De méandres en cingles, de belvédères en rives cultivées, la vallée de l'Aveyron livre les côtés face et pile d’un riche territoire campagnard, où gastronomie et châteaux sont rois - DR : J.F.R.
Sitôt posé le sac dans un restaurant de Villefranche-de-Rouergue, le menu « quatre plats » s’affiche.
Entrée, plat, fromage et dessert : pas question d’y couper, tradition gastronome oblige !
Tripoux, saucisses, pommes de terre : voilà pour le basique. Le « superflu » (pâtés truffés, magrets, salades de noix…) attendra les jours de fêtes. Quoique.
Sur le marché du jeudi de la bastide de Villefranche, au cœur de cette place à arcades un brin austère, il n’y a pas lieu de faire dans la demi-mesure.
Tandis que les palabres des vieux à bérets résonnent sous les voûtes d’un accent rocailleux, les clientes exigent des fruits et légumes sans défaut, pensant déjà au déjeuner familial.
A midi, quand le carillon aux 32 cloches de la collégiale sonne et signe l’arrêt du marché, fini de rire : l’heure est à la dégustation. Il suffit d’ouvrir grand ses narines, dans les rues au cordeau de Villefranche, pour s’en convaincre...
Agricole, la vallée de l’Aveyron l’est, assurément. Vers Floirac et Monteils, elle s’élargit assez pour laisser place aux prairies à vaches et aux champs de maïs, tapis au pied de versants boisés.
C’est là qu’ont pris racine quelques « papes » de la gastronomie aveyronnaise, comme Jacky Carles.
Entrée, plat, fromage et dessert : pas question d’y couper, tradition gastronome oblige !
Tripoux, saucisses, pommes de terre : voilà pour le basique. Le « superflu » (pâtés truffés, magrets, salades de noix…) attendra les jours de fêtes. Quoique.
Sur le marché du jeudi de la bastide de Villefranche, au cœur de cette place à arcades un brin austère, il n’y a pas lieu de faire dans la demi-mesure.
Tandis que les palabres des vieux à bérets résonnent sous les voûtes d’un accent rocailleux, les clientes exigent des fruits et légumes sans défaut, pensant déjà au déjeuner familial.
A midi, quand le carillon aux 32 cloches de la collégiale sonne et signe l’arrêt du marché, fini de rire : l’heure est à la dégustation. Il suffit d’ouvrir grand ses narines, dans les rues au cordeau de Villefranche, pour s’en convaincre...
Agricole, la vallée de l’Aveyron l’est, assurément. Vers Floirac et Monteils, elle s’élargit assez pour laisser place aux prairies à vaches et aux champs de maïs, tapis au pied de versants boisés.
C’est là qu’ont pris racine quelques « papes » de la gastronomie aveyronnaise, comme Jacky Carles.
Najac, nid d’aigle
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Par endroits, la vallée s’encaisse. Depuis les hauts belvédères, des verrous ont jadis été tirés pour protéger des bouts de territoire, là une seigneurie, ici un comté…
Des remparts pour défendre la foi catholique contre les Cathares (et inversement), ou se garder d’un ennemi trop belliqueux.
Parfois, ces points élevés n’abritent que des manoirs pacifiques, comme celui du hameau de Courbières, privé, qui domine le thalweg vert et profond.
D’autres fois, ce sont de véritables nids d’aigle qui jaillissent au détour d’un méandre.
Le plus célèbre est Najac, village de crête aux toits d’ardoises brillants sous le soleil rouergat.
Depuis la « Forteresse Royale », dressant ses murs et ses archères (6,80 m, les plus hautes du monde, dit-on), on domine les maisons, alignées de part et d’autre d’une rue centrale grimpant place du faubourg, jolie agora à galeries couvertes soutenues par des piliers ronds.
Cette redoutable construction, décidée par les comtes de Toulouse au Moyen Âge, fait écho à l’église Saint-Jean, édifice gothique méridional imposé aux habitants par l’Inquisition, punis de s’être vautrés dans l’hérésie cathare…
Des remparts pour défendre la foi catholique contre les Cathares (et inversement), ou se garder d’un ennemi trop belliqueux.
Parfois, ces points élevés n’abritent que des manoirs pacifiques, comme celui du hameau de Courbières, privé, qui domine le thalweg vert et profond.
D’autres fois, ce sont de véritables nids d’aigle qui jaillissent au détour d’un méandre.
Le plus célèbre est Najac, village de crête aux toits d’ardoises brillants sous le soleil rouergat.
