Valérie Sasset, directrice générale de BCD Travel France, répondait aux questions de François-Xavier Izenic lors d’un entretien de l’AFTM, lundi 17 juin 2024. @capture d’écran entretien aftm
Quel est l’impact de la situation politique nationale sur l’activité de BCD Travel ?
« À chaque fois qu'on est dans une période d'incertitude, les sociétés font très attention à leurs dépenses. Les dépenses visées sont le marketing, la communication et les déplacements d'affaires. Il est tout à fait possible que cette grande incertitude ait des conséquences plutôt négatives sur les déplacements d'affaires », répond Valérie Sasset, directrice générale de BCD Travel France, à l’occasion d’un entretien en visio organisé par l’AFTM.
Jusqu’ici, la directrice générale de BCD Travel tire un bilan positif du premier semestre 2024, avec « +6% en transactions, ce qui veut dire plus de déplacements et + 5% en volumes, des augmentations de prix plus que raisonnables », observe-t-elle.
Malgré tout le coût de l’hôtellerie reste un sujet. Advito, la branche consulting de BCD s’est penchée sur l'évolution des prix. Si en Europe, l'aérien a augmenté, entre 4% et 1%, selon les classes, la pression reste relativement forte sur l'hôtellerie avec des tarifs en hausse de 8% comparé au premier trimestre 2023.
Lire aussi : Voyage d'affaires : l'hôtel, toujours plus cher en 2024 🔑
« À chaque fois qu'on est dans une période d'incertitude, les sociétés font très attention à leurs dépenses. Les dépenses visées sont le marketing, la communication et les déplacements d'affaires. Il est tout à fait possible que cette grande incertitude ait des conséquences plutôt négatives sur les déplacements d'affaires », répond Valérie Sasset, directrice générale de BCD Travel France, à l’occasion d’un entretien en visio organisé par l’AFTM.
Jusqu’ici, la directrice générale de BCD Travel tire un bilan positif du premier semestre 2024, avec « +6% en transactions, ce qui veut dire plus de déplacements et + 5% en volumes, des augmentations de prix plus que raisonnables », observe-t-elle.
Malgré tout le coût de l’hôtellerie reste un sujet. Advito, la branche consulting de BCD s’est penchée sur l'évolution des prix. Si en Europe, l'aérien a augmenté, entre 4% et 1%, selon les classes, la pression reste relativement forte sur l'hôtellerie avec des tarifs en hausse de 8% comparé au premier trimestre 2023.
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BCD Travel : Get Going, une offre dédiée aux PME
Après avoir exprimé de la tristesse pour ses collègues et confrères de Carlson Wagonlit Travel (CWT), qui « entrent dans une période d'incertitude », Valérie Sasset affirme voir une opportunité dans le rachat de CWT par Amex GBT. : « Finalement, un acteur de moins. On était vraiment trois globaux. On n'est plus que deux. C'est beaucoup plus clair pour le marché, maintenant. »
La directrice générale France de BCD Travel prédit également l’arrivée de nouveaux acteurs, sans s’en inquiéter : « La nature a horreur du vide. De nouveaux acteurs vont certainement émerger. Mais les sociétés qui ont besoin de consolider au niveau mondial ou régional, ne peuvent pas s'adresser à des petits acteurs locaux.
Lorsqu'on est sur de la globalisation, il faut un maillage mondial, avec des partenaires, beaucoup de technologies, beaucoup d'expertises. »
Si les grands comptes restent le cœur de métier de BCD Travel, la TMC aimerait se développer sur le marché des PME avec une solution dédiée : Get Going. « Elle est déployée en Allemagne aujourd'hui et aux US. Le prochain marché, sera UK ou la France. Nous sommes l’un des marchés prioritaires. »
La directrice générale France de BCD Travel prédit également l’arrivée de nouveaux acteurs, sans s’en inquiéter : « La nature a horreur du vide. De nouveaux acteurs vont certainement émerger. Mais les sociétés qui ont besoin de consolider au niveau mondial ou régional, ne peuvent pas s'adresser à des petits acteurs locaux.
