C’était un peu surréaliste, cette présentation à la presse.
Face à une dizaine de journalistes : Renaud Donnedieu de Vabres et Christian Mantei, respectivement Président du Conseil d’administration et Dg d’Atout France, l’entité qui assure la promotion de notre pays.
Objet du point presse : "La Stratégie de la Destination France sur 10 ans".
Mais, sur place, pas de télés, pas de radios, pas de grands quotidiens d’informations générales et économiques, juste quelques journalistes méritants de la presse professionnelle, dont votre serviteur.
C’est dire si les grands médias s’intéressent à la "Stratégie de la Destination France", et du tourisme en général qui, pourtant, contribue le plus au solde positif de notre balance des paiements, génère 6,3% de notre PIB, et qui – par la seule hôtellerie-restauration – est le quatrième employeur privé de l’économie française.
C’est dire…
Face à une dizaine de journalistes : Renaud Donnedieu de Vabres et Christian Mantei, respectivement Président du Conseil d’administration et Dg d’Atout France, l’entité qui assure la promotion de notre pays.
Objet du point presse : "La Stratégie de la Destination France sur 10 ans".
Mais, sur place, pas de télés, pas de radios, pas de grands quotidiens d’informations générales et économiques, juste quelques journalistes méritants de la presse professionnelle, dont votre serviteur.
C’est dire si les grands médias s’intéressent à la "Stratégie de la Destination France", et du tourisme en général qui, pourtant, contribue le plus au solde positif de notre balance des paiements, génère 6,3% de notre PIB, et qui – par la seule hôtellerie-restauration – est le quatrième employeur privé de l’économie française.
C’est dire…
"Le tourisme français est en perte de vitesse"
Pourtant, rien que pour le constat dressé, ce point presse valait le déplacement.
Une confirmation : « Le tourisme français est en perte de vitesse », concède sans détour l’ancien ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres qui persiste :
« En termes de création de richesses (de recettes), la France n’est plus la première destination. Si le marché mondial du tourisme est en très forte expansion, notre part de marché ne cesse de baisser (1), comme la durée des séjours. Notre image se détériore. C’est préoccupant ! ».
Et Christian Mantei d’en rajouter une couche bien épaisse pour ceux qui n’auraient pas compris.
« Il faut assumer d’être à présent en troisième position. Il faut constater que la France a perdu de son attractivité. Pas sur les courts séjours mais sur les vacances (ce que confirme une étude récente menée en Grande-Bretagne).
Et je vais vous livrer un scoop ! En 2009, 9 milliards ont été investis dans le tourisme en France (nouvelles infrastructures, rénovations…) contre 12 milliards l’année précédente ».
Voilà qui donne à réfléchir alors que des dizaines de destinations touristiques émergentes investissent massivement.
Une confirmation : « Le tourisme français est en perte de vitesse », concède sans détour l’ancien ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres qui persiste :
« En termes de création de richesses (de recettes), la France n’est plus la première destination. Si le marché mondial du tourisme est en très forte expansion, notre part de marché ne cesse de baisser (1), comme la durée des séjours. Notre image se détériore. C’est préoccupant ! ».
Et Christian Mantei d’en rajouter une couche bien épaisse pour ceux qui n’auraient pas compris.
« Il faut assumer d’être à présent en troisième position. Il faut constater que la France a perdu de son attractivité. Pas sur les courts séjours mais sur les vacances (ce que confirme une étude récente menée en Grande-Bretagne).
Et je vais vous livrer un scoop ! En 2009, 9 milliards ont été investis dans le tourisme en France (nouvelles infrastructures, rénovations…) contre 12 milliards l’année précédente ».
Voilà qui donne à réfléchir alors que des dizaines de destinations touristiques émergentes investissent massivement.
Objectif : 3,5% de croissance annuelle sur 10 ans
Mais ce constat plutôt sévère – que TourMaG.com partage (2) – ne contrarie pas les ambitions des "patrons" d’Atout France qui s’appuient sur cette fameuse (fumeuse ?) "Stratégie de la Destination sur 10 ans" pour relancer l'attractivité de notre pays.
L’objectif ? Arriver à 49 milliards de recettes d’ici 2020 (soit 3,5% de croissance par an) en ciblant : les Seniors et les jeunes des pays matures, les classes moyennes des pays émergents, les rencontres et événements professionnels, les familles et le "village mondial" ("en misant sur quelques grands leaders, porte-parole d’une destination France rénovée, modernisée" – c’est écrit tel quel dans le dossier de presse !).
Le tout, à partir d’un plan de communication orchestré autour de la marque "Rendez-vous en France".
Avec quels moyens ?
