TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone

logo AirMaG  




Les aéroports français pas encore au niveau de 2019

Près de 199 millions de passagers commerciaux en 2023


Lors de sa traditionnelle conférence de presse sur les résultats de trafic, l’Union des Aéroports Français (UAF) a fait part d’un trafic en hausse de 14,2% en 2023 par rapport à 2022. Si cela représente près de 25 millions de passagers supplémentaires, le bilan demeure toutefois en retrait par rapport à l’année 2019 (- 7,3%). Alors que le secteur poursuit sa quête de décarbonation et rappelle son nécessaire besoin de modernisation, l’UAF s’inquiète du manque de soutien des pouvoirs publics.


Rédigé par le Mercredi 13 Mars 2024

Thomas Juin, président de l’UAF, avec à sa droite Nicolas Paulissen, délégué général. ©David Savary
Thomas Juin, président de l’UAF, avec à sa droite Nicolas Paulissen, délégué général. ©David Savary
Avec très précisément 198 680 952 passagers commerciaux, le trafic de 2023 surpasse légèrement le niveau du trafic de 2017 (197 millions de passagers en 2017).

« La croissance est soutenue (+ 14,2% en 2023 par rapport à 2022), le besoin de mobilité aérienne se poursuit, mais quatre ans après la crise Covid nous n’avons toujours pas retrouvé le niveau de 2019 » constate Thomas Juin, président de l’UAF (près de 150 adhérents).

Trois grandes tendances expliquent les résultats de 2023. La poursuite de la pénétration du marché par les compagnies low-cost, une croissance du trafic portée par l’international, avec aussi des résultats très contrastés selon les plateformes.

Pas loin de la moitié du trafic porté par le low-cost

Si l’on regarde de plus près le segment low-cost, celui-ci représente 43,2% du trafic de la France métropolitaine, soit plus de 80 millions de passagers, alors qu’il représentait 35% du trafic en 2019.

Si le trafic traditionnel n’a pas achevé le rattrapage de son niveau pré-Covid (80,8% de son niveau de 2019), le trafic low-cost a lui amplement dépassé son niveau de 2019 (+13,8%).

À noter que le segment low-cost représente désormais 61,4% du trafic des grands aéroports régionaux.

L’international, plus des trois quarts du trafic de la France métropolitaine

Comme l’a rappelé Thomas Juin, « c’est le trafic international qui porte la croissance des aéroports dans le monde ». En 2023, il représente 77% du trafic de la France métropolitaine (74% en 2019).

Le trafic international a augmenté de 20,2% par rapport à 2022 et reste en dessous de son niveau de 2019 (- 2,8%). Le trafic domestique a, quant à lui, diminué par rapport à 2022 (- 1,7%) et reste encore inférieur de 20,8% à son niveau de 2019.

Autre constat observé par l’UAF, les grands aéroports régionaux, qui représentent plus du tiers du trafic métropolitain, affichent des résultats hétérogènes en fonction de leur exposition au trafic domestique et low-cost.

Beauvais franchit la barre des 5 millions de passagers

L’aéroport de Paris-Beauvais a passé cette année pour la première fois la barre symbolique des 5 millions de passagers (+ 41,6% par rapport à 2019). Néanmoins, aucun des autres grands aéroports régionaux n’a excédé son niveau de trafic de 2019, à l’exception de Marseille (+6,4%).

Les plateformes parisiennes représentent plus de la moitié du trafic des aéroports métropolitains (53,6% du trafic, une proportion égale à celle de 2019).

En dépit de l’hétérogénéité des résultats, la reprise globale du trafic est en cours dans l’ensemble des aéroports puisqu’en 2023, 74% des aéroports français ont retrouvé plus de 80% de leur niveau de trafic de 2019 (contre 55% en 2022).

Cette croissance de trafic est certes soutenue mais sans doute pas au niveau espéré. « Nous ne sommes pas dans des zones géographiques où les croissances sont les plus folles, comme en Asie-Pacifique, en Inde par exemple » commente le président de l’UAF.

Recours à l’intelligence artificielle et besoin de modernisation des plateformes françaises

Fort d’un secteur qui « devrait continuer à croitre dans les années à venir », Thomas Juin a rappelé les deux défis auxquels le secteur est confronté : l’accélération de la décarbonation, ainsi que le besoin de modernisation et amélioration de la qualité de service.

Sur ce dernier point, le président de l’UAF veut « faire monter en puissance l’intelligence artificielle sur nos plateformes, pour notamment faire gagner en fluidité ».

« Malheureusement, poursuit Thomas Juin, « il n’y a pas de prise de conscience de la part des pouvoirs publics des investissements nécessaires pour améliorer notre qualité de service ».

Et le dirigeant de mettre en garde, « il ne faudrait pas se retrouver dans une dizaine d’années avec des infrastructures aéroportuaires vétustes, qui ne seraient plus à la pointe de l’innovation. Ce serait au détriment de l’attractivité de la France et de ses territoires ».

Stop à de nouvelles taxes

Pour que le secteur se régénère, il est nécessaire qu’il préserve sa capacité d’investissement.

En conséquence, « il faut abandonner toute idée de fiscalité nouvelle sur les aéroports qui irait financer d’autres modes de transports » insiste Thomas Juin.

Pour étayer ses dires, il s’appuie sur la taxe sur les infrastructures de transport de longue distance, « le parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire ».

Dépôt d’une QPC devant le Conseil Constitutionnel

Cette nouvelle taxe, « un impôt qui représente 120 millions d’euros pour les grandes plateformes aéroportuaires françaises -100 millions pour ADP, 20 millions les aéroports régionaux) », apparait tellement inique que l’UAF va prochainement saisir le Conseil Constitutionnel en introduisant une QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) Le délai de réponse est d’environ six mois.

« Cette taxe envoie un très mauvais signal au moment où les aéroports doivent se montrer suffisamment attractifs pour attirer des investisseurs et du financement privé » indique Thomas Juin.

JO, pas d’incidence sur le trafic

Interrogé par ailleurs sur les Jeux Olympiques à Paris, le président de l’UAF affirme qu’entre ceux qui viendront et ceux qui voudront éviter les Jeux, il n’y aura « pas d’effet sensible sur le trafic ».

Tout juste « quelques pics à gérer au début – 26 juillet – et la fin des Jeux – 11 août ».


Lu 1490 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >

Mardi 3 Décembre 2024 - 15:20 Volotea renforce sa présence à Bordeaux en 2025






































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias