Tunisie : les voyagistes enregistrent très peu ou pas d'annulations...

Où va la Tunisie après l'assassinat de Chokri Belaïd l'un des opposants du parti islamiste Ennahda ?

Cet acte criminel a mis le feu aux poudres. Des manifestations et des heurts ont eu lieu notamment à Tunis.

L'appel à la grève générale lancé par le principal syndicat tunisien pour les funérailles de Chokri Belaïd laisse craindre une journée sous tension ce vendredi 8 février.

La Fédération nationale des agences de voyages tunisiennes a demandé à ses adhérents d'annuler les déplacements touristiques à Tunis, notamment sur l'avenue Bourguiba et dans les souks.

Même recommandation pour René-Marc Chikli, président du CETO "Nous avons fait en sorte que nos clients ne fréquentent pas les zones des manifestations. On peut tout à fait éviter Tunis. On s'est également assuré qu'il n'y avait pas de problèmes particuliers dans les zones touristiques. Des excursions ont même eu lieu jeudi en Tunisie".

Pour l'heure, les clients sur le départ vont partir, chez FRAM

"Les informations que nous avons sur place c'est que rien ne transparait dans les stations balnéaires, tout se passe à Tunis. Pour l'heure, nous nous basons sur les conseils du Quai d'Orsay." ajoute Adeline Cannere Responsable relations presse chez le voyagiste.

A midi jeudi, FRAM qui propose des séjours à Monastir, Sousse, Djerba et Zarzis, n'enregistrait aucune annulation.

Idem chez Mille Lieux et Shangho.

Seul parmi les voyagistes contactés, Voyamar a enregistré 4 désistements pour la journée de jeudi... mais aussi 14 réservations !

Suite aux images diffusées à la télévision, les clients s’interrogent.

C'est le cas chez Shangho où Valérie Dell a reçu des appels de clients sur le départ : "Nous les avons rassurés. Aucun n'a annulé. Mais nous restons attentifs à l'évolution de la situation".

Certaines agences aussi se posent des questions.

"Nous avons eu quelques appels. Dans le Sud il n'y a rien à signaler, et les distributeurs en sont assez conscients.

Le seul problème que l'on pourrait rencontrer c'est d'être freiné lors d'un transfert à cause d'une manifestation, mais ce n'est encore jamais arrivé", précise Nadir Ben Kiran directeur de Mille Lieux.

De toute façon poursuit-il, "le mois de janvier en prises de commandes est déjà en retrait de -30% par rapport à janvier 2012 sur la Tunisie. C'est la saison creuse, et la destination marquait déjà le pas. J'espère que ça va s'inverser."

"Même si ça se calme", ajoute Laurent Abitbol Président de Marietton Investissements, "il y a aura un ralentissent pendant 8 jours avant que ça reparte. Déjà nous avons eu une baisse des ventes pendant 4 jours suite au reportage diffusé par Envoyé Spécial".

Il est trop tôt pour connaître l'impact exact de ces évènements.

Pour savoir si la destination retrouvera un rythme de croisière, il faudra d'une part voir comment la situation évolue, et d'autre part attendre la mi-mars, début des ventes pour la haute saison...