Tim Clark (Emirates) : "Concernant la pandémie, ce que nous voyons actuellement je le crois est le début de la fin… Je n’ai jamais cru à un monde d’après qui se passerait du voyage aérien. L’année dernière quand nous faisions face à la plus grave crise depuis la dernière guerre mondiale je n’ai jamais douté, jamais, que les gens voudraient revenir dans les avions le plus vite possible..." - Photo APG WORLD CONNECT
Eux aussi ils avaient dû renoncer en 2020, eux aussi attendaient ce moment, et pour eux aussi, les organisateurs du World Connect, les retrouvailles avec les acteurs du monde de l’aérien furent à n’en pas douter un des meilleurs moments de cette année encore marquée par l’épidémie.
C’était donc plutôt le "World Re Connect" en cette fin de mois d’octobre dans les salons du Monte Carlo Bay Hotel & Resort.
Sandrine de Saint-Sauveur la Présidente Directrice Générale de Air Promotion Group (APG) en avait fait la promesse en mars dernier dans les colonnes de TourMaG : Promesse tenue.
Comme récemment lors de l’IFTM Top résa, le bonheur des participants de se retrouver enfin à cette grande messe n’était pas surjoué.
Le champagne, servi généreusement ainsi que les signaux d’une amélioration de la situation sanitaire a aussi participé à l’optimisme régnant durant les trois jours que durèrent les échanges.
John Melchior Président de Travel Group Consulting et fidèle Maitre de cérémonie chez APG a bien illustré l’état d’esprit régnant en ce moment chez les professionnels du transport aérien en racontant son expérience de la veille.
Embarquant sur son vol pour rejoindre Nice, une fois n’est pas coutume, il s’'est pris à considérer l’annonce du Commandant de bord indiquant un retard pour cause d’encombrement comme "une chose délicieuse à entendre".
Ces choses-là n’auront qu’un temps, et c’est bien de reprise et de projection vers l’avenir dont il a été question durant ce World Connect.
Parmi toutes les interventions des participants nous avons retenu quelques déclarations et idées fortes.
C’était donc plutôt le "World Re Connect" en cette fin de mois d’octobre dans les salons du Monte Carlo Bay Hotel & Resort.
Sandrine de Saint-Sauveur la Présidente Directrice Générale de Air Promotion Group (APG) en avait fait la promesse en mars dernier dans les colonnes de TourMaG : Promesse tenue.
Comme récemment lors de l’IFTM Top résa, le bonheur des participants de se retrouver enfin à cette grande messe n’était pas surjoué.
Le champagne, servi généreusement ainsi que les signaux d’une amélioration de la situation sanitaire a aussi participé à l’optimisme régnant durant les trois jours que durèrent les échanges.
John Melchior Président de Travel Group Consulting et fidèle Maitre de cérémonie chez APG a bien illustré l’état d’esprit régnant en ce moment chez les professionnels du transport aérien en racontant son expérience de la veille.
Embarquant sur son vol pour rejoindre Nice, une fois n’est pas coutume, il s’'est pris à considérer l’annonce du Commandant de bord indiquant un retard pour cause d’encombrement comme "une chose délicieuse à entendre".
Ces choses-là n’auront qu’un temps, et c’est bien de reprise et de projection vers l’avenir dont il a été question durant ce World Connect.
Parmi toutes les interventions des participants nous avons retenu quelques déclarations et idées fortes.
Sur les Etats-Unis :
Pour les Etats Unis, Nick Calio, Président de la puissante ATA : Air Transport Association of America s'est félicité "d’un marché domestique revenu très fort et plus vite que ne le disaient les prévisions. Le marché est vigoureux et continue de progresser*.
Il y a un vrai désir de voyager. Les recettes ne sont pas encore totalement revenues du fait que les voyages business tardent à reprendre mais nous pensons que sur le domestique, la situation va revenir à la normale dès l’année 2022".
"A l’international Dieu merci nous avons finalement pu rouvrir ! et c’est fondamental car c’est une part très importante des revenus."
