La nostalgie n'est plus ce qu'elle était et Air Inter appartient désormais à l'histoire de l'aviation... /photo DR
Une indiscrétion rapportée par l’AFP vendredi dernier faisait état de la création éventuelle d’une compagnie low cost par Air France pour opérer sur les lignes domestiques sous la dénomination Air France Express.
Que la compagnie nationale envisage une riposte à l’agressivité toujours plus forte des compagnies low cost Easyjet et Ryanair qui opèrent désormais non seulement sur du moyen courrier mais également des lignes domestiques.
Rien de plus logique que de vouloir garder ses parts de marché. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le projet d’une opération low cost est évoqué.
Mais il se pose immédiatement quelques questions. Les pilotes accepteront-ils de travailler 30% de plus pour une rémunération moindre ?
Que la compagnie nationale envisage une riposte à l’agressivité toujours plus forte des compagnies low cost Easyjet et Ryanair qui opèrent désormais non seulement sur du moyen courrier mais également des lignes domestiques.
Rien de plus logique que de vouloir garder ses parts de marché. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le projet d’une opération low cost est évoqué.
Mais il se pose immédiatement quelques questions. Les pilotes accepteront-ils de travailler 30% de plus pour une rémunération moindre ?
Scepticisme sur les chances de réussite du projet
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La compagnie arrivera-t-elle à égaler le rythme d’opération des low cost ?
N’y a-t-il pas un risque de déperdition d'une partie de la clientèle ?
Michael O’Leary, le patron de Ryanair ne se lasse pas de répéter qu’une compagnie ne devient pas low cost, elle naît low cost.
Les « sages » de l’aérien que nous avons interrogé, Jean-Pierre Sauvage et Jean-Louis Baroux, se montrent prudents, voire sceptiques sur les chances de réussite d’un tel projet :
« Est-ce que le court courrier est perdu pour les compagnies traditionnelles ?
Le marché a déjà donné la réponse et les compagnies ne peuvent que s‘adapter aux nouveaux comportements d‘achat du consommateur», estime Jean-Pierre Sauvage, patron d’Iberia et président du B.A.R.
Conséquence logique, toutes les compagnies traditionnelles ont aligné leurs tarifs sur ceux des compagnies low cost.
« Nous sommes tous en low fare et le delta tarifaire est déjà gommé entre nous, mais la situation est plus complexe pour les compagnies traditionnelles ».
Et le patron France d’Iberia de souligner que si l’approche marketing des compagnies à bas coûts est uniforme, elle ne peut pas l’être pour les compagnies classiques.
Ces dernières comptent une clientèle plus diversifiée avec, notamment le trafic de correspondance. « Il faut pouvoir marier subtilement tous ces segments de clientèle ».
Pour Jean-Pierre Sauvage, la modification du modèle économique des compagnies classiques est néanmoins logique et obligatoire. L’adaptation au marché implique de « vendre au bon prix en tenant compte de ses coûts ».
« Or, il y a une nécessité impérieuse de réduire les coûts qui peuvent être parfois le double de ceux des transporteurs low cost.
N’y a-t-il pas un risque de déperdition d'une partie de la clientèle ?
Michael O’Leary, le patron de Ryanair ne se lasse pas de répéter qu’une compagnie ne devient pas low cost, elle naît low cost.
Les « sages » de l’aérien que nous avons interrogé, Jean-Pierre Sauvage et Jean-Louis Baroux, se montrent prudents, voire sceptiques sur les chances de réussite d’un tel projet :
« Est-ce que le court courrier est perdu pour les compagnies traditionnelles ?
Le marché a déjà donné la réponse et les compagnies ne peuvent que s‘adapter aux nouveaux comportements d‘achat du consommateur», estime Jean-Pierre Sauvage, patron d’Iberia et président du B.A.R.
Conséquence logique, toutes les compagnies traditionnelles ont aligné leurs tarifs sur ceux des compagnies low cost.
« Nous sommes tous en low fare et le delta tarifaire est déjà gommé entre nous, mais la situation est plus complexe pour les compagnies traditionnelles ».
Et le patron France d’Iberia de souligner que si l’approche marketing des compagnies à bas coûts est uniforme, elle ne peut pas l’être pour les compagnies classiques.
Ces dernières comptent une clientèle plus diversifiée avec, notamment le trafic de correspondance. « Il faut pouvoir marier subtilement tous ces segments de clientèle ».
Pour Jean-Pierre Sauvage, la modification du modèle économique des compagnies classiques est néanmoins logique et obligatoire. L’adaptation au marché implique de « vendre au bon prix en tenant compte de ses coûts ».
« Or, il y a une nécessité impérieuse de réduire les coûts qui peuvent être parfois le double de ceux des transporteurs low cost.
Revenus annexes : près de 20% des revenus de Ryanair
Pour autant, le modèle économique des compagnies à bas coûts, fait entrer d’autres éléments que le simple transport pur : les revenus annexes - qui représentent près de 20% des revenus totaux chez Ryanair - et puis, il y a les subventions régionales …
Il y aurait une logique économique évidente dans le projet d'Air France mais sur quel projet et quel business model ? La question reste entière…
Pour Jean-Louis Baroux, le président-fondateur d’APG, le projet est au contraire, voué à l’échec quelle que soit sa déclinaison.
« A l’impossible, nul n’est tenu. On ne peut tout simplement pas faire cohabiter sous un même toit des structures dont la logique économique est différente ».
Et le créateur d’APG d’appuyer son argumentation sur les différents projets low cost. Des compagnies traditionnelles qui ont tous avorté : en Europe chez British Airways, aux Etats-Unis chez Continental, United et autres…
« Air France pourrait bien sûr faire monter en charge Transavia mais il reste encore à prouver que Transavia peut faire des bénéfices.
En fait, les grandes compagnies ont vécu sur des privilèges importants - privilèges dont les employés ont d’ailleurs bénéficié - mais ces grandes compagnies ne sont tout simplement plus dans le coup », assène Jean-Louis Baroux.
Scepticisme aussi chez Jean-Pierre Mas, co-président d'AS Voyages : « La réussite du modèle low cost répond à des critères stricts, parmi lesquels: un seul type d'avion (PN polyvalent); court ou moyen courrier; optimisation de l'utilisation de la flotte; temps de demi-tour réduit; absence de services à terre et à bord;recettes "marginales" provenant de prestations payantes (paiement, bagages, check in, prestations à bord…); aides des collectivités; aéroprts secondaires éventuellement.
Ce modèle est difficile à créer par une compagnie de réseau avec son personnel et sa culture. AF - KLM a relativement pourtant bien réussi avec Transavia.
Pourquoi essayer de redémarrer à zéro alors qu'il suffit de positionner Transavia sur le domestique à fort trafic ? (NCE MRS TLS).
Cette annonce, si elle est provoquée par AF, me semble destinée à tester la capacité de réaction des syndicats. »
Il y aurait une logique économique évidente dans le projet d'Air France mais sur quel projet et quel business model ? La question reste entière…
Pour Jean-Louis Baroux, le président-fondateur d’APG, le projet est au contraire, voué à l’échec quelle que soit sa déclinaison.
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Ce modèle est difficile à créer par une compagnie de réseau avec son personnel et sa culture. AF - KLM a relativement pourtant bien réussi avec Transavia.
Pourquoi essayer de redémarrer à zéro alors qu'il suffit de positionner Transavia sur le domestique à fort trafic ? (NCE MRS TLS).
Cette annonce, si elle est provoquée par AF, me semble destinée à tester la capacité de réaction des syndicats. »