Euh… 80 millions d’euros par an (le budget total d’Atout France, pris en charge à 50% par l’État), quand notre principal concurrent en Europe (l’Espagne) dispose d'un budget 5 fois plus important.
Voilà un chiffre qui donne la mesure d’une ambition… limitée de ce côté-ci des Pyrénées.
L’objectif ? Arriver à 49 milliards de recettes d’ici 2020 (soit 3,5% de croissance par an) en ciblant : les Seniors et les jeunes des pays matures, les classes moyennes des pays émergents, les rencontres et événements professionnels, les familles et le "village mondial" ("en misant sur quelques grands leaders, porte-parole d’une destination France rénovée, modernisée" – c’est écrit tel quel dans le dossier de presse !).
Le tout, à partir d’un plan de communication orchestré autour de la marque "Rendez-vous en France".
Avec quels moyens ?
Euh… 80 millions d’euros par an (le budget total d’Atout France, pris en charge à 50% par l’État), quand notre principal concurrent en Europe (l’Espagne) dispose d'un budget 5 fois plus important.
Voilà un chiffre qui donne la mesure d’une ambition… limitée de ce côté-ci des Pyrénées.
La France n’a pas les moyens de ses ambitions
Si le constat est implacable, les raisons du déclin, elles, ont été passées sous silence.
Et quelles sont-elles justement ?
Un petit jeu des comparaisons avec l’Espagne suffit à les illustrer :
• Des villes (notamment Paris, Lyon, Marseille, Nice…) qui vivent sur leur acquis et peinent à renouveler leur offre, quand l’Espagne, elle, a investi massivement (peut-être trop à en croire les agences de notations) dans le rayonnement international de ses métropoles régionales : Barcelone, Séville, Valence (3)…
• Des infrastructures inadaptées aux familles (en dehors des campings français qui tirent leur épingle du jeu).
• Un rapport qualité/prix qui n’est pas au rendez-vous, notamment dans la restauration qui a pourtant bénéficié d’une baisse importante de la TVA en 2009.
• Un accueil qui laisse toujours à désirer et la pratique déficiente des langues étrangères.
• Des contraintes de plus en plus fortes qui font de nos centres-villes et de nos lieux de villégiatures, des no man’s land une fois minuit sonné.
Parmi tant d’autres explications…
Et quelles sont-elles justement ?
Un petit jeu des comparaisons avec l’Espagne suffit à les illustrer :
• Des villes (notamment Paris, Lyon, Marseille, Nice…) qui vivent sur leur acquis et peinent à renouveler leur offre, quand l’Espagne, elle, a investi massivement (peut-être trop à en croire les agences de notations) dans le rayonnement international de ses métropoles régionales : Barcelone, Séville, Valence (3)…
• Des infrastructures inadaptées aux familles (en dehors des campings français qui tirent leur épingle du jeu).
• Un rapport qualité/prix qui n’est pas au rendez-vous, notamment dans la restauration qui a pourtant bénéficié d’une baisse importante de la TVA en 2009.
• Un accueil qui laisse toujours à désirer et la pratique déficiente des langues étrangères.
• Des contraintes de plus en plus fortes qui font de nos centres-villes et de nos lieux de villégiatures, des no man’s land une fois minuit sonné.
Parmi tant d’autres explications…
Le tourisme français a perdu ses valeurs
Il faudra plus qu’une "Stratégie de la Destination France" pour relancer l’attractivité de notre pays en Europe et dans le monde.
Il faudrait surtout que les Français renouent avec les valeurs qui furent les leurs et qui semblent s’effilocher au fil des années : Innovation, inventivité, ferveur et joie de vivre, gastronomie… pour ne parler que de celles-ci.
Sans compter un budget de promotion de la destination qui soit à la hauteur des objectifs fixés.
(1) En 9 ans, la part de marché de la France au sein de l’Europe est passée de 19,6% (en 2000) à 16% (en 2009).
(2) Lire ou relire notre article : Hervé Novelli très satisfait des mauvais chiffres
(3) Lire ou relire notre article : Valence, un Eldorado du tourisme de loisirs et d’affaires
Il faudrait surtout que les Français renouent avec les valeurs qui furent les leurs et qui semblent s’effilocher au fil des années : Innovation, inventivité, ferveur et joie de vivre, gastronomie… pour ne parler que de celles-ci.
Sans compter un budget de promotion de la destination qui soit à la hauteur des objectifs fixés.
(1) En 9 ans, la part de marché de la France au sein de l’Europe est passée de 19,6% (en 2000) à 16% (en 2009).
(2) Lire ou relire notre article : Hervé Novelli très satisfait des mauvais chiffres
(3) Lire ou relire notre article : Valence, un Eldorado du tourisme de loisirs et d’affaires