Vaccination et santé publique : quand Jean Castex fait des tours de pass pass...

La volonté du Gouvernement à convaincre les Français de se faire vacciner est juste et légitime. Mais point trop n’en fau(x)t quand même…

Dans son allocution de la semaine dernière (LIRE) Jean Castex assène froidement qu’on est entrés dans la 4e vague et cite :"Quelque 18 000 cas positifs ont en effet été détectés sur le territoire en 24 heures, selon les derniers chiffres de Santé publique France (et) "96% de ces 18 000 cas n'étaient pas vaccinés."

Certes, on comprend que le Gouvernement est engagé dans une course contre la montre pour convaincre les récalcitrants, les antivaccins et les complotistes de tout poil. Mais avant de partir en croisade, encore faut-il faire attention au choix des armes pour éviter de se tirer une balle dans le pied...

Bref. Comment ce chiffre est-il sorti du chapeau de Jean Castex (qui n’en porte pas) qui pourrait lui en faire porter un ?

Le 15 juillet dernier déjà, Olivier Véran, ministre de la Santé, annonçait que “96% des personnes ayant développé une forme symptomatique (de la covid) n'étaient pas vaccinées (LIRE)

Jean Castex a repris la même statistique, sauf que, selon la presse en général et France Info, en particulier, les chiffres ne correspondent pas en termes de date et ne tiennent pas la route.

Mais d’où exactement sortent-ils alors ? Selon la cellule de fact checking de la radio, (LIRE) le chef du gouvernement s’est (volontairement ou non), emmêlé les pinceaux et fait un amalgame entre plusieurs choses.

La bourde viendrait d’une note du service des statistiques du Ministère de la Santé (LIRE), librement interprétée et mise en musique par le premier ministre.

Le service en question a recroisé des données sur une courte période (1 semaine) qui ne correspond d’ailleurs pas et qui porte seulement sur 2000 cas.

Il recommandait même de ne pas tirer des conclusions hâtives des résultats, pas vraiment représentatifs de la situation, compte tenu des échantillons retenus… fermez le ban !

Certes l’erreur est humaine, mais cela pose question à l’heure de la généralisation du pass sanitaire et de la pédagogie nécessaire pour convaincre les Français de se faire vacciner. Des Français qui s’interrogent aussi sur le discours et la méthode.

De plus en plus d’entre eux se demandent pourquoi la pression est aussi forte pour se faire vacciner alors que le gouvernement qui crie au loup n’apporte pas vraiment la preuve que les urgences sont hors de contrôle.

Les chiffres des hospitalisations et des urgences restent, corrélativement bas, et la tendance se poursuit, malgré l’explosion (22 485 cas au 23 juillet) des 2 dernières semaines.

Certes les autorités anticipent une tension (logique et mathématique) en réa dans les semaines à venir si le variant Delta poursuit sa flambée. Pour autant, le discours politique et l’objectif de vacciner 50 millions de Français fin août, comme promis par le Premier ministre, n’est-il pas en train de prendre le pas sur la réalité de la pandémie ?

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