Premier point, la montée du véganisme, les effusions de colère contre la souffrance animale, les prises de position désormais systématiques pour l’animal maltraité contre les humains qui le maltraitent en disent long sur la nécessité de revoir l’ensemble de l’offre touristique exploitant des animaux - Photo JDL
Dans un monde qui court après le futur, sans être capable dans de nombreux cas, de comprendre le présent, le terme de tendances ne veut plus dire grand chose.
D’autant que celles-ci se multiplient en se copiant à l’infini : tendances marketing, tendances e-commerce, tendances réseaux sociaux… la prolifération de tendances en début d’année est devenue une tendance à elle toute seule ! Vais-je y succomber ?
Fidèle aux observations que je mène depuis plus de 20 ans, la réponse est oui. Mais, les orientations que notre monde est en train de prendre et qui me préoccupent, n’ont rien à voir avec la progression de l’intelligence artificielle, la robotique, les déferlements de data, les commandes vocales…
Certes, la dernière génération d’I.A est d’ores et déjà sur le point de modifier certains métiers. Certes, la réalité virtuelle nouvelle version est de plus en plus sophistiquée et capable d’investir l’ensemble des champs sensoriels, certes les nouveaux modes de paiement sont en train de se développer, dans un but unique : simplifier notre quotidien.
D’autant que celles-ci se multiplient en se copiant à l’infini : tendances marketing, tendances e-commerce, tendances réseaux sociaux… la prolifération de tendances en début d’année est devenue une tendance à elle toute seule ! Vais-je y succomber ?
Fidèle aux observations que je mène depuis plus de 20 ans, la réponse est oui. Mais, les orientations que notre monde est en train de prendre et qui me préoccupent, n’ont rien à voir avec la progression de l’intelligence artificielle, la robotique, les déferlements de data, les commandes vocales…
Certes, la dernière génération d’I.A est d’ores et déjà sur le point de modifier certains métiers. Certes, la réalité virtuelle nouvelle version est de plus en plus sophistiquée et capable d’investir l’ensemble des champs sensoriels, certes les nouveaux modes de paiement sont en train de se développer, dans un but unique : simplifier notre quotidien.
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Mais, l’aspiration globale à la simplification et au confort auxquelles répondent ces technologies ne sont pas récentes.
Plus récents quoique souvent imperceptibles sont les phénomènes suivants :
1 - La relation aux animaux se transforme
Premier point, la montée du véganisme, les effusions de colère contre la souffrance animale, les prises de position désormais systématiques pour l’animal maltraité contre les humains qui le maltraitent (dernier exemple : la mise à mort d’un tigre évadé d’un cirque) en disent long sur la nécessité de revoir l’ensemble de l’offre touristique exploitant des animaux, que ce soit dans les cirques, les zoos, les parcs aquatiques…
2 - La nature, un monde vivant : vers un nouvel animisme
Autre changement : grâce à l’intervention de nombreux scientifiques, le regard posé sur la nature se modifie. L’arbre en particulier devient un être vivant, éprouvant des émotions, des souffrances, capable de solidarité avec ses pairs… (Lire : La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben).
De plus, quelques procès retentissants ont permis à des fleuves (en Nouvelle Zélande et en Inde) d’obtenir le statut de « personnalité juridique », ce qui leur permet de se constituer partie civile contre l’homme et ses agressions et d’obtenir gain de cause ! Face à un monde naturel qui pense, le tourisme pourra de moins en moins prendre ses aises sur des littoraux, des montagnes, au cœur de certains paysages…
Plus récents quoique souvent imperceptibles sont les phénomènes suivants :
1 - La relation aux animaux se transforme
Premier point, la montée du véganisme, les effusions de colère contre la souffrance animale, les prises de position désormais systématiques pour l’animal maltraité contre les humains qui le maltraitent (dernier exemple : la mise à mort d’un tigre évadé d’un cirque) en disent long sur la nécessité de revoir l’ensemble de l’offre touristique exploitant des animaux, que ce soit dans les cirques, les zoos, les parcs aquatiques…
2 - La nature, un monde vivant : vers un nouvel animisme
Autre changement : grâce à l’intervention de nombreux scientifiques, le regard posé sur la nature se modifie. L’arbre en particulier devient un être vivant, éprouvant des émotions, des souffrances, capable de solidarité avec ses pairs… (Lire : La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben).
De plus, quelques procès retentissants ont permis à des fleuves (en Nouvelle Zélande et en Inde) d’obtenir le statut de « personnalité juridique », ce qui leur permet de se constituer partie civile contre l’homme et ses agressions et d’obtenir gain de cause ! Face à un monde naturel qui pense, le tourisme pourra de moins en moins prendre ses aises sur des littoraux, des montagnes, au cœur de certains paysages…
3 - Le religieux investit le champ du bien-être
Alors que la vague bien-être n’en finit pas de déferler, elle est abondée par une vague d’aspirations spirituelles voire carrément religieuses. La méditation, le yoga, le jeûne… appartiennent déjà au passé récent. Aujourd’hui et demain, une avant garde a d’ores et déjà recours au religieux, notamment dans des moments et lieux de vacances. La recherche de guide spirituel s’intensifie. La montagne française en quête de reconversion pourrait bénéficier de cette mouvance que la montagne asiatique exploite dans ses monastères, ses ashrams, ses temples…
4 - Les poussées nationalistes s’en prennent au tourisme
Il me semble également que l’on a peu accordé d’importance à un fait pourtant inquiétant : celui qui a consisté à supprimer de la carte touristique de l’état de l’Uttar Pradesch, le Taj Mahal, sous prétexte que ce chef d’œuvre était le témoin de la grandeur moghole.