Lorsqu'on est sur de la globalisation, il faut un maillage mondial, avec des partenaires, beaucoup de technologies, beaucoup d'expertises. »
Si les grands comptes restent le cœur de métier de BCD Travel, la TMC aimerait se développer sur le marché des PME avec une solution dédiée : Get Going. « Elle est déployée en Allemagne aujourd'hui et aux US. Le prochain marché, sera UK ou la France. Nous sommes l’un des marchés prioritaires. »
Des échanges compliquées avec la SNCF
"Le GDS qui est utilisé par tout le marché du voyage d'affaires n'est pas prêt. Nous l’avons fait valoir à la SNCF qui n’a pas souhaité l’entendre et retarder les conditions de dégradation de nos commissions", regrette Valérie Sasset. - Photo BCD
Alors qu’ American Airlines a fait volte-face sur le sujet NDC et qu’Air France a annoncé le quatrième report de la surcharge sur les GDS, au 1er janvier 2025, Valérie Sasset « félicite Air France pour son courage ».
La compagnie nationale « a entendu le marché et les acteurs du voyage. Pour le voyage d'affaires, NDC n'est pas prêt. Si on veut tous le succès attendu de NDC, il faut que les outils soient prêts. »
Si Valérie Sasset loue la prudence d’Air France, il n’en est pas de même d’un autre grand fournisseur du voyage d'affaires : la SNCF.
En contrepartie d’une baisse des commissions, la SNCF accordait la distribution des trains Ouigo aux agences de voyages d’affaires. Où en est la situation ?
« Aujourd’hui, nous pouvons partiellement accéder à Ouigo, de façon pas du tout satisfaisante. Et la baisse de commissions va avoir lieu 1er juillet , résume Valérie Sasset, également présidente de la commission Transport des Entreprises du Voyage. C'est exactement le contraire d'Air France. On a un partenaire qui n'est pas vraiment un partenaire, qui n'écoute pas, qui n'entend pas, qui ne veut pas entendre. »
Où est-ce que ça coince ? « C'est le GDS, c'est la SNCF, c'est l'agence On ne sait plus trop. La SNCF a remis son cahier des charges, ses spécifications, en décembre au GDS. Et le GDS qui a une roadmap qui est assez importante puisqu'il y a beaucoup de développement avec le NDC, toutes les compagnies, etc. n'a pas priorisé, je ne sais pas, nous on n'est pas impliqué dans ces discussions. »
In fine, la totalité des fonctionnalités nécessaires à gérer correctement et de façon productive Ouigo ne sera pas livrée en temps et en heure. « Le GDS qui est utilisé par tout le marché du voyage d'affaires n'est pas prêt. Nous l’avons fait valoir à la SNCF qui n’a pas souhaité l’entendre et retarder les conditions de dégradation de nos commissions », regrette Valérie Sasset.
La compagnie nationale « a entendu le marché et les acteurs du voyage. Pour le voyage d'affaires, NDC n'est pas prêt. Si on veut tous le succès attendu de NDC, il faut que les outils soient prêts. »
Si Valérie Sasset loue la prudence d’Air France, il n’en est pas de même d’un autre grand fournisseur du voyage d'affaires : la SNCF.
En contrepartie d’une baisse des commissions, la SNCF accordait la distribution des trains Ouigo aux agences de voyages d’affaires. Où en est la situation ?
« Aujourd’hui, nous pouvons partiellement accéder à Ouigo, de façon pas du tout satisfaisante. Et la baisse de commissions va avoir lieu 1er juillet , résume Valérie Sasset, également présidente de la commission Transport des Entreprises du Voyage. C'est exactement le contraire d'Air France. On a un partenaire qui n'est pas vraiment un partenaire, qui n'écoute pas, qui n'entend pas, qui ne veut pas entendre. »
Où est-ce que ça coince ? « C'est le GDS, c'est la SNCF, c'est l'agence On ne sait plus trop. La SNCF a remis son cahier des charges, ses spécifications, en décembre au GDS. Et le GDS qui a une roadmap qui est assez importante puisqu'il y a beaucoup de développement avec le NDC, toutes les compagnies, etc. n'a pas priorisé, je ne sais pas, nous on n'est pas impliqué dans ces discussions. »
In fine, la totalité des fonctionnalités nécessaires à gérer correctement et de façon productive Ouigo ne sera pas livrée en temps et en heure. « Le GDS qui est utilisé par tout le marché du voyage d'affaires n'est pas prêt. Nous l’avons fait valoir à la SNCF qui n’a pas souhaité l’entendre et retarder les conditions de dégradation de nos commissions », regrette Valérie Sasset.
