

L'ouverture d'un TUI Store en regroupant d'anciennes agences Marmara, Nouvelles Frontières ou Aventuria ne provoque pas de licenciements mais a tout de même des conséquences sociales pour le groupe - Photo : TUI France
L'ouverture d'un TUI Store en regroupant d'anciennes agences Marmara, Nouvelles Frontières ou Aventuria ne provoque pas de licenciements mais a tout de même des conséquences sociales pour le groupe - Photo : TUI France
Depuis janvier 2016, TUI France annonce presque chaque mois l'ouverture de plusieurs points de vente TUI Store en France.

Dernier lancement en date : l'agence de Bordeaux, située dans le centre-ville.

C'est le 17ème TUI Store à ouvrir ses portes sur le marché français sur les 52 prévus d'ici septembre 2017.

Une stratégie visiblement payante puisque, comme l'a annoncé Pierre-Olivier Grolleau, directeur du réseau d'agences de TUI France, à Bordeaux, le chiffre d'affaires (CA) des TUI Stores grimpe de 13% en 2016. Une hausse qui atteint même 20% sur la vente des produits des marques du groupe.

Mais cela cache une autre réalité dont la direction de TUI France parle peu.

Les points de ventes TUI Store résultent du regroupement d'anciennes agences de voyages Marmara, Nouvelles Frontières ou Aventuria. Et si cela se fait sans licencier personne, les conséquences sociales de cette stratégie ne sont pas nulles pour autant.

Au moins un chef de trop dans l'agence

Dans une des villes où un TUI Store a récemment été inauguré après la fusion de deux agences de voyages Marmara et Nouvelles Frontières, la direction du groupe s'est confrontée au problème du choix du responsable de ce nouveau point de ventes.

Les deux chefs des deux agences supprimées se sont évidemment portés candidats. Mais ils n'étaient pas seuls. Un troisième salarié du groupe a, lui aussi, postulé.

Pour choisir les responsables de ses nouvelles agences TUI Store, la direction de TUI France fait appel à un cabinet de recrutement en externe dans le cadre d'une procédure d'« assessment ».

Sur la ville en question, le prestataire extérieur a fait passer des tests aux trois candidats pendant 48 heures. Une analyse à la suite de laquelle il a transmis ses préconisations à la direction de TUI France, qui a ensuite fait son choix.

Et là, mauvaise surprise pour les deux anciens chefs d'agences locaux, c'est le troisième larron, venu d'une autre région, qui a décroché le gros lot. Il est nommé responsable du TUI Store avec l'un des deux autres candidats comme adjoint.

"Le troisième, qui était jusqu'alors chef d'agence, se retrouve désormais à un poste de conseiller voyage.

Son salaire ne baisse pas et il ne perd pas son rang hiérarchique, mais cela pose un vrai problème social à gérer
", constate Lazare Razkallah, délégué syndical CGT et secrétaire général du comité d'entreprise (CE) de TUI France.

"Ils postulent pour un poste qu'ils occupent déjà"

Un exemple parmi d'autres qui a conduit le CE à négocier, avec sa direction, la mise en place d'une commission pour vérifier les procédures de nomination des nouveaux chefs d'agences et trouver des solutions de reclassement.

Mais les possibilités sont restreintes. Surtout pour des salariés qui, généralement, ont beaucoup d'ancienneté, travaillent dans des villes de province depuis de longues années et ne sont donc pas très mobiles.

"D'un point de vue commercial, le lancement des TUI Stores est une bonne chose. Mais, ce qui nous interpelle surtout, c'est qu'on demande à des employés de postuler pour obtenir un poste qu'ils occupent déjà, poursuit le secrétaire général du CE.

En réalité, ils doivent candidater pour ne pas être rétrogradés.

La direction nous répond qu'il ne s'agit pas du même poste. Elle ne parle jamais de formation. Pourtant, nous estimons qu'elle a l'obligation légale d'adapter ses salariés aux nouveaux postes.

Elle ne devrait pas faire appel à un cabinet extérieur mais gérer la question en interne.
"

Surtout que, outre le problème de la probable démotivation des anciens chefs d'agences qui se retrouvent conseillers, la direction de TUI France va devoir rapidement gérer celui de la masse salariale.

Du point de vue de la rentabilité et de la productivité, il n'est pas certain que faire travailler un salarié comme agent de comptoir en lui versant un salaire de responsable d'agence soit une bonne idée sur le long-terme...

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Commentaires

1.Posté par msabord le 07/07/2016 15:20 | Alerter
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Le CE devrait peut être essayer de comprendre ( à tort ou à raison , que sais je ?), la stratégie du calcul financier Tui qui a acheté pour "une poignée de figues" VAT France .Tui regroupe ensuite les différentes marques pour faire une économie d'échelles globale , et applique une nouvelle règle de recrutement par la sélection du chef d'agence tout à fait légale via un cabinet de recrutement en indiquant que le métier n'est pas le même dans une boutique Tui. (?).. Cela aboutira sous quelques mois probablement au départ naturel de certains chefs d'agences et d'agents qui postuleront ailleurs tout aussi naturellement .
C'est peut être une stratégie habille de grand groupe pour éviter des licenciements côuteux en France et alléger une masse salariale naturellement , une fois toutes les marques regroupées...,
y a t il un arbre qui cache la forêt ?
Dernière étape , au fil du temps pour une main mise sur l 'Europe , il y aura le face à face TUI /THOMAS COOK car les Tour Operator français affaiblis ne pourront peut être plus faire face au tourisme intégré de masse ( transport /hôtel/distribution) de Tui... ou Thomas cook ..... Les réseaux volontaires devront suivre car le choix des produits devenu peau de chagrin de leur fait ( ne l 'oublions pas) , ne permettront peut être pas aux TO français de faire face ... Une vrai préoccupation pour presque demain..
Les réseaux volontaires aurait dû ouvrir les ventes à plus de T0 concurrents entre eux ou à valeur ajouté pour maintenir l'équilibre au lieu de créer des tops des tops des ventes avec des super commissions tout aussi top ... Commissions TOP restrictives d 'offres produits aux clients qui cherchent sur le net ( d'ailleurs les vendeurs ne sont plus formés aux autres produits )...
Au bout du compte tout le monde y perdra son identité et les gros TO européens imposeront leurs taux de commission comme cela se passe déjà dans certains pays voisins.
L' horizon est bas semble t il pour la profession telle qu'elle se définit actuellement en France en matière de ventes de produits touristiques ,de grosses mutations sont en marche...

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