Cependant, et comme tous dans l’assemblée, Nick Calio en appelait à une accélération de la vaccination estimant que les voyages intercontinentaux restaient des fois trop compliqués.
Il a également partagé une conviction intéressante, celle de voir la flexibilité sans frais instaurée pendant la crise perdurer au-delà en affirmant que "C’est de nature à renforcer la compétitivité d’une entreprise".
Il y a un vrai désir de voyager. Les recettes ne sont pas encore totalement revenues du fait que les voyages business tardent à reprendre mais nous pensons que sur le domestique, la situation va revenir à la normale dès l’année 2022".
"A l’international Dieu merci nous avons finalement pu rouvrir ! et c’est fondamental car c’est une part très importante des revenus."
Cependant, et comme tous dans l’assemblée, Nick Calio en appelait à une accélération de la vaccination estimant que les voyages intercontinentaux restaient des fois trop compliqués.
Il a également partagé une conviction intéressante, celle de voir la flexibilité sans frais instaurée pendant la crise perdurer au-delà en affirmant que "C’est de nature à renforcer la compétitivité d’une entreprise".
Quid de l'Europe ?
Interrogé à propos de ce qui se passe en Europe et si, comme aux Etats Unis la reprise pourrait peut être arriver plus rapidement, Alex Cruz l’ancien Président de British Airways a confirmé lui aussi que le trafic loisirs est revenu en force en ajoutant que "durant les précédentes crises que le monde a connues, financières en particulier, le trafic loisir revient toujours en premier et il semble que ce soit le cas également dans la situation présente".
Plus prudent sur le trafic affaires l’ancien patron de Vueling et British Airways a cependant expliqué que ses échanges avec un cabinet de consulting ayant fait le constat que les projets en entreprises ont pris beaucoup de retard pendant la crise et qu’il pourrait s’en suivre des dynamiques assez puissantes permettant d’accélérer lui aussi le retour des passagers haute contribution et de conclure par cette formule : " In Europe, leisure first, business after that".
Plus prudent sur le trafic affaires l’ancien patron de Vueling et British Airways a cependant expliqué que ses échanges avec un cabinet de consulting ayant fait le constat que les projets en entreprises ont pris beaucoup de retard pendant la crise et qu’il pourrait s’en suivre des dynamiques assez puissantes permettant d’accélérer lui aussi le retour des passagers haute contribution et de conclure par cette formule : " In Europe, leisure first, business after that".
Tim Clark : "Je n’ai jamais cru à un monde d’après"
Tim Clark, Président d’Emirates a enchainé avec sa vision de la situation. Questionné sur le marché asiatique encore fermé, le big boss d’Emirates a estimé que celui-ci pourrait commencer à s’ouvrir dans les semaines qui viennent pour redevenir totalement accessible durant le printemps ou au début de l’été.
"Concernant la pandémie, ce que nous voyons actuellement je le crois est le début de la fin… Je n’ai jamais cru à un monde d’après qui se passerait du voyage aérien. L’année dernière quand nous faisions face à la plus grave crise depuis la dernière guerre mondiale je n’ai jamais douté, jamais, que les gens voudraient revenir dans les avions le plus vite possible...
L’aérien est devenu de plus en plus performant avec une croissance régulière et cela va revenir très vite. Il ne faut pas avoir peur des conférences vidéo, c’est fantastique ! Les courriels, les réseaux sociaux ils nous permettent d’augmenter nos transactions, il ne vont pas nous marginaliser mais nous dynamiser. Voilà ce qu’il va se passer !"
A ce jour le groupe Emirates comme les autres est encore affaibli avec une perte de 5Md$ sur l’exercice 2020-2021 et avec 68 A.380** immobilisés sur les parkings et qui attendent le retour des passagers.
A la question de TourMaG relayée par Marc Rochet quant à son analyse du récent accord de « ciel ouvert » signé entre l’Union Européenne et le Qatar, Tim Clark a fait une brève réponse en rappelant que cet accord était à l’initiative de l'UE. et d’ajouter "Nous ne voyons pas pour nous l’intérêt d’un tel accord alors que nous avons déjà un très large accès aux destinations européennes."
"Concernant la pandémie, ce que nous voyons actuellement je le crois est le début de la fin… Je n’ai jamais cru à un monde d’après qui se passerait du voyage aérien. L’année dernière quand nous faisions face à la plus grave crise depuis la dernière guerre mondiale je n’ai jamais douté, jamais, que les gens voudraient revenir dans les avions le plus vite possible...
L’aérien est devenu de plus en plus performant avec une croissance régulière et cela va revenir très vite. Il ne faut pas avoir peur des conférences vidéo, c’est fantastique ! Les courriels, les réseaux sociaux ils nous permettent d’augmenter nos transactions, il ne vont pas nous marginaliser mais nous dynamiser. Voilà ce qu’il va se passer !"
A ce jour le groupe Emirates comme les autres est encore affaibli avec une perte de 5Md$ sur l’exercice 2020-2021 et avec 68 A.380** immobilisés sur les parkings et qui attendent le retour des passagers.
A la question de TourMaG relayée par Marc Rochet quant à son analyse du récent accord de « ciel ouvert » signé entre l’Union Européenne et le Qatar, Tim Clark a fait une brève réponse en rappelant que cet accord était à l’initiative de l'UE. et d’ajouter "Nous ne voyons pas pour nous l’intérêt d’un tel accord alors que nous avons déjà un très large accès aux destinations européennes."
Amazon concurrent des compagnies aériennes ?
Autre sujet abordé pendant ce rendez-vous : la digitalisation du secteur mais aussi ses défis.
Sergio Colella, Président de SITA pour l’Europe a mis en lumière l’agilité proposée aux clients dans la gestion et la fluidité de leur parcours dans le cadre de la crise : "Le Covid est une tragédie mais en même temps il aura aussi été un agent de digitalisation incroyable. Nous avons fait un saut fantastique en termes de digitalisation pour les passagers. Leur visage va devenir leur passeport et leur smartphone leur télécommande".
Questionné par TourMaG au sujet des géants du net et de leur irrésistible ascension, notamment le projet "Meta" de Facebook de construire un monde virtuel, Alex Cruz a lancé un sérieux avertissement :
"Je suis passionné par les réseaux sociaux mais je ne suis pas enchanté par toute cette nouvelle magie qui arrive et nous ne devons pas sous-estimer le pouvoir des GAFA, de ces forces qui peuvent aller jusqu’à influencer des élections. Il faut ensemble que nous reconnaissions que nous ne nous faisons plus concurrence simplement entre nous.
British Airways n’est pas juste en compétition avec Air France – KLM. Ils sont en compétition avec Amazon. C’est une réalité, c’est un concurrent très sérieux et il est évident qu’Amazon a assez d’informations pour venir retirer 250 euros de mon portefeuille beaucoup plus facilement que n’importe quelle compagnie aérienne !"
Sergio Colella, Président de SITA pour l’Europe a mis en lumière l’agilité proposée aux clients dans la gestion et la fluidité de leur parcours dans le cadre de la crise : "Le Covid est une tragédie mais en même temps il aura aussi été un agent de digitalisation incroyable. Nous avons fait un saut fantastique en termes de digitalisation pour les passagers. Leur visage va devenir leur passeport et leur smartphone leur télécommande".
Questionné par TourMaG au sujet des géants du net et de leur irrésistible ascension, notamment le projet "Meta" de Facebook de construire un monde virtuel, Alex Cruz a lancé un sérieux avertissement :
"Je suis passionné par les réseaux sociaux mais je ne suis pas enchanté par toute cette nouvelle magie qui arrive et nous ne devons pas sous-estimer le pouvoir des GAFA, de ces forces qui peuvent aller jusqu’à influencer des élections. Il faut ensemble que nous reconnaissions que nous ne nous faisons plus concurrence simplement entre nous.
British Airways n’est pas juste en compétition avec Air France – KLM. Ils sont en compétition avec Amazon. C’est une réalité, c’est un concurrent très sérieux et il est évident qu’Amazon a assez d’informations pour venir retirer 250 euros de mon portefeuille beaucoup plus facilement que n’importe quelle compagnie aérienne !"
