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UAF : les aéroports français sont-ils assez efficaces ?

Dans un manifeste, ils s'estiment bridés par la "suréglementation française"


Avec +3% de croissance du trafic national passagers en 2016, les aéroports français livrent un bilan plutôt positif de leur année 2016. Cependant, leur organisation représentative, l'UAF (Union des Aéroports Français), dévoile un manifeste pré-élections et entend ainsi être entendu par l'exécutif. Principale requête des aéroports : pouvoir être plus compétitif pour résister à la concurrence étrangère.


Rédigé par le Mercredi 8 Mars 2017

Les aéroports français, ici Toulouse-Blagnac, enregistrent 3,1% de croissance du trafic national passagers par rapport à 2015, selon l'UAF © DR UAF
Les aéroports français, ici Toulouse-Blagnac, enregistrent 3,1% de croissance du trafic national passagers par rapport à 2015, selon l'UAF © DR UAF
Période pré-électoral oblige, l'Union des aéroports français (UAF) veut faire entendre sa voix auprès des candidats à la présidentielle et aux législatives.

Alors que l'organisation professionnelle présentait, mercredi 8 mars 2017, les résultats d'activité des aéroports en 2016 (voir encadré), "des croissances plutôt satisfaisantes, mais qu'il faut relativiser par rapport à nos voisins", d'après Jean-Michel Vernhes, son président, elle a en a profité pour dévoiler un "manifeste".

"Les aéroports sont avant tout des entreprises, mais aussi des outils au service de l'aménagement des territoires", a voulu rappelé Jean-Michel Vernhes. "Le développement d'une France aéroportuaire forte et compétitive est un enjeu stratégique pour notre pays".

Pour cela, l'UAF a fait un bilan très global de la situation de ses adhérents et émet une dizaine de propositions, qu'elle a classées selon trois objectifs.

"Améliorer la compétitivité des aéroports français"

Entendre par là : permettre aux aéroports français de résister dans un milieu ultra-compétitif, face à leurs homologues européens et mondiaux. Globalement, l'UAF demande un allégement "de la fiscalité spécifique pesant sur le transport aérien" et une meilleure maîtrise des coûts liés à la sûreté et à la sécurité.

"Aussi l'UAF entend-elle : abaisser le coût de la taxe d'aéroport et de sa majoration, parvenir à la maîtrise des coûts de sûreté et de sécurité, ou encore diminuer la taxe de solidarité", est-il précisé.

Tout en pointant du doigt la "suréglementaiton des aéroports français", qui les étouffe.

Parmi les exemples cités : l'obligation pour le personnel de changer de badge tous les 3 ans, au lieu de 5 ailleurs en Europe. "Des détails qui, accumulés, finissent par coûter très chers", estime un membre du bureau de l'UAF.

"Renforcer la performance du réseau aéroportuaire français"

Ce renforcement passe selon l'UAF par une amélioration de la connectivité des aéroports français, une meilleure accessibilité terrestre des plates-formes ainsi que par le développement de l'intermodalité.

Il y est bien sur ici aussi question du renforcement des services aux frontières aériennes. "Les files d'attentes aux contrôles ne sont pas cantonnées qu'à Roissy malheureusement, et beaucoup d'aéroports de régions sont confrontés à ce problème", déplore Jean-Michel Vernhes.

Ces questions de performances ont évidemment été pour les dirigeants de l'UAF l'occasion de revenir sur la grève qui perturbe actuellement le contrôle aérien français. "Ces grèves des contrôleurs à répétition nuisent à tous. On ne peut pas continuer comme ça".

"Promouvoir la diversité des vocations aéroportuaires"

Plusieurs propositions aux politiques sont faites dans ce sens parmi lesquelles : simplifier le dispositif européen des aides d'Etat ou maîtriser l'impact économique du désengagement de l'Etat sur les petits aéroports. Le problème principal étant encore et toujours le maillage aéroportuaire français.

"Plutôt que de se demander s'il y a trop de petits aéroports en France, la question serait plutôt de savoir comment mieux les utiliser et de réfléchir à leur complémentarité"
, a fait savoir le président.

L'UAF préconise que les politiques aéroportuaires se prennent plus au niveau régional. "Trop de petits aéroports sont en déficit, c'est à dire qu'ils coûtent de l'argent public", poursuit Jean-Michel Vernhes. "Il est naturel que les régions se penchent sur cette question d'un système plus performant", ajoute-t-il, parlant d'initiatives prises en Bretagne ou en Occitanie en la matière.

Les aéroports français accueillent chaque année 186 millions de passagers, 5,2 millions de mouvements d'aéronefs et 2,5 millions de tonnes de fret par an, rappelle l'UAF. Ils génèrent près de 200 000 emplois directs et plus de 82 milliards d'euros de PIB par an.

Le manifeste de l'UAF est à retrouver ici.

Le trafic des aéroports français en 2016 : les chiffres de croissance

+3,1% : la croissance du trafic national passagers par rapport à 2015

+5,1% : la croissance en Europe

+6,7% : la croissance pour l'ensemble des pays de l'Union européenne

+4,4% : la croissance des aéroports en région

+4,7% : la croissance des aéroports d'outre-mer

0,3% et 5,3% : respectivement, les croissances du trafic à CDG et Orly

30,2% : la part du trafic low-cost sur l'ensemble des aéroports métropolitains

43,3% : la part de low-cost hors plates-formes parisiennes

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