L'ouverture d'un TUI Store en regroupant d'anciennes agences Marmara, Nouvelles Frontières ou Aventuria ne provoque pas de licenciements mais a tout de même des conséquences sociales pour le groupe - Photo : TUI France
Depuis janvier 2016, TUI France annonce presque chaque mois l'ouverture de plusieurs points de vente TUI Store en France.
Dernier lancement en date : l'agence de Bordeaux, située dans le centre-ville.
C'est le 17ème TUI Store à ouvrir ses portes sur le marché français sur les 52 prévus d'ici septembre 2017.
Une stratégie visiblement payante puisque, comme l'a annoncé Pierre-Olivier Grolleau, directeur du réseau d'agences de TUI France, à Bordeaux, le chiffre d'affaires (CA) des TUI Stores grimpe de 13% en 2016. Une hausse qui atteint même 20% sur la vente des produits des marques du groupe.
Mais cela cache une autre réalité dont la direction de TUI France parle peu.
Les points de ventes TUI Store résultent du regroupement d'anciennes agences de voyages Marmara, Nouvelles Frontières ou Aventuria. Et si cela se fait sans licencier personne, les conséquences sociales de cette stratégie ne sont pas nulles pour autant.
Dernier lancement en date : l'agence de Bordeaux, située dans le centre-ville.
C'est le 17ème TUI Store à ouvrir ses portes sur le marché français sur les 52 prévus d'ici septembre 2017.
Une stratégie visiblement payante puisque, comme l'a annoncé Pierre-Olivier Grolleau, directeur du réseau d'agences de TUI France, à Bordeaux, le chiffre d'affaires (CA) des TUI Stores grimpe de 13% en 2016. Une hausse qui atteint même 20% sur la vente des produits des marques du groupe.
Mais cela cache une autre réalité dont la direction de TUI France parle peu.
Les points de ventes TUI Store résultent du regroupement d'anciennes agences de voyages Marmara, Nouvelles Frontières ou Aventuria. Et si cela se fait sans licencier personne, les conséquences sociales de cette stratégie ne sont pas nulles pour autant.
Au moins un chef de trop dans l'agence
Dans une des villes où un TUI Store a récemment été inauguré après la fusion de deux agences de voyages Marmara et Nouvelles Frontières, la direction du groupe s'est confrontée au problème du choix du responsable de ce nouveau point de ventes.
Les deux chefs des deux agences supprimées se sont évidemment portés candidats. Mais ils n'étaient pas seuls. Un troisième salarié du groupe a, lui aussi, postulé.
Pour choisir les responsables de ses nouvelles agences TUI Store, la direction de TUI France fait appel à un cabinet de recrutement en externe dans le cadre d'une procédure d'« assessment ».
Sur la ville en question, le prestataire extérieur a fait passer des tests aux trois candidats pendant 48 heures. Une analyse à la suite de laquelle il a transmis ses préconisations à la direction de TUI France, qui a ensuite fait son choix.
Et là, mauvaise surprise pour les deux anciens chefs d'agences locaux, c'est le troisième larron, venu d'une autre région, qui a décroché le gros lot. Il est nommé responsable du TUI Store avec l'un des deux autres candidats comme adjoint.
"Le troisième, qui était jusqu'alors chef d'agence, se retrouve désormais à un poste de conseiller voyage.
Son salaire ne baisse pas et il ne perd pas son rang hiérarchique, mais cela pose un vrai problème social à gérer", constate Lazare Razkallah, délégué syndical CGT et secrétaire général du comité d'entreprise (CE) de TUI France.
Les deux chefs des deux agences supprimées se sont évidemment portés candidats. Mais ils n'étaient pas seuls. Un troisième salarié du groupe a, lui aussi, postulé.
Pour choisir les responsables de ses nouvelles agences TUI Store, la direction de TUI France fait appel à un cabinet de recrutement en externe dans le cadre d'une procédure d'« assessment ».
Sur la ville en question, le prestataire extérieur a fait passer des tests aux trois candidats pendant 48 heures. Une analyse à la suite de laquelle il a transmis ses préconisations à la direction de TUI France, qui a ensuite fait son choix.
Et là, mauvaise surprise pour les deux anciens chefs d'agences locaux, c'est le troisième larron, venu d'une autre région, qui a décroché le gros lot. Il est nommé responsable du TUI Store avec l'un des deux autres candidats comme adjoint.
"Le troisième, qui était jusqu'alors chef d'agence, se retrouve désormais à un poste de conseiller voyage.
Son salaire ne baisse pas et il ne perd pas son rang hiérarchique, mais cela pose un vrai problème social à gérer", constate Lazare Razkallah, délégué syndical CGT et secrétaire général du comité d'entreprise (CE) de TUI France.
"Ils postulent pour un poste qu'ils occupent déjà"
Un exemple parmi d'autres qui a conduit le CE à négocier, avec sa direction, la mise en place d'une commission pour vérifier les procédures de nomination des nouveaux chefs d'agences et trouver des solutions de reclassement.
Mais les possibilités sont restreintes. Surtout pour des salariés qui, généralement, ont beaucoup d'ancienneté, travaillent dans des villes de province depuis de longues années et ne sont donc pas très mobiles.
"D'un point de vue commercial, le lancement des TUI Stores est une bonne chose. Mais, ce qui nous interpelle surtout, c'est qu'on demande à des employés de postuler pour obtenir un poste qu'ils occupent déjà, poursuit le secrétaire général du CE.
En réalité, ils doivent candidater pour ne pas être rétrogradés.
La direction nous répond qu'il ne s'agit pas du même poste. Elle ne parle jamais de formation. Pourtant, nous estimons qu'elle a l'obligation légale d'adapter ses salariés aux nouveaux postes.
Elle ne devrait pas faire appel à un cabinet extérieur mais gérer la question en interne."
Surtout que, outre le problème de la probable démotivation des anciens chefs d'agences qui se retrouvent conseillers, la direction de TUI France va devoir rapidement gérer celui de la masse salariale.
Du point de vue de la rentabilité et de la productivité, il n'est pas certain que faire travailler un salarié comme agent de comptoir en lui versant un salaire de responsable d'agence soit une bonne idée sur le long-terme...
Mais les possibilités sont restreintes. Surtout pour des salariés qui, généralement, ont beaucoup d'ancienneté, travaillent dans des villes de province depuis de longues années et ne sont donc pas très mobiles.
"D'un point de vue commercial, le lancement des TUI Stores est une bonne chose. Mais, ce qui nous interpelle surtout, c'est qu'on demande à des employés de postuler pour obtenir un poste qu'ils occupent déjà, poursuit le secrétaire général du CE.
En réalité, ils doivent candidater pour ne pas être rétrogradés.
La direction nous répond qu'il ne s'agit pas du même poste. Elle ne parle jamais de formation. Pourtant, nous estimons qu'elle a l'obligation légale d'adapter ses salariés aux nouveaux postes.
Elle ne devrait pas faire appel à un cabinet extérieur mais gérer la question en interne."
Surtout que, outre le problème de la probable démotivation des anciens chefs d'agences qui se retrouvent conseillers, la direction de TUI France va devoir rapidement gérer celui de la masse salariale.
Du point de vue de la rentabilité et de la productivité, il n'est pas certain que faire travailler un salarié comme agent de comptoir en lui versant un salaire de responsable d'agence soit une bonne idée sur le long-terme...