Un acte du aux nationalistes indiens qui sont bel et bien au pouvoir dans de nombreux états et à la tête du pays, sans que l’on s’en préoccupe. Pourtant, cette mauvaise idée est un mauvais signe. Elle confirme, si besoin en était, les dangers que le fanatisme va sans doute continuer de faire peser sur le tourisme.
5 - La massification touristique devient un phénomène de société
Bien que le sujet soit très ancien, il a fait les unes de l’actualité durant l’été 2017, à la suite des manifestations de Barcelone ou de Palma de Majorque contre la surpopulation touristique et les débordements de certains. Une mauvaise et une bonne nouvelle à la fois. Il semble en effet que, dénoncé et combattu par les populations locales, les risques du tourisme de masse sont et seront pris de plus en plus au sérieux et peut-être conjurés efficacement.
Alors que la vague bien-être n’en finit pas de déferler, elle est abondée par une vague d’aspirations spirituelles voire carrément religieuses. La méditation, le yoga, le jeûne… appartiennent déjà au passé récent. Aujourd’hui et demain, une avant garde a d’ores et déjà recours au religieux, notamment dans des moments et lieux de vacances. La recherche de guide spirituel s’intensifie. La montagne française en quête de reconversion pourrait bénéficier de cette mouvance que la montagne asiatique exploite dans ses monastères, ses ashrams, ses temples…
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Il me semble également que l’on a peu accordé d’importance à un fait pourtant inquiétant : celui qui a consisté à supprimer de la carte touristique de l’état de l’Uttar Pradesch, le Taj Mahal, sous prétexte que ce chef d’œuvre était le témoin de la grandeur moghole.
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Josette Sicsic - DR
6 -La montée en puissance des territoires énergétiques
Devant les débordements du tourisme de masse, de nouveaux territoires attirent l’ « up stream ». Il s’agit de territoires dotés de vertus énergétiques capables d’apaiser, voire de soigner certains maux. Situés un peu partout dans le monde, certains font déjà partie des « Blue Zones », concept inventé par une équipe de chercheurs nord américains, pour désigner des espaces où nourriture, activité, convivialité permettent de vivre plus longtemps… La demande de longévité pourrait ne pas passer que par la solution transhumaniste mais par le tourisme….
7- Le tourisme au féminin existe-t-il ?
Enfin, parmi les débats qui ont secoué l’année passée, on ne peut éviter de signaler celui ayant trait au harcèlement sexuel dont les femmes sont victimes. Or, le secteur touristique, en tout cas, en France, en a fait l’économie. Probablement, parce qu’il ne se sentait pas concerné !
Une erreur, selon nous, dans la mesure où l’imagerie touristique a trop longtemps fait usage du corps de la femme pour vendre ses produits. Certes, l’iconographie coloniale de l’exotisme n’est plus de mise. Mais, sans vigilance, les dérapages sont possibles…
8 – Le retour de la nostalgie
Enfin, régulièrement, dès lors que le futur inquiète ou tout simplement lasse, la nostalgie accomplit un grand retour. En cette année de commémoration d’une certaine révolution qui a secoué la France et une partie du monde occidental, on peut imaginer que le tourisme de nostalgie va s’en donner à cœur joie… Et qui dit Mai 68 dit parallèlement « Flower power », « Summer of love », contre culture, vie en communautés, retour à la simplicité originelle et naturelle…
… D’autres tendances pointent leur nez, ce sont ces fameux signaux faibles qu’il convient de comprendre et de conjuguer au futur. A suivre dans Touriscopie dont le dernier numéro est consacré aux influences du progrès sur les imaginaires touristiques.
http://www.touriscopie.fr
Devant les débordements du tourisme de masse, de nouveaux territoires attirent l’ « up stream ». Il s’agit de territoires dotés de vertus énergétiques capables d’apaiser, voire de soigner certains maux. Situés un peu partout dans le monde, certains font déjà partie des « Blue Zones », concept inventé par une équipe de chercheurs nord américains, pour désigner des espaces où nourriture, activité, convivialité permettent de vivre plus longtemps… La demande de longévité pourrait ne pas passer que par la solution transhumaniste mais par le tourisme….
7- Le tourisme au féminin existe-t-il ?
Enfin, parmi les débats qui ont secoué l’année passée, on ne peut éviter de signaler celui ayant trait au harcèlement sexuel dont les femmes sont victimes. Or, le secteur touristique, en tout cas, en France, en a fait l’économie. Probablement, parce qu’il ne se sentait pas concerné !
Une erreur, selon nous, dans la mesure où l’imagerie touristique a trop longtemps fait usage du corps de la femme pour vendre ses produits. Certes, l’iconographie coloniale de l’exotisme n’est plus de mise. Mais, sans vigilance, les dérapages sont possibles…
8 – Le retour de la nostalgie
Enfin, régulièrement, dès lors que le futur inquiète ou tout simplement lasse, la nostalgie accomplit un grand retour. En cette année de commémoration d’une certaine révolution qui a secoué la France et une partie du monde occidental, on peut imaginer que le tourisme de nostalgie va s’en donner à cœur joie… Et qui dit Mai 68 dit parallèlement « Flower power », « Summer of love », contre culture, vie en communautés, retour à la simplicité originelle et naturelle…
… D’autres tendances pointent leur nez, ce sont ces fameux signaux faibles qu’il convient de comprendre et de conjuguer au futur. A suivre dans Touriscopie dont le dernier numéro est consacré aux influences du progrès sur les imaginaires touristiques.
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Josette Sicsic est directrice et rédactrice en chef de Touriscopie, site de réflexion sociologique et marketing destiné aux professionnels du tourisme.
Pour en savoir plus, abonnez-vous à Touriscopie www.touriscopie.fr
Contact : touriscopie@gmail.com
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