Alex Cruz a alors pris cet exemple : "Vous pensez partir à Venise. Belle destination qui vous tente. Juste avant de commencer vos recherches sur ce beau week-end Italien, vous recevez un message d’Amazon. Juste au bon moment et pour un produit qui vous plait mais auquel vous ne pensiez même pas. Votre salaire vient d’être viré… et c’est tellement facile... juste un click. Et vous l’achetez. Et à ce moment-là, c’en est fini du week end à Venise !
Les grands vendeurs en ligne vont prendre de plus en plus d’argent à nos potentiels clients et cela se passe maintenant. Nous avons donc un sujet sérieux devant nous, celui de continuer de rendre le plus attractif possible nos vols et nos destinations."
Les grands vendeurs en ligne vont prendre de plus en plus d’argent à nos potentiels clients et cela se passe maintenant. Nous avons donc un sujet sérieux devant nous, celui de continuer de rendre le plus attractif possible nos vols et nos destinations."
Air France - KLM : "La collaboration avec les agences de voyage est très importante"
Côté distribution, Henri de Peyrelongue, Directeur général adjoint Commercial Ventes Air France-KLM s’est exprimé sur l’évolution du standard NDC (New Distribution Capability) à travers lequel, selon lui, la majorité des ventes se fera d’ici 2025.
Parlant du partenariat avec les agences de voyages, il a été "taquiné" par le modérateur voulant savoir si ces dernières allaient être "dépouillées" de leur business ou réellement considérées comme des partenaires.
"Elles le seront plus que jamais" s'est empressé de répondre le DGA d’Air France-KLM.
"Nous voyons bien sûr que cet outil de vente directe grossit très vite. Néanmoins la majorité de nos ventes se font toujours par l'intermédiaire d'agences de voyages. Particulièrement durant cette période de redémarrage, il est très important pour nous de pouvoir compter sur nos ventes quel que soit le canal.
La collaboration avec les agences de voyage est très importante particulièrement sur les vols loisirs et les nouvelles destinations que nous avons ouvertes, c’est la clé de la reprise…
… Concernant le futur, nous sommes ravis de voir que les agents de voyages ont compris qu’il est utile d’investir pour profiter du canal NDC. Grace à lui, nous serons en mesure d’offrir de meilleurs contenus, plus riches.
Cet outil est essentiel pour les agences de voyages qui veulent développer leur portefeuille de clients . Je crois que maintenant il y a une entente commune… je suis convaincu que nous resterons des partenaires."
Parlant du partenariat avec les agences de voyages, il a été "taquiné" par le modérateur voulant savoir si ces dernières allaient être "dépouillées" de leur business ou réellement considérées comme des partenaires.
"Elles le seront plus que jamais" s'est empressé de répondre le DGA d’Air France-KLM.
"Nous voyons bien sûr que cet outil de vente directe grossit très vite. Néanmoins la majorité de nos ventes se font toujours par l'intermédiaire d'agences de voyages. Particulièrement durant cette période de redémarrage, il est très important pour nous de pouvoir compter sur nos ventes quel que soit le canal.
La collaboration avec les agences de voyage est très importante particulièrement sur les vols loisirs et les nouvelles destinations que nous avons ouvertes, c’est la clé de la reprise…
… Concernant le futur, nous sommes ravis de voir que les agents de voyages ont compris qu’il est utile d’investir pour profiter du canal NDC. Grace à lui, nous serons en mesure d’offrir de meilleurs contenus, plus riches.
Cet outil est essentiel pour les agences de voyages qui veulent développer leur portefeuille de clients . Je crois que maintenant il y a une entente commune… je suis convaincu que nous resterons des partenaires."
*Après la Russie, les Etats Unis sont le pays ou la reprise du trafic intérieur est la plus forte avec un écart de – 13% en aout 2021 par rapport à aout 2019. (IATA)
** sur le long courrier, Emirates dispose de 115 A.380 et 150 B.777. Les B.777 sont tous en exploitation.
** sur le long courrier, Emirates dispose de 115 A.380 et 150 B.777. Les B.777 sont tous en exploitation.