Depuis la « Forteresse Royale », dressant ses murs et ses archères (6,80 m, les plus hautes du monde, dit-on), on domine les maisons, alignées de part et d’autre d’une rue centrale grimpant place du faubourg, jolie agora à galeries couvertes soutenues par des piliers ronds.
Cette redoutable construction, décidée par les comtes de Toulouse au Moyen Âge, fait écho à l’église Saint-Jean, édifice gothique méridional imposé aux habitants par l’Inquisition, punis de s’être vautrés dans l’hérésie cathare…
Là où les villages affichent leurs lignes de défense
La route poursuit en aval à travers bois, laissant à droite et à gauche des hameaux mystérieux, au bout de routes-impasses.
La Crouzille, Loubezac, Daoudou : ces écarts fleurent bon les champignons et les bois de châtaigniers, un fruit échangé en patois d’oc tous les mercredis d’automne, sur le marché de Laguépie.
Nous voilà aux confins de l’Albigeois et du Rouergue, frontières d’influences gastronomiques autant que diplomatiques.
Sur ces terres grasses de rivières, aux fermes isolées, là où la chasse et la pêche occupent les dimanches brumeux, les villages affichent leurs lignes de défense : Saint-Martin-Laguépie et son château ruiné, Varen et son église romane à tour carrée (et son château du 15ème s.), Féneyrols et son solide castel bordant la rivière Aveyron…
Jusqu’à Saint-Antonin-Noble-Val, ville carrefour aux multiples obédiences, remarquable cité du goût.
La Crouzille, Loubezac, Daoudou : ces écarts fleurent bon les champignons et les bois de châtaigniers, un fruit échangé en patois d’oc tous les mercredis d’automne, sur le marché de Laguépie.
Nous voilà aux confins de l’Albigeois et du Rouergue, frontières d’influences gastronomiques autant que diplomatiques.
Sur ces terres grasses de rivières, aux fermes isolées, là où la chasse et la pêche occupent les dimanches brumeux, les villages affichent leurs lignes de défense : Saint-Martin-Laguépie et son château ruiné, Varen et son église romane à tour carrée (et son château du 15ème s.), Féneyrols et son solide castel bordant la rivière Aveyron…
Jusqu’à Saint-Antonin-Noble-Val, ville carrefour aux multiples obédiences, remarquable cité du goût.
Pennes, invraisemblable forteresse
Repassée dans le Tarn, la rivière alors entame un combat avec le rude calcaire, qu’il entaille en gorge, libérant des vues spectaculaires.
Celles-ci culminent à Pennes, un mini-Najac surplombé par une invraisemblable forteresse.
Plus loin, des exploitations fruitières et les premiers pigeonniers annoncent les plaines du Tarn-et-Garonne et d’autres plaisirs de bouche.
Mais on ne quitte pas la vallée sans un dernier hommage à l’Histoire médiévale.
L’ancienne place forte protestante de Bruniquel, accrochée aux rives de l’Aveyron et de son affluent, la Vère, en impose avec ses deux châteaux (12ème-15ème s).
De batailleuse, la cité est devenue hédoniste, avec ses boutiques d’artisans et ses restaurants, courant le long de jardinets et de passages en herbes folles.
Les plaisirs épicuriens ont enfin pris le pas sur les valeurs guerrières.
Celles-ci culminent à Pennes, un mini-Najac surplombé par une invraisemblable forteresse.
Plus loin, des exploitations fruitières et les premiers pigeonniers annoncent les plaines du Tarn-et-Garonne et d’autres plaisirs de bouche.
Mais on ne quitte pas la vallée sans un dernier hommage à l’Histoire médiévale.
L’ancienne place forte protestante de Bruniquel, accrochée aux rives de l’Aveyron et de son affluent, la Vère, en impose avec ses deux châteaux (12ème-15ème s).
De batailleuse, la cité est devenue hédoniste, avec ses boutiques d’artisans et ses restaurants, courant le long de jardinets et de passages en herbes folles.
Les plaisirs épicuriens ont enfin pris le pas sur les valeurs guerrières.
Infos pratiques
Office de tourisme de Villefranche-de-Rouergue et de Najac
05 65 45 13 18 (Villefranche-de-Rouergue)
05 65 29 72 05 (Najac)
www.tourisme-villefranche-najac.com/
Office de tourisme de Saint-Antonin-Noble-Val
05 63 30 63 47 – www.tourisme-saint-antonin-noble-val.com
05 65 45 13 18 (Villefranche-de-Rouergue)
05 65 29 72 05 (Najac)
www.tourisme-villefranche-najac.com/
Office de tourisme de Saint-Antonin-Noble-Val
05 63 30 63 47 – www.tourisme-saint-antonin-noble-val.com
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