NDC, un changement de business model
Valérie Sasset a été invitée à répondre à une question de Charles Brochet, Travel Manager au Crédit Agricole, sur l’impact de NDC sur les fees des agences.
« Oui, il y aura une surcharge , répond Valérie Sasset. Selon les acteurs, est-ce qu’il s’agira d’un transaction fee plus élevé ou d’une ligne NDC, je n'en sais rien, mais oui, ça sera plus cher que votre transaction fee actuelle. Mais ça devrait être moins cher que le billet surchargé par la compagnie , puisque le jour où ils vont arrêter le private channel, il y aura une surcharge qui sera mise en place. »
« Actuellement, quand on réserve un billet d'avion, on perçoit quelque chose du GDS. Quand on passe sur le NDC, on ne perçoit plus rien, voire on paye. Donc c'est simplement cette différence-là », explique Valérie Sasset. A partir du moment où il y a un changement dans ces revenus, on est obligé de répercuter pour garder une rentabilité plus ou moins équivalente. »
« C'est un changement majeur des conditions de marché. D'ailleurs, il n'y a pas que les TMC qui appliqueront un prix différent. Il y a aussi les OBT. »
BCD Travel ne va pas passer de façon unilatérale ses clients sur NDC. « Nous allons leur demander de signer une demande, un accord, un avenant qui fait qu'ils vont accepter ou pas de passer sur le NDC. S'ils n'acceptaient pas les avenants, dans ce cas-là, ils subiraient des surcharges des compagnies aériennes », précise la DG France.
Ainsi chaque acteur de la chaîne du voyage d'affaires répercute ses développements. Si les compagnies aériennes affirment que NDC donnera accès à des prix nettement inférieurs, Valérie Sasset ne semble y croire qu’à moitié.
Il faudra patienter jusqu’au 1er janvier 2025 pour obtenir la réponse… si tout va bien.
« Notre métier est de rendre plus simple un monde qui est de plus en plus compliqué, qui se fragmente avec tout un tas d'acteurs nouveaux, qui rentrent dans notre écosystème, dans l'écosystème des déplacements et de la mobilité. Je trouve qu'on est plutôt bien outillé pour le moment pour faire face à cela », conclut Valérie Sasset.
« Oui, il y aura une surcharge , répond Valérie Sasset. Selon les acteurs, est-ce qu’il s’agira d’un transaction fee plus élevé ou d’une ligne NDC, je n'en sais rien, mais oui, ça sera plus cher que votre transaction fee actuelle. Mais ça devrait être moins cher que le billet surchargé par la compagnie , puisque le jour où ils vont arrêter le private channel, il y aura une surcharge qui sera mise en place. »
« Actuellement, quand on réserve un billet d'avion, on perçoit quelque chose du GDS. Quand on passe sur le NDC, on ne perçoit plus rien, voire on paye. Donc c'est simplement cette différence-là », explique Valérie Sasset. A partir du moment où il y a un changement dans ces revenus, on est obligé de répercuter pour garder une rentabilité plus ou moins équivalente. »
« C'est un changement majeur des conditions de marché. D'ailleurs, il n'y a pas que les TMC qui appliqueront un prix différent. Il y a aussi les OBT. »
BCD Travel ne va pas passer de façon unilatérale ses clients sur NDC. « Nous allons leur demander de signer une demande, un accord, un avenant qui fait qu'ils vont accepter ou pas de passer sur le NDC. S'ils n'acceptaient pas les avenants, dans ce cas-là, ils subiraient des surcharges des compagnies aériennes », précise la DG France.
Ainsi chaque acteur de la chaîne du voyage d'affaires répercute ses développements. Si les compagnies aériennes affirment que NDC donnera accès à des prix nettement inférieurs, Valérie Sasset ne semble y croire qu’à moitié.
Il faudra patienter jusqu’au 1er janvier 2025 pour obtenir la réponse… si tout va bien.
« Notre métier est de rendre plus simple un monde qui est de plus en plus compliqué, qui se fragmente avec tout un tas d'acteurs nouveaux, qui rentrent dans notre écosystème, dans l'écosystème des déplacements et de la mobilité. Je trouve qu'on est plutôt bien outillé pour le moment pour faire face à cela », conclut Valérie Sasset.